Posts Tagged 'genre'

Traité féministe sur la question trans

Après avoir publié en octobre 2021 l’essai  « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » (1) aux éditions Double Ponctuation !, je propose cette fois un essai sur la question trans devenue une question de société particulièrement polémique.

J’ai titré cet essai Traité féministe sur la question trans. Comment sortir des violentes polémiques sur la question trans ?

Ce n’est pas un ouvrage de sociologie mais une analyse citoyenne d’un point de vue féministe universaliste. Je pense utile de préciser que je ne suis en rien transphobe.

Je dresse dans cet essai bref mais dense, un état des lieux illustré de photos, tweets, liens sur des articles, etc. ; je cite Suzanne Moore, Julie Bindel, Robert Wintemute, kathleen Stock, JK Rowlings et bien d’autres, enfin je propose des solutions pour sortir des violentes polémiques et aider les décideurs publics à prendre les bonnes solutions pour protéger les droits des trans, mais aussi des enfants et des femmes.

J’espère que cet essai trouvera rapidement un éditeur convaincu de la nécessité d’éditer actuellement un tel ouvrage. Les éditeurs intéressés peuvent me contacter via ce blog ou sur Twitter ou Facebook ou par mail à l’adresse contact figurant sur ce blog.

En voici le propos préliminaire et le plan prévisionnel :

S’accorder sur les concepts, sexe, genre, identité de genre, orientation sexuelle.

Comprendre que les revendications homosexuelles et transidentitaires ne sont en rien liées.

Convenir ou non que les revendications trans sont une menace pour les droits des femmes.

Établir ou non que les mineurs les plus fragiles, en quête d’identité et de devenir, sont mis en danger.

Enfin, explorer des pistes pour régler les conflits de manière constructive.

Propos préliminaires

Longtemps, la question trans n’intéressa que personnes concernées et spécialistes. Puis de rares féministes s’exprimèrent pour mettre en doute des théories et pratiques de trans-activistes. Ces dernières années, la polémique a pris de l’ampleur et aujourd’hui les clivages sont si marqués qu’il n’est plus possible d’avoir de débat. Les parties en conflit s’enferment dans toujours plus d’incompréhension et de violence.

En tant que féministe, si je suis souvent interpellée par l’attitude comme l’argumentation de trans-activistes, il m’arrive aussi de ne pas approuver des réactions de féministes en butte aux militants trans. Nous ne sortirons pas de la violence sur la question trans sans en cerner et bien comprendre les raisons et dans un second temps, proposer des solutions raisonnables qui satisfassent tout le monde.Définir ou redéfinir les concepts le plus justement possible, proposer des solutions, c’est l’objet et la raison d’être de cet essai qui je l’espère contribuera à apaiser les tensions et dépasser les clivages.

Le débat qui fait rage a longtemps été sous-jacent. S’il est désormais exacerbé, ce n’est pas fortuit, les enjeux sont considérables et amplement sous-estimés. Bien que les personnes trans ne représentent que 0,02 à 0,08% de la population, les féministes craignent que les revendications trans ne mettent en danger les droits des femmes. Beaucoup d’entre elles sont convaincues que le système patriarcal a trouvé là, un moyen de maintenir la domination masculine. Dans la société civile aussi des voix s’élèvent exprimant une inquiétude devant le nombre grandissant de mineurs se déclarant trans.

Je suis féministe universaliste et j’ai une connaissance des milieux féministes et homosexuels dans lesquels j’ai milité, dès les années quatre-vingt pour le premier et quatre-vingt-dix pour le second, présidant successivement SOS homophobie puis le Centre Gay et Lesbien de Paris.Au sein même du mouvement de libération homosexuelle, les difficultés et affrontements entre militants gays, lesbiennes et trans étaient constants. Tout ne coulait pas de source, la cohabitation n’étaient pas évidente entre des groupes qui avaient des priorités et des agendas différents, parfois même antagonistes.Les lesbiennes reprochaient aux gays de ne pas s’intéresser à la lutte contre le sexisme et d’ignorer leurs revendications spécifiques, également de profiter à leur manière des avantages de la domination masculine.  Pas grand monde ne s’intéressait aux revendications des trans et leur façon de s’imposer crispait un grand nombre de militants. Il n’était pas rare que des lesbiennes comme des gays soient embarrassés par l’outrance de militants trans auxquels ils reprochaient de reproduire les stéréotypes de genre contre lesquels ils luttaient.

Rappelons que dans les premiers temps du mouvement de libération homosexuelle, les rares militants trans étaient des transsexuels – trans M pour masculin to F pour féminin – qui pour financer leur transition de genre, c’est-à-dire la prise d’hormones croisées et les opérations chirurgicales de réassignation de genre, n’avaient de solution que la prostitution.

La question du sida fut centrale au développement du mouvement de libération homosexuelle, les trans tout aussi touchés que les gays par le sida, devinrent partie intégrante du mouvement.

Il n’y avait que très peu de trans hommes – trans F to M -, en revanche, des lesbiennes se masculinisaient pour échapper à une prédation sexuelle. Si manquant de modèles elles se donnaient une apparence masculine,  elles n’étaient pas trans et ce qui les intéressait c’était de vivre librement leur homosexualité.  

Après les années 2000, le mouvement de libération homosexuelle s’est transformé jusqu’à se reconfigurer totalement, les lesbiennes féministes et politisées en sont sorties alors que les trans-activistes ont pris de plus en plus de place. Les militants ont ajouté de plus en plus de lettres au sigle LGBT, paradoxalement, le mouvement a perdu en route la moitié de sa population d’origine, les lesbiennes, il est devenu un mouvement gay et trans, quasi exclusivement. Avec l’essor des mouvements LGBTQI la culture queer s’est répandue dans la société et un nombre croissant de jeunes s’est intéressé à la question trans. Peut-être est-il plus juste de dire que ce qui les attire c’est l’idée de fluidité de genre, en particulier les jeunes femmes de plus en plus nombreuses à se réassigner trans homme -F to M -.

Les associations et ONG européennes et mondiales basées à Bruxelles telles que l’ILGA (International Lesbian and Gay association) pratiquent un lobby politique efficace. Depuis des décennies elles militent pour que soient adoptées des politiques publiques favorables aux personnes trans et dans nos démocraties, les élus politiques sont dans l’ensemble prêts à adopter les dispositions exigées des trans-activistes.

S’il est en effet nécessaire de lutter contre les discriminations et violences transphobes, sur ce point, tout le monde est d’accord, des voix s’élèvent de plus en plus nombreuses, en faveur d’une meilleure analyse des revendications afin que les dispositions prises ne portent aucun préjudice à d’autres catégories, en particulier les femmes et les mineurs. De plus en plus de personnes s’inquiètent des effets de contagion en particulier pour les mineurs et certains pays font marche arrière, comme dernièrement en Angleterre où le gouvernement britannique a bloqué la Gender Recognition Reform Bill écossaise.En particulier au Royaume-Uni, on constate que si les trans-activistes ont été très offensifs et payés de leur audace en retour, une résistance s’est organisée et la riposte est désormais soutenue et médiatisée.Une évolution subtile mais perceptible même si pour l’instant tout le monde campe sur ses positions.

Entre féministes, (je ne parle évidemment pas des « féministes queer » qui sont sur les positions des trans-activistes) et trans-activistes, le dialogue est rompu et la violence atteint des sommets : des trans-activistes menacent de tuer les TERFs (acronyme de Trans- exclusionary radical feminist) les molestent dans les manifestations. De leur côté, des féministes tombent parfois dans un essentialisme que des groupes proches de l’extrême droite ne renieraient pas.De leur côté, des féministes tombent parfois dans un essentialisme que des groupes proches de l’extrême droite ne renieraient pas.

Par conséquent, il me semble temps de s’entendre sur les concepts, de s’interroger sur les enjeux politiques et aussi financiers de la question trans et de proposer des solutions pour sortir de l’impasse. C’est mon intention en écrivant cet essai.

Christine Le Doaré

SOMMAIRE

Propos liminaires

Chapitre 1. Des concepts à revisiter

1.1   Qu’est-ce que le sexe ? 

1.2   Qu’est-ce que le genre ? 

1.3   Sexe et genre, sont-ils liés ou étrangers l’un à l’autre ? 

1.4   Qu’est-ce que l’orientation sexuelle ? 

1.5   Que sont l’identité de genre et la transidentité  ?

1.6   Orientation sexuelle et identité de genre, sont-elles liées ou étrangères l’une à l’autre ? 

Chapitre 2. Le mouvement de libération homosexuelle a changé, il s’est reconfiguré 

2.1 Pourquoi l’homosexualité et la transidentité sont-elles associées ?

2.2 Le mouvement de libération homosexuelle devient mouvement LGBTQI+ 

2.3 Antagonismes entre trans-activistes et lesbiennes.  

Chapitre 3. Trans et féministes, des antagonismes destructeurs 

3.1 Trans-activistes et droits des femmes. 

3.1.1    Tout commence avec le langage : un lexique trans qui interroge

3.1.2    Des droits des femmes menacés

 – Généralités 

– Compétitions sportives 

– Lieux réservés aux femmes pour raison de sécurité  (vestiaires, foyers, prisons)

3.1.3      Des comportements qui inquiètent 

–  Généralités

– Des méthodes : dénigrement et détournement d’objectifs, campagnes et actions militantes féministes 

 –  Des modes d’expression  : Intimidation, menace, censure

3.1.4      La riposte s’organise 

–       Généralités

–       Dans les mouvements féministe et homosexuel ou désormais LGB 

3.2 Concurrence des droits   

3.2.1 Généralités 

3.2.2 L’essentialisme revendiqué par des féministes est aussi une impasse. 

3.2.3 Des prétentions irrationnelles

Chapitre 4. Les mineurs 

4.1 Construction identitaire et réseaux sociaux

            4.4.1 Généralités

            4.4.2 Prise en charge médicale et traitements

4.4.3 Le cas de la clinique Tavistock au Royaume-Uni

4.2 Les enjeux financiers de la transidentité.

Chapitre 5. Des solutions acceptables pour tout le monde  

5.1 Généralités 

5.2 Principes de Jogjakarta et lobby politique 

5.3 Des solutions envisageables 

Des pistes pour sortir de la violence, garantir les droits des trans, protéger les mineurs et préserver les droits des femmes.

Ce document est la propriété de Christine Le Doaré, il ne peut être diffusé ou reproduit sans son autorisation écrite. Seul l’article de blog dans son intégralité peut être partagé par tout moyen électronique.

Christine Le Doaré

(1) Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger 

 https://www.double-ponctuation.com/produit/fractures-le-feminisme-et-le-mouvement-lgbt-en-danger/

Bien poser le débat sur la question trans

Le dossier central du numéro 51 de Franc-Tireur – que je lis assidument chaque semaine – consacré aux débats autour de la question #trans : « Genre et transidentité – un débat à fleur de peau », écrit par Pauline Delassus et Perla Msika, m’a laissée perplexe. Peut-être parce que je connais la question ayant un temps présidé des associations LGBT ou parce que féministe, j’ai été en butte aux violences de trans-activistes ?

Si l’article est parfaitement documenté, en revanche, on se demande si les autrices connaissent bien la question trans car il y a des affirmations et surtout des omissions préjudiciables à une bonne compréhension du sujet.

Il faut commencer par rappeler comme le font les autrices mais sans pour autant en tirer de conséquences intéressantes, que la question ne concerne que de 0,02 à 0,08% de la population. Et pourtant ce débat prend énormément de place, il faudrait tout de même se demander pourquoi. Cet article ne le fait pas.

