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Transphobie ! Le Centre LGBT Paris vire le seul groupe lesbien restant !

Le Centre LGBT Paris IDF a osé virer le seul groupe de lesbiennes qui y demeurait.

Les Señoritas était le seul groupe lesbien qui continuait de fonctionner au CLGBT Paris, un groupe de lesbiennes féministes plus toutes jeunes ; elles ont été jugées coupables de transphobie, censurées et après un procès digne des purges staliniennes, renvoyées du Centre.

Cela fait longtemps que je le dis et l’écris, le sigle LGBTQI++ est en réalité une imposture, le L est inexistant dans ce mouvement qui n’est plus que gay et trans., et ce depuis des années. Si vous n’êtes pas convaincus, lisez l’essai que j’ai fait paraître en 2021 aux éditions Double Ponctuation : « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger », un bilan de décennies de militantisme à la fois dans les mouvements de libération homosexuelle et féministes.  (Et notamment sept années de présidence de ce Centre.)

J’ai été informée par une membre des Sénoritas (voir son message ci-dessous, j’ai retiré son nom et ses coordonnées pour préserver sa vie privée).

Quelle est donc leur faute ? Une Sénorita a envoyé un e-mail au groupe, via la boîte mails interne au groupe et domiciliée au Centre. Il s’agissait d’un communiqué de l’Observatoire de la Petite Sirène transmis au groupe pour information. Un message interne et privé entre membres du groupe donc. Seulement voilà, la boîte mails est gérée par le Centre qui y a fourré son nez et décidé que l’Observatoire en question était transphobe et que cela justifiait le renvoi du groupe. En outre une référente des Señoritas, membre du Conseil d’Administration du Centre a été démise de ses fonctions. (Une autre raison avancée pour justifier cette mise à pieds : avoir inscrit au club de lecture des Sénioritas mon livre «Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger ». Incroyable ingratitude quand on sait que le Centre de la rue Beaubourg n’existerait pas si je ne l’avais pas remis à flot et déménagé après la faillite de la rue Keller). Depuis la boîte mails des Sénioritas est sous surveillance et leur activité suspendue. Ceci a entraîné d’autres démissions en chaîne au Centre.

Qui est donc l’Observatoire de la Petite Sirène ?

C’est un collectif pluridisciplinaire de professionnels praticiens et chercheurs, universalistes, défendant les droits humains et la protection de l’enfant, indépendant de toute orientation politique et qui réfute toute accusation de transphobie. Le Collectif a observé, comme tout le monde d’ailleurs, l’augmentation des diagnostiques de « dysphorie de genre » et de transidentité chez les mineurs et s’inquiète des conséquences graves et irréversibles de traitements médicaux lourds les concernant. Il questionne la notion de consentement éclairé d’un enfant. Quand on connait les phénomènes d’entrainement et d’identification des adolescents vulnérables sur les réseaux sociaux, on peut en effet légitimement s’inquiéter.

L’Observatoire de la Petite Sirène n’est pas constitué de monstres transphobes mais de professionnels inquiets qui s’interrogent, doutent et alertent. Il n’y a rien de répréhensible à cela, c’est même plutôt intelligent de questionner les vérités idéologiques du mouvement trans., assenées sans aucune controverse par des activistes prompts à manier l’accusation de transphobie. Dans ces temps troublés où la cancel culture frappe sans discernement, l’accusation de transphobie fait peur.

L’Observatoire demande que soit conduite une enquête sur la prise en charge médicale des adolescents, où est le problème ? Le service pédiatrique de réassignation de genre de la clinique Tavislock à Londres a fermé pour diagnostiques abusifs et surmédicalisation des enfants dont plusieurs autistes. Des jeunes souhaitant dé-transitionner ont mené une action en justice contre la clinique pour les avoir mal diagnostiqué et incité à prendre des bloqueurs de puberté ayant des effets toxiques sur leur santé. Un millier de familles pourrait se joindre à cette action.  

