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La manif #NousToutes est passée loin d’elles, les iraniennes

#25novembre2022 Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes : trois observations et convictions fortes.

  • La Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes n’est pas superflue.  
  • Le mouvement #NousToutes a tort de rassembler des luttes antagonistes et de rejeter l’universalisme au profit du relativisme culturel.
  • Le 25 novembre 2022 aurait dû, avant tout, être un immense plaidoyer en faveur des iraniennes qui se dévoilent au péril de leur vie pour se libérer du joug politico-religieux des mollahs, et des Afghanes livrées à leur terrible sort sous régime taliban.

La Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes n’est pas superflue.  

Cette année, la manifestation #NousToutes parisienne (et ses répliques en région) a eu lieu le samedi 19 novembre. A Paris, elle aurait rassemblé environ 18 500 personnes, un chiffre équivalent à celui de l’année précédente (+ 500/2021). Je ne cite pas le chiffre mis en avant par les organisatrices, dans chaque manifestation, les organisateurs ne savent pas évaluer correctement la participation. La manifestation #NousToutes était centrée sur les dysfonctionnements de la justice et de la police et les organisatrices réclamaient une loi-cadre contre l’impunité des agresseurs et des violeurs avec notamment « l’instauration de brigades et juridictions spécialisées ».

Il faut savoir que le gouvernement n’est pas contre, il attend les conclusions d’une mission parlementaire. Les budgets alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ne cessent d’augmenter, mais à l’évidence, il faut encore plus de moyens, ce qui d’ailleurs interroge fortement sur l’ampleur du sexisme et du machisme dans nos sociétés.

Déjà, 100 féminicides en 2022, il y en a eu 122 en 2021. Les viols rapportés à la police augmentent de manière exponentielle, certes la parole se libère mais le nombre de viols commis sidère par son importance sachant en plus, qu’une petite partie est déclarée et un infime pourcentage jugé.

Personne ne peut nier que les violences sexistes et sexuelles constituent toujours un problème de société majeur. Des femmes sont menacées, agressées, violées, dans leurs relations privées comme dans l’espace public où elles sont contraintes de limiter leurs libertés ou de prendre des risques. Il est inadmissible que la moitié de l’humanité vive toujours de la sorte.  

Le mouvement #NousToutes rassemble des luttes antagonistes et rejette l’universalisme au profit du relativisme culturel, intersectionnalité et surenchère victimaire.

Faire cohabiter dans un même cortège, des femmes en soutien aux iraniennes qui se révoltent et pour s’émanciper rejettent l’obligation du port du voile, et des femmes qui, au service d’un agenda politico religieux, tentent d’imposer en occident le port du voile dans les services et la fonction publics, est une aberration politique. Et ce n’est pas la seule.

Le slogan « Qui sème l’impunité récolte la colère » est puissant pourtant, il m’interpelle.  Il laisse sûrement de marbre les agresseurs et les violeurs qui ne sont jamais nommés ni mis en accusation, comme si les violences étaient commises par des abstractions et non des hommes bien réels. Les seuls responsables nommés sont police, justice et gouvernement. Certes, les dispositifs existants doivent être renforcés et les moyens mis en œuvre augmentés mais les premiers responsables de la situation sont bien les individus qui commettent ces violences et continueront de le faire peu importe les mesures adoptées. Pourquoi invisibiliser les coupables ? Je ne peux m’empêcher de penser à une forme d’instrumentalisation politique. D’ailleurs le texte d’appel laisse peu de doutes sur la question : « Nous manifesterons pour porter la voix … des 700 femmes assassinées sous la présidence d’Emmanuel Macron … «.

La justice est malade, elle manque de moyens dans tous les domaines, pas seulement dans celui des violences faites aux femmes,  et dans ce domaine, ont été alloués des moyens et prises des mesures ces dernières années comme jamais jusqu’alors. Tout est perfectible et l’état a bien entendu sa part de responsabilité, mais la cible première de la colère des féministes doit être avant tout les coupables des violences, il ne faudrait pas l’oublier.

Aller jusqu’à raconter que les victimes ne portent pas plainte parce qu’elles savent que cela ne les mènera nulle part est faux et irresponsable. Il faut au contraire encourager toutes les femmes à porter plainte et à aller jusqu’au bout.

Problématique aussi l’organisation d’un cortège tronçonné avec en tête un groupe exclusivement composé de militant.es racisé.es (apporter son nuancier et laisser ses amis derrière), LGBTQIA, précaires (se balader avec sa feuille d’imposition) … Encore une fois division du corps social et surenchère victimaire jusqu’à plus soif. Intersectionnalité mal digérée et absence de commun et de solidarité. Là encore il suffit de se référer au texte de l’appel qui plus que qu’aux violences patriarcales s’intéresse bien plus aux discriminations racistes, classistes, validistes, psychophobes (???), LGBTQIA+ (tant qu’on y est, mettons-y tout l’alphabet), sérophobes, grossophobes, islamophobes (ça y est le mot important est lâché) … qu’aux violences patriarcales. Il faudrait aussi mettre en avant les actes « transphobes », sachant que nombre de manifestations féministes sont attaquées par des trans-activistes misogynes, c’est assez troublant.

Quand on analyse le site et l’appel à la manifestation, on voit que rien n’est laissé au hasard, plus aucun droit à l’improvisation, à l’imagination, au pas de côté, il s’agit d’un véritable embrigadement, un peu comme dans les groupes gauchistes, zadistes et autres, tout est ultra professionnalisé, on comprend bien qui est à la manœuvre et on peine à sentir une authentique culture féministe derrière tout ça. https://www.noustoutes.org/manif2022/

Cette année, le 25 novembre aurait dû être un immense plaidoyer en faveur des iraniennes qui se dévoilent au péril de leur vie pour se libérer du joug politico-religieux des mollahs, et des Afghanes livrées à leur terrible sort sous régime taliban

Les mouvements féministes mondiaux et #NousToutes en particulier ne se sont pas mobilisés de manière significative pour soutenir le mouvement de révolte en Iran. Pourtant ce sont des femmes qui sont à l’origine de cette révolte et le mouvement a démarré après la mise à mort de Mahsa Amini. Depuis, des dizaines d’autres jeunes femmes ont été assassinées par les brigades de sécurité de la République islamique d’Iran. Depuis des années les femmes iraniennes se révoltent contre les diktats du régime islamique qui les prive de liberté. Elles ont lancé les mouvements #MyStealthyFreedom #MyCameraIsMyWeapon #FreeFromHijab #LetUsTalk et bien d’autres pour affirmer leur volonté de liberté qui passe par le rejet du hijab obligatoire, se mettant en scène cheveux au vent. Elles forcent le respect et méritent un soutien et une solidarité des femmes du monde entier. Mais non, les féministes intersectionnelles sont à la traîne, gênées aux entournures, elles qui ont fait le choix d’alliances douteuses avec des femmes soumises au patriarcat fondamentaliste islamique. Comment faire pour soutenir les iraniennes et ne pas braquer les militantes affiliées aux Frères musulmans qui se prétendent féministes ? Même Nemesis groupe d’extrême-droite peut s’infiltrer dans la manifestation et abuser de provocations avec burqas et voiles, elles savent que par peur d’être accusées d’islamphobie, #NousToutes ne les expulsera pas du cortège.

Les violences sexistes et sexuelles sont imposantes partout, mais s’il y a bien un pays et des femmes qui méritaient un mouvement féministe d’ampleur ce #25novembre, c’était bien les iraniennes. Elles peuvent toujours courir. Les Afghanes abandonnées à leur terrible sort aux mains des talibans aussi.

En conclusion, les mouvements féministes mainstream ont encore fait la preuve cette année que trahir le féminisme universaliste au profit du relativisme culturel intersectionnel ne fait que nous diviser et affaiblir. Les iraniennes comme toutes les femmes qui s’affranchissent des pires patriarcats ne peuvent pas compter sur les féministes #NousToutes


Christine Le Doaré

Nous, sans les iraniennes #MeToo 5ème anniversaire

C’est le cinquième anniversaire de #MeToo, immense vague de libération de la parole des femmes victimes de violence sexuelles. L’affaire Weinstein est celle qui aura fait déborder un vase plein à ras bord et il aura suffi d’un hashtag pour que le monde s’embrase : #MeToo.  En 24 heures à peine, des millions de publications inondèrent les réseaux sociaux. Les révélations mises à jour dans cette affaire étaient énormes, tout le milieu du cinéma et bien au-delà, était touché. Plus personne ne pouvait nier qu’il s’agissait d’un système généralisé de harcèlement, de prédation et de violences sexuelles contre les femmes, toutes les femmes. Enfin, toutes prenaient la parole et osaient le dire publiquement, elles aussi avaient subi, subissaient, des violences sexuelles.

Depuis, des reproches se sont multipliés.  Les libérations peuvent générer des excès. Des femmes vont parfois trop loin en érigeant des tribunaux populaires, en accusant et condamnant sans respect des droits de la défense et en se substituant à la justice. Néanmoins, quel soulagement ! Enfin les femmes parlaient, enfin la société prenait conscience de l’ampleur du problème, enfin, l’impunité n’était plus la règle à laquelle des générations de femmes se sont heurtées. Aujourd’hui, les plaintes pour violences sexuelles sont en hausse, preuve que les femmes ne se tairont plus mais aussi que rien n’est terminé, les effets de siècles de domination ne disparaîtront pas en quelques années. Il faut continuer de lutter contre les violences sexuelles.

En tant que féministe je salue donc l’émergence de #MeToo et célèbre son cinquième anniversaire. En revanche, en tant que féministe universaliste, solidaire des femmes du monde entier, je déplore le manque de solidarité envers les iraniennes.

Les iraniennes vivent leur révolution. Elles sont enfermées dans un infernal apartheid sexuel, considérées comme des mineures, soumises à l’autorité paternelle ou maritale, elles doivent s’effacer dans l’espace public, contraintes de porter le hijab, leurs cheveux étant considérés comme une provocation. En ce moment, elles meurent, assassinées par les mollahs parce qu’elles veulent s’affranchir d’une obligation patriarcale religieuse ; elle ne veulent plus être contraintes de porter ce symbole de soumission dont le patriarcat les affuble. Peut-il exister pires violences ?

Où sont les mobilisations mondiales #MeToo pour les soutenir ?

Les féministes américaines de #MeToo ont été noyautées un temps par des islamistes comme Linda Sarsour ; les féministes occidentales sont rongées par l’idéologie intersectionnelle. En France, république laïque, les Frères musulmans et autres islamistes, poussent les femmes musulmanes à porter le voile dans l’espace public alors que leurs mères et grands-mères le délaissaient, et à revendiquer de le porter dans les services publics et établissements scolaires.

Les féministes intersectionnelles qui sont désormais les plus audibles et médiatisées, mettent sur le même plan l’absence de liberté des femmes ici, empêchées de se voiler dans le cadre du service public, et l’absence de liberté des femmes en Iran obligées sous peine de mort, de se voiler. Ce n’est pourtant absolument pas comparable. Le voile n’est pas en occident interdit dans l’espace public, mais dans une République laïque, il est interdit dans les services publics ; dans tous les cas, aucune femme n’est ici harcelée, emprisonnée ou tuée pour son voile ou absence de voile.

On voit à quel point cette rhétorique est absurde et pourtant, c’est bien elle qui est à l’origine du peu de mobilisation féministe en faveur des femmes iraniennes. Les mouvements féministes mainstream ne soutiennent les iraniennes que du bout des lèvres alors qu’il devrait y avoir une vague de mobilisation aussi gigantesque que celle du #MeToo d’il y a cinq ans.

#MeToo c’était formidable, mais c’est la parole des femmes du monde entier qui doit se libérer et être soutenue des féministes, la solidarité féministe ne devrait pas être à géométrie variable. Je doute que les iraniennes, les afghanes, etc. aient le temps ou l’envie de souhaiter un bon anniversaire à #MeToo

Christine Le Doaré

Mois des FIERTES LGBTQI, pas de quoi être fiers !

LGBTQI…. Prides,  Marches des Fiertés LGBTQI… Fiertés de quoi ?

Ces Marches des Fiertés devenues Marches de la ségrégation identitaire

Quand on parle de fierté d’être lesbienne, gay, bi, trans, queer, intersexué, … on parle de quoi exactement ? Quelles raisons peut-on avoir d’être fier aujourd’hui d’une orientation sexuelle, d’une identité de genre … ? Plus j’y réfléchis et plus je pense que le mouvement de libération homosexuelle n’a guère été inspiré le jour où pour imiter les anglo-saxons il a baptisé sa manifestation revendicative et festive annelle, Marche des Fiertés LGBTQI…

Selon moi la formule a vécu et fédère de moins en moins les personnes les plus concernées. Au siècle dernier, il nous a fallu batailler dur pour émerger de l’illégalité et de la censure, aussi de nos propres hontes et silences, jusqu’à enfin obtenir des droits et une reconnaissance sociale qui reste à consolider. Ce fut long et âpre de faire évoluer les mentalités, d’imposer le respect, d’atteindre l’acceptation, et le plus difficile peut-être, de s’assumer pleinement. De ça, nous pouvons être fiers, nous qui avons vécu le plus dur et combattu vaillamment quand tant d’entre nous se cachaient.  

Mais ça commence à dater, alors aujourd’hui, fiers de quoi ? Depuis qu’il parle de « fiertés » à tout va, le mouvement LGBTQI… n’a fait que se perdre, jusqu’à devenir un fourre-tout identitaire qui héberge des idéologies dangereuses et pratique dans ses cortèges une ségrégation identitaire. Ce fut une dégradation progressive, certains poussant le bouchon de plus en plus loin, au point de prétendre qu’être gay, queer, trans, gender fluid, était une sorte de supériorité, d’apothéose. De là à penser que l’hétérosexualité est dédaignable, il n’y avait qu’un pas qu’ils ont franchi en toute imbécilité.

A quel moment, dans les Marches, au prétexte d’être gays …  des groupes ont-ils commencé à exhiber des pratiques sexuelles fétichistes, sado-maso, … à la vue des passants (Comme par exemple se pisser dans des bottes en cuir, revêtus de masques à faire peur) ? A-t-on jamais vu des hétérosexuels organiser des Marches pour exhiber des pratiques sexuelles ? Non, entre adultes consentants dans des clubs ou réseaux fermés, oui, pas dans la rue au milieu d’un défilé où se trouvent les enfants de couples de même sexe et d’autres parmi les spectateurs. Les organisateurs des Marches ne comprennent pas la différence entre revendiquer la liberté d’orientation sexuelle et avoir des pratiques sexuelles qui ne regardent que soi ? Dommage, afficher de la sorte ce qui relève de la stricte vie privée d’une partie des gays, ne pouvait qu’entrainer amalgames et rejets et servir nos ennemis.

Et ce n’était que le début, depuis, c’est l’escalade.

Heureusement, cela ne nous a pas trop pénalisés, même si nous devons probablement à ces exhibitions, un certain retour à l’ordre moral. Avec l’aide d’autres acteurs politico-sociaux, nous avons arraché des textes pénalisant les discriminations et violences à notre encontre, gagné le droit d’accéder aux statuts maritaux, … Franchie la ligne d’arrivée de l’égalité, dans une surenchère de toute puissance, certains se sont crûs autorisés à imposer d’autres agendas militants. Sous l’impulsion du mouvement queer puis des courants de la woke culture américaine, ce qui relevait de la prévention et de la lutte contre les discriminations et les violences à raison de l’orientation sexuelle a fini par quasiment disparaître au profit de mobilisations qui n’avaient que peu de lien avec l’orientation sexuelle.

  • Des émanations groupusculaires d’Act-Up ont transformé le mouvement en force de frappe du lobby de réglementation de la prostitution. La prostitution des femmes, tout de même une écrasante majorité des personnes prostituées, ils s’en fichent, ne leur parlez pas de dissociation, d’exploitation, de viol tarifé, ils n’y connaissent rien et font semblant de croire que la prostitution gay n’est pas aussi affaire d’exploitation de jeunes vulnérables.  
  • Des militants islamo-gauchistes ont noué des passerelles avec les groupes indigénistes et racialistes qui pourtant méprisent les LGBT ; on a alors vu des gays défiler fièrement affublés de burqas arc-en-ciel, crachant au visage de toutes les femmes qui tentent de s’affranchir des diktats religieux patriarcaux. De plus en plus, les cortèges sont organisés de manière à imposer une ségrégation identitaire. Le mouvement LGBT allié des ennemis de l’universalisme et de la laïcité, ce n’est même plus un paradoxe mais de la démence.
  • Des militants trans après avoir trusté toutes les instances du mouvement ont fini par imposer une vision du genre expurgée de toute évidence biologique. En braves petits dictateurs, ils ont édicté de multiples interdictions : ne pas mentionner les termes relatifs aux organes génitaux féminins, ce serait transphobe ; ouvrir aux femmes-trans, hommes non opérés, tous les lieux réservés aux seules femmes, et tant pis si elles sont mises en danger. Les féministes qui refusent une misogynie qui vise à les invisibiliser sont traitées de TERF, violemment dénigrées et même agressées physiquement.
  • La GPA reste quasiment la seule revendication gay. Pour contourner la biologie et le risque d’attachement de la mère, appelée porteuse telle une vulgaire machine, le recours à la génétique aboutit à un processus de reproduction ultra divisé : il ne se pratique plus par insémination mais avec des transferts d’embryons, après fécondation in vitro.  Division des tâches : des donneuses d’ovocytes et des gestatrices qui vont porter l’enfant commandité. Un marché très lucratif de l’eugénisme où l’on conçoit comme aux USA des 𝑑𝑒𝑠𝑖𝑔𝑛 𝑏𝑒𝑡𝑡𝑒𝑟 𝑏𝑎𝑏𝑖𝑒𝑠, idéalement conformes aux désirs des commanditaires qui peuvent exiger l’annulation de cycle quand, après des mois de traitement hormonaux lourds, l’insémination est annulée parce que le sexe de l’embryon n’est pas celui attendu par les commanditaires.

Tout ceci a mené à la désertion de bien des gays et de toutes les lesbiennes féministes politiques, et il ne reste plus dans ce mouvement que des lesbiennes queers fières d’être à la traîne des gays et des trans misogynes.

Comme les Marches des Fiertés attirent beaucoup de jeunes derrière les chars qui crachent une assourdissante musique techno, elles font office de seconde Techno Parade de l’année. C’est déjà ça. Mais beaucoup de gays et de lesbiennes les boudent en toute connaissance de cause, considérant que les orientations affichées non seulement ne nous conviennent pas, mais provoquent une dangereuse animosité à notre égard. C’est un comble, mais le mouvement LGBT est désormais l’un des principaux relais des excès du wokisme et de la cancel culture américaines.

Je suis féministe, universaliste, il ne me viendrait plus à l’idée de défiler dans l’une de ces Marche des Fiertés dans lesquelles j’ai pourtant longtemps mené association et fédération d’importance.  La seule raison qui m’inciterait à défiler à nouveau serait que nous soyons menacés par des forces réactionnaires qui prendraient le pouvoir.

Alors, ce qui me dérange c’est le soutien unanime et global affiché par les acteurs politiques progressistes, sans aucun discernement, sans se poser la moindre question politique, comme s’il s’agissait toujours du même rassemblement revendicatif et festif des débuts. Non, le mouvement comme les Marches des Fiertés ont changé, et tout n’est pas à cautionner ni applaudir, certainement pas des cortèges faisant l’apologie de la ségrégation identitaire. Il serait temps de s’en rendre compte. Critiquer avec justesse et mettre des limites n’est pas condamner, c’est au contraire constructif, mais ça demande un peu de lucidité et de courage.  

Christine Le Doaré

Sur le sujet lire :

  • Ma tribune sur la Pride des banlieues : « Le mouvement LGBT est débordé par un identitarisme radical » publiée dans Marianne le 03/06/2022 

https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/pride-des-banlieues-le-mouvement-lgbt-est-deborde-par-un-identitarisme-radical

  • Et pour aller plus loin, le livre « Fractures ! Le Féminisme et le Mouvement LGBT en danger » paru aux éditions Contrefaçon :

Fractures! Vidéo Entretien Franc-Tireur

A l’occasion du 25 novembre, Yasmina Jaafar du nouveau magazine Franc-Tireur, a réalisé une vidéo pour le web, les réseaux sociaux de Franc-Tireur, autour de mon livre qui raconte l’évolution parallèle sur une trentaine d’années, des deux mouvements sociaux féministe et LGBT, vers le différentialisme, le relativisme culturel,  les woke et cancel cultures. Un livre témoignage et analyse pour tenter de comprendre comment ces deux mouvements en sont venus, avec violence parfois, à trahir l’universalisme. Et qui propose pour finir, des pistes pour l’avenir.

Voici la vidéo de cette interview qui je l’espère, vous donnera envie de lire « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » aux éditions Double Ponctuation.

@franctireurmag #2 paraît ce jour. À l’intérieur, une chronique du livre de @ChLeDoare #Fractures. Découvrez aussi la « Conversation #FrancTireur » menée par @LRMYasminJAAFAR. À la veille du 25.11, l’auteure témoigne de son parcours de militante féministe

La vidéo ⤵️ https://youtu.be/U57yHoxYg3U

Christine Le Doaré, militante féministe, Porte-parole des Vigilantes, et ancienne militante des droits LGBT, dresse un constat lucide sur l’évolution désastreuses des mouvements féministes. 

Son livre « Fractures » vient de paraître aux éditions DOUBLE PONCTUATION. 