  • « Le débat déchire les féministes » affirme les autrices, disons plutôt que les féministes attachées aux fondamentaux du féminisme se méfient de tout ce qui concoure à l’effacement des femmes, la domination masculine ayant parfois de bien imprévues manières de se maintenir à flots.

Les féministes qui savent que la question de l’appropriation du corps (et des vies) des femmes – qu’il s’agisse de sexualité ou reproduction – est centrale aux combats féministes universalistes, se méfient des injonctions et dérives des trans-activistes, comme elles le sont avec les revendications relatives à la GPA ou à la prostitution. Cohérence de l’analyse, tout simplement.  

  • L’opposition s’est focalisée entre d’un côté « transphobie « et de l’autre, « anti-trans ». Non, ça c’est une caricature. Oui, des trans-activistes n’ont que le mot transphobie à la bouche comme d’autres le mot « islamophobie », mais non, parmi les féministes opposées aux dérives trans, il n’y a pas que des anti-trans, bien au contraire. C’est par exemple mon cas, je n’ai rien contre les personnes trans qui opèrent une transition et vivent leur vie comme elles/ils l’entendent mais ne tentent pas d’imposer au monde entier leur conception du féminin et du masculin à coups de clichés vieux comme le monde ; ne se présentent pas dans des compétitions sportives qu’ils – devenus elles – emportent haut la main ; ne violent pas leurs codétenues en prison … Et c’est le cas de bien d’autres féministes universalistes. Il faut lire ce texte (et d’autres)  pour comprendre et situer les débats un peu plus justement  : https://christineld75.wordpress.com/2020/03/10/aucune-feministe-nest-transphobe-le-lobby-trans-activiste-est-misogyne/

Préférer citer Dora Moutot c’est plus glamour et plus vendeur : 500 000 abonnées Instagram, alors forcément ! La RS (Réseaux Sociaux) mania a encore frappé, hors de la starisation virale, pas de salut ! Pourtant, Dora Moutot et son « femellisme », ce n’est ni plus ni moins que de l’essentialisme alors qu’il y a bien d’autres arguments politiques et féministes intéressants, mais voilà, sans wagons de followers Instagram, aucun intérêt n’est-ce pas ?!

Et au passage, Marguerite Stern ne la soutient pas vraiment, elles n’arrêtent pas de se mettre sur la tronche par RS interposés. Une polarisation des débats stérile et narcissique,  sachant que le propos des stars des RS et des médias est en général limité et caricatural.

  • Sans être essentialiste, et encore moins d’extrême-droite du tout, on peut très bien considérer qu’il y a des êtres humains femmes, hommes, femmes trans et hommes trans et que dans chacune de ces catégories il y a un large spectre d’individu.es. qui tous ont le droit de vivre comme elles et ils l’entendent.

Le problème des trans en réalité, c’est que pour opérer une transition de genre ou plus prosaïquement investir le sexe opposé à celui reconnu à la naissance, ils et elles sont gênés par des incontournables de nature biologique, notamment, auxquels ils doivent se confronter. Alors certains trans-activistes y vont aux forceps, c’est beaucoup plus facile de nier aux femmes des caractéristiques et spécificités, de les relativiser et d’imposer de manière dogmatique, à l’aide d’un lexique inventé de toute pièce et de menaces s’il le faut, des « réalités » aussi imaginaires soient-elles. Remarquez qu’ils et elles ne s’attaquent guère à la virilité, à la masculinité, aux hommes.

Non seulement faisant cela ils véhiculent les pires clichés qui soient sur le genre et les différences entre les sexes, mais ils tombent dans le grotesque quand ils affirment que lutter contre les mutilations génitales féminines (excision & infibulation) est transphobe, que parler de vagin est transphobe et qu’il faut plutôt parler de trou devant ou que sais-je encore.

Mais surtout, ils s’illusionnent eux-mêmes. Une femme trans ne sera jamais tout à fait un homme, un homme trans ne sera jamais tout à fait une femme, ils seront un homme trans, une femme trans, et alors ? Il n’y aurait pas de place pour tout le monde ? Pourquoi ? Qui décide ?

Le summum du culte du genre n’est-il pas justement là ?

Jamais l’article ne pose ce débat qui est pourtant central à la question trans.

  •  Les autrices de l’article écrivent que ceux qui critiquent les positions et méthodes des trans-activistes sont « tenants d’un féminisme essentialiste », ça c’est un mensonge et un tel parti pris est tout de même problématique. Il ne s’agit d’ailleurs pas de nier ou pas le ressenti, un ressenti est un ressenti, mais d’affirmer que la biologie est une science, l’étude du vivant et qu’elle ne peut être balayée d’un revers de main par une idéologie ou un ressenti. Ce n’est pourtant pas si compliqué que cela. Le reste n’est que manipulation rhétorique.
  • La question des mineurs est plutôt bien traitée, mais le phénomène d’entrainement, (de mode) amplifié par l’effet communautariste des RS n’est jamais traité. Tout le monde sait que les adolescents traversent des doutes quant à leur identité et dans tous les domaines d’ailleurs et que des années plus tard ils les ont réglés de bien d’autres manières que celles qu’ils envisageaient à l’époque. Parmi eux certains sont aussi très fragiles et pourraient bénéficier d’une aide psychologique.
  • Et surtout, la question cruciale et centrale au débat de l’augmentation exponentielle du nombre de transitions de filles n’est pas posée. Le raccourci opéré par celles qui sont désemparées par les transformations de leurs corps à la puberté, qui rejettent les stéréotypes sexuels, qui sont heurtées par le sexisme de la société et s’identifient alors aux garçons, encouragées par les RS, forums …  à expérimenter leur véritable orientation de genre, n’y serait pour rien ? Allons donc ! Quelle fille rêvant d’autonomie, de liberté et de puissance n’a pas rêvé enfant d’être un garçon pour se retrouver contente d’être une femme libre et accomplie des décennies plus tard ? Ce fut mon cas et j’en ai croisé bien d’autres !

En réalité, les personnes trans sont une minorité dans la minorité transgenre culturellement à la mode, le problème de fond est bien celui du phénomène d’entrainement social, cette « nouvelle » complaisance médiatique (poussée par la sociologie du genre substituée fort habillement aux études féministes), médicale (c’est un énorme business financier) et parentale (générations désorientées) pour des solutions qui n’en sont pas toujours et peuvent causer des dégâts irréparables.

Ceci est vrai de la question trans comme de beaucoup d’autres.

En conclusion : Il est vrai que l’on ne peut pas tout traiter dans un seul article, mais si l’article est plutôt équilibré, on a tout de même l’impression que les autrices ont oublié que la violence vient des trans-activistes qui ont interdit aux féministes de critiquer leurs théories fumeuses et misogynes, les ont traité de TERF et attaqué physiquement et pas l’inverse ; aussi les féministes pour se défendre (comme a été contrainte de le faire J.K. Rowling pour avoir simplement dit qu’une femme trans était une femme trans) ont dû monter au créneau. C’est trop facile de renvoyer les uns et les autres dos-à-dos.  

Lire mon témoignage féministe après des années de militantisme LGBT pour mieux savoir de quoi on parle : https://www.double-ponctuation.com/produit/fractures-le-feminisme-et-le-mouvement-lgbt-en-danger/

(Il y a d’autres écrits – sachant que l’on ne peut pas tout écrire, la période étant au wokisme et son corolaire la cancel-culture, les trans-activistes sont virulents, procéduriers et les éditeurs très frileux, ils craignent d’être dénoncés et stigmatisés, ce fut un peu le cas du mien qui avec mon accord, bien obligé, a censuré des pages entières du manuscrit d’origine).

Christine Le Doaré

https://www.franc-tireur.fr/genre-et-transidentite-un-debat-a-fleur-de-peau

Le lexique trans du Planning est une provocation

J’ai lu en détail le «Lexique trans» du PF (Planning Familial) et je suis choquée. Je précise, je suis féministe et lesbienne et non pas une réactionnaire de la pire espèce.  

La dérive du planning familial continue vers toujours plus de relativisme culturel, défense du symbole religieux d’infériorisation et invisibilisation des femmes, le voile, défense du système prostitutionnel et maintenant un lexique trans qui dépasse l’entendement. Cette association devrait se rappeler qu’elle est liée au mouvement féministe et qu’elle touche des subventions publiques.

En préambule, le PF croit bon de préciser que rien, pas même ce lexique, ne peut faire consensus «de par l’autodétermination des individus, la fluidité, l’évolution du langage» ! C’est donc le règne de l’identité à la carte et morcelée jusqu’à l’infini.

J’ai relevé sept termes et définitions qui selon moi sont sujets à caution. Je garde pour la fin la section Inclusion dans les termes LGBTQI+ qui m’a bouleversée.

  • « LGBTQIA+ : Lesbiennes, Gays, Bi, Trans, Queer, Intersexes, Asexuel·le·s ou Aromantiques, le « + » indiquant la non-exhaustivité, incluant toute identité de genre ou orientation marginalisée. »

L’homosexualité phagocytée par des états qui ne la concernant pas plus qu’elle ne concerne l’hétérosexualité. Pourquoi les questions trans et d’identité sexuelle ou de transidentité, relèveraient-elles de l’homosexualité plus que sur l’hétérosexualité ? L’orientation sexuelle n’a strictement rien à voir avec l’identité de genre ou sexuelle.

Que peut bien signifier aujourd’hui l’acronyme à rallonges LGBTQIA+ ? Au départ, il y avait un mouvement de libération homosexuelle et on parlait d’homosexualité, de gays et de lesbiennes, de bisexuels aussi. Désormais c’est trop binaire. Plutôt que d’ajouter des lettres, il faudrait se demander à quoi rime de garder le L qui n’est plus représenté. Seuls les trans et les gays ont encore voix au chapitre dans les mouvements et cultures LGBT++++++

  • « Genre : Classe sociale construite culturellement. En occident, cela admet deux catégories, dont une dominée : les femmes ; et une dominante : les hommes. Genre est également utilisé en raccourci pour désigner l’identité de genre. »

Le genre est en effet une construction sociale. La culture patriarcale a attribué des rôles normés et stéréotypés à chacun des deux sexes. Le sexe en revanche est une réalité biologique (chromosomes, hormones, appareils génitaux, caractères secondaires, etc.). Les rôles sociaux de genre peuvent être déconstruits, dépassés, les sexes eux restent une réalité biologique incontournable. Les différences sexuelles sont une réalité, les féministes affirment qu’elles n’ont pas à être hiérarchisées ni servir de prétexte à la domination masculine.

  •  « Assignation à la naissance : À la naissance, les médecins décident, selon des normes de longueur du pénis/clitoris, si l’individu est un garçon ou une fille. »

Non, les médecins à la naissance savent s’ils ont affaire à un garçon ou une fille parce que les organes génitaux sont très différents. La longueur du pénis ou du clitoris leur importe peu, on n’est pas dans un casting de film pornographique. En revanche, la détermination du sexe pose problème dans le cas de personnes intersexuées qui naissent avec des variations de leurs caractéristiques sexuelles (organes génitaux atypiques, production atypique d’hormones, constitution génétique atypique au plan chromosomique). Ce qui représente environ 1,7% des naissances. Les droits des personnes intersexuées doivent être respectés.

Le terme assignation à la naissance, est accusateur, comme s’il y avait une intention coupable derrière un simple constat.  

  • « Personne cis : Personne ne se ressentant pas d’un autre genre que celui qu’on lui a assigné à la naissance. On admet que l’adjectif cis est le diminutif de cisgenre.