Il faut le savoir, les trans-activistes sont forts pour discréditer, diffamer, harceler, attaquer ceux qui leur déplaisent. Les amalgames, mensonges ne leur font pas peur. Ils ont accusé l’Observatoire de la Petite Sirène, sans aucune preuve tangible, de militer pour les thérapies de conversion. Les milieux journalistiques et universitaires woke se sont jetés sans aucune analyse critique ni réserve sur leurs diatribes.

Quels sont les arguments du CLGBT Paris ?

Le Centre a accusé les Sénioritas de relayer « la propagande transphobe » de l’Observatoire. Il est donc désormais strictement interdit dans un Centre LGBT, de communiquer sur le travail de professionnels qui réfléchissent à la question des mineurs et de la transidentité, impossible de débattre. Il faut savoir que des débats ont actuellement lieu dans nombre de pays qui ont pourtant adopté des législations favorables aux revendications trans. comme en Suède, Angleterre, Finlande …

Le Centre a accusé l’Observatoire de faire la promotion des thérapies de conversion, ce qui à ma connaissance est absolument faux. J’ai lu l’argument d’une association LGBT là-dessus, il s’agit d’une extrapolation tirée par les cheveux. Victimisation et manipulation rhétorique à un niveau rarement atteint.

Le Centre a accusé l’Observatoire et les Sénoritas de contrevenir à la loi et de propager la haine, comme si l’on pouvait mettre sur un même plan de justes préoccupations concernant les mineurs et des discriminations effectives, en effet punies par la loi,  contre des personnes trans. Mauvaise foi caractérisée.

Le Centre affirme que les luttes pour les droits des femmes sont à l’origine des droits des trans., quand on pense aux attaques des trans activistes contre les féministes, on comprend à quel point leur rhétorique est manipulatrice. Des trans. activistes n’ont de cesse d’effacer les femmes, leurs droits et agendas pour substituer les leurs, en essayant de leur imposer leur vision de ce qu’est une femme (caricaturale et sexiste d’ailleurs).

Le Centre affirme qu’un homme trans est un homme, et une femme trans est une femme ; en réalité non, une femme trans est une femme trans et un homme trans est un homme trans. Il n’y a aucun problème à cela et de la place pour tout le monde, le problème est de vouloir nier les réalités par pure idéologie et imposer un logiciel inventé de toute pièce, quitte s’il le faut à nier les réalités biologiques propres aux deux sexes en prétendant autoritairement que l’on sait mieux que tout le monde de quoi l’on parle. Comme si le ressenti pouvait comme par magie et sans conséquences néfastes, effacer les évidences biologiques.

Les adultes ne s’en prendront qu’à eux-mêmes s’ils décident de dé-transitionner plus tard, les enfants eux doivent être protégés, pour cela comme pour tout le reste.

Le Centre LGBT se demande t’il pourquoi ce sont majoritairement des filles qui sont concernées par la transidentité ? A quoi veulent-elles échapper ? Au sexisme, aux rôles impartis aux femmes et aux hommes, à la domination masculine, aux violences sexuelles ? Pourquoi cette contagion soudaine, ne serait-ce pas la conséquence d’un phénomène de mode amplifié par les réseaux sociaux ? Il faut protéger les enfants qui ont le droit de vouloir jouer avec des poupées ou des voitures de pompier, porter les couleurs de leur choix, se rêver princesse ou aventurier sans pour autant être qualifié de trans., et encore moins définitivement sommé d’opérer une transition de genre. En réalité, ceci est terriblement conformiste, c’est une caricature des rôles sociaux de genre. Plus conservateurs en définitive, est-ce possible ?

Protéger les enfants est un devoir, leur éviter de subir l’idéologie d’influenceurs identitaires, et de prendre des risques avec des bloqueurs de puberté et autres traitements hormonaux lourds et à vie, sans même parler des mutilations, alors qu’ils ne sont pas en capacité de faire des choix en toute maturité et conscience, devrait être la seule préoccupation de tout parent, adulte et professionnel.

En conclusion

Cela fait longtemps maintenant que le mouvement LGBT est critiqué pour ses orientations politiques, clairement en opposition avec celles des féministes, soutien du système prostitueur, pro-GPA, refuge de trans-activistes misogynes et violents, etc., il s’enfonce de plus en plus dans le sectarisme et la violence.