Pour les avis de lecture sur le livre, les articles médias nationaux et autres supports, blogs … voir ci dessous l’article Parution Essai Fractures !

Parution Essai FRACTURES ! 

Fractures ! 

Le féminisme et le mouvement LGBT en danger 

Christine Le Doaré 

Aux éditions Double Ponctuation 

Fractures ! est paru en librairie le 21 octobre 2021 

J’ai longuement milité dans le mouvement féministe comme dans le mouvement LGBT. 

J’ai peu à peu vu ces mouvements se déchirer de l’intérieur et s’agresser mutuellement. J’ai donc écrit cet essai, pour tenter de comprendre pourquoi et comment nous en sommes arrivés là, à ce niveau d’incompréhension et d’agressivité, et pour tenter de revenir aux fondamentaux.

C’est un témoignage vécu de l’intérieur, également une analyse sur plus de trente ans d’évolution parallèle, de ces deux grands mouvements sociaux, les mouvement féministe et LGBT. Ils furent un temps alliés, aujourd’hui, ils sont souvent antagonistes. Comment pourrait-il en être autrement, alors qu’il y a tant de confusion et de conflits à l’intérieur de chacun de ces deux mouvements ?

Il est vital de comprendre comment nous sommes passés de l’universalisme au relativisme culturel ; de l’intérêt général inclusif des minorités à l’intérêt de catégories spécifiques de population, de plus en plus victimaires et excluantes ; de l’existentialisme à l’essentialisme ; de la libération et de l’égalité des droits à la dictature des minorités ; enfin, de savoir pourquoi ces deux mouvements traversés par les woke et cancel cultures y sont à ce point perméables. 

Même si, bien conseillée par mon éditeur, je me suis beaucoup censurée, je n’ai pas totalement omis la petite histoire, et relate aussi de bien fâcheuses violences.

Ce livre étant écrit dans l’idée d’avancer vers l’avenir de manière plus constructive et sereine, il se termine sur un espoir d’apaisement et de retour au bon sens. 

Christine Le Doaré 

Présentation de l’essai par l’éditeur Double Ponctuation :

https://www.double-ponctuation.com/produit/fractures-le-feminisme-et-le-mouvement-lgbt-en-danger/

Avis de lecture

  • Liliane kandel, féministe du Mouvement de libération des femmes, est sociologue, essayiste, elle est l’auteure en particulier, de Féminismes et nazisme (Odile Jacob, 2004) :

https://www.double-ponctuation.com/wp-content/uploads/2021/10/Avis-de-lecture-de-Liliane-Kandel.pdf

  • Annie Sugier, féministe du Mouvement de libération des femmes, est physicienne, elle est la présidente de la Ligue du Droit International des Femmes : 

https://www.double-ponctuation.com/wp-content/uploads/2021/10/Avis-de-lecture-de-Annie-Sugier.pdf

  • Françoise Morvan, féministe du Mouvement de libération des femmes, a été présidente de la CLEF coordination française pour le Lobby Européen des Femmes, membre du Haut Conseil à l’Egalité, et de la CNCDH, elle est Vice-présidence de L’AFAP (association franco africaine des femmes parisiennes) et Secrétaire Générale de Femmes Santé Climat :

https://www.double-ponctuation.com/wp-content/uploads/2021/10/Avis-de-lecture-de-Françoise-Morvan-1.pdf

Articles médias – quotidiens nationaux …

  • Dans Marianne :

https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/christine-le-doare-le-mouvement-lgbt-sest-radicalise-influence-par-lextreme-gauche?fbclid=IwAR00v6QDJQkro9AfcTTHXM77u9hZ-RV-dMPrkS9xx9gfXCVBH5hPYu0fqZE

  • Dans Franc-Tireur :

Dans Charlie-Hebdo :

Pour Franc-Tireur Vidéo

Autres médias, blogs …

  • Le podcast de l’émission Femmes Libres sur « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » …

A écouter ici à 11’35´´

  • Sur Les Ruminants.com Fractures. Le féminisme et le mouvement LGBT en danger : note de lecture et réflexions (par Ana Minski)

« Nous n’aurions jamais dû perdre de vue que les forces réactionnaires se nourrissent de nos faiblesses, de nos fractures internes et de nos dissensions. Elles n’attendent que de nous renvoyer dans l’ombre. Pour les générations futures, il est de notre responsabilité de nous ressaisir et de ne pas oublier pour quelles raisons et pour quels objectifs ces deux mouvements ont vu le jour. » (p. 145)

https://lesruminants.com/2021/11/18/fractures-de-christine-le-doare/?fbclid=IwAR2HySuin9XG6DGd9mdyipxEWgUzLeI1oR4aOpt_Ps7RwS1OCCtJ40F5oPA

  • Une belle recension par Yvan Le Breton (sur son mur facebook)

Petite note de lecture : »Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger », Christine Le Doaré, Editions Double ponctuation. Je me suis toujours intéressé au féminisme, mais avec un embarras croissant au fil des années, particulièrement depuis les années 2000, avec un moment de « fracture » en 2015, année marquée par le feu des atroces attentats islamistes. J’ai découvert ensuite, ébahi, des textes incompréhensibles, des convergences de luttes improbables, et des compagnonnages invraisemblables. Le haut degré des contradictions de ces attelages me sautait aux yeux, et mon esprit ne parvenait pas à comprendre comment le féminisme pouvait être « islamique », ou comment le mouvement LGBTQI + pouvait soutenir des forces islamistes (islamistes qui les élimineraient une fois au pouvoir, comme en Iran !). J’en ai même écrit quelque chose sur ma page FB, ce qui m’a valu de lire une vive réplique d’un partisan « I » (pour « Irrécupérable »), à laquelle j’ai répondu trop longuement sans doute puisque je n’ai jamais reçu de réponse…

J’avais du mal à comprendre, et voilà que, cet automne, Christine Le Doaré publie un livre remarquable intitulé « Fractures ! ». Elle traite du féminisme universaliste et de son histoire compliquée et de plus en plus conflictuelle avec le mouvement LGBTQI+.

L’auteure (ou autrice) est particulièrement qualifiée pour dresser le bilan de cette histoire : militante de la cause féministe et des droits LGBT, présidente de SOS homophobie et du Centre LGBT Paris Ille-de-France, elle a aussi siégé à ILGA-Europe* ; elle défend un féminisme universaliste et laïque (sans adjectif), et est enfin cofondatrice du réseau Les VigilantEs !

Le livre commence par des éléments autobiographiques liés à un engagement politique clairement à gauche, parmi les féministes et les lesbiennes. Le féminisme des années 70-80 connaissait déjà des courants divers, dont un très minoritaire, le Front des lesbiennes radicales qui adoptait un slogan clivant : « Hétéro-féministes, kapos du patriarcat » ! Mais il semble que la cohérence d’ensemble et même une certaine joie féministe dominaient.

Christine Le Doaré voit dans le mouvement queer venu des USA, une force de dissensus croissant : en effet, la théorie queer vise l’abolition des genres féminin et masculin, jusqu’à disqualifier la biologie, ce qui suppose de renoncer aux luttes féministes puisque… les genres doivent être abolis.

De ce même mouvement queer est né le « féminisme pro-sexe », qui valide l’existence de la prostitution. Christine Le Doaré fait remarquer que la prostitution ne peut en aucun cas représenter une libération des femmes puisqu’elle est soumission économique et morale au patriarcat. A partir des années 2000, le relativisme culturel prend une nouvelle force. Il cantonne les femmes à leur identité (origine, communauté, culture, religion). L’autrice souligne une faiblesse de ce point de vue : ce qui bel et bon pour les femmes occidentales ne saurait l’être pour les autres, qui doivent donc accepter l’oppression patriarcale propre à leur culture. Il y a, selon moi, une sorte de mépris – inconsciemment néocolonial ? – dans cette vision des choses.

La montée en puissance de l’islamisme a fait naître un militantisme au titre quasiment oxymorique : le « féminisme islamique », lequel maintient une tradition qui fait des femmes d’éternelles mineures face aux hommes. La rhétorique islamiste victimaire se déploie contre la discrimination des femmes musulmanes depuis la loi de 2004 (contre le port du voile à l’école). On pourrait faire remarquer qu’il y a aussi une rhétorique d’inversion des faits : des femmes qui se signalent ostensiblement comme autres, et parfois exigeant pour elles des lois particulières ne font que se discriminer elles-mêmes, se montrer parfois séparatistes et hostiles aux lois de la République.

Pour Christine Le Doaré, ces différents courants suscitent des abîmes d’incompréhension, creusent des contradictions difficilement surmontables. Et surtout, déplore l’auteure, la capacité au dialogue s’effondre, se caricature, ne reste que les slogans, la dénonciation des adversaires vite devenus ennemis, souvent les injures et parfois les violences physiques ! Les positions féministes universalistes et lesbiennes se voient fragilisées dans une étrange guerre qui divise des personnes, hommes et femmes et autres, qui auraient pourtant tout à gagner à se respecter et à préparer un monde meilleur. L’autrice analyse plus avant deux points de frictions majeures : la prostitution et la GPA, rejetant l’argument rebattu de la liberté des femmes qui pourraient s’y livrer. Pas de liberté des femmes là où s’appliquent la marchandisation du corps féminin et la soumission des femmes aux injonctions patriarcales !

Le féminisme universaliste défendu par Christine Le Doaré me paraît la voie royale vers l’émancipation des femmes, mais aussi des hommes, au service d’une société plus humaine, au service d’une République plus égalitaire et laïque. Pour favoriser ce grand-œuvre, Christine Le Doaré propose de s’écarter des excès et des radicalités violentes apportées par le progressisme woke made USA. Elle invite à un retour au dialogue rationnel, à un dépassement des émotions primaires et des querelles épidermiques. Seule l’argumentation doit conduire les débats ; la juste colère doit déboucher sur la réflexion ; l’actualité des protestations des femmes ne doit pas faire oublier la forte et belle histoire du féminisme, laquelle comporte de quoi éviter les excès et les fureurs. Elle préconise une laïcité assumée, proclamée, enseignée précisément, annoncée à tous comme condition d’une vie politique commune. Enfin, elle propose une modification de la Constitution pour y inscrire la liberté d’orientation sexuelle.

« Fractures » est un livre qui cherche à réparer, reconstruire, à retisser des liens et une cohérence sociale ; il ouvre un avenir pour l’émancipation des femmes et des hommes, pour l’humanité entière.

Un livre à lire !

* ILLGA-Europe : International Lesbian and Gay Association-Europe

Camp de redressement pour compagnons Verts en dé-construction

Je déconstruis, tu déconstruis, il déconstruit … très bien. Mais, il est déconstruit ?

Sandrine Rousseau a mentionné son « compagnon déconstruit », provoquant une levée de boucliers. Mais de quoi est-il exactement question ? Fallait-il nécessairement pousser des cris d’orfraie ? Est-ce utile ou inutile de déconstruire ? Et de se déconstruire ? C’est pareil ? Pourquoi les féministes parlent-elles depuis toujours de dé-construction du système patriarcat et de la domination masculine ? Auraient-elles tort ? S’offusquer bruyamment de ce « compagnon déconstruit » était-ce légitime ou pas ?

Rappelons tout d’abord que le concept philosophique de dé-construction n’est pas récent ; il n’est pas propre à la woke culture, ni au néo-féminisme.

Dans les années 50, le philosophe Heidegger utilise ce concept qui signifie pour lui, démonter une tradition aux fins de reconstruire pour l’avenir. Très schématiquement, c’est un chemin, une méthode. Derrida en France, s’est réapproprié la pratique pour découvrir les différentes significations d’un texte en tenant compte de son auteur et de son langage.

Les intellectuels aiment parfois compliquer la pensée. Je dirais bien que sous des termes abstraits et complexes, il y a une logique plutôt simple et accessible à tous et que l’on peut pratiquer la déconstruction sans ne rien connaître à la philosophie ; il s’agit simplement de procéder à une analyse critique. Il suffit de comprendre que des idées développées par des personnes exerçant une influence, un pouvoir, et qui se sont imposées comme des vérités, ne sont pas pour autant incontestables. Voyez, c’est facile.

La théorie de la déconstruction a fait fureur, aux Etats-Unis notamment où Judith Butler et bien d’autres s’en sont revendiqués. En France, on pense à Hélène Cixous.

La théorie de la dé-construction poussée à son paroxysme, est devenue aux Etats-Unis un outil politique, prétexte à ne considérer que ce qui est répréhensible dans l’Histoire de l’Amérique, notamment les discriminations raciales, pour tout mettre à bas. Déconstruire la civilisation et la culture américaines, et sans le moindre procès, demander aux jugés privilégiés de faire acte de contrition. Tenter par des méthodes expéditives et haineuses d’imposer un système à l’extrême opposé, de ce que l’on veut effacer. Il ne s’agit plus d’émancipation mais de punition arbitraire et qui génère les violences de la cancel culture.

Le problème ici, c’est l’excès et le dévoiement de la méthode, utilisée dans une pure logique de règlement de compte.

Il est certes important de comprendre d’où émanent des concepts et des valeurs qui ont pu profiter à telle ou telle catégorie de la population, mais si cela s’effectue dans une logique politique de vengeance et pour instaurer en miroir inversé, un système tout aussi discriminant, les bénéfices de l’analyse critique de la dé-construction sont perdus.

C’est pourtant ce que font depuis déjà quelques temps les militants indigénistes, dé-coloniaux, et des néo-féministes, intersectionnelles et autres.

C’est une vision du monde plutôt confortable : des personnes sont assignées à une identité de victime innocente à vie ; tout leur est dû, juste de par leur origine, couleur de peau, orientation sexuelle, genre/sexe. C’est beaucoup trop simpliste pour être honnête.  

Revenons à Sandrine Rousseau, à son compagnon déconstruit et au féminisme.

Le féminisme de Sandrine Rousseau est à l’opposé du mien, je suis universaliste, elle est communautariste ; proche des racialistes, indigénistes et autres « nouveaux féminismes » relativistes. Elle surfe sur des tendances éco-féministes, à deux doigts d’un ésotérisme new age « notre mère la terre «. Elle est aussi favorable à la GPA, essentialisme oblige, comme à la réassignation de genre pour les enfants. Bref, elle est woke à fond et marche dans toutes les demandes des minorités nécessairement persécutées. On lui a dit qu’il fallait, alors …

Quand Sandrine Rousseau nous dit que son compagnon est déconstruit, ce qu’elle nous dit, c’est qu’il a réfléchi à sa place d’homme dans une société patriarcale, aux privilèges dont il bénéficie, sans nécessairement le vouloir, par le simple fait d’être né homme. Comme par exemple pouvoir sortir seul, n’importe où et à n’importe quelle heure, sans risquer pour son intégrité physique et sexuelle ; ou encore ne pas avoir à forcer la voix ni le ton pour finir ses phrases dans une réunion professionnelle ou autre ; ou encore coucher, avec une femme, sans avoir à se soucier d’être enceinte ; ou s’assurer que pour un travail identique, avec expérience et diplôme similaires, il ne gagne pas un moindre salaire ; ou … Vous m’avez comprise.

C’est plutôt bien, non ? Pro-féministe, il a déconstruit le système de la domination masculine pour participer pleinement à la construction d’une société plus égalitaire.

Si tous les hommes en faisaient autant, nous avancerions sans doute plus vite, inutile donc de s’effaroucher devant l’idée qu’un homme puisse avoir déconstruit un système d’oppression.

Un homme qui rejette le système patriarcal et donc pour ce faire, le déconstruit, je n’ai rien contre ; en revanche, un homme déconstruit, je ne vois pas bien de quoi il peut vraiment s’agir. Il n’est pas déconstruit lui, il a déconstruit le système d’oppression qui attend de lui qu’il se conforme aux rôles socialement et culturellement impartis aux hommes, et qu’il se comporte d’une manière stéréotypée avec les femmes.

L’idée d’un « homme déconstruit » renvoie quant à elle, aux notions de correction et rééducation woke et de la cancel culture. Un petit séjour en camp de redressement, et hop, un homme tout reconstruit.

J’espère qu’il est plus réussi qu’un Denis Baupin ?

Trêve de plaisanterie ! Personnellement, je suis favorable à la déconstruction chez les Verts. Il y a du boulot pour quelques années : des islamo-gauchistes défenseurs du voilement des femmes, indulgents envers l’islam politique qui pourtant promeut un apartheid sexiste et persécute les personnes homosexuelles, aux racialistes qui avancent que des femmes noires ne devraient pas dénoncer leur violeur quand il est noir, en passant par d’ardents défenseurs du système prostitueur et de la GPA ! Quand ils auront déconstruit tout ça, on en reparlera.

En attendant, je ne compte pas trop sur eux pour une dé-construction émancipatrice du système patriarcal. M’est avis que le féminisme universaliste ne va pouvoir compter que sur lui pour déconstruire le système patriarcal, dans l’intérêt de toutes les femmes comme celui de l’humanité.

Christine Le Doaré

Marches des Fiertés, marches de la ségrégation ?

Le mouvement de libération homosexuelle a toujours été marqué à gauche voire à l’extrême gauche, mais depuis une bonne quinzaine d’années au moins, la récupération politique s’est accélérée, si bien qu’on y parle aujourd’hui moins d’homosexualité que de bien autres choses et les marches annuelles reflètent tristement cette dérive.

Le mouvement et ses marches sont phagocytés par des militants qui au nom de l’intersectionnalité mobilisent contre le capitalisme, le colonialisme, le racisme, et surtout le gouvernement, dans une confusion et une outrance propres à l’extrême-gauche.  

L’affiche de la marche de Clermont-Ferrand ne représente en rien les préoccupations des gays, lesbiennes et trans locaux. Elle se veut inclusive, en réalité, elle ne fait qu’imiter les orientations intersectionnelles des queers américains biberonnés au relativisme culturel du multiculturalisme.  Pourquoi la présence sur cette affiche d’une femme voilée, d’une prostituée sous son parapluie rouge (symbole du STRASS) … ? Comme si les tenants d’un islam rigoriste allaient prendre fait et cause pour des personnes homosexuelles ? Dans une logique d’entrisme politique oui, mais pour mieux les berner ensuite.

A Lyon lors de la marche du 11/06 de cette année,  l’instrumentalisation politique de la marche a atteint des sommets. Une marche segmentée en catégories fermées avec un cortège « Queer racisé-e-s » en tête ! Une dizaine d’autres catégories à suivre, et à la fin le cortège mixte. Attention, pas de mélange autorisé ! A quel taux de mélanine est-on autorisé à marcher en tête et à laisser son, sa ou ses amis en queue ? Une marche de la ségrégation en sorte. Les pires racistes en ont rêvé, les marches des fiertés l’ont fait !

Que dire du slogan de la marche : « Violences fascistes, violences d’état : reprenons la rue, exigeons nos droits ! » sinon qu’il n’a plus rien à voir avec une marche revendicative pour les droits et libertés des personnes LGBT ? Faire référence à une pseudo « homophobie d’état » et à la loi « contre le séparatisme » (sic !) qui « viserait de manière violente les communautés racisées et musulmanes ». Une Marche des fiertés critique une loi prise pour lutter contre l’islam politique et le communautarisme qui compromettent sérieusement les droits et libertés des femmes et des personnes homosexuelles ! C’est le monde à l’envers. C’est la Marche des Fiertés ou du Parti des Indigènes de la République ? Entre importation US, récupération politicienne à la sauce NPA et fantasmes savamment distillés alors qu’en réalité, il n’y a en France aucune homophobie d’état. L’état n’organise pas l’homophobie, la lesbophobie ni la transphobie, ne les favorise pas, il les combat avec des lois, des campagnes de prévention, … En France il y a des homophobes, ça oui, et comme partout, mais aucune homophobie d’état. En revanche, l’homophobie d’état, on la trouve dans beaucoup d’autres pays sur la planète, mais ça, c’est tabou, il ne faut surtout pas en parler. Ben oui, la dictature, c’est seulement en France !

A Paris et dans le 93, FLAG (l’association des policiers gays et lesbiennes) ne devrait pas défiler.  Pourtant les LGBT exercent tous les métiers, policiers aussi et c’est tant mieux. Déjà menacés lors de précédentes marches par des LGBT radicaux, la contre-marche organisée par des éléments très radicaux,  les inquiète. Je vois beaucoup de gens s’émouvoir à juste titre, de cette éviction, mais en 2014 déjà, l’association FLAG était frappée d’interdiction de défiler par Act-up, le StRASS et des TPDG (« trans-pd-gouines » comme ils se nomment) radicaux sans que grand monde ne réagisse à l’époque.  Même si cette année, l’appel de la marche Parisienne est plus sobre, elle est à l’image du mouvement, imprégnée des dérives woke actuelles, pourtant, ça ne suffit plus aux plus radicaux qui lancent leur contre-marche ; rien que de penser à ce que l’on va y trouver, je me sens mal.  

Peut-on encore parler de Marches des Fiertés (1) ? Ne s’agit-il pas plutôt de marches de l’extrême-gauche woke, ivre de cancel culture ? Vous me direz que ce n’est pas nouveau, c’est vrai, ça fait un bail que ça dure, je le sais bien car avec d’autres, j’alerte en vain puisque ça s’aggrave d’année en année.