Ce terme sous-entend que chacun devrait vérifier être bien conforme au sexe constaté à la naissance. Il est utilisé pour déconsidérer les personnes qui se satisfont de leur sort, ne militent pas pour une fluidité de genre ou la transidentité. Les cis-genres sont suspects dans la bouche des trans-activistes.

  • « Cisnormativité : considérer le fait d’être cis comme « normal », allant de soi, comme la référence par défaut, de marginaliser tout ce qui en sort. »

Dans leur immense majorité les êtres humains naissent femmes ou hommes et en sont satisfaits. L’adolescence est une période de questionnement et de doute, pas seulement sur l’identité sexuelle, sur à peu près tout. Tout le monde ou presque finit par en sortir. En outre, se sentir en accord avec le sexe constaté à la naissance ne signifie pas qu’il faut se conformer aux rôles sociaux-culturels stéréotypés impartis aux femmes et aux hommes. Il n’est interdit à personne de développer une personnalité originale. Il peut y avoir autant de sortes d’hommes et de femmes que d’individus. Les personnes qui pensent être nées dans l’autre sexe que le leur sont une ultra-minorité. Leur nombre augmente parce que la mode est au genderfluid et que la jeunesse résiste difficilement au mimétisme.Une mode qui peut aussi avoir de graves conséquences pour ceux qui trop jeunes sont entraînés dans un parcours de transition et le regrettent quelques années plus tard. Les dernières affaires judiciaires contre les centres de réassignation de genre notamment en Angleterre, devraient nous en convaincre.

  • « TERF (*Trans Exclusionnary Radical Feminist) : Désigne une fraction de féministes et d’individu·e·s luttant contre les droits des personnes trans au nom de la sécurité des femmes cis dans les espaces non-mixtes (toilettes/prisons). Utilisé à tort pour désigner les personnes transphobes en général. »

Cette expression sert à attaquer les féministes et lesbiennes radicales, et de plus en plus, toute personne opposée aux mesures favorables aux trans qui mettent en danger des droits des femmes. Il sert à interdire des prises de parole, notamment dans des conférences et à nuire à la réputation des personnes ciblées, comme dans le cas de JK Rowling. Il est devenu interdit de poser une question, d’émettre un doute ou de formuler une critiques sous peine d’être harcelée et menacée.

  • « Mâle/Femelle : Utilisés surtout pour étudier la reproduction sexuée chez diverses espèces, il convient de ne pas les employer pour caractériser nos congénères humains. Ces termes binaires ne reflètent pas la variété de nos corps et de nos vécus. Comme on l’a vu plus haut, le sexe est un construit social. Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle. »

La reproduction des mammifères dont nous sommes est sexuée, elle résulte de la rencontre d’un ovule femelle et d’un spermatozoïde mâle.

 « Le sexe est un construit social » non, le sexe est une réalité biologique, le genre lui est un construit social ; si le genre peut être déconstruit, le sexe est une réalité biologique intangible.

« Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle » Non, un pénis est un organe de l’appareil reproducteur masculin. Ce n’est pas pour rien si des hommes trans, F to M, subissent une phalloplastie pour s’en faire fabriquer un ersatz.

La section Inclusion dans les termes LGBTQI+ est insensée.

  • « Lesbienne » et « gay » sont bien connus, mais souvent ciscentrés.
    Il est important de comprendre qu’un couple de lesbiennes peut, par exemple, être composé d’une femme cis et d’une femme trans, ou qu’un homme gay peut avoir une vulve.

L’homosexualité est mieux acceptée, l’homophobie est réprimée par la loi, mais tout n’est pas parfait, loin de là. Pourtant, selon les trans-activistes, les personnes homosexuelles seraient des oppresseurs comme les autres. Le terme cis-centré implique que les personnes homosexuelles sont coupables d’être attirées par des personnes de leur sexe. Être cis-genre et homosexuel est devenu suspect.

Selon des trans-activistes, une lesbienne conforme à son sexe de naissance attirée par des femmes ne devrait pas avoir de préjugés et désirer de la même manière des trans femmes (M to F) avec pénis puisqu’un pénis n’est pas un pénis que des femmes cis-genre. Il en va de même pour les gays bien sûr puisqu’une vulve n’est pas une vulve. Notons que cette seconde affirmation est moins fréquente. Ce sont les femmes trans, hommes d’origine qui cherchent à s’imposer. Les reproches faits aux lesbiennes par des trans-activistes de ne pas vouloir coucher avec des femmes trans M to F sont fréquents et vont souvent sur les réseaux sociaux jusqu’aux pressions voire menaces. On peut s’étonner que personne ne leur demande pourquoi une lesbienne aurait plus envie de coucher avec une trans femme M to F qui a gardé son pénis qu’avec un homme cis-genre ?

Dans tous les cas, quand on réclame des droits et libertés, est-on en droit d’exiger le désir des autres et de leur imposer les siens ?L’accusation de dictature des minorités concernant les trans-activistes a probablement pour origine ce genre d’injonctions abusives.

« La définition consensuelle des personnes bi serait «attirées pour les hommes et les femmes ». Mais cette définition est binaire, et a pu être qualifiée de transphobe. » Une personne qui aime indifféremment les hommes et les femmes, s’attachant avant tout à une personnalité, peu importe son sexe/genre est désormais elle aussi accusée de transphobie.

Quand on pense que le rôle du PF c’était notamment d’aider les jeunes – et pas seulement – à se protéger pour avoir une vie sexuelle libre et épanouie, quel vertige ! Je vais leur offrir mon essai « Fractures! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » récemment paru aux éditions Double Ponctuation, qui traite notamment de ces questions, on ne sait jamais, des fois que ça leur ouvrirait de nouveaux horizons. On peut toujours rêver, non ?

Christine Le Doaré

Lexique trans

Introduction

Ce lexique a été établi pour accueillir le plus respectueusement l’ensemble des personnes. Les définitions présentées font consensus dans notre groupe, mais ne feront jamais l’unanimité. Aucune ne le fait partout, de par l’autodétermination des individus, la fluidité et l’évolution du langage. Vous pourrez donc rencontrer des personnes qui n’auront pas les mêmes définitions. Il convient, bien sûr, de s’adapter aux façons dont les personnes s’auto- déterminent. Ce lexique est rangé dans l’optique d’un apprentissage progressif, chaque terme donnant les clefs pour comprendre les termes suivants.

Termes liés aux transidentités

Transidentités : ensemble des vécus trans. Il convient de l’accorder au pluriel pour affirmer la diversité des vécus trans.

LGBTQIA+ : Lesbiennes, Gays, Bi, Trans, Queer, Intersexes, Asexuel·le·s ou Aromantiques, le « + » indiquant la non-exhaustivité, incluant toute identité de genre ou orientation marginalisée.

Genre : Classe sociale construite culturellement. En occident, cela admet deux catégories, dont une dominée : les femmes ; et une dominante : les hommes. Genre est également utilisé en raccourci pour désigner l’identité de genre.

Sexe : Construit social basé sur des observations moyennes des différences biologiques entre les genres. Il est communément admis scientifiquement que le sexe est un spectre. Peut également désigner l’appareil génital

Assignation à la naissance : À la naissance, les médecins décident, selon des normes de longueur du pénis/clitoris, si l’individu est un garçon ou une fille.

AMAB (acronyme de Assigned Male At Birth) : Personne assignée homme à la naissance.

AFAB (acronyme de Assigned Female At Birth) : Personne assignée femme à la naissance. Ces acronymes sont à proscrire pour désigner des personnes. Ils ne servent qu’à renseigner sur l’assignation qu’a subi un individu, à ne faire que si nécessité absolue dans le contexte.

Identité de genre : Ressenti interne du genre de l’individu. Indépendamment de son assignation, du regard de la société ou de son apparence/expression de genre

Expression de genre : Ensemble de caractères visibles pouvant amener à catégoriser une personne comme à un genre ou l’autre (corps, vêtements, maquillage, parfum, attitude, …). L’expression de genre peut être différente de l’identité de genre, que cela soit voulu par l’interessé·e ou pas. Elle ne suffit pas à déterminer le genre de quelqu’un·e.

Personne trans : Une personne trans est une personne qui n’est pas du genre qu’on lui a assigné à la naissance. On admet que l’adjectif trans est le diminutif de transgenre. D’autres versions peuvent exister, mais elles sont propres aux interessé·e·s et ne devraient pas être utilisées par des personnes non concerné·e·s.

Personne cis : Personne ne se ressentant pas d’un autre genre que celui qu’on lui a assigné à la naissance. On admet que l’adjectif cis est le diminutif de cisgenre.

Femme trans : Femme AMAB.

Homme trans : Homme AFAB

Personne non-binaire (NB) : Personne dont le genre n’est pas « homme » ou « femme » : cela peut être une combinaison, une absence (agenre), ou un genre autre. D’après notre définition, les personnes non-binaires sont inclues dans les vécus trans. Mais certaines peuvent ne pas se définir trans. Chaque personne NB peut avoir ou non un besoin de transition médicale et/ou administrative.

Transition : Indifféremment utilisé pour désigner une transition médicale (hormones, chirurgies, autres) et/ou sociale et/ou administrative, la transition est l’ensemble des actes que va accomplir une personne trans afin de se sentir mieux dans son genre ou pour cispasser.

Cis·passing : Le passing désigne une expression de genre permettant clairement d’identifier une personne comme d’un genre ou l’autre (ou pas du tout pour les passings androgynes). Le cispassing désigne le fait qu’une personne trans « passe » comme une personne cis. On dira alors qu’elle cispasse.

Stealth (anglais pour « furtif », « sous-marin ») : On dit d’une personne trans qui a un cispassing et qui ne révèle pas qu’elle est trans qu’elle est « stealth ». Souvent le seul moyen pour une personne trans d’aspirer à une vie un tant soit peu « normale », moins exposée aux violences.

Out (anglais pour « sorti·e » du placard) : Par opposition à stealth, une personne trans « out » ne cherche pas à passer pour cis (indépendamment de son cispassing)

Coming-out (« sortie du placard »): Déclarer à quelqu’un·e que l’on est trans (ou LGBTQIA+) et indiquer son genre. Une personne trans peut être amenée à faire son coming-out à plusieurs moments de sa vie, en fonction de ses proches/ami·e·s et de sa situation.

Outing/outer : Révéler qu’une personne est trans (ou LGBTQIA+). L’outing ne doit JAMAIS se faire sans le consentement de la personne concernée. Et cela peut être considéré, dans le code pénal, comme une atteinte à la vie privée.

Dans le placard/closet : dans le cadre d’une personne trans, se dit quand elle se fait toujours passer pour son genre d’assignation, et n’a pas fait de coming-out. Utilisé également par l’ensemble de la sphère LGBTQIA+.

Dysphorie de genre : Sensation d’inconfort, de détresse ou de rejet résultant de son assignation à la naissance. Elle peut être liée au corps et/ou à des critères sociaux. Ce terme d’origine médicale est souvent utilisé de façon abusive, comme un critère. Or, une personne trans ne ressent pas nécessairement de la dysphorie. Cette dysphorie peut, en revanche, être déclenchée par des situations qui peuvent sembler anodines aux autres.

Euphorie de genre : Sensation de bien-être ou de confort résultant de se reconnaître dans son genre que cela soit socialement ou corporellement. L’euphorie de genre peut être déclenchée chez les personnes trans par toutes sortes de situations, qui ne correspondent donc pas nécessairement à des stéréotypes de genre !