Le Centre LGBT est issu d’un mouvement d’émancipation auquel il ne fait plus honneur ; il est subventionné par des financements publics, alors il n’a pas le droit de se comporter en censeur ni d’interdire des débats.

La ville de Paris en particulier qui subventionne le loyer du Centre, est-elle prête à cautionner un tel comportement ?

Christine Le Doaré

Témoignage de C. C. des Senioritas

« J’ai lu bcp de vos écrits et je partage vos idées. Je voulais vous informer de ce qui se passe au Centre LGBTQ++ de Paris IDF. Nous sommes un groupe de lesbiennes âgées qui nous réunissons au Centre 2 fois par mois et nous avons également des activités en dehors du Centre (expo, restaurant ……) nous sommes reliées entre nous par une boîte mail gérée par le Centre. L’une de nous a fait circuler un communiqué de l’observatoire de la petite Sirène et a été radiée de la liste de diffusion. Motif propos transphobe ……… plusieurs d’entre nous avons rédigé un mail de protestation demandant sa réintégration et le Centre a suspendu la boîte mail et nos activités. Et voilà ce que nous avons reçu en retour. Qu’en pensez-vous ? Ce sont des méthodes brutales et infantilisantes. Peut-être parce que nous sommes de « vieilles lesbiennes féministes « 

Merci d’avance pour votre avis

Bien sincèrement C.C.

Voilà les dernières évolutions : 1)Lors d’une convocation par le Bureau, nos référentes auprès du Centre, dont l’une est membre du CA, ont été déchargées de leurs fonctions. Raison invoquée , « perte de confiance en leur capacité à lutter efficacement contre la transphobie ». Nos activités au Centre sont suspendues et la boite mail toujours sous surveillance et donc impossible pour nous de communiquer entre nous. 2) La salariée historique du Centre, Irène a démissionné en dénonçant une ambiance délétère et un espionnage de sa boîte mail professionnelle …… 3) La présidente du Centre vient également de démissionner ce matin suite, semble-t-il à la réunion d’hier du Bureau. Voilà donc où nous en sommes, nous avons décidé de quitter le Centre et jeudi nous nous réunissons à une dizaine pour discuter de l’avenir. En parallèle nous avons pris contact avec la Maison des Femmes dans le 12ème, pour voir s’il était possible de se réunir chez elles. On attend leur réponse. Nous allons également rédiger un texte pour dénoncer l’attitude du Centre et nous souhaiterions que vous nous aidiez à le diffuser. D’avance merci C. «