Malgré le nombre de lettres qui ne fait qu’augmenter, LGBTQI … en réalité, ne sont plus guère visibles et actifs dans le mouvement que les gays et les trans, les lesbiennes les plus politisées ayant été découragées par l’engagement du mouvement pour l’instrumentalisation du corps des femmes dans la prostitution ou la GPA, et par les attaques de féministes par des trans activistes radicaux. Et puis nombre de personnes LGBT ont quitté le mouvement ou ne le rejoignent pas car défendre les droits des personnes LGBT, lutter contre les discriminations et violences à notre encontre, n’implique en rien de donner tête baissée dans l’indigénisme, l’anti-colonialisme, le racialisme, de cautionner le relativisme culturel ni de défendre les injonctions religieuses sexistes telles que le voile. En outre, nous libérer de siècles d’oppression à raison de notre orientation sexuelle ne nous autorise pas à nous croire géniaux et supérieurs au point de chercher à imposer aux autres un examen de conscience, encore moins à censurer tout ce qui ne nous plait pas.

Pourquoi les personnes homosexuelles se laissent-elles ainsi récupérer, marcher sur les pieds, écrabouiller par toute cette violente daube politique ? Toutes ces outrances alimentent la haine des extrêmes à notre égard et nous mettent en danger, il serait temps de le réaliser, de repousser les manipulateurs et de reprendre notre liberté.  

Plutôt que d’endosser les revendications de l’extrême-gauche, nous devrions marcher pour les droits et libertés des LGBT discriminés et agressés, menacés chez nous comme Mila, et partout dans le monde, que ce soit en Hongrie, en Afrique, en Iran et dans tant d’autres régions du monde, car personne ne le fera à notre place.

Christine Le Doaré

  • Marche des Fiertés : peut-être un temps opportun, il s’agissait de sortir de décennies de honte et de silence, moins de nos jours. Il n’y a aucune fierté à être gay ou lesbienne, c’est une orientation sexuelle. Dont acte. Respect et liberté, un point c’est tout.

Manifeste pour la laïcité : Machiavel dépassé

Si vous voulez prendre une magistrale leçon de manipulation politique, lisez le Manifeste pour la laïcité que Christine Delphy a signé et hébergé sur son blog. Au premier abord, on se frotte les yeux : comment, les signataires, indigénistes et leurs soutiens politiques des plus acharnés, auraient donc viré de bord et prendraient la défense de la laïcité ? On finit par comprendre le but de la manœuvre :  faire semblant de promouvoir ce que l’on a toujours décrié pour mieux discréditer la politique de sauvegarde et de renfort de la laïcité initiée par le gouvernement.

Traduisons-les.

La première partie du texte est tellement convaincante que pour un peu on le signerait, ce Manifeste. La laïcité est formidable, elle nous protège toutes et tous. La loi de 1905 est encensée comme jamais. Et celles et ceux qui n’ont de cesse de l’affubler d’adjectifs pour la vider de son sens vont même jusqu’à prétendre qu’il ne faut surtout pas l’adjectiver et que vive la laïcité, juste la laïcité, toute la laïcité, et « un point c’est tout » !

Malgré tout, quand on connait les premiers signataires, toujours les mêmes, on se dit que quelque chose ne colle pas.

On continue de lire et bingo ! La laïcité voyez-vous, va bien. Il ne faut surtout pas s’en occuper. Le problème est ailleurs, c’est l’islamophobie. Pas l’islam politique, ni même le terrorisme islamiste, mais l’ostracisme pratiqué à l’encontre des musulmans, le « racisme anti-musulman ». Pratiqué par qui ? Comment ? On ne le saura pas. Toute réalité de la progression en France de l’islam politique (salafisme, frères musulmans), son entrisme agressif, est passé sous silence. Il n’est fait aucune référence aux innombrables attentats terroristes perpétrés sur notre sol, ils sont purement et simplement effacés. Il n’est fait référence qu’à l’islam et aux musulmans comme si le séparatisme, la radicalisation et la mise en danger des valeurs républicaines par un islam radical n’étaient que fiction.

Et l’on comprend que la première partie n’a servi qu’à amener la petite rhétorique à laquelle nous sommes tristement habitués. La laïcité leur convient quand elle est assaillie de toutes parts, affaiblie par des accommodements incessants, fragilisée, bafouée. Il ne faudrait surtout pas tenter de la rescaper, encore moins de la conforter.

L’objectif de ce Manifeste n’est évidemment pas de défendre la laïcité mais de salir les actions entreprises par le gouvernement pour préserver les principes républicains. Le manifeste ne défend pas la laïcité, il s’attaque à la loi « confortant le respect des principes de la République et de lutte contre le séparatisme » qui entend lutter contre les assauts de religieux radicaux, et notamment contre l’islam politique. Il s’oppose à la loi.

Et pas d’état d’âme si pour discréditer la loi, il faut faire un amalgame avec l’extrême-droite et prétendre que tout ça, c’est du pareil au même.  Au passage, ils n’oublient pas de servir la soupe à l’Observatoire de la laïcité de Bianco, témoin sourd et aveugle d’une laïcité harcelée de toutes parts, dans les établissements scolaires, administrations, services publics, les associations, syndicats, partis politiques …

Ils vont même jusqu’à prétendre que la loi de renforcement des principes républicains est de nature » autoritaire et viriliste ». Quand il y a danger, des mesures doivent être prises et cela relève bien de la responsabilité du gouvernement. Ce n’était pas parce que les précédents l’avaient oublié, qu’il fallait continuer. Quant au virilisme, par quelle invraisemblance, une loi qui notamment protège les femmes des traditions sexistes communautaires, pourrait-elle être viriliste ? Les certificats de virginité, et plus exactement l’injonction de virginité faite aux femmes, ne l’est pas elle, viriliste ?

Des intellectuels capables d’énoncer des principes pour mieux les torpiller, c’est tout de même très troublant. Nos islamo-gauchistes ne nous déçoivent jamais, quand ils semblent défendre des principes républicains, mieux vaut se méfier, la supercherie n’est jamais bien loin. A part eux-mêmes, qui trompent-ils encore ?

Christine Le Doaré

Le manifeste en question : https://christinedelphy.wordpress.com/2021/05/08/manifeste-pour-la-laicite/

Remballe ton féminationalisme !

Remballe ton féminationalisme !

Retour sur le débat sur France culture « Projet de loi principes républicains et droits des femmes »

Le jour de la présentation du projet de loi du gouvernement sur le respect des principes républicains au Parlement, Emmanuel Laurentin proposait dans Le temps du débat sur France culture, un débat intitulé « Le Projet de loi sur les principes républicains fait-il avancer les droits des femmes ? ». Ghada Hatem obstétricienne et présidente de la Maison des Femmes de Saint-Denis, Kaoutar Harchi sociologue et moi-même juriste et militante féministe porte-parole des VigilantEs, étions invitées à débattre. L’émission était bien préparée et le temps de parole fut globalement bien réparti, pour une fois, les conditions du débat furent bonnes. Le panel choisi devait garantir un équilibre : une intervenante globalement favorable à la loi, une autre franchement opposée et la troisième devait se situer entre les deux. Je vous laisse écouter le podcast si vous avez manqué le direct et en juger par vous-même mais en ce qui me concerne, j’ai tout de même eu nettement le sentiment que nous étions deux contre une.

Ce qui m’a étonnée d’emblée c’est que les deux intervenantes autant que le journaliste ont éludé les motivations qui prévalent au projet de loi, comme si le danger islamiste auquel nous étions confrontés n’existait pas. Parler d’un projet de loi en esquivant le contexte dans lequel il s’inscrit est tout de même troublant.

Quand j’entends et lis la sociologue Kaoutar Harchi, je l’associe à la mouvance relativiste, indigéniste et anticolonialiste.  Ghada Hatem quant à elle se présente comme universaliste mais se réfugie le plus souvent derrière son expérience du quotidien. J’ai trouvé un peu court le fait de se contenter de présenter un témoignage alors qu’il est question d’un projet de société, et quelque peu cynique de conclure en affirmant que cette loi ne sert à rien sans avoir apporter le moindre argument féministe et politique.

Si j’ai apprécié le calme contenu du débat, tenu mon cap et pu développer quelques arguments, j’ai tout de même trouvé pénible d’intervenir face à une relativiste qui construit artificiellement un discours à coups de contrevérités enrobant le tout dans un verbiage aussi prétentieux que creux. Et surtout, je regrette de n’avoir pas eu le temps de mieux contrer l’arnaque sémantique présentée par Kaoutar Harchi sous le terme de « féminationalisme ».

Jamais à court de manipulation, les relativistes cherchent désormais à décrédibiliser les féministes universalistes qui travaillent sur les droits des femmes, avec des institutions républicaines.  Ce terme de « féminationalisme » signifie que l’état ne peut être à l’initiative d’aucune bonne mesure en matière de droits et de libertés des femmes, d’égalité femmes-hommes. C’est logique puisque l’état selon ces relativistes est pourri, xénophobe et génère des discriminations. Après le « racisme d’état », nous voici avec un « sexisme d’état » !  On aurait dû la voir venir celle-ci !

Ce terme de « féminationalisme » est une énorme arnaque sémantique, c’est surtout la manifestation d’une haine insensée envers nos institutions républicaines et l’état français. Il y a du racisme, de l’antisémitisme, de l’homophobie, du sexisme en France, des racistes, des xénophobes, des homophobes, des sexistes … mais l’état condamne ces haines, il prend des lois pour les punir, adopte des dispositifs de prévention et d’éducation pour les combattre. Il peut faire plus et mieux mais il n’est pas à l’origine de ces haines. Les femmes qui vivent dans les pays où la religion fait loi souffrent d’une oppression sans nom, mais c’est en France que nous serions en but à un sexisme d’état, mais bien sûr !

A l’évidence ce sont bien les féministes qui imposent un rapport de force et entraînent notre démocratie vers l’égalité femmes-hommes, mais quand nos institutions sont réceptives et prennent en charge – pas toujours au mieux ni suffisamment certes – la lutte contre les discriminations et violences sexistes, quelle perversion tout de même d’oser parler de « féminationalisme » pour discréditer ces avancées ! Et dans quel but ? Faciliter les coups de boutoir des intégrismes et au premier chef de l’islam politique ? L’association décomplexée entre un certain marxisme et l’islamisme n’a pas fini de me stupéfier. Pourquoi donc vouloir protéger l’islam politique ? Décidément, féminisme relativiste, indigénisme et distorsion rhétorique sont des pléonasmes. Je l’affirme une fois de plus, vivre dans une République laïque protège les femmes des pires injonctions religieuses et politiques patriarcales. La laïcité est un principe juridique mais aussi d’organisation sociale émancipateur, pour les droits des femmes comme pour tous.

Kaoutar Harchi prétend aussi que tous les féminismes sont universalistes. Bien essayé, mais non. Empiler les discriminations comme le fait l’intersectionnalité, pour reléguer les revendications féministes aux calendes grecques ou les dénaturer, voire les saboter, ne leur donne pas du tout une portée universaliste. Le prétendre c’est relativiser l’universalisme. L’agenda de Kaoutar Harchi est prioritairement de déstabiliser l’état français, le féminisme n’est pour elle qu’un cheval de Troie et Ghada Hatem n’a pas une seule fois tenté de la contrer. Malaise.

Les intervenantes ont aussi insisté sur le fait que certains des articles de cette future loi existent déjà pour partie, certes, mais ils sont manifestement inopérants pour lutter contre des délits de fait, il est donc nécessaire de les préciser et compléter.

Les « féministes » relativistes qui sans vergogne sacrifient les droits et libertés, l’émancipation des femmes sur l’hôtel de l’intersectionnalité des luttes et condamnent les femmes les plus vulnérables à subir les traditions et religions d’un communautarisme qui les exclut des avancées bénéfiques aux femmes qui ont la chance de vivre dans une république laïque, sont des cyniques qui abandonnent nombre de femmes aux violences de leur communauté. Que de telles féministes séduisent une bonne partie de la gauche et pas seulement, ainsi que les médias qui se pensent progressistes, est l’une des pires absurdités de notre époque. C’est peut-être aussi la meilleure forme de résistance du patriarcat.  

Je le redis, selon moi, cette loi répond à un besoin urgent, celui de contrer les fondamentalismes religieux et les séparatismes qu’ils produisent en renforçant les principes républicains et la laïcité. Il aura fallu l’assassinat de Samuel Paty pour qu’enfin un gouvernement s’attèle à l’immense tache de freiner la progression des intégrismes religieux et notamment de l’islam politique qui fracture la cohésion nationale. Nous ne pouvons pas laisser se renforcer l’emprise des mouvements fondamentalistes déjà très prégnante. La communauté nationale, la citoyenneté républicaine prévalent sur le communautarisme et l’identitarisme.

Désormais défendre la laïcité ne suffit plus, le terrorisme islamiste nous décime et il faut s’attaquer à l’idéologie politique qui le nourrit. Le problème n’est jamais celui de la laïcité, les principes républicains ne tuent personne mais les intégrismes et en particulier l’islamisme si. Rien dans le projet de loi ne vise les musulmans, mais le fondamentalisme, l’islam politique et radical, le salafisme et les Frères musulmans qui les menacent tout autant que nous. Les laïques militent pour une République unie par des valeurs de progrès et d’émancipation, les laïcistes ou laïcards n’existent pas. Les dangereux « laïcards » sont en réalité ceux qui sont l’objet de menaces permanentes.

La loi pose des interdits, protège les plus vulnérables, elle traduit le rejet par une société, d’actes et comportements répréhensibles. Dans une société égalitaire qui prône l’égalité Femmes-hommes, les pratiques sexistes qui constituent des discriminations et des violences doivent être condamnées par la loi. Le mariage forcé, l’exigence de virginité, l’excision, la captation sexiste d’héritage, la polygamie sont toutes des pratiques sexistes qui ne visent et pénalisent que les femmes et leur valeur sur le marché du mariage communautaires. Ce sont bien des violences faites aux femmes, à ce titre ils doivent donc être frappés d’interdit, devenir des délits. Si les textes existants sont contournés et ne suffisent pas, ils doivent être précisés. S’opposer à ce projet de loi c’est favoriser l’islamisme et tous les intégrismes. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faut pas chercher à le corriger, perfectionner, enrichir.  Il n’est pas parfait.

Christine Le Doaré

Pour aller plus loin.

La loi comporte un volet répressif

Renforcer notre législation répressive, en créant de nouveaux délits dans le code pénal.

L’article 25 lutte contre la haine en ligne, il créée un délit de mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle d’une personne permettant de l’identifier ou de la localiser. Délit puni de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amendes.

L’article 4 crée un délit quand des pressions, menaces, intimidations sont exercées sur des agents de l’Etat ou des élus. Il aurait pu sauver Samuel Paty s’il avait existé. Délit puni de 5 ans d’emprisonnement.

Renforcer notre appareil juridique avec la création d’un pôle de magistrats spécifique dédié à la lutte contre la haine en ligne.

D’autres dispositions visent contrôler les lieux de culte et neutraliser les extrémistes. Il s’agit de s’assurer de la transparence de l’exercice des cultes en modifiant le financement des associations cultuelles et d’éviter toute prise de contrôle d’une mosquée par des extrémistes.

Concrètement, il s’agit de :

  • modifier la loi de 1905 en encourageant  les associations cultuelles musulmanes (loi 1901) à adopter le statut « loi 1905 ».
  • modifier la loi de 1905 de séparation des églises et de l’état sur le volet des financements : les dons étrangers dépassant 10 000 euros seront soumis à un régime déclaratif de ressources. Les comptes annuels devront être certifiés par un commissaire aux comptes.
  • élargir le droit d’opposition de Tracfin (suivi des flux financiers indésirables) pour savoir qui finance qui et quoi sur le territoire de la République.
  • interdire par un juge, la parution dans les lieux de cultes de personne condamnées pour acte de terrorisme ou provocation à la discrimination, haine ou violence, article 45.
  • porter à 7 ans de prison la peine pour provocation à la haine ou à la violence, commises dans un lieu de culte

La Loi comporte un volet éducatif

Concrètement, il s’agit :

  • d’interdire des écoles associatives clandestines
  • d’interdire l’instruction à domicile pour les enfants de plus de 3 ans (sauf cas particuliers à lister – demande du Conseil d’état ) article 18.
  • de renforcer l’encadrement des écoles hors contrat avec fermeture en cas de dérives, article 20.
  • d’attribuer aux enfants un identifiant national destiné aux autorités académiques qui devront s’assurer qu’aucun enfant ne soit privé de droit d’instruction, article 20.

Il a été observé dans des quartiers que des petites filles manquent à l’appel.

La loi renforce le contrôle du respect des valeurs de la République par les collectivités et associations.

Concrètement il s’agit de :

  • D’interdire aux auteurs de délits relatifs à la provocation et à l’apologie d’actes terroristes d’exercer des fonctions au contact du public. La neutralité religieuse des agents de service public doit être obligatoire (SNCF, aéroports, bus …). Terminé de refuser de parler ou serrer la main des femmes. (Sanction par le préfet)
  • De renforcer les pouvoirs des préfets : En matière de financement d’associations qui prétendent avoir un objet culturel alors que ce sont des associations cultuelles notamment, les préfets pourront s’opposer au versement de subventions publiques aux associations qui ne respectent pas les valeurs de la République (mixité, laïcité … ). L’article 6 oblige les associations à signer un contrat d’engagement républicain. L’article 8 modifie les conditions de dissolution des associations en fonction des agissements de certains de leurs membres.

L’article 24 renforcera le contrôle sur les fédérations sportives.

  • Les objectifs de mixité sociale dans les logements sociaux et l’hébergement d’urgence pourront être modifiés par ordonnance.  art. 27 et 28)
  • Renforcer l’égalité des droits des femmes : Pour lutter contre la discrimination à l’héritage, la polygamie et le mariage forcé, la nouvelle loi renforce le droit des familles et la protection des femmes.

-L’article 13 renforce la réserve héréditaire sur les biens situés en France quand la succession relève d’une loi étrangère.

-L’article 16 punit d’un an d’emprisonnement l’établissement d’un certificat médical de virginité : cette question ne doit plus relever de la responsabilité individuelle des médecins qui peuvent d’ailleurs subir une pression des familles ; c’est une question de droits des femmes, d’émancipation, d’égalité F-H. La loi protège les personnes les plus vulnérables de l’obscurantisme. Si une jeune femme doit fournir un certificat de virginité avant le mariage, dans quelle situation risque-t-elle de se trouver après le mariage ? Les gynécologues pourront d’autant plus facilement refuser de délivrer un tel certificat si la loi l’interdit. En outre, rien ne les empêche de faire un signalement pour protéger leur patiente et vérifier qu’il n’y a pas contrainte, menace et mariage forcé. Tout le reste n’est que concession à l’oppression des femmes.

-L’article 17 contraint les officiers d’état civil à saisir la justice en cas de doute sur le consentement des futurs mariés.

  • La polygamie sera un obstacle à la délivrance d’un titre de séjour et à la pension de réversion. Depuis les lois Pasqua 1993 et l’article 147 du code civil, elle est interdite en France. Mais contournée par des mariages à l’étranger. Il s’agit de lutter contre la polygamie de fait.

Espérons que par le jeu de la navette parlementaire et des amendements nous irons plus loin et que seront adoptés des articles relatifs au voilement des fillettes, véritable maltraitance : perte d’innocence par une sexualisation prématurée, endoctrinement.

Une telle loi aurait dû être prise bien plus tôt, mais aucun gouvernement n’a eu jusqu’alors ce courage politique.

Dans l’intérêt de tous. Nous ne sommes plus en capacité de résister efficacement à l’influence du religieux, au fondamentalisme conquérant, ni au relativisme culturel de trop d’intellectuels et politiques qui constamment montent au créneau pour justifier que des musulmans mais d’autres aussi, ne soient pas éligibles aux droits humains universels, au prétexte que leur culture serait différente, alors que l’humanité et les droits humains sont indivisibles.

Il n’y a pas en France de racisme d’état, pathétique tentative d’hystériser le débat et de l’aligner sur des problématiques propres à d’autres pays, en particulier les USA. La laïcité est attaquée en France et globalement partout. A l’ONU nombre de représentants ne dissimulent pas leurs convictions religieuses, en particulier en matière de droits des femmes. Pourtant la laïcité est un préalable aux droits humains, il est évident que la séparation des cultes et de l’état favorise les libertés notamment celles des femmes et des minorités sexuelles.

Dans le monde, des militantes féministes qui vivent sous la menace des autorités religieuses s’inquiètent de l’influence des fondamentalistes dans les instances internationales et du soutien qu’ils reçoivent des intellectuels, universitaires et médias dans les pays occidentaux. Le relativisme culturel peut avoir pour elles de très graves conséquences. Ceux qui veulent substituer aux droits universels des droits culturels spécifiques pour une mosaïque de micro-identités affaiblissent et menacent les droits humains universels.

Dans l’intérêt des femmes. Renforcer et sécuriser les principes républicains dans notre république laïque, ne peut que profiter aux droits des femmes. L’influence des traditions et religions n’est pas étrangère à l’oppression des femmes. C’est pourquoi la laïcité est un projet émancipateur. Les féministes universalistes et laïques savent que la laïcité est un préalable à l’émancipation des femmes. A l’évidence, les femmes sont plus autonomes et libres dans les pays où la loi les protège et c’est le cas en France, plutôt que dans ceux où les religions patriarcales sont la source du droit.