Caractéristiques sexuelles : Ensemble des caractères sexués : hormones, organes internes, organes externes, chromosomes, poitrine, pilosité, répartition des graisses, …

Hormones : Dans le cadre des transitions médicales de personnes trans, celles-ci sont souvent amenées à prendre des hormones dîtes sexuelles : œstrogène et progestérone pour les femmes trans, testostérone pour les hommes trans). On parle de THS (traitement hormonal de substitution, ou de THF ou THM (traitement hormonal « féminisant »/« masculinisant »)

Dicklit : Clitoris ayant changé sous l’action d’un THS. Des hommes trans ou des personnes NBs, hormoné·e·s ou non, utilisent également ce terme pour désigner leur clitoris.

Femmis/Ladyck : Pénis ayant changé sous l’action d’un THS. Des femmes trans ou des personnes NBs, hormoné·e·s ou non, utilisent également ce terme pour désigner leur pénis.

SRS (Sex Reassignment Surgery): Chirurgie génitale. Souvent appelé LA chirurgie, à tort. Elle en incluse des diverses et variées, et toutes les personnes trans n’en ressentent pas le besoin. Elle n’est légalement plus exigée pour un changement d’état civil.

Transphobie : Discrimination/haine/aversion/rejet des personnes trans. La transphobie ordinaire paraît souvent anodine aux personnes cis. Ne pas respecter l’identité d’une personne en est un exemple. La transphobie peut être intériorisée, amenant une personne à se haïr elle-même ou d’autres personnes trans.

Morinom ou deadname : Nom donné à la naissance et rejeté car renvoyant à l’assignation. Si celui-ci n’est pas rejeté, ça peut être « ancien nom », ou « nom civil » s’il n’est pas changé.

Mégenrer : Utiliser un pronom ou des accords qui ne sont pas ceux utilisés par la personne. Si le mégenrage est volontaire, il s’agit d’un acte transphobe particulièrement blessant. S’il est accidentel, mais répété parce que la personne ne souhaite pas réellement s’en préoccuper, on considère cette négligence comme un transphobe également.

Normativité : imposer une situation comme normale, allant de soi, alors qu’elle n’est qu’un élément culturel encouragé.

Hétéronormativité : considérer le fait d’être hétéro comme « normal », allant de soi, comme la référence par défaut et de marginaliser tout ce qui en sort.

Cisnormativité : considérer le fait d’être cis comme « normal », allant de soi, comme la référence par défaut, de marginaliser tout ce qui en sort.

Queer : Ancienne insulte (anglais pour « bizarre, tordu ») réappropriée par des personnes qui se revendiquent de façon politique en dehors des normes hétéro-cis.

CEC (*Changement d’État Civil) : Désignant la plupart du temps l’acte de changement de sexe à l’état civil (+ prénom éventuellement) qui se fait devant le Tribunal de Grande Instance. Il peut également désigner l’acte de changement de prénom en mairie.

TERF (*Trans Exclusionnary Radical Feminist) : Désigne une fraction de féministes et d’individu·e·s luttant contre les droits des personnes trans au nom de la sécurité des femmes cis dans les espaces non-mixtes (toilettes/prisons). Utilisé à tort pour désigner les personnes transphobes en général.

Termes liés à tort aux transidentités

Travesti·e : Personne adoptant une expression de genre du « genre opposé » à des fins d’amusement, artistique ou d’excitation.

Drag-queen, drag-king, drag-queer : Personne se travestissant dans une performance artistique reprenant les codes culturels drag, caricaturant généralement les codes genrés.

Termes à ne pas utiliser

Mâle/Femelle : Utilisés surtout pour étudier la reproduction sexuée chez diverses espèces, il convient de ne pas les employer pour caractériser nos congénères humains. Ces termes binaires ne reflètent pas la variété de nos corps et de nos vécus. Comme on l’a vu plus haut, le sexe est un construit social. Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle.

Masculin/Féminin : Adjectifs se référant à une adéquation avec des stéréotypes genrés. Il peut être tentant de les utiliser, mais demandez-vous au préalable si leur utilisation ne sera pas vécue comme un jugement (qu’il soit positif ou négatif) du cispassing de quelqu’un·e.

Personne issue de la transidentité : Des personnes considérant leur transition « achevée » utilisent parfois ce terme. À ne pas utiliser sur des personnes n’utilisant pas le terme elles- mêmes. Il implique qu’être trans serait limité à un parcours avec un début et une fin.

Changer de sexe : Ça se réfère souvent, dans l’imaginaire collectif, à « LA chirurgie » (SRS). En fait, les caractéristiques sexuelles de personnes, qu’elles soient cis ou trans, ne sont pas binaires et peuvent changer tout au long de leur vie.

Changer de genre : Une personne trans ne change généralement pas d’identité de genre ; elle l’affirme, la révèle ou l’assume. Dans une approche matérialiste du terme genre, en tant que classe sociale, le « genre » d’une personne trans n’est jamais tout à fait du genre femme ou homme, puisque cela peut dépendre de ce que son interlocuteurice sait ou perçoit.

Naître dans le mauvais corps : Se focaliser sur les le corps des personnes trans est une erreur commune et stigmatisante. Les difficultés liés à la transidentité découlent de l’assignation à la naissance, non du corps dans lequel on naît. Une personne trans peut tout à fait avoir la sensation d’être née dans un corps qui est bien le sien, en y apportant ou non des modifications pour que son apparence lui convienne d’avantage et/ou soit plus vivable en société.

Transsexuel·le : Ce terme pathologisant, introduit par les psychanalystes dans les années 50 dans le registre de la psychose, est proscrit aujourd’hui. De plus, il répand par son étymologie, la confusion que les transidentités seraient une « sexualité ».

Certaines personnes trans utilisent ce terme, pour diverses raisons qui leur appartiennent. Iels se désignent comme iels le souhaitent. Le diminutif « trans » convient à la grande majorité d’entre elleux.

Transsexualité : synonyme de transidentités. À ne pas utiliser (voir plus haut) Transsexualisme : terme médical utilisé pour catégoriser la transidentité en maladie

mentale, aujourd’hui absent des références scientifiques mondiales.
Travelo, trav, shemale, ladyboy ou pussyboy, femboy, garçon manqué : termes insultants.

Inclusion dans les termes LGBTQI+

« Lesbienne » et « gay » sont bien connus, mais souvent ciscentrés.
Il est important de comprendre qu’un couple de lesbiennes peut, par exemple, être composé

d’une femme cis et d’une femme trans, ou qu’un homme gay peut avoir une vulve.

Il peut aussi arriver par exemple qu’une personne transmasculine, bien que ne se définissant pas femme, garde son identité politique de gouine (réappropriation de l’insulte). Comme toujours, l’important est de respecter la façon dont la personne s’auto-détermine.

La définition consensuelle des personnes bi serait «attirées pour les hommes et les femmes ». Mais cette définition est binaire, et a pu être qualifiée de transphobe.

Le terme pan (attirées par des personnes de tout genre) s’est forgé notamment pour inclure des personnes non-binaires. On constate qu’il est surtout utilisé par les populations jeunes.

Mais d’autres définitions de bi existent, qui s’approchent beaucoup de celle de pan : Homo étant attiré par le même genre; hétéro étant attiré par un autre genre; bi serait « attiré par des personnes du même ou d’un autre genre ».

Plus d’infos sur http://bicause.fr/

La définition consensuelle de l’intersexuation, dans les associations humanitaires, est : «personnes nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques du masculin ou du féminin ».

Mais un besoin de définition plus politique a émergé, pour sortir clairement de la pathologisation, et y agréger un vécu social :

«l’intersexuation désigne les expériences des personnes nées avec un corps qui ne correspond pas aux définitions normatives du « masculin » ou du « féminin ». »

Elle sort ainsi de la réalité biologique en devenant une réalité sociale, créée par les médecins, avec des normes sexistes, homophobes et transphobes, qui violent des droits humains en particulier celui à l’intégrité physique. Cette définition permet de sortir des paradigmes médicaux, et évite des divers écueils.

Plus d’infos sur https://cia-oiifrance.org/

Aucune féministe n’est transphobe, le lobby trans activiste est misogyne

 

 

 

 

 

La question trans a récemment créé une polémique dans les médias lorsque des activistes ont profité des collages contre les féminicides pour leur subtiliser leurs slogans.

Une tribune collective proposée par Pauline Arrighi a d’abord été publiée sur le Huffpost ; des pressions ont été exercées sur la rédaction, en conséquence de quoi, la tribune a été retirée. Marianne l’a reprise. En réponse, la tribune « Le débat sur la place des femmes trans n’a pas lieu d’être », est parue dans Libération. En lisant ces tribunes, j’ai relevé pas mal de confusion et contrevérités.

Au départ, c’est plutôt simple. Une personne grandit en ne s’identifiant pas à son sexe biologique de naissance et agit afin d’être socialement reconnue comme appartenant au genre opposé.

 

Quand on lutte pour une cause, on commence par élaborer et imposer un vocabulaire, et c’est ce qu’ont fait les trans activistes. Peu à peu la notion de sexe (biologique) a été remplacée par celle de genre (construction sociale).

Au début, on parlait de transsexuel, c’est-à-dire, une personne passée d’un sexe à l’autre, après avoir subi une chirurgie de réassignation de genre. L’expression « réassignation de genre » est imposée par les militants parce qu’elle suggère qu’un genre serait non pas constaté, mais assigné à la naissance, sous-entendu de manière arbitraire. Puis il a été question de transgenre, par opposition aux notions de sexe biologique et de sexualité. Transgenre c’est-à-dire transgressant le genre socialement construit; il n’est donc plus nécessaire qu’une personne transgenre soit opérée. Les trans activistes parlent aussi de trans identité. On comprend bien l’intérêt de cette évolution  sémantique, il est plus aisé de penser la question trans, et surtout de la banaliser, quand on considère qu’une personne change simplement de genre social et non biologique ou plus simplement encore,  d’identité.

 

Longtemps, ne furent visibles que les trans M (male) to F (femelle), plus hauts en couleur et transgressifs aussi, étant souvent contraints de se prostituer pour vivre et pour payer les opérations de réassignation de genre. Elles étaient souvent des caricatures de femmes, cumulant les pires clichés imaginables de féminité patriarcale. Les trans de nos jours,  ne ressemblent plus beaucoup à leurs ainés. De nos jours, après un diagnostique et une évaluation psychologique que les militants s’acharnent à vouloir supprimer, des protocoles de réassignation de genre, avec traitement hormonal et chirurgie de réattribution sexuelle, ou pas, sont aisément disponibles. Les chirurgies génitales sont remboursées intégralement par la Sécurité Sociale. En, 2016, on comptabilise 165 actes de chirurgie en France. Dans nombre de pays essaiment les cliniques spécialisées. La réassignation de genre est devenue un business très lucratif et les enfants sont aussi encouragés à y avoir recours, après qu’ait été bloquée leur puberté, ce qui n’est pas sans conséquence sur leur développement et ce qui le plus souvent les rend stériles. Avec l’émergence du mouvement LGBT, les trans F (femelle) to M (male) sont devenues plus visibles. Ils pratiquent plus rarement une chirurgie de réassignation, la phalloplastie n’ayant pas l’équivalent fonctionnel ni esthétique, de la vaginoplastie ; et d’autres veulent un pénis en plastique mais gardent leur vagin et leurs ovaires. Avec l’émergence de groupes néo-féministes, des jeunes femmes désireuses de s’affranchir du sexisme prennent un raccourci. La pression sociale est forte sur les femmes et lutter pour une société féministe peut sembler fastidieux, alors passer pour un homme peut être plus attractif, transgressif et sexy. D’autres s’affichent gender fluid. Le monde de l’identité à la carte.

