
Après avoir publié en octobre 2021 l’essai « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » (1) aux éditions Double Ponctuation !, je propose cette fois un essai sur la question trans devenue une question de société particulièrement polémique.
J’ai titré cet essai Traité féministe sur la question trans. Comment sortir des violentes polémiques sur la question trans ?
Ce n’est pas un ouvrage de sociologie mais une analyse citoyenne d’un point de vue féministe universaliste. Je pense utile de préciser que je ne suis en rien transphobe.
Je dresse dans cet essai bref mais dense, un état des lieux illustré de photos, tweets, liens sur des articles, etc. ; je cite Suzanne Moore, Julie Bindel, Robert Wintemute, kathleen Stock, JK Rowlings et bien d’autres, enfin je propose des solutions pour sortir des violentes polémiques et aider les décideurs publics à prendre les bonnes solutions pour protéger les droits des trans, mais aussi des enfants et des femmes.
J’espère que cet essai trouvera rapidement un éditeur convaincu de la nécessité d’éditer actuellement un tel ouvrage. Les éditeurs intéressés peuvent me contacter via ce blog ou sur Twitter ou Facebook ou par mail à l’adresse contact figurant sur ce blog.
En voici le propos préliminaire et le plan prévisionnel :
S’accorder sur les concepts, sexe, genre, identité de genre, orientation sexuelle.
Comprendre que les revendications homosexuelles et transidentitaires ne sont en rien liées.
Convenir ou non que les revendications trans sont une menace pour les droits des femmes.
Établir ou non que les mineurs les plus fragiles, en quête d’identité et de devenir, sont mis en danger.
Enfin, explorer des pistes pour régler les conflits de manière constructive.
Propos préliminaires
Longtemps, la question trans n’intéressa que personnes concernées et spécialistes. Puis de rares féministes s’exprimèrent pour mettre en doute des théories et pratiques de trans-activistes. Ces dernières années, la polémique a pris de l’ampleur et aujourd’hui les clivages sont si marqués qu’il n’est plus possible d’avoir de débat. