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A Rennes #NousToutes chourave la PART DES ANGES

Le Bar féministe et lesbien La part des Anges rue Saint-Melaine à Rennes était peut-être mieux connu sous l’acronyme bar LGBT ? Il est vrai qu’il est préférable de nos jours de s’afficher LGBTQI+, lesbien et féministe c’est plus risqué. Toujours est-il que ce bar lesbien et féministe n’ouvre plus qu’épisodiquement. Orane Guéneau sa propriétaire craint pour sa sécurité et celle de ses salariés qu’elle a licencié pour raisons économiques. Après avoir porté plainte pour diffamation, insultes publiques, harcèlement, dommages moraux et matériels, elle envisage désormais de vendre l’établissement. « J’ai été harcelée pendant cinq ans, j’ai laissé filer jusqu’à ce que mon bar soit tagué ». (1)

Inutile de compter sur la « communauté LGBTQI+ » pour la défendre. Ce bar était l’un des derniers bars lesbiens en France. Combien en reste-t-il ? Trois, quatre peut-être ? En revanche des bars LGBTQI+ à dominance gay et trans ce n’est pas ce qui manque.

Que s’est-il passé ? Alors que le bar était plein, il a été violemment attaqué pendant une manifestation contre la réforme des retraites – convergence des luttes camarades ! -, carreau cassé et vitrine taguée. Pourquoi ? Que lui reproche-t-on exactement ? Cela pourrait être risible si ce n’était pas si grave, il lui est reproché de mal utiliser les pronoms, de ne pas utiliser ces fameux iel, non-binaire, gender-fluid … Comme si cela était une évidence pour tout le monde, et surtout, comme si cela était offensant au point de justifier menaces et agressions ! Les droits des trans ne sont pas en cause, personne ne songerait à les remettre en question, les trans en revanche exercent une violence intellectuelle et parfois physique qui cache mal un mal-être identitaire qu’ils veulent imposer à tous.

Si vous êtes femmes cis-genres (conforme à votre sexe de naissance, contrairement à transgenre), féministes, lesbiennes et si vous souhaitez vous retrouver entre vous, ce n’est pas si simple, la police des mœurs veille au grain, pas celle que vous pourriez imaginer non, celle des queer woke disposés à vous annuler sans état d’âme. La Part des Anges a été frappé de l’infamie suprême et le mot a été lâché, tagué sur sa vitrine : TERF ! (acronyme de Trans-exclusionary radical feminist). Le plus souvent c’est « A mort TERF ! ». De nos jours, des femmes lesbiennes n’ont plus le droit de se retrouver entre elles dans des espaces sans être accusées de transphobie.

Le pire c’est que si la censure émane souvent de trans activistes, des groupes dits féministes ne sont pas en reste, ici c’est #NousToutes qui est à la manœuvre, prenant la défense des agresseurs et appelant au boycott de La Part des Anges. (2)

#NousToutes ce mouvement sensé défendre les droits des femmes mais noyauté par des activistes intersectionnels qui pratiquent un féminisme à géométrie variable, relativisme culturel oblige. Défendre le port du voile pourtant symbole du patriarcat religieux s’il en est ou l’ouverture des compétitions sportives et prisons aux trans M to F les préoccupent bien plus que les droits des femmes ou des lesbiennes.

Nous en sommes donc là. Convergence des luttes oblige, peu à peu les luttes de libération homosexuelle sont devenues LGBT puis LGBTQI+, et la Marche de libération homosexuelle, Gay Pride puis LGBT Pride puis Marche des Fiertés, et peu à peu les lesbiennes ont quasiment disparu du paysage. Il n’y a plus une seule lesbienne féministe dans les mouvements LGBTQI+. Pour résumer, toujours plus d’inclusivité a fini par exclure et invisibiliser les lesbiennes qui sont même désormais attaquées dans les manifestations quand elles essayent d’exister et de défendre leurs droits. L’orientation sexuelle et l’identité de genre sont deux sujets différents, les gays et les lesbiennes ont fondé un mouvement pour revendiquer leur liberté d’orientation sexuelle, exiger des droits et la fin de toute discrimination à leur encontre. Avec le mouvement queer, les questions d’identité de genre ont fini par prendre de plus en plus de place et les trans activistes comme l’ensemble du mouvement LGBTQI, avec une misogynie décomplexée, menacent dans détour aujourd’hui les féministes et les lesbiennes.  

Dans le livre témoignage « Fractures !  Féminisme et Mouvement LGBT en danger « aux Éditions Double Ponctuation (3), j’explique pourquoi et comment nous en sommes arrivés là.  Le dernier chapitre est consacré à ouvrir des pistes pour retrouver un dialogue et tenter de régler les problèmes. Qui s’en soucie vraiment dans le mouvement LGBTQI+ toujours plus sectaire et violent à l’encontre des féministes et des lesbiennes ? Est-il encore seulement possible d’avoir un débat ? A la sortie du livre fin 2021, un seul débat a été organisé lors du salon du livre LGBT de Metz, les organisateurs avaient garanti ma sécurité et assuré que le débat pourrait avoir lieu. Il y avait peu de monde et ce n’est pas un débat mais des centaines qu’il aurait fallu organiser avant qu’il ne soit définitivement trop tard et que ne s’enferment dans une impasse les deux grands mouvements du 20ème siècle que furent les mouvements féministe et LGBT et que se retourne contre nous tout ce que nous avons arraché de haute lutte. Le fossé se creuse entre relativistes et universalistes, mouvement LGBTQI+ et féministes, lesbiennes féministes ; la guerre de tranchées qui sévit dans les pays anglo-saxons s’exporte à grande vitesse.