 

Il faut le rappeler, des trans femmes ou hommes se fondent dans la société pour vivre leur vie comme elles/ils le souhaitaient. Il est important de les protéger contre les préjugés, discriminations et violences.Les trans activistes en revanche, ne sont jamais satisfaits tant qu’ils n’ont pas imposé leur vision du monde et leur agenda. La tâche leur est aisée, il est vrai que l’époque est à la dictature des minorités.

 

S’il est important de déconstruire les rôles sociaux de genre, il ne peut pour autant être fait abstraction de la biologie. Les féministes s’emploient à challenger le genre social, mais elles n’ont jamais nié les différences biologiques, elles expliquent que ces différences ne justifient ni une hiérarchie ni une domination. Il est vain de nier que les expériences sociales et personnelles vécues par les hommes et des femmes sont dissemblables. Indépendamment des rôles et des conditionnements sociaux de genre, une femme et un homme, de part leur biologie, leur physiologie, leur physique, sont confrontés à des réalités bien différentes. Une femme a des règles, elle a moins de force physique, elle est plus vulnérable dans l’espace privé comme public, elle a la capacité d’enfanter…C’est justement parce que les femmes ont ces caractéristiques physiques et biologiques qu’elles ont été opprimées. Le système patriarcal a toujours eu pour objet principal l’appropriation du corps des femmes pour la reproduction et la sexualité. Un exploitation et une oppression des femmes bien réelle qui n’a strictement rien à voir avec un quelconque ressenti, ni avec l’idéologie.

 

Les trans activistes eux, confondent tout à dessein et plus c’est gros, plus ça passe.

Si seul compte le genre social, dans ce cas, pourquoi avoir recours à des opérations de réattribution de la zone génitale ? Pourquoi vouloir imposer que ne soit plus utilisé le mot « vagin » qui les offenserait mais plutôt l’expression « trou devant », si le sexe importe si peu ? Dans le Wyoming, des trans activistes se battent contre un projet de loi de criminalisation des mutilations génitales féminines (excision/infibulation) au prétexte que « female genital mutilation” is transgender-exclusionary language, as not all people with vaginas are women, and not all women have vaginas » ( Les FGM relèvent du langage trans-exclusion, toutes les personnes avec un vagin ne sont pas des femmes, toutes les femmes n’ont pas un vagin). *1. Moi, j’ai vomi. Et ce n’est qu’un exemple de l’argumentaire politique trans, les trans activistes n’ayant de cesse que de substituer leur agenda et revendications à ceux des femmes.  Je note que les débats portent essentiellement sur les trans M to F, et ce n’est pas un hasard. Si on écoute le lobby trans, il suffirait de se sentir et se déclarer femme, pour l’être. Le monde du réel devrait laisser place à celui du ressenti et de l’auto-affirmation. Ainsi, tout homme transgenre, se déclarant femme, même non opéré et donc porteur d’un appareil génital masculin (ce qui est le cas de 75 % des trans M to F en France), peut-il désormais avoir accès à tous les lieux jusqu’ici réservés aux femmes pour des raisons de sécurité : toilettes, vestiaires, foyers, prisons, etc. Ce qui fait qu’entre autres problèmes, dans des prisons de femmes sont commis des viols. Le problème est encore plus flagrant en matière de compétition sportive où leur physique et musculature avantagent outrageusement les trans M to F face aux femmes cis-genre.

 

Le plus étrange pour moi, est qu’il suffit que les trans activistes assènent leur idéologie faite de bric et de broc,  d’affirmations aussi fantaisistes qu’insensées, pour que tout le monde adhère. Beaucoup d’universitaires, de journalistes sont conquis, il n’est donc pas surprenant de lire sous la plume de Lauren Provost dans le HuffPost pour justifier le retrait de la tribune de Pauline Arrighi : » Les propos transphobes à l’intérieur vont à l’encontre des valeurs prônées par le HuffPost depuis sa création. Les femmes trans sont des femmes. Nous vous présentons nos plus sincères excuses pour la publication de ce texte.».  A plat ventre. Nombre de politiques et membres du corps médical, ont aussi été convaincus. De toute façon, ceux qui doutent et l’expriment subissent de très sévères représailles. Des universitaires et journalistes sont ostracisé.es, interdit.es d’intervenir dans des colloques, doivent être escorté.es et éviter les coups ; des scientifiques sont révoqué.es.

Il n’y a pas grand monde pour résister au chantage et à la violence des trans activistes, sauf des féministes, en particulier les féministes radicales, mais pas seulement, toutes les féministes opposées à la marchandisation du corps des femmes. Si les féministes résistent, c’est parce qu’il n’est pas question que les droits des femmes soient sacrifiés sur l’hôtel de la bien-pensance. Résister c’est faire les frais de virulentes accusations de transphobie, c’est être qualifiées de sales cisgenre (personne à l’aise avec le sexe attribué à la naissance), de TERF (Trans Exclusionary Radical Feminist), c’est manifester sous les cris de  « Mort aux TERF ! » (Die Terfs ! ou  Kill terfs !). Des  badges et des t-shirts sont même imprimés avec ces slogans !

 

La violence des trans activistes dépasse l’entendement, c’est une violence misogyne déployée par une minorité qui pourtant a acquis des droits grâce aux mouvements féministe et LGBT. C’est une violence misogyne équivalente à celle des masculinistes. L’objectif est de réduire les féministes au silence, également les trans revenues de leur transition,  et le mouvement LGBT, qui ne compte plus désormais aucune lesbienne féministe, leur sert de véhicule. L’acronyme LGBT est désormais une imposture, en réalité il faudrait parler de mouvement GBT et même GT. Vous ne m’empêcherez pas d’y voir une forme particulièrement insidieuse de résistance du système patriarcal. Aussi, les affirmations que « la transphobie n’a pas sa place dans le féminisme » relèvent au mieux de la naïveté, de l’inversion des responsabilités, voire d’un agressif militantisme anti-féministe. De nos jours, tant de gens qui se prétendent féministes, l’accommodent à leur sauce pour mieux le dévoyer et l’affaiblir. Les faits eux sont têtus : à l’évidence, les trans M to F sont des trans femmes, pas des femmes, les trans F to M sont des trans hommes, pas des hommes. Et alors ? C’est quoi le problème exactement ? Il n’y aurait pas de place pour des femmes, des hommes, des femmes trans, des hommes trans ? Et pourquoi donc ? Au nom de quel conformisme ?

Dans tous les cas, si notre société veut plus de visibilité et de droits pour les trans, cela ne se fera pas au détriment des droits des femmes. Un point c’est tout.

Christine Le Doaré

*1.

https://www.womenarehuman.com/trans-activists-protest-bi-partisan-bill-to-protect-girls-from-barbaric-practice-of-female-genital-mutilation/

 

 

 

 

L’Université populaire de Nantes se soumet aux trans. activistes et bafoue le féminisme

 

 

 

 

Un nouvel épisode de la série culpabilisation et menaces intellectuelles par des activistes de la nébuleuse « islamo-gauchiste » indigéniste, racialiste, anticolonialiste ou queer/trans/« travailleurs du sexe »,  (tous partisans du relativisme culturel, ce qui peut expliquer cette curieuse alliance),  s’est produit dernièrement à Nantes.

Une conférence gesticulée intitulée « Harry Potiche, féminisme et bipolarité à Poudlard ». était proposée le 20 mars 2019 par L’ardeur, association d’éducation populaire politique, dans le cadre de l’Université Populaire de Nantes. 

Sous la pression d’activistes trans. et « travailleurs du sexe », à l’issue de la conférence,  l’Université Populaire s’est publiquement excusée de l’avoir programmée, en ces termes : « Nous dénonçons et refusons les propos violents envers les travailleuses du sexe, les personnes trans., les personnes racisées ou encore les personnes queer. » (voir ci-dessous l’intégralité du communiqué de l’Université Populaire de Nantes).

L’Université Populaire bat sa coulpe, régurgite une propagande qu’elle endosse tel un mantra ; le tout suinte le repentis à plein nez.

Aucun recul, aucune analyse des réactions ni de la rhétorique des militants trans./queer «  pro-sexe »  qui se sont déclarés choqués par la conférence ;  au contraire, seule l’émotion a voix au chapitre donc,  ce qu’ils disent est parole d’évangile et seul compte leur rejet.

L’Université Populaire fait sienne leurs doléances. L’idéologie relativiste et anti-féministe de ces activistes n’est ni évaluée à l’aune du féminisme universaliste, matérialiste ou autre, encore moins déconstruite ; aucun esprit critique. Ils sont une minorité, ils crient à la discrimination, vitupèrent, par conséquent, ils ont forcément raison et il est convenu d’instantanément se répandre en excuses, et tant pis pour la censure, et tant pis pour le féminisme.  L’intox et la menace fonctionnent à merveille et condamnent au silence, en particulier, les féministes universalistes et abolitionnistes de la prostitutions. C’est un choix idéologique et politique, est-il seulement compris et assumé par l’Université Populaire ? L’Université Populaire sait-elle à quel point ces  trans. activistes ne rendent  pas service aux personnes trans., encore moins au mouvement LGBT ? 

Non contente de son coup de force, l’association « Trans-inter action » s’est acharnée sur la performeuse « Harry Potiche, féminisme et bipolarité à Poudlard », la diffamant sans aucune mesure, avec des termes choisis à dessin. Ce mode opératoire est appliqué à de nombreuses féministes en vue de les discréditer et les faire taire : il suffit de les qualifier de transphobe, queerphobe, putophobe, et raciste. « Toutphobe » serait plus simple !

Jeter en pâture toute féministe qui ose remettre en question les sacro-saints dogmes trans-activistes fait partie des stratégies développées par les trans. activistes ces dernières décennies et en France, ce n’est rien comparé à la violence exprimée dans les pays anglo-saxons où les féministes sont qualifiées de TERF (Trans exclusive radical feminist), ce qui est supposé être une injure.  En effet, gare à qui ignore que les femmes cisgenres (c’est à dire des femmes biologiques) ne connaissent rien à la condition des femmes ! Les trans. M to F (trans woman) vont mettre tout ça au clair et expliquer aux femmes ce que c’est d’être une vraie femme *1. C’est curieux, j’ai tout de même l’impression que les militants trans. F to M (trans man) sont beaucoup moins agressifs ;  les militants LGBT feraient peut-être bien de se poser les bonnes questions et se demander si l’arrogance et les exigences tyranniques des trans. activistes M to F ne relèvent pas de la domination masculine. Les théories Queer n’ont pas toujours rendu service au féminisme, s’il n’y a plus de genre (gender fluid) il n’y a  plus besoin de luttes féministes, n’est-ce pas ? ( « Mais qui vous dit que je suis un homme Monsieur ? » !!!).  Quand les études de genre ont supplanté les études féministes, c’est au niveau universitaire et institutionnel que les portes de la confusion se sont grandes ouvertes, reléguant délibérément le féminisme à l’arrière plan pour promouvoir un féminisme dévoyé, dit « pro-sexe » et relativiste.  J’y ai toujours vu un moyen d’adaptation et de résistance du système patriarcal.  Ceci mériterait un débat de fond, mais ce n’est pas l’objet de ce texte.

Cette affaire finira probablement au pénal avec toutes les conséquences imaginables pour la santé et la carrière de la performeuse. L’université Populaire en réagissant comme elle l’a fait, cautionne des pratiques d’intimidation et de discrédit de féministes. C’est très grave.