Le courrier du CLGBT au Sénioritas

« Centre LGBT Suspension temporaire de la liste de diffusion et des activités au Centre Bonjour à toutes, Vous avez reçu mercredi un message qui relayait la propagande transphobe de l’observatoire de la Petite Sirène. Ce type de message n’est pas acceptable dans un centre LGBTQI+, comme tout message de haine ne peut être toléré. Ce groupe n’est pas une groupe de “scientifiques” mais bien d’idéologues qui s’opposent à la reconnaissance de l’identité de genre chez les mineur·es. Elles déversent leur haine des transidentités très largement dans les médias. Leur messages font la promotion des thérapies de conversion, interdites par la loi. La DILCRAH a d’ailleurs porté plainte contre cette organisation. Vous pouvez trouver toutes les informations sur ce groupe sur le site petitesirene.org. Pour beaucoup, nous avons eu à subir, dans notre enfance, le rejet de notre orientation sexuelle. On nous disait alors “ce n’est qu’un passage”, “as-tu essayé d’être hétéro ?” ou encore “force toi !”. Ce sont exactement les mêmes termes que véhiculent les groupuscules qui s’opposent à la reconnaissance des transidentités chez les ados. Il nous semble nécessaire donc de rappeler certains points : * L’identité de genre n’est pas un sujet de débat. Elle est protégée par la loi, entre autres par l’article 225-1 du code pénal qui interdit toute discrimination contre une personne en raison de son identité de genre. C’est le même article qui protège l’orientation sexuelle. * Le genre ne sort pas de nulle part. Il est le fruit des luttes féministes depuis plus de 50 ans qui ont participé, et participent encore, à faire avancer les droits des femmes. Opposer les luttes féministes et les luttes trans est un piège dans lequel les tenants du patriarcat veulent nous précipiter. * Un homme trans est un homme, une femme trans est une femme. Le nier est clairement transphobe. * Ne pas reconnaître l’identité de genre d’une personne, quelque soit son âge, est transphobe, de la même façon que ne pas reconnaitre d’orientation sexuelle d’une personne est homophobe. * Les propos transphobes n’ont pas leur place dans notre centre (ni ailleurs), de même que les propos sexistes, racistes, âgistes, homophobes… ou relayant toutes les haines. Nous avons demandé aux responsables en charge des Senioritas de mettre en place un plan d’actions contre la transphobie pour que les activités du groupe puissent continuer à se dérouler au centre dans un climat serein. Il nous semble bien entendu important que les activités puissent se tenir, mais il est essentiel qu’elles ne soient plus un lieu de diffusion de tels messages. Aussi, tant que ce plan d’action n’est pas mis en œuvre, nous sommes dans l’obligation de suspendre cette liste de diffusion et les prochaines activités à l’intérieur du Centre. Cette décision est la conséquence directe des messages de haine qui nous sont parvenus. Les seules personnes responsables de cette situation déplorable sont les autrices de ces messages.  Nous avons confiance pour que, très rapidement, des solutions soient mises en œuvre afin que votre groupe redevienne un lieu de convivialité et de bienveillance. Le Bureau du Centre LGBTQI+ Paris-Île de France » — Thibault DERBRÉMembre du bureauGestion & Relations pôles coordination@centrelgbtparis.org   Centre LGBTQI+ Paris Île-de-France 63 rue Beaubourg 75003 Paris – France http ://www.centrelgbtparis.org

Pour aller plus loin

Aucune féministe n’est transphobe, le lobby trans activiste est misogyne

Aucune féministe n’est transphobe, le lobby trans activiste est misogyne

Parution Essai FRACTURES ! Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger Christine Le Doaré Aux éditions Double Ponctuation 

Parution Essai FRACTURES ! 

Une affiche dont elles ne sont pas FièrEs

 

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Le groupe lesbien FièrEs quitte l’Inter-LGBT, organisateur de la Marche des Fiertés LFBT annuelle. Dans son communiqué, FièrEs incrimine le « sexisme » de l’Inter-LGBT, mais le fait déclencheur de ce départ est l’affiche de la Marche des Fiertés 2015.(*1.)

Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer de ce différend. Connaissant particulièrement bien le milieu militant LGBT, ayant pris connaissance des arguments des unes et des autres, je les renvoie exactement dos-à-dos.

L’affiche d’abord : quand j’ai vu cette affiche qui représente une Marianne noire ou disons, « racisée », avec le slogan : « Marche des Fiertés LGBT, nos luttes vous émancipent », j’ai pensé : l’Inter-LGBT ne sait plus quoi inventer.

L’association, qui n’a jamais travaillé sérieusement sur la lesbophobie, ni encore moins sur le sexisme, investirait subitement le champ de l’antiracisme ?

Je suis perplexe à plus d’un titre :

–        L’intention ne colle pas avec les pratiques ni travaux de l’Inter-LGBT, on pense inévitablement à de la récupération à bon compte ;

–        La nécessaire lutte contre les discriminations et violences exercées à l’encontre des personnes LGBT ne suffit-elle plus pour interpeler le grand public et mobiliser les LGBT en vue de la Marche des fiertés annuelle ?

–        Les luttes LGBT auraient pu, notamment, contribuer à l’émancipation des femmes, mais hélas, depuis que les gays ont abandonné toute déconstruction du système patriarcal et revendiquent la GPA comme la réglementation de la prostitution, ce n’est plus d’actualité.

Par conséquent, quand l’Inter-LGBT prétend contribuer à l’émancipation d’autres minorités, on est en droit d’émettre quelques doutes.

L’Inter-LGBT nous a habituéEs à ces maladresses. En 2011 déjà, l’affiche qui montrait un coq républicain avec un boa en plumes autour du cou, avait défrayé la chronique.