Christine Le Doaré

Le podcast de l’émission :

Cette journée du 9 décembre est à la fois la journée de la Laïcité (115ème anniversaire de la loi du 1905) – et vous avez entendu sur notre antenne et sur notre site des programmes spéciaux consacrés à ce principe – et celle que le gouvernement a choisi pour présenter au Conseil des ministres son projet de loi sur les principes républicains. Cinquante-sept articles, cinq parties : un des grands projets législatifs de ce quinquennat qui devrait venir devant le Parlement en février. En l’annonçant lors de son discours des Mureaux le 2 octobre, le président de la République avait dit qu’un de ses objectifs, alors que ce projet voulait alors combattre ce qu’il qualifiait de « séparatisme », était de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes.

INTERVENANTS

https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-du-debat/le-temps-du-debat-emission-du-mercredi-09-decembre-2020?fbclid=IwAR2H5yZfHJetsCMfAlPf0dWuEIgTjAHwhBoNX9vSNTfSkZKgSOLCQxlSAiA

Rififi à Paris, Alice Coffin, EELV et féminisme

Alice Coffin si vous ne la connaissiez pas, moi oui. Je militais dans le mouvement LGBT à une époque où avec Alix Béranger sa compagne de l’époque, elles s’intéressaient plus particulièrement aux problématiques liées au sida. Il y a une douzaine d’années de cela. 

Pour celles et ceux qui sont un peu perdu.es dans les étiquettes, je dirais pour la situer, ni lesbienne radicale ni lesbienne féministe, plutôt militante LGBT tendance queer ; recentrée sur les questions propres aux lesbiennes et vent debout pour la PMA ;  pas féministe radicale ni universaliste, mais plutôt néo-féministe tendance queer, relativisme culturel et intersectionnalité.

J’ajouterais bien verte en diable. Je ne parle pas d’écologie mais de ces mouvances et stratégies politiques radicales que les Verts ont intégré depuis quelques décennies : féminisme intersectionnel (où l’agenda féministe se couche devant d’autres agendas révolutionnaires prioritaires), soutien indéfectible à la Palestine et tant pis si le Hamas et autres groupes terroristes en bénéficient, soutien aux communautarismes et séparatismes politico-religieux, abolition des frontières, soutien aux mouvements indigénistes et racialistes, soutien des trans activistes haineux envers les féministes, …

La liste est longue, en fait, je me demande parfois s’il reste des écologistes chez les Verts, je n’en suis pas certaine du tout, en revanche, toutes ces mouvances aussi extrêmes que marginales se retrouvent chez eux et progressent dans la société grâce à eux.

Un exemple parmi tant d’autres : les féministes abolitionnistes de la prostitution n’ont pas oublié les exploits du STRASS issu du mouvement LGBT qui jetait du faux sang sur les militantes féministes, les calomniait, les menaçait de toutes les manières possibles avant le vote de la loi d’abolition de la prostitution. Thierry Schaffauser fondateur du STRASS menait campagne chez les Verts qui se sont derrière lui, alignés sur la défense du système prostitueur.

L’amateurisme et l’immaturité politique des Verts donnent des ailes aux activistes de l’extrême qui trouvent chez EELV un moyen de percer et une fois fait, d’imposer leurs idées et manières de faire. L’entrisme fonctionne un peu partout en politique, mais chez les Verts c’est un jeu d’enfants.

Ce qui m’étonne c’est l’attitude du PS quand il s’allie à EELV faisant comme s’il s’agissait de mettre en avant des préoccupations liées à l’écologie, la défense de la nature, la protection de la planète, la sauvegarde du climat … Je rigole, vert, vert de rage. Comme si le PS ignorait à qui il a réellement à faire !

Alice Coffin, en plein Conseil de Paris crie « la honte, la honte, la honte » lors de l’hommage rendu à Christophe Girard, l’adjoint à la culture d’Anne Hidalgo qui a démissionné pour avoir eu des liens d’amitié avec Gabriel Matzneff visé par une enquête pour viols sur mineures ?

Avec Alix Béranger et Raphaëlle Rémy-Leleu, également élue écologiste à Paris et ancienne militante d’Osez-le-féminisme, Alice Coffin organise un mini rassemblement de vingt personnes devant l’hôtel de ville, avec des pancartes amalgamant Paris à un « pédoland » ?

J’ai presque envie de dire, banal, insignifiant pour des activistes radicaux EELV ;  ils peuvent faire beaucoup plus spectaculaire et embarrassant. Les amalgames, les caricatures, les condamnations à l’emporte-pièces, les tribunaux populaires, ils savent faire.

A la décharge d’Alice Coffin, il y a une différence entre l’activisme et la fonction d’élue, par manque de métier, cette subtilité lui aura probablement échappé. Les politiques plus aguerris sont plus ronds, plus roublards aussi.

A sa décharge toujours, il est vrai que le milieu politique PS gay parisien est bien spécifique. Un petit entre soi élitiste, fait de coteries et cooptations, et qui n’est pas exempt de misogynie. De là à tomber dans l’insulte et le mépris homophobe associant homosexualité et pédocriminalité :  « pédoland », il y a un monde.

En outre, Alice Coffin connaissait Christophe Girard et a fait campagne sur la même liste, de là à conclure qu’elle aurait pu y penser avant ? Non, quand on connait les Verts, on sait que tous les moyens d’arriver à ses fins sont bons et que les coups de couteau dans le dos ne les dérangent pas spécialement. Quant à l’indignation pour les affaires de viol, elle peut être à géométrie variable : pas de quartier pour Polanski, mais Ramadan, Traoré, … ça se discute.

Que sur les réseaux sociaux, Alice Coffin soit remise à sa place sur le fond de ses propos et sur sa manière de réagir, ne me dérange pas. Ses propos sont caricaturaux, on ne peut pas amalgamer comme elle le fait tous les hommes, c’est un système que l’on combat, le sytème patriarcal, pas tous les individus de sexe masculin qui ne sont pas tous auteurs de violences conjugales ni des violeurs.

Son interview donnée à la chaine TV russe est consternante. Sa manière d’exiger la démission de Christophe Girard, est excessive. Malgré tout, je me demande bien, pourquoi il a ainsi pris les devants en démissionnant après une mini manifestation de vingt activistes. Très étonnant, y aurait-il autre chose ? Pour l’instant Christophe Girard n’est pas inquiété par la justice. Alors qu’il était secrétaire général de la Maison Yves Saint-Laurent, Christophe Girard a financé pour l’écrivain, deux ans de séjours à l’hôtel où ce dernier violait sa victime. C’est glauque, pour autant, ces tribunaux populaires qui condamnent et coupent des têtes avant que des procès en bonne et due forme puissent se tenir, sont insupportables.

En revanche, quand sur les réseaux sociaux, les internautes s’attaquent à son physique, critiquant sa manière de s’habiller ou de se coiffer, il s’agit clairement de lesbophobie. Elle se donne l’apparence qu’elle veut, les coupes courtes ne sont pas réservées aux hommes et ces clichés sexistes sont d’un autre temps.

Anne Hidalgo est en colère et va saisir la justice ? Mais enfin, les faits d’arme des Verts sont notoires, notamment à Paris ! Dans le 20ème arrondissement, l’adjointe verte de la Maire PS à l’époque, avait organisé au nom de la Mairie pour le 8 mars 2015, un évènement à la gloire du relativisme culturel, avec Rockaya Diallo et d’autres défendant le port du voile et autres spécificités politico-religieuses pour les femmes musulmanes, sans qu’aucune contradiction ne puisse être apportée. Cette affaire qui avait fait grand bruit, est encore dans toutes les mémoires féministes parisiennes, et ce n’est qu’un exemple.

Anne Hidalgo ne peut ignorer la véritable nature des Verts, et si quelques EELV sont  rompus à un fonctionnement politique plus policé, combien d’activistes brut de décoffrage et aux stratégies de cracheurs de feu compte ce mouvement ? Une  réaction quelque peu étrange, Anne Hidalgo ne peut écarter des élues et le groupe écolo à la Mairie de Paris n’exclura pas ses militantes, il lui faudrait sinon se délester de la plupart de ses militant.es de base, or il y a bien longtemps que les écologistes, à Paris en tous cas, ont quitté EELV justement à cause de ces extrémistes.

EELV fera t’elle un jour son autocritique, se séparera t’elle de ces militants gauchistes qui n’ont pas grand chose à voir avec l’écologie ? J’en doute.  A cause de l’amateurisme des Verts et de l’arrogance du PS qui décidément se refuse à apprendre de ses erreurs, la gauche à Paris est donc en guerre ouverte. Ça promet pour la suite, une ville qui souffre et qui n’avait vraiment pas besoin de ça.

Christine Le Doaré

Et en complément l’article des VigilantEs féministes universalistes et laïques :

Alice Coffin n’est pas une VigilantE : 

https://christineld75.wordpress.com/2020/07/28/alice-coffin-nest-pas-une-vigilante-les-vigilantes/

 

Griveaux, son organe sexuel et le kompromat

 

 

 

 

 

 

L’affaire Griveaux est remarquable à plus d’un titre. De manière spectaculaire elle nous confirme que :

  • beaucoup d’hommes, et notamment d’hommes politiques, ont une relation particulièrement immature avec leur organe génital ;
  • l’extrême gauche n’hésite plus à s’investir dans des manoeuvres obscènes et délictueuses pour déstabiliser la démocratie ;
  • les réseaux sociaux, l’anonymat et la multiplication de faux comptes, accélèrent et hystérisent la vie politique.

Les faits.

Alexandra de Taddéo mise en examen et placée sous contrôle judiciaire pour atteinte à la vie privée pour divulgation de vidéo à caractère sexuel, a conservé une vidéo intime datant de 2018. Celui dont elle est désormais la compagne, Piotr Pavlensky, performeur de l’extrême russe, adepte du Kompromat * a t’il décidé seul d’exploiter cette vidéo privée. Pavlensky est réfugié en France après une accusation de viol en Russie. Il est visé par deux enquêtes, une pour atteinte à la vie privée, et l’autre pour violence volontaire avec arme, infraction commise lors de la soirée du nouvel an 2020 et pour laquelle il était recherché. La soirée avait lieu chez Juan Branco, avocat (par équivalence), ancien candidat aux législatives 2017 pour la France Insoumise et activiste Gilet Jaune, et sa compagne. Juan Branco n’a pas porté plainte contre Pavlensky qui a pourtant agressé et blessé au tesson de bouteille et au couteau, certains de ses convives.  Le bâtonnier de Paris a ouvert une enquête déontologique pour statuer sur le cas de l’avocat activiste Juan Branco.

Un trio dont les rôles exacts de chacun doivent être précisés. Juan Branco notamment, est-il simple témoin, a t’il aidé Pavlensky à monter cette affaire, ce qui en ferait un complice et l’empêcherait de le représenter pour raison évidente de conflit d’intérêt ? Dans une vidéo, il s’inclut dans la préparation de cette action en disant « Nous ». *2.

Un véritable thriller.

Benjamin Griveaux et son organe sexuel.

La relation hors mariage ne regarde que Benjamin Griveaux et sa femme. En revanche, Griveaux s’est comporté dans cet épisode de sa vie sexuelle, tel un adolescent libidineux. Ce n’est certes pas pénalement répréhensible, et il s’est probablement fait piéger par Alexandra de Taddéo mais, réaliser une telle vidéo est à minima révélateur d’une immaturité et d’une curieuse manière d’appréhender son rapport aux femmes.

Plus grave encore est de s’être comporté de la sorte alors que responsable politique. Exercer des fonctions politiques exige selon moi un comportement exemplaire que les politiques qui se croient suffisamment importants pour nous représenter, feraient bien d’adopter. Un jour peut-être, les hommes grandiront.

Benjamin Griveaux a démissionné 24h après la publication de la vidéo sur les réseaux sociaux ;  que les politiques n’aient toujours pas intégré la capacité de nuisance de ces outils, alors même qu’ils les utilisent à leur profit, est tout de même sidérant.

Une fois de plus, une affaire politique a pour élément déclencheur le comportement sexuel douteux d’un homme politique, néanmoins, les sombres dessins politiques de la clique à la manoeuvre sont autrement préoccupants.

Se limiter à critiquer Benjamin Griveaux et mettre sur le même plan un comportement sexuel immature et stupide, et un complot ourlé entre un activiste violent accusé de viol et ses éventuels complices, c’est refuser de voir ce qu’il y a derrière l’affaire.

L’intrigue, sa finalité.

Au delà de faire tomber Benjamin Griveaux et de changer le cours de l’élection parisienne, l’objectif était bien de déstabiliser nos démocraties en utilisant des moyens inqualifiables s’il le fallait.

Pavlensky a prétendu avoir agi de la sorte parce que Griveaux était hypocrite. Pour un anticonformiste transgressif, c’est impayable ! Moralisateur en diable, cet activiste qui fustigeait sauvagement le conservatisme du régime russe ! Juan Branco dés le début de l’affaire, prétend que la divulgation de la vidéo est « légitimée par la peopolisation de la campagne de Benjamin Griveaux ». En résumé la fin justifierait les moyens, même les plus tordus ;  bien sûr au nom du peuple idéalisé et fantasmé pur et innocent.

Heureusement la loi nous protège désormais du revenge porn ; c’est une infraction sévèrement punie : deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende.

Mais  bien au delà de l’infraction et de sa sanction, de telles pratiques présentent un risque majeur pour notre démocratie : dans cette affaire,  il ne s’agit évidement pas que de vie privée, mais bien d’une atteinte à un pays, à ses règles et à son système politique.

Arbitraire et violence dites « révolutionnaire ». De telles pratiques, en mon nom, car après tout je fais aussi partie du peuple, je dis non. Mille fois non. L’histoire regorge des atrocités innommables commises au nom d’idéologies qui n’ont jamais rien démontré d’autre que leur capacité à produire des régimes autocrates et mortifères.

N’en déplaise à la clique réactionnaire d’exaltés rouges-bruns, gilets jaunes, insoumis et autres bourgeois gauchistes, agitateurs et nihilistes aux méthodes dignes du KGB ou du FSB, rien n’a jamais égalé la démocratie, aussi insatisfaisante et imparfaite soit-elle. 

En tant que féministe aussi, je dis non. Non au revenge porn et non aux actions de déstabilisation d’activistes tels que Piotr Pavlensky. Il y a 8 ans de cela, j’écrivais un texte sur l’affaire des Pussy Riots. Piotr Pavlenski est l’un des mentors des Pussy Riots et de Voina. Une recherche m’avait fait découvrir leurs performances à caractère sexuel dans des musées en Russie. *3. Les femmes y sont objectivées, instrumentalisées, pornifiées. Je n’oublie pas non plus que Piotr Pavlensky est accusé de viol.

Le monde que nous propose ces activistes est glauque, violent, machiste, un monde hideux que je ne nous souhaite pas.

Christine Le Doaré

 

*1.  Kompromat : la technique russe du kompromat consiste à construire un dossier sur l’ennemi afin de lui nuire définitivement. Employée pendant la guerre froide et par les services secrets russes.

*2. Vidéo de l’aveu de Juan Branco :

https://twitter.com/unjourunjaune/status/1228801515273453569?s=21&fbclid=IwAR1RPSGtlOTa5QWR4dIGXp2xPvPiv1VCjOCbVaaau85uAKIX4AijM_8H45Y

*3. Texte de 2012 « Pussy Riots, faut pas pousser » : le lien sur la vidéo des performances sexuelles dans les musées sont en fin de texte :

https://christineld75.wordpress.com/2012/08/13/pussy-riots-faut-pas-pousser/?fbclid=IwAR3il6A6KQYvYo6YHNQL6njw7hgzI60FSMecr76SD4fiTd6Ytnj32bBMfC0

 

Voile, le CFCM a parlé, la République piétine

Où sont les femmes ?

Le voile que les hommes ne portent pas, serait donc une affaire d’hommes

Le mardi 29 octobre, lendemain d’un entretien avec le président de la République, le CFCM (1) tenait une réunion extraordinaire à la mosquée de Paris afin de clarifier sa  position sur le port du voile dans l’espace public. A l’issue de la réunion le président du CFCM, Dalil Boubakeur a déclaré : « le port du voile est une prescription religieuse », mais les femmes de confession musulmane sont libres de le porter ou non sans que cela porte atteinte à leur foi ; puis : « Celles qui ont décidé de s’en affranchir ne sont pas moins musulmanes et restent dans la communauté des croyants »

Nous savons désormais que pour le CFCM, le voile est une prescription religieuse. Toutefois, elle n’est pas imposée. Le port du voile n’ayant pas un caractère obligatoire,  ne pas le porter n’a pas de conséquences sur le degré de foi des musulmanes et ne les exclue pas de la communauté des croyants.

On est soulagé.es pour toutes les musulmanes croyantes qui ne portaient pas le voile ! Etonné.es aussi, car cette position ne constitue en aucun cas une annonce forte, contrairement à ce qui avait été promis. Cette doctrine, aucune personne sensée, musulman.e ou pas, ne l’ignorait. 

On est surtout déçu.es car nous savons que beaucoup de musulmans progressistes réfutent que le voile soit une prescription religieuse. Pour Malek Chebel, anthropologue algérien des religions, le voile est « une régression de la femme à laquelle on ne fait pas confiance. Elle peut être musulmane sans être voilée. Il y a eu des siècles où elle ne l’était pas. » Il insistait aussi sur le caractère secondaire des versets sur le voile dans le Coran, sur les multiples interprétations possibles. Il avait notamment déclaré : « Le voile, est d’un usage toujours politique. Le voile dépossède la femme de son image. Qu’elle se libère de ses voiles. » Pour Chebel, le voile signait le retour des fondamentalistes, qui veulent le pouvoir dans une conception moyenâgeuse.

Le CFCM est infiniment moins disant, il se contente de dire que ne pas porter le voile est possible, ce que tout le monde savait déjà. Je n’appellerais pas ça une position très moderne ni réformée de l’islam.

Bien entendu, le CFCM n’évoque pas la prolifération exponentielle du port du voile ces dernières décennies, à l’évidence liée au développement du fondamentalisme des Frères musulmans et des salafistes qui poussent au port du voile pour mieux se visibiliser et s’affirmer.
Il ne s’est pas risqué à parler d’égalité Femmes-hommes, pas un mot du voile marqueur d’une division des sexes, assignant un statut inférieur aux femmes qui seules se doivent d’être pudiques face au sexe opposé.
Enfin, il a soigneusement évité de parler de la question qui brûle toutes les lèvres, celle des accompagnatrices scolaires voilées.

Néanmoins, les musulmanes de bonne foi savent désormais qu’elles portent l’entière responsabilité de la promotion d’un apartheid genré en portant volontairement le voile. Elles font ce choix sachant que dans des pays tels que l’Iran, des femmes sont emprisonnées pour avoir retiré leur voile.  Elles défendent la soumission des femmes au patriarcat et trouveront toujours face à elles, les féministes et progressistes qui se battent pour une société d’égalité. 

Dalil Boubakeur, est également revenu sur l’attentat contre la mosquée de Bayonne et a interpellé les personnalités politiques et médiatiques « qui doivent prendre la responsabilité de leurs propos outranciers qui banalisent la haine du musulman ». Juste déclaration, les politiques et autres personnalités qui instrumentalisent la haine doivent être combattus. Toutefois, comment ne pas constater que les motivations idéologiques sont immédiatement creusées, exposées et condamnées quand l’attentat porte une signature d’extrême-droite, (et même s’il s’agit d’un acte isolé aux motivations troubles, en l’occurence ici, se venger à 84 ans, pour l’incendie de Notre-Dame – les complotistes ont encore frappé !), ce qui n’est pas le cas ou rarement quand la signature est celle de l’islamisme. Tous les militants progressistes laïques le savent, le pire scénario pour notre pays est celui de la tenaille identitaire  qui se resserre, les attentats des deux extrêmes se répondant en miroir.  Si l’Etat ne lutte pas radicalement contre l’islam politique (islam fondamentaliste Frères musulmans et salafistes) et son bras armé terroriste, les identitaires d’extrême-droite riposteront et ce sera haine contre haine.

Attendre du culte musulman et de ses représentants des messages forts est illusoire. C’est à l’Etat de poser les limites, comme l’ont fait en leur temps les représentants du peuple français face à l’église et au culte catholique.
Il est plus que temps de légiférer pour interdire le voile et tout signe religieux ostentatoire lors des sorties scolaires. Personne ne doit dans le cadre de l’école républicaine publique et laïque imposer ses croyances religieuses aux enfants, aux enseignants ni aux autres parents. Une neutralité stricte s’impose. Selon un grand nombre de spécialistes le voile, serait une obsession française, c’est faux, même la Belgique fait mieux. Le voile est interdit par la ville de Bruxelles pendant les sorties scolaires depuis 2016 ! (2), mais la République française n’est pas capable d’en faire autant.

La proposition de loi visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires a été adoptée le mardi 29 octobre au Sénat par 163 voix contre 114. Les 23 sénateurs La REM comme un seul homme ont voté contre. C’est incompréhensible, cette PPL,  c’est le bon sens même. La REM perd un grand nombre de laïques sur cette position préjudiciable à la cohésion française, à l’esprit qui a prévalu à la révolution française, à l’édification d’une république laïque une et indivisible. La REM perd aussi les féministes et progressistes pour qui l’égalité F-H n’est pas qu’une ligne dans un projet électoral.

Il ne suffit pas de faire des discours et prétendre « lutter contre l’hydre islamique », il faut tout mettre en oeuvre pour y parvenir. Les autorités française pourront peut-être s’appuyer sur les représentants du culte musulman quand elles seront concrètement capables de protéger notre unité et cohésion républicaine au lieu de se dérober opportunément. Nous en sommes loin, trop loin.