Comment croire que l’association Trans-inter action, ne savait pas à quelle conférence elle assistait ? Intimider et interdire à toute institution, toute structure, de prendre à l’avenir le risque de présenter une création qui n’aurait pas leur assentiment est une manière de procéder habituelle de tout mouvement qui pratique l’entrisme et tente de s’imposer par le chantage et la menace intellectuelle. L’Université Populaire comme tant d’autres avant elle, a plongé dans le piège tête baissée et choisi ce faisant d’adouber l’intimidation de féministes. C’est désolant,  à l’image de notre époque confuse et perturbée.   

La réponse de l’association Conférences Gesticulées Ardeur est éloquente, je la restitue intégralement ci-dessous.

Christine Le Doaré

1* (Sachez qu’il ne faut plus parler d’appareil génital féminin (ni de vagin ni de clitoris), mais plutôt de « trou devant »* afin de ne pas discriminer les trans M to F. (*manifeste trans.genre qui recommande l’usage de certains termes plutôt que d’autres).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le communiqué de Conférences Gesticulées Ardeur

25 mars 2019

Suite au communiqué de l’Université populaire de Nantes du jeudi 21 mars 2019, le communiqué rédigé par l’équipe de L’ardeur, association d’éducation populaire politique.

En 2018, Ludivine Lalara nous a contactés pour engager son expérience douloureuse de femme diagnostiquée bipolaire, dans une démarche de réalisation d’un objet public d’interpellation sous la forme d’une conférence gesticulée. Nous avons accompagné cette conférence à laquelle, une fois réalisée, nous avons accordé notre aval et notre admiration.

La double contrainte d’un récit incarné qui ne verse pas dans la psychothérapie et d’une analyse politique qui présente les contradictions d’un problème en se gardant de la tentation du tract nous a paru intelligemment tissée dans la conférence de Ludivine, dont l’humour pudique n’a laissé personne ignorer ni la gravité du problème vécu ni les pistes de réflexion qu’elle ouvrait, et en particulier la question des différentes approches se réclamant du féminisme.

Le 20 mars, notre collègue Ludivine Lalara présentait sa conférence gesticulée « Harry potiche- féminisme et bipolarité à Poudlard », à l’invitation de l’Université populaire de Nantes.

Durant cette soirée, une poignée de spectateurs « transactivistes », militants queers et pro-sexe, soutenus par les organisatrices de l’Université populaire présentes ce soir-là, a utilisé des méthodes d’intimidation et de victimisation visant à créer le désordre et à empêcher la conférencière d’exposer, en toute sérénité, son récit de femme féministe, abolitionniste, antiraciste et anticapitaliste.

Nous aimerions par ce communiqué revenir sur la responsabilité de l’Université populaire de Nantes, s’agissant de leurs prises de positions publiques sur un objet élaboré dans le cadre de nos formations, et sur leur participation active en tant qu’organisateurs de la soirée (garants donc de la sécurité des intervenants) au lynchage public de notre amie et conférencière gesticulante.

Passé le moment de stupeur face à leur attitude que nous condamnons, nous souhaitons affirmer ceci :

1- S’agissant de l’humiliation publique infligée à cette femme. Nous n’avons jamais vu un organisateur se désolidariser publiquement de la conférencière qu’il a sollicitée et fait venir, et cela sous les yeux de la conférencière et au su et au vu de tous. La violence de cette humiliation appelle une réparation à proportion de cette attitude inacceptable. A tout le moins des excuses publiques et une rétractation de l’Université populaire ou un désaveu des instances dirigeantes quant aux responsables de cette avanie.

2- S’agissant de la proposition de la conférencière de présenter les différents débats qui traversent le féminisme, et de son choix clair de positionnement entre ces différentes tendances, il appartenait à l’Université populaire de profiter de cette proposition et d’organiser un moment d’éducation populaire en instituant les conditions d’un débat politique serein mettant en présence et en perspective les différentes options en présence. S’agissant par exemple de l’abolition de la prostitution, ou au contraire de sa reconnaissance comme travail rémunéré, ou de l’approche matérielle de la condition féminine face à une approche essentialiste ou une théorie du sujet indéterminé propre au queer, il était possible d’organiser les conditions d’une discussion apaisée sans passer par le lynchage public.

3- L’invitation de l’Université populaire à Ludivine de venir exposer ses prises de conscience en tant que féministe matérialiste, alors même que l’organisateur plébiscite une autre alternative (la théorie queer), s’apparente rétrospectivement à un traquenard. L’argument invoqué « on n’avait pas vu avant sinon on ne l’aurait pas fait venir » ne fait que renforcer le caractère doublement pathétique de la chose: manque de sérieux et amateurisme mettant les gens en danger, et profonde lâcheté devant les méthodes utilisées. Ces méthodes visent à instiller la peur des représailles auprès des organisateurs afin de les dissuader à l’avenir de faire venir d’autres intervenants.

4- Loin d’en rester à cette humiliation publique et à ses probables conséquences pour la conférencière gesticulante face à la centaine de spectateurs présente ce soir-là, l’Université Populaire a redoublé son affront sous la forme d’un communiqué public envoyé cette fois aux quelques 4000 membres abonnés à sa page. Officialisant cette fois-ci par écrit et pour des personnes n’ayant pas assisté à la soirée, donc incapables de se faire une idée, l’agression perpétrée plus tôt contre elle. Dans ce communiqué, l’Université Populaire invisibilise volontairement 90% du propos tenu par la conférencière, (le passage sur les féminismes ne représentant que quelques minutes de sa conférence), faisant passer ses propos comme « violents et caricaturaux ». La conférence gesticulée amène souvent des personnes à être en désaccord avec des propos radicaux tenus dans la conférence, et pourtant, nous n’avons jamais vu des ressentis individuels devenir cause de rejet global. En s’exposant comme une femme, dans des difficultés liées à la condition de femme bipolaire et prolétaire, la conférencière était une proie facile…

Dans ce communiqué, l’Université populaire de Nantes se présente comme un relais des associations locales en invitant ses abonnés à s’y intéresser : Paloma, Trans-Inter action. Malheureusement, elle ne cite pas toutes les associations qui œuvrent sur le territoire, comme le Mouvement du NID, les 44 vilaines filles ou Osez le féminisme pourtant présentes dans la salle et/ou sur le territoire. Par cette invisibilisation de certaines associations au profit d’autres, l’Université populaire de Nantes a délibérément choisi de se poser en censeur de militantes féministes.

5- Comme si cela ne suffisait pas, la volonté de destruction à l’encontre de la conférencière a également pris la forme d’un affiche publiée par le collectif « Trans-inter action » la représentant affublée de quatre insultes écrites en gros caractères : transphobe, queerphobe, putophobe, raciste. Ici, l’agression prend une autre dimension et relève dorénavant de la loi, civile ou pénale. Outre la demande de suppression de cette page auprès de l’opérateur Facebook, c’est une réparation sous la forme d’un dépôt de plainte de Ludivine avec constitution de partie civile de l’ardeur, qui est ici dorénavant possible. Fait totalement incroyable, l’Université populaire de Nantes a liké cette affiche se rendant complice de cette abjection illégale et diffamatoire. L’Université populaire de Nantes devra s’en expliquer…

L’université populaire de Nantes est un organisme à visée éducative qui travaille avec de nombreuses associations, avec des collectifs militants et avec des mouvements d’éducation populaire, et même avec L’ardeur puisqu’un de nos membres a encadré la formation aux conférences gesticulées proposée par L’université populaire durant l’année 2017-2018. Cette affaire revêt évidemment d’une dimension régionale voire nationale. Nous envisageons dorénavant toute forme de réparation de la part de l’Université populaire de Nantes et nous ne comprendrions pas qu’aucune sanction ne soit envisagée contre les responsables de cette agression inouïe, de nature morale, mais aussi financière sur la carrière de la conférencière gesticulante et possiblement physique sur sa santé.

 

Le communiqué de L’Université Populaire de Nantes

Précisions et excuses à propos de la conférence gesticulée

Nous tenons à revenir sur la conférence gesticulée du mercredi 20 mars : « Harry Potiche, Féminisme et bipolarité à Poudlard ».

Tout d’abord, nous nous excusons d’avoir organisé cette conférence sans nous être suffisamment renseigné·es sur son contenu, sans avoir regardé la vidéo en intégralité.

Nous regrettons d’avoir participé à la diffusion de ce discours en lui offrant un espace de parole. Nous nous excusons auprès de l’ensemble du public, et plus particulièrement auprès des personnes qui ont dû partir pour ne plus avoir à subir la violence de la situation.

Nous dénonçons et refusons les propos violents envers les travailleuses du sexe, les personnes trans, les personnes racisées ou encore les personnes queer. Un résumé caricatural, inexact et déformé des différents mouvements féministes, dans le but de défendre une opinion politique, a amené a de nombreux contre-sens violents.

Nous défendons une éducation populaire qui favorise la lutte contre toutes les formes d’oppressions, des espaces d’échanges qui ne perpétuent pas les rapports de domination de la société. Or, nous n’avons pas pu garantir un cadre sécurisant pour tous et toutes durant cette soirée du 20 mars.

Si vous souhaitez approfondir ces sujets, des associations à Nantes travaillent sur ces questions, tels que PalomaTRANS INTER Action, etc.

Nous sommes conscient·es que nous devrons redoubler de vigilance dans le choix des conférences gesticulées.

La commission conférences gesticulées de l’Université Populaire de Nantes

ARRÊT SUR IMAGE Marche des Fiertés, on touche le fond !

ARRÊT SUR IMAGE présente un plateau de militants LGBT à l’occasion de la Marche des Fierté parisiennes 2018. (Voir vidéo jointe) Et c’est la consternation la plus totale.

Ces gens sont sensés défendre qui au juste ? Les droits des personnes homosexuelles, transgenres ? Ah bon vraiment ? Je sais bien que de dérives en dérives on en prenait le chemin, mais cette fois, nous avons bien touché le fond.

Pour représenter un mouvement de plus en plus délirant, un plateau TV sur lequel il n’y a aucune femme. Les lesbiennes n’existent pas, c’est bien connu. Pas de femme sur le plateau fait remarquer l’animateur, mais pas d’inquiétude, tout est résolu, un des hommes affirme ne pas en être un.  De manière sentencieuse, avec vanité et agressivité, ce type qui se donne toutes les apparences, tous les attributs d’un homme, de la calvitie à la barbe,  et qui donc bénéficie de tous les privilèges sociaux associés à son sexe, affirme dans un langage totalement abstrait qui n’a pour but que de rendre muet son interlocuteur, qu’il n’est pas un homme mais un binaire, et que le genre et l’apparence sont deux choses différentes. Ben voyons,  moi je suis un dauphin, pas du tout une femme !

En outre, cet homme, plus blanc que blanc sur un échelle de 1 à 10 rapport au taux de mélanine, met en avant des gènes pour partie Libanais pour affirmer qu’il n’est pas « blanc ».  Je n’avais pas compris que les Libanais étaient noirs ?! Allo Pantone ?

Et qui d’autre dans cette belle brochette de représentants LGBT ?

Thierry Schaffauser escorte de luxe du STRASS, qui pense représenter les droits des gays et des Trans contraints de se prostituer pour vivre, pourcentage infime des personnes prostituées et trafiquées. Ce que vivent les femme trafiquées, violées par des clients à la chaîne, il ne l’imagine même pas, il régurgite la rhétorique hygiéniste du 19 ème siècle : donnez leur des capotes et ne vous occupez surtout pas de l’oppression, de l’exploitation, ni des traumatismes, encore moins des violences. Complice objectif du système prostitueur et des inégalités femmes / hommes.