Les milieux intellectuels et politiques sont complices de cette situation, taisant ou minimisant les violences misogynes d’une minorité d’activistes qui de manière arbitraire et violente assènent des contre-vérités, prétendent effacer les réalités scientifiques au bénéfice du ressenti, sans trouver face à eux beaucoup de résistance. J’ai présenté un essai intitulé « Traité féministe sur la question trans ; comment sortir des violentes polémiques sur la question trans », on ne peut pas dire que les éditeurs fassent preuve de courage, ils ne se bousculent pas pour l’éditer. Et pourtant … (4)

Mais il ne faut pas penser que nous baisserons les bras, sur cette terre, les femmes sont habituées depuis toujours à défendre leur existence et continueront de le faire. Nous reconnaissons l’existence et les droits de toutes et tous, mais jamais à notre détriment. Non, nous ne sommes pas des TERFS, nous sommes des femmes et surtout, nous sommes féministes.

Christine Le Doaré

La manif #NousToutes est passée loin d’elles, les iraniennes

#25novembre2022 Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes : trois observations et convictions fortes.

  • La Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes n’est pas superflue.  
  • Le mouvement #NousToutes a tort de rassembler des luttes antagonistes et de rejeter l’universalisme au profit du relativisme culturel.
  • Le 25 novembre 2022 aurait dû, avant tout, être un immense plaidoyer en faveur des iraniennes qui se dévoilent au péril de leur vie pour se libérer du joug politico-religieux des mollahs, et des Afghanes livrées à leur terrible sort sous régime taliban.

La Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes n’est pas superflue.  

Cette année, la manifestation #NousToutes parisienne (et ses répliques en région) a eu lieu le samedi 19 novembre. A Paris, elle aurait rassemblé environ 18 500 personnes, un chiffre équivalent à celui de l’année précédente (+ 500/2021). Je ne cite pas le chiffre mis en avant par les organisatrices, dans chaque manifestation, les organisateurs ne savent pas évaluer correctement la participation. La manifestation #NousToutes était centrée sur les dysfonctionnements de la justice et de la police et les organisatrices réclamaient une loi-cadre contre l’impunité des agresseurs et des violeurs avec notamment « l’instauration de brigades et juridictions spécialisées ».

Il faut savoir que le gouvernement n’est pas contre, il attend les conclusions d’une mission parlementaire. Les budgets alloués à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ne cessent d’augmenter, mais à l’évidence, il faut encore plus de moyens, ce qui d’ailleurs interroge fortement sur l’ampleur du sexisme et du machisme dans nos sociétés.

Déjà, 100 féminicides en 2022, il y en a eu 122 en 2021. Les viols rapportés à la police augmentent de manière exponentielle, certes la parole se libère mais le nombre de viols commis sidère par son importance sachant en plus, qu’une petite partie est déclarée et un infime pourcentage jugé.

Personne ne peut nier que les violences sexistes et sexuelles constituent toujours un problème de société majeur. Des femmes sont menacées, agressées, violées, dans leurs relations privées comme dans l’espace public où elles sont contraintes de limiter leurs libertés ou de prendre des risques. Il est inadmissible que la moitié de l’humanité vive toujours de la sorte.  

Le mouvement #NousToutes rassemble des luttes antagonistes et rejette l’universalisme au profit du relativisme culturel, intersectionnalité et surenchère victimaire.

Faire cohabiter dans un même cortège, des femmes en soutien aux iraniennes qui se révoltent et pour s’émanciper rejettent l’obligation du port du voile, et des femmes qui, au service d’un agenda politico religieux, tentent d’imposer en occident le port du voile dans les services et la fonction publics, est une aberration politique. Et ce n’est pas la seule.

Le slogan « Qui sème l’impunité récolte la colère » est puissant pourtant, il m’interpelle.  Il laisse sûrement de marbre les agresseurs et les violeurs qui ne sont jamais nommés ni mis en accusation, comme si les violences étaient commises par des abstractions et non des hommes bien réels. Les seuls responsables nommés sont police, justice et gouvernement. Certes, les dispositifs existants doivent être renforcés et les moyens mis en œuvre augmentés mais les premiers responsables de la situation sont bien les individus qui commettent ces violences et continueront de le faire peu importe les mesures adoptées. Pourquoi invisibiliser les coupables ? Je ne peux m’empêcher de penser à une forme d’instrumentalisation politique. D’ailleurs le texte d’appel laisse peu de doutes sur la question : « Nous manifesterons pour porter la voix … des 700 femmes assassinées sous la présidence d’Emmanuel Macron … «.