Christine Le Doaré

(1) CFCM Conseil Français du Culte Musulman

(2) https://www.rtbf.be/info/regions/detail_a-bruxelles-les-mamans-voilees-ne-pourront-plus-encadrer-les-sorties-scolaires?id=9421162&fbclid=IwAR18h3IWwwnhhIj_IVQUwo0bE3-bm06VK8fFG-sO9vDKiw4iNEjyRuzhJpk

3. Voile et sorties scolaires, assez joué !

Voile et sorties scolaires, assez joué !

 

 

Voile et sorties scolaires, assez joué !

Disparition – artiste yéménite Bouchra Almutawakel

Tout d’abord, je trouve scandaleux que la question de l’accompagnement des sorties scolaires ne soit abordée que sous l’angle des accompagnatrices. Où sont les pères ? S’occuper de leurs enfants ne fait pas partie de leurs attributions ? Ils ne seraient donc jamais disponibles, n’ont pas de congés ni RTT à poser ? Ou la société française doit-elle valider une organisation sexiste de la famille qui serait propre à une communauté ?

Ensuite, pourquoi parle-t’on des mères accompagnatrices pour tout le monde mais des « mamans » voilées pour les musulmanes ? « maman » c’est plus touchant ? Si l’intention est de nous attendrir, il s’agit d’une manipulation.

Enfin, pourquoi ignore t’on l’avis de l’écrasante majorité des français.es qui selon un dernier sondage IFOP sont à 66 % favorables à l’interdiction du port ostentatoire de signes religieux ? Les personnalités comme Omar Sy, Christine Delphy et d’autres qui tentent d’influencer la politique française en matière de laïcité, à coups de tribunes victimaires : « Jusqu’où laisserons-nous passer la haine des musulmans ?» confondent à dessein la haine des musulmans avec la lutte contre l’islam politique.  De telles tribunes prônent un renoncement aux valeurs universelles républicaines face au religieux et au communautarisme. Quand on y pense, à quelques jours du carnage de la Préfecture de Paris, culpabiliser la société française avec une « haine des musulmans » purement fantasmée, est d’une extrême indécence.

 

Aucun gouvernement n’aura eu le courage d’imposer le respect de notre constitution avec un projet de loi. Le Conseil d’Etat avait rendu en 2013 une décision double : liberté de conscience des parents mais possibilité pour l’éducation nationale de leur demander de ne pas manifester une croyance religieuse. En 2019 les Républicains – déposent une proposition de loi pour interdire les signes religieux ostentatoires aux accompagnants d’élèves et personnes concourant au service public de l’éducation, lors des sorties scolaires.

Le fait déclencheur aura été l’intervention de l’élu RN Julien Odul qui s’était offusqué le 11 octobre, de la présence d’une femme voilée accompagnant une classe au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Il y a des manières de faire les choses et le RN n’est pas un parti républicain crédible, mais les partis politiques ont laissé le RN en roue libre face aux offensives de l’islam politique.

Le gouvernement et plus généralement LREM, sont divisés sur les questions du voile et de la laïcité ; sur la radicalisation et la lutte contre l’islam politique.  Le président de la République nous exhorte à une vigilance générale contre la radicalisation, mais ne propose aucun plan de lutte d’ensemble contre l’islamisme. Il est certes vital de s’assurer de notre sécurité, mais il est tout aussi crucial de protéger la société dans laquelle nous voulons vivre au quotidien. C’est à la puissance publique d’assurer notre sécurité mais aussi de garantir que notre société reste conforme aux principes  de notre république laïque et ne se dissolve pas dans des communautés juxtaposées. Le gouvernement doit se donner les moyens de mener une lutte idéologique globale  contre l’islam politique qui imprègne déjà toutes les sphères et tous les domaines de la société.

Mais quand un ministre comme Jean-Michel Blanquer tente de clarifier la situation et précise qu’il ne juge « pas souhaitable que des mères puissent être voilées à l’occasion de sorties scolaires », il est attaqué par Adrien Taché, député du même parti. Jean-Michel Blanquer exige une sanction à l’encontre de Taché, j’espère qu’il obtiendra gain de cause. Déclarer comme l’a fait Taché : « Julien Odoul récupère les mots de Jean-Michel Blanquer. « est inadmissible. C’est une véritable déclaration de guerre contre le ministre, contre la laïcité et même contre la possibilité pour l’état de lutter contre l’islam politique. Les A.Taché, F. Lazaar ou L. Avia partisans d’un statut quo qui sert de tremplin aux intégristes ne doivent pas être encouragés ; nous avons besoin du courage de J-M Blanquer, M. Schiappa et A. Berger. 

 

Comment se fait-il qu’un député, qui d’ailleurs vient du PS, ignore que la loi peut évoluer, ne serait-ce que pour répondre efficacement aux attaques de l’islam politique ? Lui est-il donc si difficile de comprendre qu’un.e accompagnateur/trice scolaire n’effectue pas une promenade en privé, avec sa progéniture, mais accompagne toute une classe, d’une école publique et laïque ? La laïcité est un cadre juridique et politique qui garantit à toutes les croyances ou absence de croyance de s’exprimer librement, mais pour vivre ensemble, l’état unit tous les citoyens de manière universelle, sans accorder de droit ni de privilège spécifique à une religion plutôt qu’à une autre. Les religions n’ont donc pas à se manifester, en aucune façon, dans le cadre de l’école publique, à l’intérieur comme à l’extérieur.

En outre, il ne faudrait pas oublier que le voile n’est pas un accessoire comme un autre. Le voile islamique (hijab), est devenu un véritable instrument de revendication identitaire. Marqueur de la pudeur des femmes qui se déroberaient ainsi à la concupiscence masculine, c’est en réalité l’affirmation d’un renoncement à toute évolution des rapports femmes-hommes, à fortiori à l’égalité. Par voie de conséquence, les musulmanes qui ne se voilent pas sont stigmatisées, considérées comme mauvaises. Porter le voile c’est consentir à l’infériorité des femmes, à un apartheid genré ; c’est consentir à son propre asservissement à l’autorité masculine et/ou religieuse patriarcales. La place du voile dans le Coran est très marginale, c’est un islam rigoriste et radical qui l’impose. Le voile est l’étendard de l’islam fondamentaliste qui oeuvre à le déployer partout. Banaliser le port du voile c’est donc faciliter le travail de l’islam politique. Accommoder le voile à toutes les modes et peu à peu le retrouver aussi porté par des fillettes. Une manière comme une autre de sexualiser les petites filles et de les conditionner à accepter leur infériorité et soumission aux hommes. Le voilement des fillettes devrait depuis des lustres préoccuper la protection de l’enfance et les professionnels de santé. Mais non, et plus le voile se généralise, plus il est facile de créer une légende, celle d’une France qui hait les musulmans puisqu’elle rejette les femmes voilées dans certaines situations ;  et c’est encore plus vendeur si au lieu de femmes, on parle de « mamans ». Une victimisation bien travaillée et qui vise à nous intimider, à compromettre la marche de notre société vers l’égalité femmes-hommes. Les personnalités du spectacle, universitaires et politiques qui tombent dans le panneau de l’islam politique ne font qu’enfermer plus encore les femmes de culture musulmane dans un communautarisme d’où il devient difficile de s’extraire. J’imagine ces idiots utiles de l’islam politique, dans les années 70, refusant aux féministes de s’affranchir du patriarcat religieux catholique qui s’arc-boutait contre la contraception et l’avortement, l’émancipation des femmes par le travail… A l’époque, qui aurait pu imaginer, qu’à gauche, émergeraient de tels complices du patriarcat religieux ? !

 

Le problème n’est pas de s’interroger sur la place à accorder à l’islam dans la société française mais plutôt de la place que ne doit pas prendre l’islam fondamentaliste. La religion catholique, nous l’avons plus ou moins mise à sa juste place, dans la consciences privée de ses adeptes, il est grand temps d’en faire de même avec l’islam. Et de toute urgence.

Christine Le Doaré

Hôtesses du Tour, arrêtez de pédaler dans le féminisme !

La toile s’enflamme pour la question des hôtesses du Tour de France. Les hôtesses ont-elles ou pas choisi leur rôle, et pourquoi celles qui défendent le libre choix de se voiler, s’attaquent-elles à celles qui choisissent la fonction d’hôtesse du Tour ? Faut-il condamner celles qui ont lancé la mobilisation, faut-il les soutenir ? S’agit-il d’une question mineure, de pudibonderie ou à l’inverse d’une juste lutte ? Peut-on parler de censure, de féminisme ou de néo-féminisme  … ? Vertige.

La polémique des hôtesses du Tour de France est insensée. Le débat, une fois de plus, est mal posé, ne serait-ce que parce que le féminisme n’est pas une vague idée que l’on peut mettre à toutes les sauces, mais bien un projet de société.

Le système patriarcal est un système global d’oppression des femmes. Un système qui organise, structure nos modes de vie, nos pensées et nos valeurs. Et nous ne sommes pas là d’avoir déconstruit ce système dans sa globalité ; personne, exceptions faites de quelques rares théoriciennes féministes universalistes de confiance et qui ont fait leurs preuves dans la durée.

Dans le système patriarcal, selon un grand nombre de paramètres dont la culture, l’éducation, … à différents degrés, de l’insignifiant au majeur,  tout contribue à maintenir les femmes dans le système d’oppression et à le reproduire.

Tout est utile pour s’assurer l’appropriation et le contrôle de leur corps pour la sexualité et la reproduction,  des contes de fées enfantins, à la contrainte à l’hétérosexualité, et jusqu’aux contraintes et violences d’un intégrisme religieux s’il le faut. Question de degré. Par conséquent, toutes les manifestations sexistes de la domination masculine, de la plus inoffensive en apparence, à la plus sérieuse sont critiquables. En principe, par cohérence et efficacité, il faudrait les condamner et combattre toutes.

La tradition de la remise de la médaille au gagnant de l’étape du Tour par des femmes les plus jeunes et jolies possibles, selon les critères de la mode en vigueur, signifie que la récompense est encore plus gratifiante si une femme désirable vous la remet. Les rôles de genre sont clairement établis, il s’agit ni plus ni moins d’une version re-visitée, d’une sorte d’adaptation « moderne » de la récompense du guerrier méritant. La connotation sexuelle est patente. Lorsque j’avais 9/10 ans, l’été, je suivais le Tour avec mon grand-père, et j’en avais déjà conscience ! Cette sexiste tradition est critiquable et condamnable. D’ailleurs, j’aimerais assez que les coureurs soient récompensés par d’autres grands coureurs, un bisou par le coureur gagnant du ou des tours précédents aurait beaucoup plus de force symbolique, ah non ?

Se revendiquer du féminisme, c’est défendre la fin de la tradition des hôtesses du Tour de France, et peu importe que la mobilisation ait été lancée par des relativistes intersectionnelles ou pas.

En revanche, rien n’interdit d’expliquer que ces dernières manquent de cohérence et que leur féminisme n’est pas crédible. En effet, s’attaquer à la tradition des hôtesses sans condamner les manifestations les plus attentatoires à l’intégrité des femmes telles que l’exploitation et la marchandisation dans la prostitution ou la GPA, la violence du voilement des femmes et des fillettes, des mariages forcés, de l’excision, etc. est d’un cynisme sans nom.

Elles ont détourné le principe de libre choix qui signifiait à l’époque libre choix d’avoir ou non un enfant, pour le mettre au service du patriarcat qui n’en demandait pas tant ! Libre choix de se prostituer, de se voiler, autant dire choisir soi-même (enfin pour les autres en général), un esclavage volontaire et tant pis pour l’émancipation des femmes passée à la trappe. Le relativisme culturel intersectionnel est amplement promu par les queers et des hommes tellement intéressés par le féminisme, qu’ils ont remplacé les études féministes par les études de genre et écrasé les féministes universalistes pour mettre en avant leurs féministes autorisées, celles qui ne les descendront pas de leur piédestal.

Et pour certaines d’entre elles, c’est pire encore, le féminisme n’est qu’une stratégie de valorisation personnelle, grâce aux médias si peu professionnels et friands de tout ce qui peut amuser la galerie à bon compte. Ce n’est ni du féminisme, ni même du néo-féminisme, juste de l’auto-promotion et de l’enfumage ;  ça plait beaucoup.

Il n’y a aucune raison dans cette polémique folle de choisir entre les relativistes intersectionnelles qui mobilisent pour l’abandon de la tradition des hôtesses et les féministes issues des mouvances laïques qui considèrent cette mobilisation, dérisoire. Si les relativistes sont inconséquentes et dangereuses, les secondes manquent parfois de background théorique féministe,  et si les enjeux de la lutte contre le voile et autres violences imposées par le communautarisme et les intégrismes religieux n’ont aucun secret pour elles, elles manquent parfois de subtilité face à la complexité du système patriarcal. 

Ce qu’il faut reprocher aux relativistes intersectionnelles ce n’est pas de critiquer la tradition des hôtesses du Tour de France, mais bien leur trahison du féminisme universaliste qui les mène, en revanche,  à se taire devant le pire. En ce qui me concerne, je condamne la tradition des hôtesses du Tour de France, parce que cette tradition n’est pas si anecdotique que ça ;  parce que je suis féministe et cohérente. De bout en bout, toujours.

Christine Le Doaré

L’Université populaire de Nantes se soumet aux trans. activistes et bafoue le féminisme

 

 

 

 

Un nouvel épisode de la série culpabilisation et menaces intellectuelles par des activistes de la nébuleuse « islamo-gauchiste » indigéniste, racialiste, anticolonialiste ou queer/trans/« travailleurs du sexe »,  (tous partisans du relativisme culturel, ce qui peut expliquer cette curieuse alliance),  s’est produit dernièrement à Nantes.

Une conférence gesticulée intitulée « Harry Potiche, féminisme et bipolarité à Poudlard ». était proposée le 20 mars 2019 par L’ardeur, association d’éducation populaire politique, dans le cadre de l’Université Populaire de Nantes. 

Sous la pression d’activistes trans. et « travailleurs du sexe », à l’issue de la conférence,  l’Université Populaire s’est publiquement excusée de l’avoir programmée, en ces termes : « Nous dénonçons et refusons les propos violents envers les travailleuses du sexe, les personnes trans., les personnes racisées ou encore les personnes queer. » (voir ci-dessous l’intégralité du communiqué de l’Université Populaire de Nantes).

L’Université Populaire bat sa coulpe, régurgite une propagande qu’elle endosse tel un mantra ; le tout suinte le repentis à plein nez.

Aucun recul, aucune analyse des réactions ni de la rhétorique des militants trans./queer «  pro-sexe »  qui se sont déclarés choqués par la conférence ;  au contraire, seule l’émotion a voix au chapitre donc,  ce qu’ils disent est parole d’évangile et seul compte leur rejet.

L’Université Populaire fait sienne leurs doléances. L’idéologie relativiste et anti-féministe de ces activistes n’est ni évaluée à l’aune du féminisme universaliste, matérialiste ou autre, encore moins déconstruite ; aucun esprit critique. Ils sont une minorité, ils crient à la discrimination, vitupèrent, par conséquent, ils ont forcément raison et il est convenu d’instantanément se répandre en excuses, et tant pis pour la censure, et tant pis pour le féminisme.  L’intox et la menace fonctionnent à merveille et condamnent au silence, en particulier, les féministes universalistes et abolitionnistes de la prostitutions. C’est un choix idéologique et politique, est-il seulement compris et assumé par l’Université Populaire ? L’Université Populaire sait-elle à quel point ces  trans. activistes ne rendent  pas service aux personnes trans., encore moins au mouvement LGBT ? 

Non contente de son coup de force, l’association « Trans-inter action » s’est acharnée sur la performeuse « Harry Potiche, féminisme et bipolarité à Poudlard », la diffamant sans aucune mesure, avec des termes choisis à dessin. Ce mode opératoire est appliqué à de nombreuses féministes en vue de les discréditer et les faire taire : il suffit de les qualifier de transphobe, queerphobe, putophobe, et raciste. « Toutphobe » serait plus simple !

Jeter en pâture toute féministe qui ose remettre en question les sacro-saints dogmes trans-activistes fait partie des stratégies développées par les trans. activistes ces dernières décennies et en France, ce n’est rien comparé à la violence exprimée dans les pays anglo-saxons où les féministes sont qualifiées de TERF (Trans exclusive radical feminist), ce qui est supposé être une injure.  En effet, gare à qui ignore que les femmes cisgenres (c’est à dire des femmes biologiques) ne connaissent rien à la condition des femmes ! Les trans. M to F (trans woman) vont mettre tout ça au clair et expliquer aux femmes ce que c’est d’être une vraie femme *1. C’est curieux, j’ai tout de même l’impression que les militants trans. F to M (trans man) sont beaucoup moins agressifs ;  les militants LGBT feraient peut-être bien de se poser les bonnes questions et se demander si l’arrogance et les exigences tyranniques des trans. activistes M to F ne relèvent pas de la domination masculine. Les théories Queer n’ont pas toujours rendu service au féminisme, s’il n’y a plus de genre (gender fluid) il n’y a  plus besoin de luttes féministes, n’est-ce pas ? ( « Mais qui vous dit que je suis un homme Monsieur ? » !!!).  Quand les études de genre ont supplanté les études féministes, c’est au niveau universitaire et institutionnel que les portes de la confusion se sont grandes ouvertes, reléguant délibérément le féminisme à l’arrière plan pour promouvoir un féminisme dévoyé, dit « pro-sexe » et relativiste.  J’y ai toujours vu un moyen d’adaptation et de résistance du système patriarcal.  Ceci mériterait un débat de fond, mais ce n’est pas l’objet de ce texte.

Cette affaire finira probablement au pénal avec toutes les conséquences imaginables pour la santé et la carrière de la performeuse. L’université Populaire en réagissant comme elle l’a fait, cautionne des pratiques d’intimidation et de discrédit de féministes. C’est très grave.

Comment croire que l’association Trans-inter action, ne savait pas à quelle conférence elle assistait ? Intimider et interdire à toute institution, toute structure, de prendre à l’avenir le risque de présenter une création qui n’aurait pas leur assentiment est une manière de procéder habituelle de tout mouvement qui pratique l’entrisme et tente de s’imposer par le chantage et la menace intellectuelle. L’Université Populaire comme tant d’autres avant elle, a plongé dans le piège tête baissée et choisi ce faisant d’adouber l’intimidation de féministes. C’est désolant,  à l’image de notre époque confuse et perturbée.   

La réponse de l’association Conférences Gesticulées Ardeur est éloquente, je la restitue intégralement ci-dessous.

Christine Le Doaré

1* (Sachez qu’il ne faut plus parler d’appareil génital féminin (ni de vagin ni de clitoris), mais plutôt de « trou devant »* afin de ne pas discriminer les trans M to F. (*manifeste trans.genre qui recommande l’usage de certains termes plutôt que d’autres).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le communiqué de Conférences Gesticulées Ardeur

25 mars 2019

Suite au communiqué de l’Université populaire de Nantes du jeudi 21 mars 2019, le communiqué rédigé par l’équipe de L’ardeur, association d’éducation populaire politique.

En 2018, Ludivine Lalara nous a contactés pour engager son expérience douloureuse de femme diagnostiquée bipolaire, dans une démarche de réalisation d’un objet public d’interpellation sous la forme d’une conférence gesticulée. Nous avons accompagné cette conférence à laquelle, une fois réalisée, nous avons accordé notre aval et notre admiration.

La double contrainte d’un récit incarné qui ne verse pas dans la psychothérapie et d’une analyse politique qui présente les contradictions d’un problème en se gardant de la tentation du tract nous a paru intelligemment tissée dans la conférence de Ludivine, dont l’humour pudique n’a laissé personne ignorer ni la gravité du problème vécu ni les pistes de réflexion qu’elle ouvrait, et en particulier la question des différentes approches se réclamant du féminisme.

Le 20 mars, notre collègue Ludivine Lalara présentait sa conférence gesticulée « Harry potiche- féminisme et bipolarité à Poudlard », à l’invitation de l’Université populaire de Nantes.

Durant cette soirée, une poignée de spectateurs « transactivistes », militants queers et pro-sexe, soutenus par les organisatrices de l’Université populaire présentes ce soir-là, a utilisé des méthodes d’intimidation et de victimisation visant à créer le désordre et à empêcher la conférencière d’exposer, en toute sérénité, son récit de femme féministe, abolitionniste, antiraciste et anticapitaliste.

Nous aimerions par ce communiqué revenir sur la responsabilité de l’Université populaire de Nantes, s’agissant de leurs prises de positions publiques sur un objet élaboré dans le cadre de nos formations, et sur leur participation active en tant qu’organisateurs de la soirée (garants donc de la sécurité des intervenants) au lynchage public de notre amie et conférencière gesticulante.

Passé le moment de stupeur face à leur attitude que nous condamnons, nous souhaitons affirmer ceci :

1- S’agissant de l’humiliation publique infligée à cette femme. Nous n’avons jamais vu un organisateur se désolidariser publiquement de la conférencière qu’il a sollicitée et fait venir, et cela sous les yeux de la conférencière et au su et au vu de tous. La violence de cette humiliation appelle une réparation à proportion de cette attitude inacceptable. A tout le moins des excuses publiques et une rétractation de l’Université populaire ou un désaveu des instances dirigeantes quant aux responsables de cette avanie.