Cette fois, la fédération aura maladroitement voulu coller à la mode identitaire en vogue.

Cette posture lui aura valu l’effet inversement recherché.

Les curieux motifs de FièrEs ensuite : si FièrEs évoque d’autres sujets de discorde, cette affiche est donc la provocation de trop.

Pourtant, une association lesbienne et « féministe » a bien d’autres raisons de quitter l’Inter-LGBT: le mouvement LGBT est apathique sur les questions d’égalité femmes/hommes, de lutte contre le sexisme, de visibilité lesbienne. En matière d’appropriation et d’exploitation des corps et vies des femmes – prostitution ou Gestation pour autrui (GPA)…-, il  ne se distingue en rien d’hétérosexuels sexistes qui défendent les mêmes privilèges.

Je me demande même si  obtenir l’égalité avec les hommes hétérosexuels dans le mariage et la reproduction,  quitte à écraser sur son passage, les droits et libertés des femmes, n’est pas devenu son seul objectif. Il semble bien en fin de comptes, que le système patriarcal ait trouvé un allié de poids.

Terriblement dommageable quand on sait les discriminations et violences toujours exercées à l’encontre de gays ou de lesbiennes.

Les positions antiféministes de l’Inter-LGBT sur la GPA et la prostitution ont motivé l’an dernier la sortie de la Coordination Lesbienne en France (CLF). Ces positions n’ont jamais   gêné FièrEs qui n’a pas manifesté la moindre solidarité à l’encontre de la CLF, ni d’aucune autre militante lesbienne stigmatisée pour son féminisme, par le mouvement LGBT. Bien au contraire, à les entendre, les féministes « ringardes » allaient être avantageusement remplacées par de jeunes et pertinentes lesbiennes « féministes » queers !

Les gays ont adoré, aujourd’hui ils grimacent ! Voilà, l’égo de FièrEs qui pensait être accueillie à bras ouverts a été mis à rude épreuve,  elles n’ont pas été « écoutées », pire, elles ont été « méprisées ».

FièrEs découvre donc le sexisme de l’Inter-LGBT pourtant souvent décrié, mais ne dit rien des revendications qui posent problème aux féministes ; en revanche elle déclare : « La représentation d’une personne noire, associée à ces symboles républicains, légitime selon nous l’assimilationnisme ou l’intégration forcée que subissent les racisé.e.s, appelé-e-s à rejeter leur culture quand elle n’est pas française et à se fondre dans la République, ses valeurs et sa culture, qui continuent de les discriminer. »

L’influence de théories antirépublicaines d’une certaine gauche identitaire : Ah le concept d’intersectionnalité des luttes mal digéré et mâtiné du discours des identitaires du PIR (Parti des Indigènes de la République) et autres islamo-gauchistes !

Loin de moi l’idée de minimiser le racisme et ses ravages, et plus exactement les racismes, la xénophobie, l’antisémitisme et toutes les formes de rejet qui découlent invariablement de la peur de l’autre, perçu comme différent, pas plus bien sûr que l’implacable nécessité d’en venir à bout,

mais, par quelle vérité :

– une femme noire ne pourrait-elle pas être associée à des symboles républicains ? Qui décide de cette exclusion et à quel titre ? Une femme noire ne doit-t-elle symboliser que le racisme / l’antiracisme ?

– une femme noire serait d’abord noire, puis femme, puis lesbienne ? Qui décide de cette hiérarchie ?

– une femme métisse, est-elle assignée à la « race » noire  ou peut-elle choisir l’autre moitié, voire  s’en moquer ?

– une femme qui a l’apparence d’une femme « non-racisée » mais qui ne l’est pas, va-t-elle devoir présenter son arbre généalogique et certificat de naissance avant de pouvoir  rejoindre les luttes antiracistes ?

– toute femme « racisée » est-elle toujours plus légitime à parler du racisme qu’une femme qui ne l’est pas mais, conscientisée, est engagée pour l’égalité ?

Ces assignations autoritaires basées exclusivement sur la « race » visible / supposée, d’une personne, ont des relents de racisme ; les races n’existent pas, les personnes racistes oui.

Les personnes « racisées » seraient intégrées de force et obligées de se fondre dans la République ?