La justice est malade, elle manque de moyens dans tous les domaines, pas seulement dans celui des violences faites aux femmes,  et dans ce domaine, ont été alloués des moyens et prises des mesures ces dernières années comme jamais jusqu’alors. Tout est perfectible et l’état a bien entendu sa part de responsabilité, mais la cible première de la colère des féministes doit être avant tout les coupables des violences, il ne faudrait pas l’oublier.

Aller jusqu’à raconter que les victimes ne portent pas plainte parce qu’elles savent que cela ne les mènera nulle part est faux et irresponsable. Il faut au contraire encourager toutes les femmes à porter plainte et à aller jusqu’au bout.

Problématique aussi l’organisation d’un cortège tronçonné avec en tête un groupe exclusivement composé de militant.es racisé.es (apporter son nuancier et laisser ses amis derrière), LGBTQIA, précaires (se balader avec sa feuille d’imposition) … Encore une fois division du corps social et surenchère victimaire jusqu’à plus soif. Intersectionnalité mal digérée et absence de commun et de solidarité. Là encore il suffit de se référer au texte de l’appel qui plus que qu’aux violences patriarcales s’intéresse bien plus aux discriminations racistes, classistes, validistes, psychophobes (???), LGBTQIA+ (tant qu’on y est, mettons-y tout l’alphabet), sérophobes, grossophobes, islamophobes (ça y est le mot important est lâché) … qu’aux violences patriarcales. Il faudrait aussi mettre en avant les actes « transphobes », sachant que nombre de manifestations féministes sont attaquées par des trans-activistes misogynes, c’est assez troublant.

Quand on analyse le site et l’appel à la manifestation, on voit que rien n’est laissé au hasard, plus aucun droit à l’improvisation, à l’imagination, au pas de côté, il s’agit d’un véritable embrigadement, un peu comme dans les groupes gauchistes, zadistes et autres, tout est ultra professionnalisé, on comprend bien qui est à la manœuvre et on peine à sentir une authentique culture féministe derrière tout ça. https://www.noustoutes.org/manif2022/

Cette année, le 25 novembre aurait dû être un immense plaidoyer en faveur des iraniennes qui se dévoilent au péril de leur vie pour se libérer du joug politico-religieux des mollahs, et des Afghanes livrées à leur terrible sort sous régime taliban

Les mouvements féministes mondiaux et #NousToutes en particulier ne se sont pas mobilisés de manière significative pour soutenir le mouvement de révolte en Iran. Pourtant ce sont des femmes qui sont à l’origine de cette révolte et le mouvement a démarré après la mise à mort de Mahsa Amini. Depuis, des dizaines d’autres jeunes femmes ont été assassinées par les brigades de sécurité de la République islamique d’Iran. Depuis des années les femmes iraniennes se révoltent contre les diktats du régime islamique qui les prive de liberté. Elles ont lancé les mouvements #MyStealthyFreedom #MyCameraIsMyWeapon #FreeFromHijab #LetUsTalk et bien d’autres pour affirmer leur volonté de liberté qui passe par le rejet du hijab obligatoire, se mettant en scène cheveux au vent. Elles forcent le respect et méritent un soutien et une solidarité des femmes du monde entier. Mais non, les féministes intersectionnelles sont à la traîne, gênées aux entournures, elles qui ont fait le choix d’alliances douteuses avec des femmes soumises au patriarcat fondamentaliste islamique. Comment faire pour soutenir les iraniennes et ne pas braquer les militantes affiliées aux Frères musulmans qui se prétendent féministes ? Même Nemesis groupe d’extrême-droite peut s’infiltrer dans la manifestation et abuser de provocations avec burqas et voiles, elles savent que par peur d’être accusées d’islamphobie, #NousToutes ne les expulsera pas du cortège.

Les violences sexistes et sexuelles sont imposantes partout, mais s’il y a bien un pays et des femmes qui méritaient un mouvement féministe d’ampleur ce #25novembre, c’était bien les iraniennes. Elles peuvent toujours courir. Les Afghanes abandonnées à leur terrible sort aux mains des talibans aussi.

En conclusion, les mouvements féministes mainstream ont encore fait la preuve cette année que trahir le féminisme universaliste au profit du relativisme culturel intersectionnel ne fait que nous diviser et affaiblir. Les iraniennes comme toutes les femmes qui s’affranchissent des pires patriarcats ne peuvent pas compter sur les féministes #NousToutes


Christine Le Doaré

#25novembre2021 Encore un effort !

Je suis solidaire de la stratégie adoptée par d’importantes associations féministes qui cette année pour le 25 novembre, Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, proposent de former un cortège abolitionniste de la prostitution, au sein du cortège de #NousToutes et ainsi de se démarquer du reste de la manifestation.

Les associations : Osez-le-Féminisme! Solidarité Femmes 3919, Femmes Solidaires, le Mouvement du Nid, l’Amicale du Nid, le Collectif féministe contre le viol, le Centre d’informations sur le droit des femmes et des familles, aussi l’Assemblée des Femmes proposent de « marcher ensemble le samedi 20 novembre, contre toutes les violences sexistes et sexuelles » regroupées dans un cortège identifié contre « tout achat d’actes sexuels ».