2- S’agissant de la proposition de la conférencière de présenter les différents débats qui traversent le féminisme, et de son choix clair de positionnement entre ces différentes tendances, il appartenait à l’Université populaire de profiter de cette proposition et d’organiser un moment d’éducation populaire en instituant les conditions d’un débat politique serein mettant en présence et en perspective les différentes options en présence. S’agissant par exemple de l’abolition de la prostitution, ou au contraire de sa reconnaissance comme travail rémunéré, ou de l’approche matérielle de la condition féminine face à une approche essentialiste ou une théorie du sujet indéterminé propre au queer, il était possible d’organiser les conditions d’une discussion apaisée sans passer par le lynchage public.

3- L’invitation de l’Université populaire à Ludivine de venir exposer ses prises de conscience en tant que féministe matérialiste, alors même que l’organisateur plébiscite une autre alternative (la théorie queer), s’apparente rétrospectivement à un traquenard. L’argument invoqué « on n’avait pas vu avant sinon on ne l’aurait pas fait venir » ne fait que renforcer le caractère doublement pathétique de la chose: manque de sérieux et amateurisme mettant les gens en danger, et profonde lâcheté devant les méthodes utilisées. Ces méthodes visent à instiller la peur des représailles auprès des organisateurs afin de les dissuader à l’avenir de faire venir d’autres intervenants.

4- Loin d’en rester à cette humiliation publique et à ses probables conséquences pour la conférencière gesticulante face à la centaine de spectateurs présente ce soir-là, l’Université Populaire a redoublé son affront sous la forme d’un communiqué public envoyé cette fois aux quelques 4000 membres abonnés à sa page. Officialisant cette fois-ci par écrit et pour des personnes n’ayant pas assisté à la soirée, donc incapables de se faire une idée, l’agression perpétrée plus tôt contre elle. Dans ce communiqué, l’Université Populaire invisibilise volontairement 90% du propos tenu par la conférencière, (le passage sur les féminismes ne représentant que quelques minutes de sa conférence), faisant passer ses propos comme « violents et caricaturaux ». La conférence gesticulée amène souvent des personnes à être en désaccord avec des propos radicaux tenus dans la conférence, et pourtant, nous n’avons jamais vu des ressentis individuels devenir cause de rejet global. En s’exposant comme une femme, dans des difficultés liées à la condition de femme bipolaire et prolétaire, la conférencière était une proie facile…

Dans ce communiqué, l’Université populaire de Nantes se présente comme un relais des associations locales en invitant ses abonnés à s’y intéresser : Paloma, Trans-Inter action. Malheureusement, elle ne cite pas toutes les associations qui œuvrent sur le territoire, comme le Mouvement du NID, les 44 vilaines filles ou Osez le féminisme pourtant présentes dans la salle et/ou sur le territoire. Par cette invisibilisation de certaines associations au profit d’autres, l’Université populaire de Nantes a délibérément choisi de se poser en censeur de militantes féministes.

5- Comme si cela ne suffisait pas, la volonté de destruction à l’encontre de la conférencière a également pris la forme d’un affiche publiée par le collectif « Trans-inter action » la représentant affublée de quatre insultes écrites en gros caractères : transphobe, queerphobe, putophobe, raciste. Ici, l’agression prend une autre dimension et relève dorénavant de la loi, civile ou pénale. Outre la demande de suppression de cette page auprès de l’opérateur Facebook, c’est une réparation sous la forme d’un dépôt de plainte de Ludivine avec constitution de partie civile de l’ardeur, qui est ici dorénavant possible. Fait totalement incroyable, l’Université populaire de Nantes a liké cette affiche se rendant complice de cette abjection illégale et diffamatoire. L’Université populaire de Nantes devra s’en expliquer…

L’université populaire de Nantes est un organisme à visée éducative qui travaille avec de nombreuses associations, avec des collectifs militants et avec des mouvements d’éducation populaire, et même avec L’ardeur puisqu’un de nos membres a encadré la formation aux conférences gesticulées proposée par L’université populaire durant l’année 2017-2018. Cette affaire revêt évidemment d’une dimension régionale voire nationale. Nous envisageons dorénavant toute forme de réparation de la part de l’Université populaire de Nantes et nous ne comprendrions pas qu’aucune sanction ne soit envisagée contre les responsables de cette agression inouïe, de nature morale, mais aussi financière sur la carrière de la conférencière gesticulante et possiblement physique sur sa santé.

 

Le communiqué de L’Université Populaire de Nantes

Précisions et excuses à propos de la conférence gesticulée

Nous tenons à revenir sur la conférence gesticulée du mercredi 20 mars : « Harry Potiche, Féminisme et bipolarité à Poudlard ».

Tout d’abord, nous nous excusons d’avoir organisé cette conférence sans nous être suffisamment renseigné·es sur son contenu, sans avoir regardé la vidéo en intégralité.

Nous regrettons d’avoir participé à la diffusion de ce discours en lui offrant un espace de parole. Nous nous excusons auprès de l’ensemble du public, et plus particulièrement auprès des personnes qui ont dû partir pour ne plus avoir à subir la violence de la situation.

Nous dénonçons et refusons les propos violents envers les travailleuses du sexe, les personnes trans, les personnes racisées ou encore les personnes queer. Un résumé caricatural, inexact et déformé des différents mouvements féministes, dans le but de défendre une opinion politique, a amené a de nombreux contre-sens violents.

Nous défendons une éducation populaire qui favorise la lutte contre toutes les formes d’oppressions, des espaces d’échanges qui ne perpétuent pas les rapports de domination de la société. Or, nous n’avons pas pu garantir un cadre sécurisant pour tous et toutes durant cette soirée du 20 mars.

Si vous souhaitez approfondir ces sujets, des associations à Nantes travaillent sur ces questions, tels que PalomaTRANS INTER Action, etc.

Nous sommes conscient·es que nous devrons redoubler de vigilance dans le choix des conférences gesticulées.

La commission conférences gesticulées de l’Université Populaire de Nantes

L’universalisme est inhérent au féminisme

IMG_1929Le féminisme a toujours été pluriel : qui s’intéresse au féminisme a entendu parler des clivages dans les années 70, entre la tendance essentialiste de psychanalyse et politique d’Antoinette Fouque, la tendance universaliste opposée au différentialisme le jugeant consécutif de constructions sociales, et la tendance matérialiste des féministes lutte de classes.

Plus récemment, les féministes, qu’elles soient engagées pour l’abolition de la prostitution ou contre le voile islamique des employées de crèche (affaire babyloup) et celui des mères accompagnatrices scolaires, témoignent que les oppositions actuelles sont infiniment plus violentes que celles des années 70. Les théories Queers américaines ont inspiré un féminisme dit «pro-sexe» (comme si le féminisme était contre la sexualité !), ses activistes peuvent être très virulent.e.s contre les féministes cisgenres (par opposition à transgenre) et les militantes abolitionnistes de la prostitution. Le sont tout autant les activistes relativistes des mouvements indigénistes et racialistes qui malgré des contradictions flagrantes, se prétendent féministes. 

Dès la fin des années 90, avec la montée des intégrismes religieux et l’influence grandissante au sein des institutions internationales, de pays tel que l’Iran ou l’Arabie Saoudite, émergent des groupes dits «féministes musulmans» ; généreusement financés, ils s’emploient à contester l’universel des droits des femmes et à disqualifier le féminisme universaliste. Les féministes universalistes iraniennes, saoudiennes, égyptiennes, et toutes les autres, sont empêchées ou menacées et beaucoup doivent trouver asile en occident pour résister.

En occident, ceci se traduit par un relativiste culturel dont nombre d’intellectuels et politiques de gauche se font hélas les porte-voix. Le relativisme culturel renvoie les femmes à des spécificités communautaires, traditionnelles et religieuses. Ce qui est valable pour les femmes occidentales, ne le serait pas pour celles qui chez nous, ont des origines étrangères. Mettre en avant l’origine, la culture, la religion, pour en faire des instruments de soumission à l’oppression patriarcale, il fallait y penser, les islamo-gauchistes ne s’en sont pas privés et tant pis si le communautarisme pénalise les femmes : le musulman opprimé, la musulmane c’est moins sûr, s’étant substitué au prolétaire, dans l’imaginaire révolutionnaire.

S’il est entendu que le mouvement féministe a toujours été fluctuant, il devient de plus en plus difficile de s’y retrouver, c’est pourquoi il est important de revenir souvent aux fondamentaux :

le groupe des femmes est globalement, toujours en situation d’infériorité par rapport au groupe des hommes :

  • contraception, avortement, le groupe des femmes est essentiellement confronté à ces problématiques, 
  • les carrières, travaux, oeuvres, du groupe des femmes sont globalement moins valorisées et rémunérés que ceux des hommes,
  • les violences sexuelles et les violences conjugales frappent de manière écrasante  le groupe des femmes,

Quelles que soient leur origine, couleur de peau, religion ou absence de religion, classe sociale, ou orientation sexuelle, les femmes subissent toutes et dans le monde entier,  les effets du système patriarcal. Ils sont à peine perceptibles pour certaines, mais dans le pire des cas, des femmes sont privées de toute liberté. Le système patriarcal ne sera plus une menace le jour où nous serons toutes libres. Le féminisme exige une solidarité entre les femmes du monde entier. C’est un mouvement social, universel, d’émancipation, pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes. Osé, ne trouvez-vous pas ? Croyez-le ou pas, cette vue est amplement contestée de nos jours.

L’universalisme c’est la vocation universelle d’une idée, d’un projet, etc.

En France, l’universalisme républicain est une doctrine qui pose l’égalité en droit entre tous les citoyens et citoyennes, comme constitutionnelle de la République. Les Droits Humains sont constitués d’un corpus de droits et libertés dont peuvent se prévaloir tous les êtres humains. Par définition, ils s’opposent à tout relativisme. Et c’est bien ainsi, que dans le monde entier, le féminisme aussi a été pensé et pratiqué. L’universalisme est inhérent au féminisme.

Nul besoin d’inventer de «nouveaux féminismes» comme le font au 21ème siècle, les médias friands de sensationnalisme : les violences obstétricales ou le harcèlement de rue seraient de nouvelles préoccupations pour les féministes ? Comme si nous ne les avions pas toujours combattues !

Nul besoin d’accoler des adjectifs au féminisme tels que :

  • «féminisme musulman« représenté par : l’association «Femmes dans la mosquée» alors qu’il n’existe pas plus de féminisme musulman que catholique ou juif,  ou par l’association Lallab dont le credo est de rejeter «le féminisme blanc» et d’imposer l’acceptation du voile islamique. L’islam politique veut imposer le voile, c’est un marqueur de sa progression, et la mode dite «pudique» l’aide à y parvenir en le dépolitisant de son caractère religieux. Lallab cautionne les injonctions à la pudeur prescrites aux seules femmes et ce faisant, est un relais efficace du système patriarcal.
  • « afro-féminisme » comme si la couleur de peau avait la moindre incidence sur l’oppression vécue, en tant que femme, dans une société patriarcale,
  • « féminisme inclusif » comme si le féminisme excluait des personnes engagées pour l’élimination du système patriarcal et pour l’égalité femmes-hommes ; comme s’il était incapable de prendre en compte des discriminations et violences spécifiques. Il suffit d’entrer dans une maison des femmes pour voir le nombre de groupes et de thématiques qui y interagissent. En revanche, comme tout mouvement social, le féminisme n’échappe pas aux tensions et dissensions internes. Le féminisme dit inclusif est souvent prétexte à la victimisation, aussi à plus ou moins de complaisance envers des comportements sexistes considérés comme acceptables parce que l’appartenance au groupe communautaire est prépondérante à l’appartenance au groupe des femmes. Ceci ne signifie pas pour autant que le mouvement féministe est exempt de reproches ; il doit se soumettre à la critique, mais il y a des manières constructives de le faire.
  • « féminisme dé-colonial, «féminisme intersectionnel» : certes, les oppressions se surajoutent et à l’évidence, être femme, noire et pauvre par exemple, est sûrement plus difficile que d’être blanche et aisée socialement. Mais une femme blanche, même aisée, est toujours susceptible de subir discriminations et violences de genre.  Le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, tout autant que la pauvreté et les discriminations en général, doivent êtres combattus, mais aucun repli identitaire ne peut affranchir les femmes de la domination masculine qui traverse toutes les communautés, toutes les religions, toutes les cultures et toutes les classes sociales. La domination masculine n’a jamais eu besoin de l’occident ni des colonisateurs pour exister. Le plus souvent, l’intersectionnalité dilue les revendications féministes dans des agendas politiques, et invariablement, elles passent au second plan. Empiler les oppressions, les hiérarchiser en atomisant les femmes et en rendant les femmes blanches responsables de l’oppression des personnes racisées est un renversement des responsabilités qui incombent en réalité, aux systèmes patriarcaux et capitalistes. L’intersectionnalité, dé-construction de la solidarité universelle féministe, ne peut renverser la domination masculine, elle l’entretient.

Accoler des caractéristiques au féminisme n’ajoute rien, au contraire, cela divise. Le différentialisme sépare les femmes les unes des autres. Comment pourrait-il en être autrement : traditions et religions sont empreintes de sexisme, elles ont toujours servi le système patriarcal avec le plus grand zèle. Assigner des femmes à des spécificités plutôt que les rassembler dans une lutte commune, retarde l’émancipation collective du groupe des femmes. 

Le relativiste culturel avec toutes ses variantes, n’est pas seulement une récupération, un dévoiement du féminisme, c’est un contre-féminisme, une forme particulièrement perverse de résistance du système patriarcal.

S’il n’y a jamais eu une seule version du féminisme en effet, certains féminismes ne sont que des impostures,  jamais le féminisme ne s’adapte pas aux règles posées par l’oppresseur, il les renverse.

Le féminisme universaliste est pourtant de plus en plus isolé, régulièrement censuré et pour ainsi dire banni des milieux universitaires et médiatiques qui préfèrent promouvoir le relativisme et ses égéries. Le féminisme universitaire influence intellectuels et médias et exerce une emprise y compris sur le mouvement des femmes. Les relativistes et indigénistes en lutte contre un fantasmagorique « racisme d’état » ont réussi à imprégner tous les mouvements sociaux, et les mouvements antiraciste, féministe et LGBT n’ont pas été épargnés. Il est temps de passer à l’offensive et de réhabiliter le féminisme universaliste, qui seul peut venir à bout du système patriarcal universel. Nous nous y employons nombreuses et déterminées,  et nous y parviendrons.

Christine Le Doaré

et en Vidéo – intervention lors de la Rencontre féministe universaliste pour le 8 mars, le 2 mars 2019 au Château de Nantes : https://www.facebook.com/clr.paysdelaloire.7/videos/pcb.208884030068090/208882783401548/?type=3&theater

 

 

25/11/2018 #NousToutes OU #NousAussi ?

imagesLe 25 novembre c’est la Journée Mondiale de Lutte contre les violences faites aux femmes. Après la Women’s March de janvier 2017 et la lame de fond #MeToo, est prévue le 24 novembre 2018 à Paris, une marche #NousToutes pour ne pas laisser retomber la mobilisation. Les organisatrices de l’évènement rappèlent qu’en « Argentine, Chili, Espagne, Inde… Partout dans le monde, des voix se lèvent contre les violences. Et en France ? ». C’est vrai, la mobilisation mondiale est enfin à la hauteur des violences sexistes et sexuelles que subissent les femmes du monde entier, et ce n’est pas le moment de baisser les bras.

Alors, fortes des précédents succès mondiaux, les organisatrices, Caroline De Haas et le CNDF (Comité National des Droits des Femmes) en tête, annoncent « une déferlante féministe pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles ». Qui peut dire : je ne suis pas d’accord avec cet objectif ? Toute féministe l’espère, tout être humain digne de ce nom aussi. Seuls de réactionnaires partisans de la domination masculine et bien entendu les prédateurs sexuels peuvent s’y opposer. Qu’ils osent le dire !

En finir avec les violences sexistes et sexuelles est fédérateur. Sous la pression, les pouvoirs publics devront agir jusqu’à ce que les violences faites aux femmes, ne soient plus que résiduelles.

Annoncer un « ras-de-marée » est toujours risqué mais tout était réuni cette année, pour que la mobilisation du 24 novembre soit très suivie. Dans ces conditions, je me demande pour quelles raisons, les organisatrices se prêtent à des alliances douteuses pour assurer son succès ?

affiche 25 novembreSur le visuel appelant à la Marche, je trouve choquante la mise en avant de femmes, symboles de « féminismes » pour le moins controversés. Contrairement à l’universalisme, le relativiste culturel adapte le « féminisme différentialiste » aux traditions et règles propres à chaque culture, ethnie, communauté, religion… Toute aussi cynique est la présence dans le groupe organisateur, de figures du « féminisme pute » (comme il aime à se nommer) qui consent que des femmes soient réduites à des commodités sexuelles.

Quelle est d’ailleurs la raison d’une affiche exposant des femmes plutôt que d’autres puisque #NousToutes est sensé représenter toutes les femmes, anonymes comprises, qui condamnent les violences sexistes et sexuelles. Concession au star-système ?  Volonté de démontrer que toutEs peuvent dépasser leurs désaccords et se rassembler. Même s’il s’agit de désaccords insurpassables ? Cette stratégie écarte délibérément des féministes qui se refusent à cautionner de tels compromis.

L’union fait la force certes, mais combien de temps et de quelle manière si les principes fondamentaux sont bafoués dés le départ ? Faut-il rappeler aux organisatrices que l’enjeu de la Women’s March aux USA était avant tout de résister à Donald Trump ? Quel sens peut bien avoir en France, une « union sacrée » avec des figures de l’indigénisme, c’est à dire des identitaires essentialistes, différentialistes et racialistes (*1) ou encore avec des figures du « féminisme putes » qui défendent le système prostitueur (*2)? Si ce n’est pas un comble d’appeler à une Marche contre les violences sexistes et sexuelles sans condamner aussi la prostitution, la plus violente exploitation sexuelle patriarcale qui soit ! Pourquoi ne pas s’allier aussi aux figures du « féminisme intégral » essentialiste et conservateur, à Eugénie Bastié par exemple, tant qu’on y est ? Tant qu’à ratisser large, pourquoi se contenter de l’extrême gauche ? Toutes les forces sont bonnes à prendre, non ? 

A quels compromis se soumettent les organisatrices pour nouer de telles alliances ? Nous l’avons vu, pas de réaffirmation de l’abolition de la prostitution ni de demande d’une meilleure application de la loi ; rien sur le harcèlement de rue,  les limitations de liberté dans l’espace public que s’imposent les femmes afin de ne pas risquer d’être agressées, violées…  ; rien non plus sur la solidarité internationale, ne serait-ce que le soutien aux iraniennes qui se dévoilent au péril de leur liberté  ; et surtout absolument rien sur toutes les violences sexistes et sexuelles inhérentes à l’emprise du communautarisme, des traditions et du religieux. Des accommodements coupables.

IMG_9689Nous vivons décidément une époque formidable, les islamo-gauchistes et faux-nez du féminisme en tous genres peuvent oublier leurs stratégies d’entrisme, désormais ce sont les mouvements sociaux qui facilitent leur inclusion. D’ailleurs, des groupuscules comme Lallab, le STRASS, le Witch bloc… ne s’y trompent pas et exigent des organisatrices une visibilité spécifique dans la Marche car elles subiraient des violences sexuelles « marquées par l’expression quotidienne du racisme, de l’islamophobie et de la négrophobie » ; car « les femmes musulmanes subiraient des discriminations légales » ; car les « travailleuses du sexe » sont l’objet d’un harcèlement policier ; et puis les Trans, et puis les grosses, et puis…  (Tribune Médiapart 30/10/2018). Une surenchère de victimisation pour le moins douteuse car il n’est pas du tout prouvé que les non-musulmanes ou les « blanches »  (Pantone numéro combien déjà ?) subissent moins de violences sexistes et sexuelles que les autres. L’art de diviser les femmes quand elles pourraient s’unir contre la domination masculine ! L’art de mentir aussi car la loi d’abolition de la prostitution a pour effet de ne plus importuner les prostituées, seulement les clients ;  car il n’y a aucune discrimination légale contre les musulmanes en France (s’il est fait référence à la burqa dans l’espace public ou le port du voile dans les administrations, il ne s’agit pas de discrimination mais de mesures de sécurité dans un cas et de neutralité de la fonction publique dans l’autre). Et pour couronner le tout, l’art du chantage. Elles/Ils ne sont pas #NousToutes mais #NousAussi comme si aussi n’était pas compris dans toutes ! Mieux se singulariser, mieux s’exclure pour mieux se mettre en avant ; une redoutable perversité quand on y pense. 

Je suis de celles que ces détestables compromis désolent. Que les organisatrices s’inspirent de la Women’s March autant qu’elles le veulent, mais qu’elles laissent les Linda Sarsour (*3) françaises au vestiaire. Lutter contre les violences faites aux femmes en légitimant des groupes animés par des idéologies indigénistes ségrégationnistes ou qui revendiquent l’exploitation et les violences sexuelles de la prostitution, groupes aux antipodes du féminisme universaliste et de l’émancipation réelle et inconditionnelle des femmes, est une impasse.  La domination masculine s’arrange du féminisme intersectionnel qui tente de faire converger des intérêts souvent antagonistes (comme émancipation des femmes et revendications communautaires ou religieuses) et l’égratigne à peine. 

Les féministes universalistes, sont misEs devant le fait accompli : le dilemme est une fois de plus de choisir entre participer à cette Marche parce que les violences contre les femmes sont accablantes et inacceptables ou attendre, organiser d’autres évènements afin de ne pas cautionner l’insupportable opportunisme des unes et la cynique récupération des autres.