Le 3ème représente le collectif PinkWashing, prétexte à l’antisémitisme que la liberté des gays et lesbiennes d’Israël insupporte et qui n’intervient jamais pour défendre la violente répression envers les LGBT dans la plupart des pays arabes (interdits partout, notamment en Palestine, pendus en IRAN…) mais ce n’est pas grave, du moment que l’on tape sur Israël. Ce groupuscule appelle cette année à prendre la tête de la Marche des Fiertés, entre personnes exclusivement Queer, Trans, racisé.e.s et non-mixte ? ! C’est-à-dire ? On fait comment, on prend un nuancier Pantone, qui décide, qui exclue ? Et dans le cas d’un couple mixte (deux personnes de couleur différente), on s’ignore pendant la journée ?
Quel rapport avec l’homosexualité ? Quel rapport avec l’orientation sexuelle, la liberté d’aimer une personne de son sexe et le vivre en plein jour, avec la lutte contre les discriminations et les violences… ?

Je refuse à ces gens le droit de me représenter, et je demande aux médias de penser un peu à ce qu’ils nous donnent à voir et à penser. Quel est le problème de ces gens ?  Quels frustrations, échecs et problèmes existentiels tentent-ils de régler en prenant en otage ce que d’autres organisent, en infiltrant tous les mouvements sociaux pour les pervertir ?

Ces gens constituent posent problème à plus d’un titre, mais en particulier pour les droits des femmes. Les féministes devraient le réaliser très vite et agir en conséquence car avec de tels discours, le féminisme n’aura bientôt plus de raison d’être puisque des hommes peuvent se revendiquer à leur guise, soit homme, soit femme, soit non binaire, (et pourquoi pas ectoplasme !), comment dans ce cas articuler des luttes et revendications contre la domination masculine,  alors que les femmes continueront de subir discriminations et violences de sexe. Ce mouvement queer, gender, non binaire… est la plus grosse arnaque patriarcale du siècle, pas étonnant que cette tendance ait tant d’affinités avec les courants identitaires, indigénistes, anticoloniaux.
Ces gens sont de dangereux individu.e.s prêt.e.s à tout pour imposer leurs théories fumeuses, et les médias comme les universitaires leur facilitent tellement la tâche, en leur offrant tous les tremplins possibles. Une fois les Etudes féministes remplacées par les Etudes de Genre, il n’y avait plus qu’à foncer, c’est fait. Pendant ce temps là, trop de féministes font diversion avec des distributions de tampon ou autres campagnes guère prioritaires, et leur laissent le champ libre.

Féministes, gays et lesbiennes universalistes, réveillez-vous, et barrez la route à tous ces champions de la division et de la haine avant qu’il ne soit trop tard !

Indigénistes, mouvance décoloniale, etc.,  un cortège racialiste, excluant, prend la tête de la MarchedesFiertés 2018 à Paris. L’inter-LGBT laisse faire. Des complicités constantes ont facilité l’entrisme de ces groupuscules, et leur récupération du mouvement LGBT (ou devrait-on dire, gay et trans.) depuis des années ; désormais ce mouvement pris en otage, comme tant d’autres mouvement sociaux, ne sert plus les droits et libertés des personnes homosexuelles, il pourrait même les mettre rapidement en danger. 

PIR MarchedesFiertés

Mon genre, ton genre, mais quel genre ?

sans-titreEn France, tout le monde ou presque se jette à corps perdu dans la polémique sur le genre, mais personne, jamais, ne parle tout à fait, de la même chose.

Je le réalise une fois de plus ce matin en écoutant sur France Inter, François Ozon présenter son dernier film dont le personnage principal est un travesti. Avec Augustin Trapenard, il parle donc de genre et de féminité.

Ozon dit s’intéresser aux femmes car elles restent un mystère, aussi, parce qu’il ne fait pas un cinéma d’action et « qu’on attend des hommes, plus de l’action ».

« On » c’est qui ? L’action aux hommes et la sensibilité aux femmes ?

Ozon pense questionner le genre, oui, mais de quelle façon quand il nous ressert les clichés habituels d’hommes qui, et ce quelle que soit leur orientation sexuelle, pensent le genre d’un point de vue masculin.

Dans « Jeune et jolie », déjà, il met en scène une très jeune femme qui se prostitue comme on irait le dimanche après-midi, faire un tour en forêt, sans que jamais, elle ne nous dise pourquoi.

Pourtant, la question de la prostitution des jeunes est un sujet de société particulièrement inquiétant qui relève plutôt de la protection de l’enfance en danger et de la situation des femmes, que d’une romance éthérée et non problématisée.
Mais revenons au genre.

La manifpourtous dénonce une diabolique « théorie du genre » instrumentalisée dans le seul but de maintenir les privilèges de genre, c’est-à-dire la domination masculine sur les femmes.

Ses partisans ont bien compris que le seul danger en réalité est l’égalité femmes-hommes ; eux, tiennent à maintenir des familles traditionnelles avec une répartition des rôles bien établie qui implique des femmes soumises.

Pour la France réactionnaire, résister à la « théorie du genre », en réalité, c’est se battre contre le féminisme et ses combats pour l’égalité et pour un autre projet de société.

Les théories queers, les gays, les trans. et plus généralement le mouvement LGBT parlent en réalité bien moins d’égalité entre les femmes et les hommes que de confusion des genres.

Théoriquement, c’est intéressant d’abolir les genres, explorer le champ des possibles et tacler les frontières entre les sexes biologiques et les constructions sociales des genres féminin et masculin.

Mais n’est-ce pas un peu comme vouloir devenir champion cycliste avant même d’avoir retiré les petites roues du tricycle ?

Depuis le temps que les théories Queer existent, ne faut-il pas se demander à qui cela sert en réalité quand personne dans ces mouvements, ne travaille sérieusement sur la domination masculine ?

Confrontées à la réalité sociale de nos sociétés hyper-genrées qui entretiennent volontairement les stéréotypes sexistes pour inférioriser et asservir les femmes, ces théories ne servent en réalité, pas à grand-chose.

D’ailleurs, les gays qui n’ont que le mot genre à la bouche, le dissocient parfaitement des luttes féministes et rendent bien trop souvent, mauvais service aux femmes, avec leurs représentations hyper sexistes et hyper sexualisées des femmes.

Leurs icones, égéries, marraines préférées sont toujours des femmes dignes des couvertures de Playboy.

Une vraie femme, à leurs yeux, est souvent une femme-clichée, mode, sexe et glamour, affublée de talons hauts, maquillée et à moitié nue, sinon, c’est une lesbienne et les lesbiennes, ils s’en moquent assez.

En réalité, ils n’ont pas commencé le moindre travail de déconstruction des stéréotypes sexistes, ce qui les intéresse, c’est de ne pas être eux, limités à leur sexe ni genre, et pouvoir s’approprier quand ils le souhaitent, et sous leur contrôle, les caractéristiques dites « féminines ».

En revanche, savoir ce que les femmes – féministes – pensent de la « féminité » comme construction et contrainte sociales, ne les intéresse pas le moins du monde.

Respecter les différences entre les sexes, ne pas en déduire de supériorité ni infériorité, ne pas les hiérarchiser et donc déconstruire les genres sociaux et leurs assignations, rien de tout ceci n’a véritablement été exploré.

Dans le domaine des Etudes de genre, sont volontiers niés :

  • Les effets de la domination masculine à l’œuvre dans les sphères universitaires, intellectuelles et médiatiques. Comment croire dans ce cas, que les droits et libertés des femmes ne soient pas lésés ?

Quels sont les liens entre les Etudes de genre et les représentations Queer hyper-sexualisées des femmes, valorisant les rapports de domination/soumission, la prostitution et autres fantasmes masculins, à la plus grande satisfaction des très vaillantes et lucratives industries du sexe ?

  • Les combats féministes contre des discriminations et violences spécifiques, pour l’égalité et pour la promotion d’autres valeurs de vie en société.

Si les féministes ont longtemps été solidaires des LGBT et le sont encore, le plus souvent, l’inverse n’est pas vrai, ces derniers ne s’investissent pas ou très peu pour les droits des femmes et n’hésitent même plus à les mettre en péril, en particulier dans les domaines qui relèvent de l’appropriation de leurs corps (GPA/prostitution…).

A l’extrême, des trans-activistes, dans les pays anglo-saxons, mais également chez nous, s’autorisent à interdire violemment à des féministes de prendre la parole et même à organiser des conférences non-mixtes.

Alors parler de genre, du genre, quel genre, ton genre, mon genre ?

Il est urgent de revenir aux fondamentaux et de définir des priorités utiles.
En tant que féministe, parler du genre, reste et restera, tant que la situation des femmes ne se sera pas améliorée, à peu près partout sur cette planète (éducation, salaires, santé, violences, violences conjugales, viols, féminicides, etc.), parler de l’abolition de la domination masculine, un point c’est tout.

Christine Le Doaré

Instrumentalisation de la sociologie au service de la domination

1000110_401464493297401_428725151_n La sociologie étudie et explique la dimension sociale des comportements et représentations humains. Les sociologues, parfois dans un jargon inabordable voire pédant, traduisent de façon savante, nos vies familiales, professionnelles, etc.
Je ne sais pas vous, mais j’ai noté que trop de sociologues, plutôt que d’étudier de manière factuelle et objective, les systèmes de relations, orientent leurs travaux dans le but d’influencer les politiques publiques.
En l’espace de deux semaines, j’ai relevé dans les médias, cette pratique qui implique au moins 4 sociologues.

Daniel Weizer Lang est un sociologue spécialisé dans l’étude du masculin ; il s’est longtemps présenté comme féministe. Il a démissionné du groupe de recherche sur les rapports sociaux de sexe, à l’Université Toulouse-Le Mirail (UTM) suite à de nombreux témoignages de ses étudiantes qui se plaignaient de harcèlement sexuel et moral. *1.
Il travaille depuis au Centre d’études des rationalités et des savoirs (Cers-CNRS) de l’UTM.

Quand DWL admet l’existence du système patriarcal, il ignore les responsabilités des individus masculins et s’intéresse surtout aux rapports hiérarchiques entre eux.
Dès lors il ne parle pas d’une classe bénéficiant des mêmes privilèges et complice de pratiques d’oppression contre les femmes, mais de différents groupes d’hommes hiérarchisés. Le refus de responsabiliser les agresseurs, de considérer que la violence est un moyen de contrôle social de classe, le conduira à signer en 2007, la pétition lancée par Éric Verdier « Manifeste citoyen pour les garçons, les hommes et les pères ».

DWL vient de publier aux éditions La Musardine un ouvrage intitulé « La putain et le sociologue ». Est-ce utile de le préciser, lui est LE sociologue, elle est LA putain.
Egotisme et fantasme masculin de domination, la littérature et pas seulement de hall de gare en est pleine, alors pourquoi pas la sociologie, me direz-vous ?
Sauf que les universitaires sont en situation d’exercer un pouvoir sur des générations d’étudiants et les rapports qu’ils produisent peuvent éclairer des politiques publiques.