Fort justement elles remarquent « qu’il est devenu difficile, voire dangereux de dénoncer le système prostitueur » et dénoncent « les intimidations, menaces ou violences commises à l’encontre de survivantes de la prostitution ou de militant.es abolitionnistes au sein même des cortèges lors des manifestations ». (1)

Cette démarche est d’autant plus légitime que les mouvements qui soutenaient le système prostitueur avant le vote de la loi d’abolition, opèrent un retour en force et plutôt que de demander l’application et le renfort de la loi, la dénigrent et tentent de parvenir à une légalisation et ce alors même que les pays réglementaristes dépassés par la violence des réseaux mafieux, songent à adopter l’abolition !

En dénonçant la violence qui depuis une bonne dizaine d’années, s’exprime dans les cortèges féministes, ces associations reconnaissent à bas mots les dérives qui mettent en danger le mouvement des femmes.

Elles se démarquent ainsi des groupes intersectionnels queer et trans-activistes, qui défendent un féminisme dit « pro-sexe » défenseur du système prostituteur. Une imposture qui vise à invalider toute notion d’oppression des femmes, toute lutte féministe collective puisque tout est affaire de genre, de choix individuel et encore mieux, de fluidité.

En faisant un effort, elles pourraient aussi se démarquer des groupes identitaires, indigénistes et anticoloniaux, adeptes du relativisme culturel, qui notamment, défendent un « féminisme musulman » en vantant les joies émancipatrices du voile.

Ce sera peut-être pour l’année prochaine, ce ne devrait pas être si difficile puisqu’en général, ce sont les mêmes groupes, logiques et influences qui sont à l’œuvre.  

Il faudra aussi qu’elles s’interrogent sur le groupuscule des Effrontées qu’elles trainent toujours derrière elles, alors que la responsable de ce groupe « intersectionnel et LGBTQI+ trans » qui diffame régulièrement les universalistes, a clairement fait le choix de se rapprocher des mouvances indigénistes, de Lallab, et autres groupes défendant les diktats religieux patriarcaux.

Il est temps pour les associations féministes de revenir aux fondamentaux du féminisme universaliste, de condamner toute les menaces et violences à l’encontre des militant.e.s universalistes et de repousser tous les excès des woke et cancel cultures américaines.

Allez, encore un petit effort, et si je peux me permettre, la lecture de mon livre « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » (2) qui vient de paraître aux éditions Double Ponctuation, pourrait aider à avancer vers une nécessaire reprise en main, avant qu’il ne soit trop tard. La proposition d’un tel cortège au sein de la manifestation est un premier pas, mais il faut aller beaucoup plus loin et plus vite. Tôt ou tard, le rapport de force devra s’inverser ou il en sera fini du féminisme. Cela s’appellera autrement et n’aura plus grand chose à voir avec le sujet.

Christine Le Doaré

#25novembre beau bilan, mais merci qui ?

Bilan du #25novembre 2019 par une féministe universaliste

La banderole de tête du cortège nantais

En tant que féministe universaliste, j’ai ressenti le besoin de tirer un bilan de la mobilisation du 25 novembre,  Journée Internationale contre les violences faites aux femmes.

La libéralisation de la parole qui n’est certes pas exempte de dérapages, a eu le mérite de faciliter  une prise de conscience généralisée et l’expression d’un rejet massif des violences touchant les femmes. A Paris comme un peu partout en France, les cortèges furent imposants, on ne peut que s’en féliciter. 49 000 personnes à Paris, on n’avait pas vu ça depuis la grande manifestation féministe du 6 octobre 1979 pour la pérennisation de la loi Veil. Alors merci à celles qui ont parlé  publiquement, ce qui n’est jamais sans risque, et un immense bravo à toutes les femmes et hommes également, qui ont défilé les 23 et 25 novembre contre toutes les violences patriarcales. Il est en effet absurde de viser une égalité entre les femmes et les hommes tout en tolérant d’infernales violences à l’encontre des femmes.

Les femmes sont victimes de violences conjugales certes, mais aussi de harcèlement de rue, violences sexuelles, viols, agressions ; sans oublier les violences liées aux origines, religieuses et communautaires, telles que l’excision, le mariage forcé, le voilement… d’ailleurs souvent oubliées dans les différentes manifestations, un peu comme si les violences conjugales occultaient toutes les autres violences. Les enfants sont également victimes de terribles violences sexuelles, physiques et psychologiques. D’autres catégories de la populations subissent également des violences.

Le nombre de manifestant.es était considérable, c’est un succès incontestable, en revanche, le nombre n’est pas gage que de qualité. Dans les manifestations ont été relevé des comportements, pancartes, slogans que je qualifie de pitoyables et même anti-féministes. Même si une majorité de manifestant.es ne les partage pas, leur multiplication et visibilité grandissante posent un sérieux problème.