Christine Le Doaré

(*1) Rokhaya Diallo et d’autres, présentes sur le visuel #NousToutes, défendent des thèses identitaires indigénistes, différentialistes, essentialistes et racialistes, décoloniales « anti-blancs », un « féminisme intersectionnel » qui favorise d’autres agendas au détriment des luttes contre le système patriarcal, Rokhaya Diallo a fondé les Indivisibles et créé les Y’Bon Awards, a signé l’appel « Pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo », a déclaré « Il n’y a pas lieu de s’apitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo »…

(*2) Morgan Merteuil (pseudo) présente dans le groupe organisateur et d’autres, présentes sur le visuel, défendent le système prostitueur, les clients, sachant pertinemment que ce sont toujours soit les clients soit les macs/réseaux qui mettent en danger et tuent les prostituées. 

Si Morgane Merteuil, ancienne Secrétaire générale et porte-parole du STRASS – https://sousleparapluierouge.wordpress.com/2013/03/26/anatomie-dun-lobby-pro-prostitution-etude-de-cas-le-strass-en-france/    omniprésente dans l’équipe d’organisation #NousToutes, si elle n’est plus porte-parole du STRASS,  se vante sur les réseaux sociaux d’avoir réussi à imposer « le féminisme pro-putes, pro-Trans et anti-islamophobe  » (rien que ça !) dans le mouvement féministe à l’occasion notamment de cette Marche :

@MorganeMerteuil

Reconstituer nos rangs, c’est aussi reconstituer des espaces de débats, de réflexion stratégique, et l’occasion de constater que malgré notre faiblesse, notre conception du féminisme comme anti-islamophobe, pro-putes, pro-trans, pèse désormais dans le rapport de force.

(* 3) Linda Sarsour

Porter un hijab pour lutter contre le machisme de Donald Trump ?

http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/10982

Non, les droits des musulmanes ne sont pas des Droits des Femmes ! Réponse à la Tribune la libre.be 2/8/18

IMG_7125Non, les droits des musulmanes ne sont pas des Droits des Femmes !

Réponse à la Tribune la libre.be 2/8/18

Selon un article paru jeudi 2 août dans la libre.be , « Les droits des musulmanes font partie des droits des femmes ». D’après ce texte, « l’interdiction de signes ou vêtements religieux dans l’emploi ou le secteur public constitue une discrimination ».

Ce texte n’a pas été écrit par hasard. Sous la pression d’un Collectif de musulmanes qui revendique « un modèle d’inclusion et de pluralisme européen », la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres du Parlement Européen (mais si, un jour viendra, elles et ils parleront de droits DES femmes et éviteront tout essentialisme) a débattu récemment de la place des femmes musulmanes en Europe.

Ce collectif considère que les restrictions relatives au port des vêtements religieux témoignent d’une suspicion généralisée envers les musulmans. Interpellant les états membres de l’UE, il affirme que le débat qui s’est tenu au sein du Parlement Européen sur la situation d’exclusion des musulmanes, constitue « un soutien à la solidarité féministe avec les femmes musulmanes qui commence à se manifester en Europe ».

Parmi les signataires nous retrouvons Rokhaya Diallo, Lila Charef du Collectif contre l’islamophobie en France, etc.

Je commence par noter que les groupes de pression sur les institutions nationales et européennes ne sont pas sans effet.

Pourtant la façon de faire n’est pas nouvelle : se victimiser « femmes musulmanes exclues » et détourner les référentiels droits humains, droits des femmes «  solidarité féministe « pour obtenir des privilèges spécifiques communautaires et religieux .

Pourtant le risque est grand de compromettre l’objectif d’égalité entre les femmes et les hommes dans chaque pays, comme au niveau européen ainsi que compromettre le principe de neutralité religieuse dans les secteurs privé et public.

Sur le « féminisme » revendiqué dans cet article, je note que la question des violences faites aux femmes est survolée, quasiment accessoire dans le texte ;  elle n’est que prétexte à promouvoir l’idée d’une islamophobie généralisée en Europe. Instrumentalisation des luttes féministes s’il en est !

Le port d’un signe distinctif ostentatoire tel que le voile islamique, hijab, abaya… est un marqueur sexiste puisqu’il ne concerne que les femmes. Il est sensé marqué la pudeur des femmes face à l’avidité sexuelle des hommes, et par voie de conséquence,  accuse les femmes qui ne se voilent pas d’impudeur. Etrange manière de lutter contre les stéréotypes sexuels et sexistes et d’avancer vers l’égalité femmes-hommes. Dans l’espace public, c’est déjà difficile de voir à quel point le nombre de femmes soumises à ce diktat communautaire et religieux patriarcal est en augmentation, mais dans le milieu de l’entreprise ou des services publics, ce serait catastrophique pour les droits et libertés des femmes. Ce marqueur et drapeau de l’islamisme est une entrave à l’émancipation des femmes et la marche vers l’égalité femmes-hommes, nous ne le dirons jamais assez. Les musulmanes ne se voilent pas toutes loin de là, celles qui le font affichent une revendication politique.

Sur « la place des femmes musulmanes en Europe », je pense utile de rappeler que les femmes musulmanes n’ont pas de droits spécifiques en tant que musulmane, pas plus que les catholiques, les juives, les boudhistes, …, elles ont des droits en tant que citoyenne d’un état membre de l’UE, et en France citoyenne d’une République laïque.

Elles ont donc le droit de pratiquer leur culte dans leur sphère privée et intime, culte qui ne doit en rien interférer avec la vie de la République, ses institutions, ses services.

Dans l’entreprise, imagine t’on des salariés organisés et divisés selon leur conviction religieuse ? A quoi veut-on aboutir exactement ici ? A favoriser le vivre ensemble ou à afficher le religieux avant le reste, à exacerber les communautarismes, à diviser les citoyens d’un pays de l’UE, à fragmenter une UE déjà fort fragilisée ?

Des signataires de cet article sont aussi celles qui se revendiquent soit du féminisme essentialiste, relativiste, racialiste, intersectionnel, « pro-sexe »/queer d’une Joan Scott ou d’une Christine Delphy par exemple, ou du « féminisme islamique », aussi celles qui signent les tribunes exigeant la libération de Tariq Ramadan…, étrange coalition, pas étonnant qu’elle ait si peu à voir avec le féminisme. Pour s’y retrouver dans le féminisme, ses « versions » et dérives : https://christineld75.wordpress.com/2016/10/07/combien-y-a-t-il-de-feminismes/

L’action d’un tel Collectif représente un danger pour nos démocraties nationales comme pour l’Union Européenne. Il serait temps d’en prendre pleinement conscience. C’est-à-dire pour les féministes occidentales refuser toute alliance avec cette imposture de « féminisme », et pour les parlements et gouvernements, ne pas se laisser aussi facilement influencer, manipuler, et à l’inverse consolider le socle toujours imparfait mais irremplaçable de valeurs d’égalité sur lequel se fondent nos démocraties.

Christine Le Doaré

Le féminisme universaliste censuré par le « féminisme » universitaire francophone

Quand le féminisme universaliste est censuré par le milieu universitaire francophone, il est temps de se demander si le féminisme n’est pas tellement dévoyé aujourd’hui qu’il serait temps de le refonder.

https://christineld75.wordpress.com/2016/10/07/combien-y-a-t-il-de-feminismes/?wref=tp

Le relativisme culturel a le vent en poupe, les intersectionnelles, racialistes, post-coloniales, indigénistes, ont réussi, à force d’entrisme politique, à pervertir tous les mouvements sociaux, le mouvement des femmes n’a pas été épargné. Enfermer les femmes dans des communautés, origines, cultures et religions, pour mieux les diviser, le patriarcat n’aurait pas fait mieux.

Désormais, l’université francophone dite « féministe » est-elle aussi gangrenée par ces dérives essentialistes au service d’agendas politiques masculins.

L’odieuse censure de l’intervention sur le féminisme universaliste organisée par l’Institut Émilie du Châtelet et pourtant au programme du 8ème Congrès International des recherches sur le féminisme », en est une illustration de plus.

BOYCOTT !

Christine Le Doaré

Je reproduis ci-dessous le CP de l’IEC auquel j’adhère totalement. 

 

Le C0 de l’IEC communique :

« Le Café de l’IEC du 28 août 2018 a été déprogrammé par le CIRFF ! »

Paris, le 25 juillet 2018

Les intervenantes choisies par le Conseil d’orientation (CO) de l’Institut Émilie du Chatelet (IEC) pour introduire le Café de l’IEC  « Conditions et contours d’un féminisme universaliste, aujourd’hui »  avaient été agréées et programmées pour le 28 août 2018 par les instances de l’IEC et du CIRFF (8e Congrès international des recherches sur le féminisme dans la francophonie : voir ci-dessous le Programme, p. 118-119). Elles ont été récemment (4 juillet  2018) unilatéralement récusées par un Conseil scientifique du CIRFF, avec l’aval de la présidente de l’IEC. Pourquoi ?

Christine Le Doaré et Fatiha Boudjalhat sont connues pour revendiquer leur attachement à la laïcité, à la République et à l’universalité du féminisme. Elles avaient été invitées par le CO de l’IEC, en charge de l’organisation des Cafés, pour introduire le débat avec la salle, dans un espace de dialogue où tous les avis pouvaient se faire entendre, à l’instar des nombreux autres échanges prévus :

https://cirff2018.parisnanterre.fr/le-congres/programme/

Il faut dénoncer et faire publiquement connaître cette décision inique, antidémo-cratique et insultante pour les intervenantes comme pour les organisatrices ; elle relève de la censure : le féminisme universaliste est donc interdit de cité dans le milieu universitaire francophone, dit féministe.

Il est impossible, pour le CO de l’IEC — en tant que groupe de femmes fidèles à leurs idées et à leurs paroles — de céder à ces injonctions et de cautionner ces pratiques. C’est pourquoi, avec beaucoup de regrets et d’inquiétudes, nous avons décidé de nous retirer de l’organisation du Café de IEC du 28 août 2018.

Cette information est diffusée pour sortir de l’entre-soi et du catimini que le Conseil scientifique du CIRFF et la présidente de l’IEC, responsables de cette déprogrammation essaient d’imposer, tout en cherchant à se dédouaner de leurs responsabilités.

Salutations féministes.

Le CO de l’IEC, Christine Le Doaré, Fatiha Boudjahlat.

Copie extraite du Programme général

du 8e Congrès International des Recherches Féministes dans la Francophonie (CIRFF2018), p. 118 et 119, publié en juin 2018

Mardi 28 août 2018 – Session 4                                                                 Amphithéâtre C2

             DEB006 : Conditions et contours d’un féminisme universaliste, aujourd’hui

Café IEC

Peut-on aujourd’hui parler encore du féminisme, et d’un féminisme se revendiquant universaliste, ou faut-il maintenant se référer à des féminismes ? Laïcité, voile islamique, abolition/ règlementation de la prostitution : les femmes s’opposent. Pourtant, l’égalité, l’éducation, l’autonomie économique, le droit au travail, les droits sexuels et reproductifs, le refus des violences… sont des revendications qui leur restent communes, partout. Peuvent ces

revendications s’inscrire aujourd’hui encore dans une démarche universaliste ?

Modératrice

FOUCHÉ Nicole

historienne, chercheuse CNRS-EHESS, Centre d’études nord-américaines (CENA), vice-présidente de l’association Réussir l’égalité Femmes-Hommes (REFH), membre du CO de l’IEC.

Intervenantes

AGAG-BOUDJAHLAT Fatiha

professeure en collège, ex secrétaire nationale du MRC en charge de l’éducation, juge assesseure  au tribunal pour enfants de Toulouse, féministe universaliste, auteure du Grand détournement : féminisme tolérance, racisme, culture.

« Féminisme intersectionnel, féminisme racialisé : à la fin, c’est toujours la femme qui

perd »

LE DOARÉ Christine

juriste conseil en entreprise et porte parole des « VigilantES. Égalité, émancipation, laïcité »

« Qu’est-ce que le féminisme quand il n’est pas universaliste ? »

 

ARRÊT SUR IMAGE Marche des Fiertés, on touche le fond !

ARRÊT SUR IMAGE présente un plateau de militants LGBT à l’occasion de la Marche des Fierté parisiennes 2018. (Voir vidéo jointe) Et c’est la consternation la plus totale.

Ces gens sont sensés défendre qui au juste ? Les droits des personnes homosexuelles, transgenres ? Ah bon vraiment ? Je sais bien que de dérives en dérives on en prenait le chemin, mais cette fois, nous avons bien touché le fond.

Pour représenter un mouvement de plus en plus délirant, un plateau TV sur lequel il n’y a aucune femme. Les lesbiennes n’existent pas, c’est bien connu. Pas de femme sur le plateau fait remarquer l’animateur, mais pas d’inquiétude, tout est résolu, un des hommes affirme ne pas en être un.  De manière sentencieuse, avec vanité et agressivité, ce type qui se donne toutes les apparences, tous les attributs d’un homme, de la calvitie à la barbe,  et qui donc bénéficie de tous les privilèges sociaux associés à son sexe, affirme dans un langage totalement abstrait qui n’a pour but que de rendre muet son interlocuteur, qu’il n’est pas un homme mais un binaire, et que le genre et l’apparence sont deux choses différentes. Ben voyons,  moi je suis un dauphin, pas du tout une femme !

En outre, cet homme, plus blanc que blanc sur un échelle de 1 à 10 rapport au taux de mélanine, met en avant des gènes pour partie Libanais pour affirmer qu’il n’est pas « blanc ».  Je n’avais pas compris que les Libanais étaient noirs ?! Allo Pantone ?

Et qui d’autre dans cette belle brochette de représentants LGBT ?

Thierry Schaffauser escorte de luxe du STRASS, qui pense représenter les droits des gays et des Trans contraints de se prostituer pour vivre, pourcentage infime des personnes prostituées et trafiquées. Ce que vivent les femme trafiquées, violées par des clients à la chaîne, il ne l’imagine même pas, il régurgite la rhétorique hygiéniste du 19 ème siècle : donnez leur des capotes et ne vous occupez surtout pas de l’oppression, de l’exploitation, ni des traumatismes, encore moins des violences. Complice objectif du système prostitueur et des inégalités femmes / hommes.

Le 3ème représente le collectif PinkWashing, prétexte à l’antisémitisme que la liberté des gays et lesbiennes d’Israël insupporte et qui n’intervient jamais pour défendre la violente répression envers les LGBT dans la plupart des pays arabes (interdits partout, notamment en Palestine, pendus en IRAN…) mais ce n’est pas grave, du moment que l’on tape sur Israël. Ce groupuscule appelle cette année à prendre la tête de la Marche des Fiertés, entre personnes exclusivement Queer, Trans, racisé.e.s et non-mixte ? ! C’est-à-dire ? On fait comment, on prend un nuancier Pantone, qui décide, qui exclue ? Et dans le cas d’un couple mixte (deux personnes de couleur différente), on s’ignore pendant la journée ?
Quel rapport avec l’homosexualité ? Quel rapport avec l’orientation sexuelle, la liberté d’aimer une personne de son sexe et le vivre en plein jour, avec la lutte contre les discriminations et les violences… ?

Je refuse à ces gens le droit de me représenter, et je demande aux médias de penser un peu à ce qu’ils nous donnent à voir et à penser. Quel est le problème de ces gens ?  Quels frustrations, échecs et problèmes existentiels tentent-ils de régler en prenant en otage ce que d’autres organisent, en infiltrant tous les mouvements sociaux pour les pervertir ?

Ces gens constituent posent problème à plus d’un titre, mais en particulier pour les droits des femmes. Les féministes devraient le réaliser très vite et agir en conséquence car avec de tels discours, le féminisme n’aura bientôt plus de raison d’être puisque des hommes peuvent se revendiquer à leur guise, soit homme, soit femme, soit non binaire, (et pourquoi pas ectoplasme !), comment dans ce cas articuler des luttes et revendications contre la domination masculine,  alors que les femmes continueront de subir discriminations et violences de sexe. Ce mouvement queer, gender, non binaire… est la plus grosse arnaque patriarcale du siècle, pas étonnant que cette tendance ait tant d’affinités avec les courants identitaires, indigénistes, anticoloniaux.
Ces gens sont de dangereux individu.e.s prêt.e.s à tout pour imposer leurs théories fumeuses, et les médias comme les universitaires leur facilitent tellement la tâche, en leur offrant tous les tremplins possibles. Une fois les Etudes féministes remplacées par les Etudes de Genre, il n’y avait plus qu’à foncer, c’est fait. Pendant ce temps là, trop de féministes font diversion avec des distributions de tampon ou autres campagnes guère prioritaires, et leur laissent le champ libre.

Féministes, gays et lesbiennes universalistes, réveillez-vous, et barrez la route à tous ces champions de la division et de la haine avant qu’il ne soit trop tard !

Indigénistes, mouvance décoloniale, etc.,  un cortège racialiste, excluant, prend la tête de la MarchedesFiertés 2018 à Paris. L’inter-LGBT laisse faire. Des complicités constantes ont facilité l’entrisme de ces groupuscules, et leur récupération du mouvement LGBT (ou devrait-on dire, gay et trans.) depuis des années ; désormais ce mouvement pris en otage, comme tant d’autres mouvement sociaux, ne sert plus les droits et libertés des personnes homosexuelles, il pourrait même les mettre rapidement en danger. 

PIR MarchedesFiertés

#8mars2018 le sabotage de la manifestation féministe Parisienne

 Dans une manifestation féministe #8mars , un cortège BDS pro-palestinien/anti-israélien menace des féministes soutenant les Iraniennes en lutte contre le port du voile obligatoire. En ce qui me concerne, cet évènement constitue un point de non-retour.

Bien sûr, comme tout mouvement social qui se construit dans une confrontation constante, le mouvement des femmes est complexe, divers et divisé. Bien sûr, depuis le début de son histoire, les valeurs fondamentales du féminisme sont dévoyées, trahies par nombre de personnes et de groupes qui pratiquent un entrisme éhonté pour tenter d’en prendre le contrôle.

Des groupuscules identitaires ont infiltré quasiment tous les partis et mouvements sociaux à gauche et pas seulement ; le mouvement féministe pas plus que le mouvement LGBT, n’ont été épargné. Pour tout observateur aguerri des mouvements sociaux, ce n’est vraiment pas un scoop. Le plus grave étant qu’aucune formation politique ou sociale de gauche ne fait le ménage dans ses rangs, bien au contraire, complaisance et lâcheté se mêlent à l’acculturation, au simplisme et même à la bêtise et laissent le champ libre à un dangereux sectarisme. A tout prix ne pas disparaître, et s’il le faut construire des alliances, même les plus improbables. Ce qui s’est passé le #8mars2018 à Paris dans une manifestation prétendue « féministe unitaire » en est une parfaite illustration.

Déjà lors de manifestations du #8mars précédentes, il avait déjà fallu supporter les batailles entre factions en guerre (Kurdes/Turques…), et des cortèges intersectionnels #8marspourtoutes défendant le système prostitueur ou le voile, etc. Les syndicats CGT, SUD, l’extrême-gauche, les libertaires, les Verts et le PC, constituaient d’année en année, le plus gros du cortège, pendant que le cortège de femmes se réduisait à portion congrue, mais nous n’avions pas encore été agressées par un bataillon pro-Palestinien – boycott Israël (BDS) pour avoir porté des pancartes féministes de soutien à nos sœurs iraniennes qui se dévoilent au prix de leur liberté, quand ici, des identitaires endoctrinées font la promotion du voile, marqueur genré politico-religieux s’il en est !

La manifestation parisienne est partie en avance sur l’horaire, alors que nous le quittions, nous avons croisé des femmes tentant de le rattraper. Un cortège désorganisé, dépareillé, faisant encore une fois la part belle aux syndicats et groupes politiques, sûrement concernés par la lutte contre le système patriarcal, mais avant tout, par la critique du gouvernement, sans oublier quelques individus masqués « antisystème », comme il s’en trouve désormais dans quasiment toute manifestation parisienne. Bien entendu, il y avait encore quelques groupes féministes, et j’ai notamment croisé des délégations OLF, Zéro Macho, Encore Féministe, la GLFF, etc. Il y avait aussi un cortège #metoo, un cortège de militantes Kurdes, de militantes d’Efrin, de femmes Iraniennes en exil, mais je n’ai noté, (à part les nôtres), aucune pancarte de soutien aux Iraniennes, aux Syriennes, aux femmes Polonaises qui luttent contre l’interdiction de l’avortement.

Comment en ce #8mars2018 passer à côté des Iraniennes en lutte contre les interdits d’un régime qui leur impose tenues et conduites directement issues de la charia islamique ? Il faut croire que les « féministes » intersectionnelles, islamo-gauchistes, françaises (comme un peu partout en occident), toutes à leur communautarisme et leur sacro-sainte  liberté du voile islamique, ne peuvent supporter la vue des Iraniennes ôtant publiquement leur voile, ceci exigerait de leur part de réfléchir à la signification réelle de ce voile !