Détaché comme devrait l’être tout bon sociologue, DWL ? Lisez plutôt, elle est « libre et heureuse » et leur double signature l’atteste.
Vous ne trouvez pas étrange vous, que ce soient toujours les prostituées, jamais les coiffeuses, institutrices, factrices ou dentistes qui sont absolument « libres et heureuses » ? D’ailleurs, pourquoi faire des études de sociologie alors que le bonheur, c’est de se prostituer ? J’allais oublier, pour les femmes seulement, bien entendu !
L’association « Putain » et sociologue est mise en scène pour donner à l’ouvrage, un caractère sulfureux ; nous sommes bien loin de la distance et rigueur nécessaires à toute étude sociologique. Résumons le propos de l’ouvrage : le couple hétérosexuel « à la vie, à la mort » ce serait fini ; l’avenir, c’est la « sexualité récréative » notamment dans la prostitution. Bien entendu, il s’agit de sexualité masculine : tant qu’il y aura des esclaves ! Quant à la sexualité des femmes, circulez, il n’y a rien à voir, à moins qu’elle ne se plie aux fantasmes masculins, échangisme, domination, etc.
Les hommes clients de prostituées effrayés par une loi qui n’est pas encore votée, se seraient déjà rabattus sur les clubs échangistes ou gays ! Euh… alors comme ça la loi de pénalisation des clients serait aussi responsable de favoriser l’homosexualité ?
« L’hétérosexualité est en train de se décomposer en une myriade de catégories, de pratiques sexuelles ». L’hétérosexualité se décompose donc, voyez-vous ça !
DWL ignore-t-il vraiment que les clubs échangistes, la multitude de pratiques sexuelles « humaines » (SM, bondage, urologie, zoologie et autres petites fantaisies) existent depuis fort longtemps et ce quelle que soit l’orientation sexuelle ?
Quatre ans pour ça ? ! Moi, je regrette d’avoir fait du droit, la sociologie, c’est autrement plus amusant ! Ne me dites tout de même pas que l’université a payé pour ça, si ? Non !
Pourtant, dans un article de la Dépêche du Midi intitulé « Les passes de luxe ont rendez-vous sur le net » daté du 15 avril 2014, cet ouvrage nous est présenté comme une référence ; le tapis rouge est déroulé pour le grand sociologue local !
Pourquoi ? Parce que le ton et le discours complaisants avec une sexualité masculine dominante plaisent : c’est facile, émoustillant ; les médias apprécient, c’est vendeur.

*1 Daniel Welzer-Lang, faux ami du féminisme : http://lagitation.free.fr/?article80

Lilian Mathieu chargé de recherche au CNRS, travaille sur la prostitution, le Sida, la double-peine et sort aux éditions Bourin éditeurs, « La fin du tapin », un titre nostalgique qui d’emblée nous conseille de sortir les mouchoirs pour consoler les pauvres clients de prostituées.

Cet ouvrage ne porte pas sur les personnes prostituées ni sur les clients, mais sur l’abolition vue par un sociologue dont la défense du système prostitueur est le sujet de prédilection, j’allais dire le gagne-pain.
A eux seuls, les titres des chapitres suintent le parti pris ; le ton est donné mais le sociologue connait son métier alors la méthode « scientifique » est plaquée sur le discours politique.
La distance et la neutralité nécessaires à tout travail sociologique manquent et l’étude est compromise.
Cet ouvrage est clairement un manifeste réglementariste. Jugez plutôt : La croisade contre la prostitution réglementée ; L’abolitionnisme, entre féminisme et puritanisme ; À l’assaut du réglementarisme ; Un usage émotionnel des chiffres ; Une production victimaire ; Le proxénète comme folk devil ; etc.

Lilian Mathieu avait publié sur Rue 89, le 8 octobre 2013 « Avec le PS, la préférence nationale commencera-t-elle par le tapin ? ».
Dans une période politique difficile, quand un sociologue ose, pour défendre le système prostitueur, associer PS et FN, pour moi ce n’est pas autre chose que du populisme. C’est ce que je lui avais déjà répondu dans Rue 89 *2
*2 : « Les femmes étrangères rêvent de devenir putes, c’est ça ? » http://www.rue89.com/2013/10/12/les-femmes-etrangeres-revent-devenir-putes-cest-ca-246484

Maurice Godelier a publié chez Flammarion «Métamorphoses de la Parenté».
Petite variante : lui, est anthropologue, c’est un peu plus complet ; il nous étudie sous tous nos aspects, à la fois physiques et culturels, l’unicité de l’Humain dans toutes les diversités culturelles et sa différence avec les sociétés animales.

Dans un article intitulé «Ne pas prêter à la famille des missions illusoires» publié dans Libération le 11 avril 2014, il déconstruit l’a priori selon lequel la parenté serait le fondement de la société et affirme « qu’il serait illusoire de croire que la famille pourrait restaurer la société ».
Je veux bien le croire, aussi, quand il dit que « dans une démocratie, si une minorité revendique des droits qui n’ôtent rien à ceux dont jouit la majorité de la population, tôt ou tard, ces droits lui seront accordés. Ce qui fut fait – en partie – par la promulgation de la loi sur le mariage pour tous. »

En revanche, quand il explique pourquoi il est favorable à la légalisation des « mères porteuses », il ne tient soudainement plus compte de l’exigence posée ci-dessus : « des droits qui n’ôtent rien à ceux dont jouit la majorité de la population ».
Pourtant, dans le cas de la GPA (Gestation pour Autrui), il ne s’agit pas d’un contrat de couple, ni même d’un simple don anonyme de sperme comme le plus souvent en matière de PMA (Procréation médicalement assistée), mais plutôt de la mobilisation, marchandisation ou pas, des femmes, et ce, parce qu’elles ont la faculté biologique de porter les enfants.
Que fait-il des droits des femmes ? Admettons que nous légiférions pour autoriser des mères porteuses qui ne seraient pas, en France, rémunérées, combien de femmes sacrifieraient plus d’an an de leur vie, juste par altruisme (imaginez tous les aléas afférents à une grossesse/un accouchement) ?
Faut-il l’encourager dans une perspective d’émancipation et d’égalité, faut-il à nouveau des femmes au foyer et en masse ?
La mise à disposition du corps des femmes, reproduction (GPA), sexualité (prostitution) a la vie dure et ce ne sont décidément pas nos intellectuels qui vont y renoncer et encore moins la dénoncer.
Pas un instant la journaliste de Libération ne challenge le « sachant » ; il parle, c’est comme ça et c’est tout.

Irène Théry, Directrice d’études à l’EHESS, est co-auteure du rapport «Filiation, origines, parentalité».
Dans une tribune du 10 avril 2014, elle défend l’engendrement avec des tiers donneurs.
A juste titre, elle conteste l’accusation faite aux couples lesbiens de « vouloir mentir aux enfants sur leur mode de conception, alors que ce sont les seuls couples qui ne sont jamais tentés de le faire », en revanche, «le mensonge est organisé depuis le début en matière de PMA (Procréation médicalement assistée) par la médecine et le droit, les parents hétérosexuels ont tout fait pour faire passer le mari stérile pour le géniteur. ».
Elle parle d’homophobie et de climat social dégradé. Elle n’a pas tort, tout ceci est vérifiable, mais elle aurait pu s’arrêter là, plutôt que de se laisser emporter dans un élan qui n’a plus grand-chose à voir avec le travail d’une sociologue, et aborder la question de la GPA « ne parlons pas de la GPA, c’est le diable en personne ».
A mon avis la GPA qui assure, aux hommes hétérosexuels comme homosexuels, une descendance, (transmettre gènes et patrimoines est indispensable à la survie du patriarcat), n’est pas aussi gênante que la PMA qui donne aux femmes la possibilité de se reproduire en dehors des relations hétérosexuelles. Il faut voir comme le système GPA est organisé et prolifère aux USA et ailleurs.
La question de l’appropriation du corps des femmes et de leur faculté biologique reproductrice, ne perturbe pas grand monde, hormis les féministes.
Alors, ouvrir la PMA aux couples de lesbiennes est l’objet de la tribune, mais une fois de plus, Mme Théry n’a pas pu s’empêcher de placer la GPA et faire allégeance au système patriarcal.
Pourtant, parler de tiers donneur pour la GPA c’est rudement osé quand on y pense. Comme si ces deux moyens reproductifs pouvaient être mis sur le même plan !

Le STRASS, groupuscule de défense du système prostitueur qui se présente comme syndicat de défense des personnes prostituées – on aimerait bien connaître la représentativité du dit syndicat *3 -, est quant à lui traité à hauteur de sociologue.
Un article publié encore dans Libération le 14 avril 2014, s’intitule « Le Strass dénonce une augmentation des agressions de prostituées », comme s’il s’agissait d’une entité ayant autorité sur la question.
Le STRASS défend les personnes prostituées mais nombreuses sont ces dernières qui attendent la loi d’abolition et ses alternatives sociales et reprochent au groupe de défendre une libéralisation au profit du système prostitueur qui, comme en Allemagne, n’a pas aidé les prostituéEs mais plutôt a enrichi les proxénètes et développé la criminalité.
Dans cette dépêche AFP reprise sans le moindre esprit critique, le STRASS annonce que la « discussion sur la pénalisation des clients » aurait à elle seule, précarisé et marginalisé les prostituées. Crédible ? Allons donc !
Comme si la prostitution ne résultait pas le plus souvent de la précarité de populations fragilisées ; comme si les clients et les proxénètes ne constituaient pas un danger permanent, sans même parler des violences sexuelles intrinsèques aux actes prostitutionnels pratiqués contre de l’argent ?
Des proxénètes et des client exploitent, agressent, violent, tuent des personnes prostituées, pas les programmes de réinsertion du modèle suédois !
Oui les violences, agressions et meurtres contre les personnes prostituées sont en augmentation, raison de plus pour agir rapidement et mettre en œuvre toute la loi d’abolition afin que les prostituéEs bénéficient du statut de victime, dénoncent leurs agresseurs et sortent d’un système de violences, comme la plupart le souhaite.
Le Parlement Européen, le Conseil de l’Europe votent à une écrasante majorité des rapports et recommandations pour pénaliser sans tarder les clients prostitueurs, mais les médias français n’en parlent pas et continuent de pleurnicher sur le sort des clients, donnant la parole à un groupe qui ne représente qu’une poignée d’escortes et d’activistes politiques non représentatifs.
Sa porte-parole vient d’écrire un article intitulé « putes, corps désirants et émancipations » 4*, laborieuse tentative d’inversion des responsabilités où les industries du sexe ne sont plus des industries ultra-capitalistes qui s’en mettent plein les poches sur le dos de femmes exploitées, où ni proxénètes ni clients ne sont jamais critiqués, mais où les féministes abolitionnistes deviennent des libérales « des franges répressives » qui mettent en danger les personnes prostituées.
Ce texte hallucinant qui explore le concept d’épanouissement sexuel islamophobe devrait éclairer toute personne qui accordait jusqu’alors le moindre crédit à ce groupe.

*3 Anatomie d’un lobby pro-prostitution, étude de cas, le STRASS en France : http://sousleparapluierouge.wordpress.com/2013/03/26/anatomie-dun-lobby-pro-prostitution-etude-de-cas-le-strass-en-france/

 

*4 : STRASS, Morgane Merteuil : inversions et manipulations https://christineld75.wordpress.com/2014/04/08/strass-morgane-merteuil-inversions-et-manipulations/

Je me demande dans quel autre pays occidental, autant de sociologues sont si ouvertement au service de la domination masculine, en particulier sur la question de la prostitution, mais aussi de la GPA.
En France, c’est à eux que les médias déroulent le tapis rouge à longueur de colonnes et c’est tellement flagrant que ça en devient gênant.
Médias qui ne relativisent ni questionnent jamais les allégations du STRASS, ce qui nuit sans conteste, à leur crédibilité.
D’autres matériaux, études, ouvrages ; d’autres experts, associations, auteurEs, informéEs, pertinentEs, intègres, sont disponibles ; ainsi les ostraciser est proprement scandaleux.

Christine Le Doaré


Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et être notifié par email des nouvelles publications.

Archives