Ce n’est pas un secret, pour faire nombre, les organisatrices se revendiquant de #NousToutespour  ont recherché des compromis avec des tendances du mouvement des femmes et des groupes  éloignés des fondamentaux du féminisme. Les conséquences ne sont pas anodines et devraient alerter bien plus qu’elles ne le font. Mais il est vrai que nous sommes à une époque où s’opposer à une certaine doxa militante expose à une stigmatisation, voire de sévères représailles, ce qui musèle pas mal de monde.

  Dans le cortège parisien ont été relevé les faits suivants : 

  • des femmes dénonçant « la pratique esclavagiste de la GPA » ont été prises à partie, leur tracts déchirés et jetés à terre.  « NousToutes » ah bon ? ;
  • des slogans hostiles à l’abolition de la prostitution ont été massivement scandés (Ils révèlent que la loi n’est toujours pas comprise : accuser les abolitionnistes de tuer les personnes prostituées alors que ce sont toujours les clients ou les réseaux criminels qui les tuent est d’une absurdité sans nom, en outre, la loi a dépénalisé les personnes prostituées mais pénalise les clients qui alimentent la demande et entretiennent le trafic d’êtres humains.) ;
  • des slogans favorables au voile islamique ont été hurlés, comme si la soumission à des diktats religieux patriarcaux pouvait préserver les femmes des violences ;
  • des slogans accablant l’Etat français de pratiquer un « racisme d’état » et une « islamophobie d’état » ont été scandés (Pourtant, nous ne sommes pas aux USA, et s’il y a bien du racisme, d’ailleurs pas à sens unique, des lois contre le racisme s’appliquent et l’éducation nationale notamment, fait de la prévention contre le racisme. Il n’y a pas non plus « d’islamophobie d’état », en revanche, la critique des religions est libre ; le racisme anti-musulman existe (peu en réalité) mais il y a des lois contre ça. Il est donc faux de parler de « racisme d’état » et « d’islamophobie d’état » car l’Etat n’organise aucun racisme,  il les combat. Il est parfaitement stupide d’alimenter les stratégies de groupes victimaires indigénistes, ségrégationnistes et/ou islamistes. En revanche, je note que l’antisémitisme, en nette augmentation, ne semble pas bouleverser grand monde.)
  • des slogans anti-Macron (bien que ce gouvernement soit tout de même le premier à instaurer un Grenelle et à adopter des mesures conséquentes qui devront être évaluées et complétées en fonction des résultats) et contre le libéralisme (mais pour quelle alternative crédible et derrière qui, on cherche encore, d’autant plus que ce n’était pas vraiment le sujet du jour ! )
  • des performances douteuses émaillaient la manifestation, comme celle d’une fameuse Marie dont la vidéo où des hommes torse nu sont fouettés, a été vue en boucle sur les réseaux sociaux. Comment mieux dévaloriser les combats féministes pour une société sans domination ?
  • etc. 
slogan pro-voile :  quel lien en réalité entre le voilement des femmes (doctrine intégriste) et des femmes mortes sous les coups de leurs conjoints ; et qui tolère quoi au juste ? confusion totale
slogan pro-voile : les hommes qui parlent de voile sont ceux qui veulent inférioriser et invisibiliser les femmes dans l’espace public, les intégristes/radicaux ; et par quel biais tordu lier le viol et le voilement des femmes ? Le viol est un crime, il est puni par la loi. Totale confusion là encore ? En se croyant super intelligent.e
pancarte apologie du relativisme culturel : racialiste, pro-voile, en défense du système prostitueur ; en résumé absolument antinomique avec les fondamentaux du féminisme mais qui prétend que les femmes blanches ne le sont pas ; comment marcher sur la tête !

 

 

 

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Agression des femmes s’exprimant contre la GPA

A Toulouse, des féministes abolitionnistes ont été attaquées dans le cortège, elles ont été frappées et leurs pancartes jetées au sol. Un comble tout de même que des violences soient exercées à l’encontre de femmes dans une manifestation contre les violences faites aux femmes !

Agression à Toulouse des abolitionnistes

 

 

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A Nantes, j’ai défilé dans un cortège important d’environ 2 000 personnes, une belle mixité femmes-hommes, des associations, syndicats, groupes politiques, mais surtout énormément de jeunes. Fait remarquable, aucun blackbloc n’a pointé son nez (en tous cas masqué). Beaucoup d’énergie, de colère et de créativité. Mais comme ailleurs, des slogans pro-voile, contre la loi d’abolition qui pourtant protège comme jamais les personnes prostituées, des slogans relativistes mensongers contre le « racisme d’état «  et  l’ « islamophobie d’état ». Et cerise sur le gâteau, le slogan du cortège LGBT qui en a « marre de cette société qui ne respecte pas les Trans, les Putes et les PD ». Ça a le mérite d’être clair, les lesbiennes n’existent même plus, on leur a substitué « les putes » pour mieux défendre le système prostitueur,  et l’ultra-minorité Trans prend la tête pour nous expliquer ce que c’est que d’être une femme !