Nous étions un petit groupe de femmes, issues notamment des « Femmes sans voile » d’Aubervilliers, de la CLEF, de Regards de Femmes, La Ligue Internationale du Droit des Femmes et des Vigilantes à avoir préparé et à porter des pancartes affichant le logo de soutien aux femmes iraniennes en lutte contre le port du voile obligatoire. Regardant passer le cortège avant de rejoindre les quelques groupes féministes en tête, certaines d’entre nous ont été apostrophées, injuriées, menacées par plusieurs individu.e.s sortant de l’imposant cortège pro-Palestinien/anti-Israélien -BDS. L’une de nous a été bousculée, sa pancarte a été cassée. Que faisait ce cortège BDS dans une manifestation féministe ? Comment admettre qu’une manifestation féministe le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les Droits des Femmes, n’affiche pas massivement son soutien aux femmes Iraniennes qui viennent de lancer un mouvement de libération pour s’affranchir du joug patriarcal politico-religieux islamiste ? Comment cautionner que des féministes, solidaires des Iraniennes ne puissent défiler en paix dans une manifestation féministe le 8 mars, pire, y soient menacées, bousculées, agressées ?

En ce qui me concerne, après plus de 35 ans de participation aux manifestations féministes du #8mars, j’y mets un point final. Le mouvement féministe est gangréné par les identitaires de tous poils, « féminisme musulman », racialistes, islamo-gauchistes ; tous les groupes et personnalités qui tolèrent voire encouragent cette confusion aussi malsaine que dangereuse sont responsables. Un travail de clarification et de refondation doit avoir lieu. En attendant, je pense qu’il est urgent de se concentrer sur l’essentiel, à savoir la solidarité avec les femmes qui, ici et ailleurs, se battent contre les discriminations et violences contre toutes les femmes, sans aucune considération identitaire, communautariste ni religieuse. Le féminisme est par définition laïque et universaliste ou il ne l’est pas, les identitaires et leurs ami.e.s viennent d’en faire la démonstration imparable.

Christine Le Doaré

 

 

 

Linda Sarsour et le féminisme relativiste mis à mal !

LS Les féministes universalistes l’ont tout de suite suite su, il ne pouvait y avoir de féminisme communautaire, encore moins religieux. C’est par définition antinomique. Pourtant, depuis le début des années 2000 sous l’impulsion de pays musulmans œuvrant au sein des institutions internationales, des groupes « féministes musulman » et autres variantes, tentent de s’imposer. Ces groupes bénéficient de toute l’attention de médias complaisants en quête de nouveauté, qui les ont baptisés : « nouveaux féminismes ».

Linda Sarsour, l’une des organisatrices de la Women’s March, arbore le voile islamique ;  elle est l’un des symboles de ces « nouveaux féminismes ». Aussi, ne fus-je pas surprise d’apprendre hier par la presse américaine qu’un témoignage d’une ancienne collaboratrice de l’Arab american association  compromet sévèrement Mme Sarsour. D’après ce témoignage, Mme Sarsour, alors Directrice exécutive de l’AAA, aurait couvert le harceleur et agresseur sexuel de Mme Asmi Fatehlbab parce qu’il était un « bon musulman qui passait du temps à la mosquée ».

Mme Fatehlbalb, jeune New-Yorkaise musulmane de 37 ans, parle de l’association comme d’un « environnement dangereux et violent pour les femmes ». Aslu Fatehlbab termine son lourd témoignage en disant que « le harcèlement est toujours de la faute des femmes dans l’association et que Sarsour ne protège que les hommes, elle ne soutient pas les autres femmes ; la seule femme qui l’intéresse, c’est elle-même ». Une fois le contrat de travail d’Asmi Fatehlbab venu à terme, Linda Sarsour lui aurait assuré qu’elle ne retrouverait plus de travail à New York.

Il faut lire ce témoignage que nos médias français penseront peut-être à traduire New-York Post : https://nypost.com/2017/12/18/womens-march-organizer-accused-of-covering-up-sex-abuse/

Triste exemple de relativisme culturel quand une femme en responsabilité couvre un homme de la même religion/communauté qu’elle, lui permet d’agresser sexuellement une autre femme, le protège lui, et la sacrifie elle. Aucune sororité, aucune solidarité, juste une quête de pouvoir politique pour imposer une religion et une manière de vivre.

Le féminisme communautaire et/ou religieux est une forme d’aliénation patriarcale ; le « féminisme », si féminisme il y a, passe toujours au second plan. Ce type de « nouveau féminisme » est une vue de l’esprit, une imposture politique.

Les féministes universalistes en sont convaincues : aucune religion jamais, aucune communauté, aucune tradition (à de très rares exceptions près) ne défend les libertés ni droits des femmes, bien au contraire, ce sont de redoutables instruments pour maintenir les femmes sous contrôle de la domination masculine.

 

Le relativisme culturel qui imprègne la gauche, les milieux universitaires et médiatiques, n’épargne pas les mouvements féministes qu’il divise. Il est urgent de le comprendre, seul le féminisme universaliste est capable de parvenir à l’égalité femmes-hommes et de proposer un projet de société émancipateur pour les femmes et plus généralement pour l’humanité.

Christine Le Doaré

Islam-islamisme, pas d’amalgame, de la lucidité !

autrucheIMG_2712J’ai entendu Claude Askolovitch  ‬lors de sa revue de presse matinale sur France Inter le vendredi 6 octobre,  nous expliquer qu’il ne faudrait jamais confondre islam et islamisme. Certes, évitons les amalgames mais soyons lucides.

Islam et islamisme ne sont pas étrangers l’un à l’autre. Nous sommes d’accord, le suffixe isme porte sur les terribles dérives de l’islam. Mais l’islam est bien le socle sur lequel prend puis prolifère ce dangereux substrat.

L’islam n’est ni structuré ni encore moins réformée. Nombreux sont ses représentants dans le monde intellectuel, politique ou associatif qui n’hésitent pas à entretenir une coupable ambiguïté : par exemple, les prières de rue interdites par la République, la soumission des femmes à un apartheid genré, sont revendiquées au nom de l’islam, pas de l’islamisme.

Tout le monde sait que christianisme et judaïsme n’ont pas toujours besoin d’avoir recours à une forme intégriste pour tenter d’imposer une vision patriarcale et réactionnaire du monde. Une lecture moderne, progressiste des textes religieux est possible, mais elle reste très marginale. Dans tous les cas, elle est impossible si les textes et leurs exégèses n’ont pas été expurgés au moins des appels au meurtre des mécréants !

C’est bien l’islam et pas l’islamisme qui par exemple,  à l’instar des autres religions quand elles ne sont pas pratiquées de manière moderne, dans un souci d’égalité et d’émancipation, autorise l’infériorisation et le contrôle des femmes, tout comme le rejet des personnes homosexuelles.

La frontière entre une religion plus ou moins prise au pied de la lettre, dans une lecture traditionaliste, et la même religion interprétée de manière fondamentaliste, puis instrumentalisée pour conduire une politique d’influence et d’expansion, n’est pas si nette que beaucoup voudraient nous le faire croire.

Le salafisme gagne partout du terrain, les zones  grises s’amplifient, envahissantes, elles sont propices aux dérives fondamentalistes (créationnisme…) et mènent tout droit au djihad celles et ceux qui avant, trouvaient d’autres moyens d’exprimer leur malêtre existentiel, complexe de supériorité ou haine de l’autre.

Il serait grand temps d’en prendre conscience plutôt que de jouer la naïveté et ce faisant, cautionner, voire encourager la contagion obscurantiste.

A moins de vouloir mourir idiot.e ?

Christine Le Doaré

Féministes contre les extrémismes religieux

CWdpoOSWwAEx-mgLes extrémismes/intégrismes religieux profitent toujours des périodes troublées pour revenir à la charge. Même au « pays des Lumières » rien n’est définitivement acquis, les extrêmes tentent de s’imposer par la censure ou par la mobilisation politique (comme dans le cas du mariage pour tous, par exemple).

Mondialisation, crises économiques et conflits en tous genres, ont poussé des populations à se réfugier en orient, dans des organisations (Frères musulmans…) et des régimes politico-religieux islamistes ; alors qu’en occident, les courants religieux réactionnaires ont mobilisé contre le mariage ouvert aux couples de même sexe, et sont toujours vent debout contre l’avortement.

Dans le mouvement féministe et plus généralement les mouvements progressistes, il est ordinaire de lutter contre les catholiques intégristes obsédés par la hiérarchie des  genres, par la sexualité des femmes, et par l’homosexualité. Beaucoup de combats féministes ont consisté à s’opposer aux restrictions de liberté imposées aux femmes par des dogmes religieux emprunts de misogynie, et à s’affranchir des rôles traditionnellement impartis aux genres féminin et masculin.

En revanche, lutter contre l’influence de l’islam politique est moins consensuel. Les musulmans bénéficient pour une partie de la gauche, du statut jadis reconnu à la classe ouvrière opprimée. Par voie de conséquence, critiquer ce qui, d’une manière ou d’une autre,  relève de l’islam est tabou. Une partie du mouvement antiraciste a  substitué à la lutte contre le racisme, la lutte contre l’ »islamophobie ». Il ne s’agit plus tant de combattre les discriminations et violences à raison de  l’origine ou de la couleur de peau, que d’empêcher toute critique d’une religion, même quand elle vise à contrôler et à inférioriser les femmes. Les règles, coutumes et traditions communautaires à caractère religieux qui enferment les femmes sont peu contestées par peur d’être jugé «islamophobe».

 

Le contexte étant posé, comment lutter contre les intégrismes religieux ? Selon moi,  il est important de commencer par se mettre d’accord sur ce qu’est et ce que n’est pas le féminisme :

Il n’y a pas un seul féminisme, des clivages sont apparus dès le début, puis dans les années 70 entre des tendances luttes de classe et psychanalyse et politique ; puis apparurent les théories queer post-modernes américaines qui visent à abolir le genre et ce faisant disqualifient les luttes féministes, etc.

– Il devrait être possible de se mettre d’accord sur ce qu’est à minima, le féminisme  :

  • reconnaitre que la moitié de l’humanité en tant que groupe/classe des femmes, est toujours dans une situation d’infériorité/inégalité par rapport au groupe des hommes,
  • œuvrer pour une autonomie et maitrise totale par les femmes, de leur corps (intégrité physique, mentale, sexuelle, sexualité, reproduction…), et de leur vie (éducation, couple, famille, santé, emploi…),
  • viser l’égalité réelle en solidarité avec les femmes du monde entier qui subissent toutes, quelle que soit leur origine ou couleur de peau, culture ou religion, des discriminations et violences inhérentes au système patriarcal.

Le féminisme universaliste est un combat universel contre la domination masculine.

– Il devrait être tout aussi facile de se mettre d’accord sur ce que ne peut pas être le féminisme. Il ne suffit pas de se prétendre féministe pour l’être, les impostures hélas ne manquent pas.

Depuis les années 2000 a émergé un « féminisme » relativiste qui a pour caractéristique de réduire des femmes à une identité (régionale, culturelle, religieuse…). Ce féminisme qui consiste à aménager l’oppression est une adaptation aux exigences traditionnelles, communautaires, religieuses. Il n’est pas apparu spontanément mais concomitamment  à l’influence grandissante au sein même des institutions internationales, de pays au régime politique islamique, tel que par exemple l’Arabie Saoudite (qui a rejoint récemment la Commission des Droits de la Femme à l’ONU!). Ces pays financent dans le monde entier, des groupes dits « féministes » qui en réalité, remettent en question des fondamentaux du féminisme.

Ces pays se sont attaqués, à l’ONU notamment, au caractère universel des Droits des femmes, en imposant la nécessité de prendre en compte des spécificités régionales. Ce relativisme culturel a engendré des « féminismes » identitaires, tel le « féminisme islamique » et ses variantes : « dé-colonial »… (En France : c’est notamment l’association « Femmes dans la mosquée » de Hanane Karimi …),  c’est un « féminisme » communautaire, racialiste et donc par nature essentialiste et différentialiste.

Nous constatons que ces « féminismes » séparent les femmes les unes des autres au profit d’autres luttes que celles contre le patriarcat. Comment pourrait-il en être autrement alors que les  traditions et religions ont toujours été l’instrument le plus  répressif du système patriarcal. Renvoyer des femmes à leur religion, leurs traditions, leur communauté, leur culture pour les isoler des autres femmes, retarde notre émancipation collective. 

Il n’existe pas plus de « féminisme » islamique que chrétien ou juif, c’est une imposture car il n’y a pas d’aménagement possible de l’oppression : le féminisme ne s’adapte pas aux règles posées par l’oppresseur, il les renverse, les dépasse pour l’émancipation de toutes et tous.

 

Une fois le féminisme défini, comment résister à sa récupération et à son dévoiement ? :

– Se méfier de certains concepts, comme »islamophobie», »intersectionnalité» ou « inclusif » très prisés par les défenseurs du relativisme culturel. Certes, les oppressions se surajoutent :  à l’évidence, être femme, noire, et pauvre par exemple, est autrement plus difficile à vivre que d’être blanc et aisé. Le racisme et la xénophobie, l’antisémitisme, comme le sexisme et l’homophobie/la lesbophobie, tous les préjugés et rejets de l’autre doivent combattus, mais renvoyer des femmes à leur groupe d’origine ne peut constituer une solution. Comment un repli identitaire pourrait-il les/nous affranchir de la domination masculine qui traverse toutes les origines comme toutes les classes sociales ? L’ »intersectionnalité » comme les « féminisme décolonial », « féminisme inclusif »,  le plus souvent noient les revendications des femmes dans les agendas masculins. Comment pourrait-il en être autrement là aussi : le machisme n’a jamais eu besoin de l’occident ni des colonisateurs pour exister.

– Refuser la banalisation du « féminisme » relativiste, islamique ou autre, s’opposer à la « mode pudique », au « Hidjab day » de Sciences Po et aux groupes tels que Lallab (*) par exemple.

L’islam politique veut imposer le voile, la mode dite «pudique » l’aide à y parvenir en  dépolitisant son caractère religieux : prétendre que des femmes s’affichent couvertes dans l’espace public pour des raisons esthétiques, comme s’il s’agissait de n’importe quel autre accessoire, est perfide. Le voile est l’étendard de l’islamisme, il affiche visiblement et via les femmes, sa progression, mais s’il est banalisé en étant dépolitisé par la mode, il devient alors facile de le généraliser. En revanche, les féministes universalistes ont  plus de mal à le combattre pour ce qu’il est vraiment, même si, paradoxe stupéfiant quand on y songe,  de nombreuses musulmanes dans le monde, se battent contre ce même voile.

Le crédo de l’association « féministe islamique » Lallab est de rejeter le « féminisme blanc » pour imposer des spécificités communautaires et religieuses, en particulier l’acceptation du voile islamique. Lallab cautionne et développe en les intégrant, des règles de conduite, des obligations prescrites seulement aux femmes ; se faisant, l’association s’adapte à l’oppresseur et devient un porte-parole comme un autre, du système patriarcal. Lallab cautionne un apartheid genré et contribue à pérenniser un système d’oppression, c’est donc une indéniable récupération du féminisme. Pourtant, ce groupe accusé de détourner des subventions publiques en recrutant des services civiques, a été défendu par nombre d’associations féministes aveuglées par une idéologie islamo-gauchiste qui peu à peu a convaincu à l’extrême gauche et plus largement.

– Réveiller le mouvement féministe qui se laisse séduire par ces « nouveaux féminismes » promus massivement dans les médias et milieux universitaires. Combien d’émissions de radio et articles de presse ces dernières années sur ce qui nous est vendu comme « nouveau féminisme » ? On ne les compte plus.

 

Dénoncer l’imposture sans complaisance, résister pied à pied à la récupération ne suffisent pas, le féminisme universaliste doit aussi construire des alliances :

  • Avec les groupes féministes laïques tels que par exemple le groupe « Femmes sans voile d’Aubervilliers » en France et d’autres ailleurs, relayer leurs actions, en organiser en commun.
  • Avec les intellectuel.le.s  et militant.e.s qui résistent dans le monde arabe, au Maghreb, en Egypte, également en Iran, etc. Relayer leur parole et les soutenir.
  • Avec les mouvements laïques qu’il faut éclairer sur la domination masculine ; quelques exceptions mises à part, ils ont souvent tendance à  s’afficher féministe uniquement quand il s’agit de contrer les religions.

 

Christine Le Doaré

(*) Lallab : voir l’article d’Ikhwan infos  (les deux fondatrices sont d’anciennes étudiantes de Pascal Boniface …).    http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/11198

 

Féminisme, racisme, Lallab etc., la grande confusion

 

J’en ai l’intuition depuis pas mal de temps et l’affaire de Lallab (*1 / *2) et du service civique me le confirme, n’est pas féministe qui veut.

Certaines formes de « féminisme » (essentialiste, victimaire…) n’ont en réalité pas grand-chose de politique, au sens où elles ne visent pas à renverser le système patriarcal mais à s’en accommoder, à l’adapter au mieux, parfois dans l’intérêt des femmes, mais toujours à court terme, et en le pérennisant.

Les féministes matérialistes et universalistes se sont toujours préoccupées de la vie des femmes au sein de la famille nucléaire, dans le monde du travail, et plus généralement à tous les niveaux de la vie sociale, culturelle et politique d’un pays. Certaines se sont attachées plus spécifiquement à un domaine, qu’il s’agisse de l’emploi, des violences, de la sexualité… mais toutes avaient en tête un projet de société féministe et humaniste, bien au-delà de la seule égalité FH, un projet collectif dans lequel tout rapport de pouvoir et de domination serait contesté et bientôt inenvisageable.

Pour le féminisme politique, il ne s’agit pas seulement de mettre des pansements là où ça fait mal, mais de viser une société humaniste, en évitant de calquer de vieux modèles, marxistes ou autres, qui n’ont aucunement fait leurs preuves. De plus en plus de « féministes » perdent de vue cet objectif, se contentent par exemple pour certaines, de se focaliser sur une problématique (le harcèlement de rue, le manspreading…). A notre époque, cette question devrait être prise en charge par des politiques publiques efficaces (certes avec l’aide d’associations maitrisant leur sujet) et les féministes être libres de travailler aussi sur un projet de société alternative.

C’est un piège de se laisser enfermer ainsi, de ne plus prendre de hauteur, de ne plus avoir de vision à long terme ni même de ne plus savoir ce que féminisme veut dire. C’est ainsi que des groupes de femmes comme Lallab peuvent se regrouper autour de problématiques communautaires et/ou religieuses et se prétendre féministes. En réalité, elles ne font que prendre en compte des normes et obligations patriarcales faites aux femmes de leurs communautés et consentir à un « féminisme » adapté. Elles vont en effet défendre à court terme l’intérêt de certaines femmes, dans certaines circonstances, mais aussi contribuer à pérenniser le système.

Il est d’ailleurs fort logique que d’autres « féministes » les adoubent, en particulier celles d’une certaine extrême gauche en prise à un relativisme culturel qui consiste à lier oppression à traditions et donc admettre que certaines violences soient culturellement justifiées ; et les « queer féministes » qui sont tout de même parvenues à substituer les études de genre aux études féministes et ainsi gommer les discriminations et violences subies par le seul groupe social des femmes (ce groupe n’existerait plus puisque désormais les êtres humains s’identifieraient selon leur bon vouloir.).

Quand des féministes universalistes contestent cette récupération (« Combien y a-t-il de féminismes ? *3), ce dévoiement du féminisme, elles sont immédiatement accusées de racisme de manière aussi systématique qu’absurde. Si la diffamation n’était pas si grave, ce serait comique. Pour rappel, le racisme est une idéologie qui admet l’existence de races humaines (et non d’une seule espèce humaine) et affirme sans aucun fondement scientifique qu’elles ne seraient pas égales entre elles. Dans tous les cas, l’islam n’est pas une « race », c’est une religion et donc une croyance. Critiquer le conservatisme, sexisme, lesbophobie/homophobie des religions est progressiste et féministe et fort admis lorsqu’il s’agit d’autres religions que l’islam ; c’est d’ailleurs fort couru et à juste titre, vis-à-vis de l’église catholique parmi l’extrême-gauche et les « queers » auxquels je viens de faire référence, mais l’islam est taboue et ses interprétations plus ou moins fondamentalistes peuvent servir à contrôler et opprimer les femmes.

Contrairement à ce qu’ont prétendu des féministes égarées telle Christine Delphy (*4), les féministes universalistes et laïques ne sont pas racistes, bien au contraire, elles sont solidaires des femmes du monde entier qui subissent les discriminations et violences du système patriarcal ; elles ne sont pas complaisantes, encore moins condescendantes, elles combattent la perversité du relativisme culturel ; en revanche, la condescendance vis-à-vis de personnes issues d’une autre culture/religion qui seraient incapables de savoir ce qu’émancipation et liberté veulent dire, est à l’inverse la manifestation d’un profond racisme, qui s’ignore peut-être mais néanmoins bien réel.

Les personnes qui se revendiquent du féminisme devraient s’interroger sur ce concept, cette lutte, ce projet de société. L’exécrable confusion qui s’étend, empire d’année en année, vide lentement mais sûrement le féminisme de son sens originaire. Bientôt, à force de dévoiement, il ne signifiera plus rien et tout le monde pourra s’en emparer pour le morceler à l’infini, puis le néantiser.

Christine Le Doaré

 

*1 Lallab et islamisme – IKHwan infos :

http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/11198

 

*2 Lallab et service civique – prochoix

http://www.prochoix.org/wordpress/?p=1071

 

*3 Combien y a-t-il de féminismes ? :

https://christineld75.wordpress.com/2016/10/07/combien-y-a-t-il-de-feminismes/amp/

 

*4 Christine Delphy, la supercherie :

https://www.google.fr/amp/s/christineld75.wordpress.com/2015/07/24/christine-delphy-la-supercherie/amp/

 

 

 

 

 

 

 


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