Les personnes « racisées » sont, dans une grande majorité, françaises depuis des générations. La plupart d’entre elles ont su garder des traditions et religions, ce qui les intéressait et aussi trouver leur compte dans un autre mode de vie.

Croire qu’elles sont toutes attachées à leur culture d’origine, sans distance ni réserve est aussi naïf que de croire que la culture française est intégralement et uniformément adoptée par tous les français-e-s non « racisé-e-s » !

D’ailleurs de quel droit, retire-t-on aux personnes « racisées » le choix de la France et l’adhésion à ses valeurs ? De quel droit les assigne-t-on automatiquement à des cultures et traditions, religions, régimes politiques d’origine… ?

Bien sûr, des personnes « racisées », même si elles ne feraient jamais le choix de retourner dans leur pays d’origine, ont de bonnes raisons de se plaindre de la République, en particulier celles qui vivent dans des zones défavorisées, avec un avenir douteux, mais c’est aussi le cas de nombre de personnes « non racisées ».

Cette sanctuarisation des traditions, des religions, que l’on plaque sur l’étranger-e est d’une condescendance indécente. C’est un peu comme s’il fallait que les descendants des auvergnats ou des bretons continuent de vivre de nos jours avec sabots aux pieds et passent tous leurs dimanches à l’église, puis s’enfilent des litres de calva !

Surtout, comment une association « féministe » telle que FièrEs, fait-elle pour occulter le fait que nombre de traditions, coutumes, religions, sont sources de discriminations et de violences envers les femmes ? Les sacraliser revient le plus souvent à cautionner les traitements sexistes et moyenâgeux qu’elles réservent aux femmes.

Ça me fait penser à ces militantes noires qui bien que féministes, occultaient les violences domestiques et sexuelles, les viols, juste parce qu’ils étaient commis par des hommes noirs ; à ces militantes islamistes qui se disent féministes mais portent la burqa ou le niqab et de la sorte, condamnent celles qui tentent de s’affranchir de cette servitude sexiste en les désignant comme moins parfaites qu’elles, moins soumises aux dictats des hommes et aux règles religieuses qu’ils inventent à leur gré.

Les personnes racisées ont aussi le droit d’être laïques, athées, il faut cesser de les associer systématiquement à une culture, une religion.

L’intersectionnalité des luttes a toujours été utilisée par une certaine gauche libertarienne et ses « féministes » pour impliquer les femmes dans des luttes de libération puis les renvoyer chez elles, une fois la révolution finie ou les revendications obtenues.

Il n’aura échappé à personne que la gauche libertarienne pro-prostitution ne se demande jamais pourquoi les prostituées sont presque toujours des  femmes, pauvres, racisées ! Etonnant comme alors, l’intersectionnalité des luttes ne leur parle plus du tout !

Enfin, selon quelles croyances des personnes « racisées » seraient-elles, contrairement aux autres, irréprochables de xénophobie, racisme, antisémitisme envers des « races », ethnies ou « communautés » autres que les leurs ?

L’Histoire regorge de personnes et groupes qui indépendamment de leur propres origines, se sont engagées contre l’esclavage, le colonialisme et le racisme,  alors que d’autres indifféremment de leur race ou origine, ont défendu d’odieux privilèges.

Comment les champions de l’idéologie identitaire se débrouillent-ils avec le fait que les premiers esclavagistes étaient arabes, mais qu’Olympes de Gouges, femme si je ne m’abuse non « racisée », a tant fait pour la libération des esclaves ?

En conclusion : L’antiracisme perd tout quand il se confond avec le communautarisme, les divisions identitaires, l’exclusion, la haine de la République.

Tous les systèmes économiques et sociaux au monde maintiennent, avec plus ou moins de violence, une organisation basée sur la domination et certaines catégories de population cumulent des oppressions de classe, de sexe et de « race » ou d’origine.

Exercer des solidarités pour mieux contrôler et limiter le pouvoir des états et des systèmes économiques est vital.

La République le permet, alors que d’autres régimes bafouent toute volonté publique et collective d’organisation et de défense des droits et libertés.