« abolos féministes saveur facho », c’est bien connu, les abolitionnistes sont des fachos, mais les macs, les réseaux et les clients des anges qui s’autorisent le sexe tarifé ou en vivent. Le niveau zéro de l’analyse.

 

comment lutter contre les violences sans même questionner les codes du sexisme ? non, nous ne somme pas des bombes sexuelles !

 

 

En résumé, une forte mobilisation certes, mais un cortège hétéroclite, et par endroits à des années lumières de s’intéresser vraiment aux violences faites aux femmes. Alors, s’il faut se réjouir de voir tant de monde dans la rue, il est impossible de ne pas s’inquiéter de ces dangereuses dérives, de toute cette bêtise aussi. Ces travers essentialistes, relativistes, intersectionnels, racialistes, communautaristes, religieux même, qui pervertissent tous les mouvements sociaux sont épouvantables. Celles et ceux qui les favorisent et endoctrinent les jeunes en les enfermant dans une confusion indescriptible sont sans aucun scrupule, au service d’eux-mêmes et de causes qui n’ont pas grand chose à voir avec la lutte contre les violences faites aux femmes, et encore moins avec le féminisme. Comme dans toutes les manifestations désormais, il est de plus en plus difficile de participer à une manifestation féministe  sans ressentir de malaise à la vue de tant de confusion.

Le 25 novembre, le gouvernement quant à lui, présentait les mesures retenues à la fin du Grenelle. Parmi les plus significatives : la levée du secret médical ; la suspension de l’autorité parentale des pères violents ; la suppression de l’obligation alimentaire des enfants envers leur père violent ; la prise en compte du suicide forcé dans le droit pénal ; le 3919  désormais accessible 24h/24h et 7j/7 jours; l’ouverture de 26 centres de suivi pour les coupables de violences conjugales  ; le recrutement de 80 intervenants sociaux supplémentaires dans les commissariats (un total de 330 en tout) ; l’adoption d’une grille unique d’évaluation du danger dans les commissariats ; une convention entre le 3919 et le ministère du logement pour faciliter l’accueil des victimes ; la création de 1 000 nouvelles solutions d’hébergement immédiatement ; 6 millions d’euros alloués au déploiement du bracelet anti-rapprochement ; un « conseil de vie » mis en place au collège et au lycée ; une formation «obligatoire» sur l’égalité entre les filles et les garçons pour les enseignants ; un module sur les violences conjugales pour le service national universel (SNU) ; un document unique de signalement pour les enfants exposés aux violences familiales pour le personnel enseignant ;  etc.

Il me semble raisonnable d’admettre que ce n’est pas rien, et dans tous les cas, c’est infiniment plus que ce que tous les gouvernements précédents avaient mis en oeuvre. Bien entendu, de telles mesures devront être évaluées à l’aune des résultats obtenus et corrigées, complétées si besoin. Le Haut Conseil à l’Egalité s’est félicité de l’adoption de ces mesures tout en rendant un Avis «Violences conjugales : pour une culture de la protection des femmes et des enfants ». Savoir reconnaitre des avancées, rester prudent et évaluer au bout de quelques temps les résultats d’une politique est une attitude constructive. En revanche, le collectif #NousToutes – mais est-il si représentatif des manifestant.es  des 23 et 25 novembre ? –  s’est immédiatement opposé au plan de mesures annoncé et un rassemblement fustigeant le gouvernement était organisé le soir même. A mon sens,  une manoeuvre partisane dont l’objectif est bien plus de critiquer le gouvernement que de travailler de manière constructive à endiguer les violences faites aux femmes. Rien de bien étonnant lorsque l’on sait que l’organisatrice de #NousToutes la plus en vue, a aussi défilé le 10 novembre dernier contre l’ » islamophobie d’état « aux côtés d’islamistes.

C’est aussi oublier que les violences faites aux femmes ne se limitent pas, loin s’en faut, aux violences conjugales et qu’il faudrait aussi se préoccuper des autres violences, opportunément poussées sous le tapis par certain.es. Quid de l’insécurité, du harcèlement, du viol et des violences sexuelles dans l’espace public, de la violence prostitutionnelle ? Quelles sont les politiques Genre et ville qui prennent toutes ces problématiques véritablement au sérieux et agissent concrètement ? Qui fait quoi contre les violences communautaires et religieuses ? Pas grand monde, tout juste si l’on ose en parler, de peur d’être accusé.es de racisme ou d’ « islamphobie ». En tous cas pas #NousToutes ! Seules Femmes Solidaires et le réseau  des  VigilantEs l’ont fait clairement, appelant à la Manifestation avec un communiqué sans ambiguïté : féminisme universaliste,  abolitionniste et contre le relativisme culturel, le racialisme et le communautarisme. Il y avait également un cortège abolitionniste dans la manifestation parisienne, bien leur a pris de se regrouper et d’être nombreuses.

Pour conclure, si je salue une mobilisation massive, je déplore les dérives idéologiques qui entachent le mouvement des femmes comme tous les mouvements sociaux. J’ai, après des décennies de marches lugubres et stériles le 25 novembre, enfin l’impression que le gouvernement a commencé à prendre la mesure du problème et que les mesures adoptées  permettront d’avancer. Je rappelle que les violences conjugales ne sont pas les seules violences faites aux femmes et que se focaliser sur elles-seules enfonce un peu plus toutes les femmes qui subissent d’autres formes de violences, et nous laisse toutes démunies face aux violences subies dans l’espace public et bien des lieux.

En définitive un bilan positif, mais que l’organisation de #NousToutes avec ses compromis douteux et son attitude partisane, ne doit certainement pas s’attribuer, à elle seule.

Christine Le Doaré

 

Marie dans le cortège parisien NousToutes : https://youtu.be/jq-Bj_WoUK0

CP des VigilantEs : https://vigilantes2015.wordpress.com/2019/11/09/ce-qui-divise-la-gauche-divise-aussi-le-mouvement-des-femmes/

CP de Femmes Solidaires : https://femmes-solidaires.org/25-novembre-stopfeminicide-stopimpunite/

CP du HCEfh : http://haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/cp_avis_hce_violences_grenelle_2019_11_25.pdf

25/11/2018 #NousToutes OU #NousAussi ?

imagesLe 25 novembre c’est la Journée Mondiale de Lutte contre les violences faites aux femmes. Après la Women’s March de janvier 2017 et la lame de fond #MeToo, est prévue le 24 novembre 2018 à Paris, une marche #NousToutes pour ne pas laisser retomber la mobilisation. Les organisatrices de l’évènement rappèlent qu’en « Argentine, Chili, Espagne, Inde… Partout dans le monde, des voix se lèvent contre les violences. Et en France ? ». C’est vrai, la mobilisation mondiale est enfin à la hauteur des violences sexistes et sexuelles que subissent les femmes du monde entier, et ce n’est pas le moment de baisser les bras.

Alors, fortes des précédents succès mondiaux, les organisatrices, Caroline De Haas et le CNDF (Comité National des Droits des Femmes) en tête, annoncent « une déferlante féministe pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles ». Qui peut dire : je ne suis pas d’accord avec cet objectif ? Toute féministe l’espère, tout être humain digne de ce nom aussi. Seuls de réactionnaires partisans de la domination masculine et bien entendu les prédateurs sexuels peuvent s’y opposer. Qu’ils osent le dire !

En finir avec les violences sexistes et sexuelles est fédérateur. Sous la pression, les pouvoirs publics devront agir jusqu’à ce que les violences faites aux femmes, ne soient plus que résiduelles.

Annoncer un « ras-de-marée » est toujours risqué mais tout était réuni cette année, pour que la mobilisation du 24 novembre soit très suivie. Dans ces conditions, je me demande pour quelles raisons, les organisatrices se prêtent à des alliances douteuses pour assurer son succès ?

affiche 25 novembreSur le visuel appelant à la Marche, je trouve choquante la mise en avant de femmes, symboles de « féminismes » pour le moins controversés. Contrairement à l’universalisme, le relativiste culturel adapte le « féminisme différentialiste » aux traditions et règles propres à chaque culture, ethnie, communauté, religion… Toute aussi cynique est la présence dans le groupe organisateur, de figures du « féminisme pute » (comme il aime à se nommer) qui consent que des femmes soient réduites à des commodités sexuelles.

Quelle est d’ailleurs la raison d’une affiche exposant des femmes plutôt que d’autres puisque #NousToutes est sensé représenter toutes les femmes, anonymes comprises, qui condamnent les violences sexistes et sexuelles. Concession au star-système ?  Volonté de démontrer que toutEs peuvent dépasser leurs désaccords et se rassembler. Même s’il s’agit de désaccords insurpassables ? Cette stratégie écarte délibérément des féministes qui se refusent à cautionner de tels compromis.

L’union fait la force certes, mais combien de temps et de quelle manière si les principes fondamentaux sont bafoués dés le départ ? Faut-il rappeler aux organisatrices que l’enjeu de la Women’s March aux USA était avant tout de résister à Donald Trump ? Quel sens peut bien avoir en France, une « union sacrée » avec des figures de l’indigénisme, c’est à dire des identitaires essentialistes, différentialistes et racialistes (*1) ou encore avec des figures du « féminisme putes » qui défendent le système prostitueur (*2)? Si ce n’est pas un comble d’appeler à une Marche contre les violences sexistes et sexuelles sans condamner aussi la prostitution, la plus violente exploitation sexuelle patriarcale qui soit ! Pourquoi ne pas s’allier aussi aux figures du « féminisme intégral » essentialiste et conservateur, à Eugénie Bastié par exemple, tant qu’on y est ? Tant qu’à ratisser large, pourquoi se contenter de l’extrême gauche ? Toutes les forces sont bonnes à prendre, non ? 