La République, qui bien entendu, déçoit plus souvent qu’à son tour,  est néanmoins une démocratie qui institue des règles débattues, votées et connues de tous afin d’organiser le vivre ensemble. C’est l’inverse d’une société morcelée dans une multitude de micro-intérêts égocentriques ou concentrée aux mains d’un régime autocrate.

Elle préserve les citoyens de l’arbitraire des régimes totalitaires et garantit aux personnes des droits et des libertés, individuels et collectifs.

Elle est amplement perfectible mais n’empêche pour autant personne de vivre selon ses goûts, habitudes, traditions ou religions, seulement voilà, elle ne consacre pas tous les particularismes, seulement les règles communes à toutes et tous. Il ne s’agit pas de se fondre dans la République, mais d’adhérer à un projet commun de vivre ensemble sans lequel rien ne peut se construire.

Soyons sérieux, les « Indigènes de la République » (PIR) et autres identitaires qui prétendent combattre le racisme à coups de procès d’intention, d’accusations, d’exclusions, ne valent pas mieux que le front National.

Ce sont les deux faces d’une même haine qui mène à l’impasse, les uns survalorisent la nation française et lui volent son identité, les autres veulent son fractionnement « indigène ».  Dans les deux cas, j’ai la certitude que ni les uns ni les autres ne s’intéressent réellement aux droits et libertés des femmes ni des LGBT.

N’est-il pas terriblement affligeant de voir un groupe lesbien qui se dit féministe adopter à son tour une rhétorique identitaire, par définition hostile aux droits et libertés des femmes, pour contrer le sexisme de l’Inter-LGBT ?!

Si nous n’y prenons pas garde, les dérives – mais on peut aussi écrire délires – identitaires, finiront par nous perdre.

Christine Le Doaré

 

*1 : affiche Marche des Fiertés 2015 :

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Sur l’affaire de l’affiche arborant un coq républicain (et pas seulement) https://christineld75.wordpress.com/2011/04/25/les-ayatollahs-de-linterieur/

Sur les dérives identitaires et/ou  islamo-gauchistes de certains groupes « féministes » et/ ou LGBT

https://christineld75.wordpress.com/2015/03/19/islamo-gauchistes-prenez-nous-pour-des-cruches/

https://christineld75.wordpress.com/2015/01/12/je-suis-feministe-je-suis-charlie/

https://christineld75.wordpress.com/2014/12/17/avec-le-feminisme-abolir-la-haine/

Sur le sexisme du mouvement LGBT

https://christineld75.wordpress.com/2015/02/14/coup-de-gueule-contre-mes-anciens-compagnons-de-route/

https://christineld75.wordpress.com/2014/06/30/qui-voudrait-dun-populisme-identitaire-homosexuel/

https://christineld75.wordpress.com/2014/06/09/feminisme-et-mouvement-lgbt-le-divorce-est-il-prononce/

https://christineld75.wordpress.com/2013/07/18/combien-de-temps-le-mouvement-lgbt-va-t-il-pouvoir-se-cacher-derriere-son-petit-doigt/

https://christineld75.wordpress.com/2012/11/21/masculiniste-et-gay-cest-possible/

https://christineld75.wordpress.com/2012/06/01/les-quatre-lettres-du-sigle-lgbt/

https://christineld75.wordpress.com/2011/11/28/quelle-mixite/

Sur ce « féministe » queer dit « pro-sexe » :

Un 8 mars laïque et universaliste, partout dans le monde, même dans le 20ème ! https://christineld75.wordpress.com/2015/03/02/mon-genre-ton-genre-mais-quel-genre-2/

https://christineld75.wordpress.com/2014/11/03/mon-genre-ton-genre-mais-quel-genre/

https://christineld75.wordpress.com/2014/04/02/des-dechainees-aux-genoux-du-patriarcat-2/

https://christineld75.wordpress.com/2014/03/09/un-etrange-8-mars-2014/

https://christineld75.wordpress.com/2014/03/04/encore-un-8-mars-et-des-questions-qui-fachent/

https://christineld75.wordpress.com/2013/11/22/8marspourtoutes-ou-loubli-dun-enorme-detail-de-lhistoire-feministe/


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