A quels compromis se soumettent les organisatrices pour nouer de telles alliances ? Nous l’avons vu, pas de réaffirmation de l’abolition de la prostitution ni de demande d’une meilleure application de la loi ; rien sur le harcèlement de rue,  les limitations de liberté dans l’espace public que s’imposent les femmes afin de ne pas risquer d’être agressées, violées…  ; rien non plus sur la solidarité internationale, ne serait-ce que le soutien aux iraniennes qui se dévoilent au péril de leur liberté  ; et surtout absolument rien sur toutes les violences sexistes et sexuelles inhérentes à l’emprise du communautarisme, des traditions et du religieux. Des accommodements coupables.

IMG_9689Nous vivons décidément une époque formidable, les islamo-gauchistes et faux-nez du féminisme en tous genres peuvent oublier leurs stratégies d’entrisme, désormais ce sont les mouvements sociaux qui facilitent leur inclusion. D’ailleurs, des groupuscules comme Lallab, le STRASS, le Witch bloc… ne s’y trompent pas et exigent des organisatrices une visibilité spécifique dans la Marche car elles subiraient des violences sexuelles « marquées par l’expression quotidienne du racisme, de l’islamophobie et de la négrophobie » ; car « les femmes musulmanes subiraient des discriminations légales » ; car les « travailleuses du sexe » sont l’objet d’un harcèlement policier ; et puis les Trans, et puis les grosses, et puis…  (Tribune Médiapart 30/10/2018). Une surenchère de victimisation pour le moins douteuse car il n’est pas du tout prouvé que les non-musulmanes ou les « blanches »  (Pantone numéro combien déjà ?) subissent moins de violences sexistes et sexuelles que les autres. L’art de diviser les femmes quand elles pourraient s’unir contre la domination masculine ! L’art de mentir aussi car la loi d’abolition de la prostitution a pour effet de ne plus importuner les prostituées, seulement les clients ;  car il n’y a aucune discrimination légale contre les musulmanes en France (s’il est fait référence à la burqa dans l’espace public ou le port du voile dans les administrations, il ne s’agit pas de discrimination mais de mesures de sécurité dans un cas et de neutralité de la fonction publique dans l’autre). Et pour couronner le tout, l’art du chantage. Elles/Ils ne sont pas #NousToutes mais #NousAussi comme si aussi n’était pas compris dans toutes ! Mieux se singulariser, mieux s’exclure pour mieux se mettre en avant ; une redoutable perversité quand on y pense. 

Je suis de celles que ces détestables compromis désolent. Que les organisatrices s’inspirent de la Women’s March autant qu’elles le veulent, mais qu’elles laissent les Linda Sarsour (*3) françaises au vestiaire. Lutter contre les violences faites aux femmes en légitimant des groupes animés par des idéologies indigénistes ségrégationnistes ou qui revendiquent l’exploitation et les violences sexuelles de la prostitution, groupes aux antipodes du féminisme universaliste et de l’émancipation réelle et inconditionnelle des femmes, est une impasse.  La domination masculine s’arrange du féminisme intersectionnel qui tente de faire converger des intérêts souvent antagonistes (comme émancipation des femmes et revendications communautaires ou religieuses) et l’égratigne à peine. 

Les féministes universalistes, sont misEs devant le fait accompli : le dilemme est une fois de plus de choisir entre participer à cette Marche parce que les violences contre les femmes sont accablantes et inacceptables ou attendre, organiser d’autres évènements afin de ne pas cautionner l’insupportable opportunisme des unes et la cynique récupération des autres.

Christine Le Doaré

(*1) Rokhaya Diallo et d’autres, présentes sur le visuel #NousToutes, défendent des thèses identitaires indigénistes, différentialistes, essentialistes et racialistes, décoloniales « anti-blancs », un « féminisme intersectionnel » qui favorise d’autres agendas au détriment des luttes contre le système patriarcal, Rokhaya Diallo a fondé les Indivisibles et créé les Y’Bon Awards, a signé l’appel « Pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo », a déclaré « Il n’y a pas lieu de s’apitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo »…

(*2) Morgan Merteuil (pseudo) présente dans le groupe organisateur et d’autres, présentes sur le visuel, défendent le système prostitueur, les clients, sachant pertinemment que ce sont toujours soit les clients soit les macs/réseaux qui mettent en danger et tuent les prostituées. 

Si Morgane Merteuil, ancienne Secrétaire générale et porte-parole du STRASS – https://sousleparapluierouge.wordpress.com/2013/03/26/anatomie-dun-lobby-pro-prostitution-etude-de-cas-le-strass-en-france/    omniprésente dans l’équipe d’organisation #NousToutes, si elle n’est plus porte-parole du STRASS,  se vante sur les réseaux sociaux d’avoir réussi à imposer « le féminisme pro-putes, pro-Trans et anti-islamophobe  » (rien que ça !) dans le mouvement féministe à l’occasion notamment de cette Marche :

@MorganeMerteuil

Reconstituer nos rangs, c’est aussi reconstituer des espaces de débats, de réflexion stratégique, et l’occasion de constater que malgré notre faiblesse, notre conception du féminisme comme anti-islamophobe, pro-putes, pro-trans, pèse désormais dans le rapport de force.

(* 3) Linda Sarsour

Porter un hijab pour lutter contre le machisme de Donald Trump ?

http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/10982


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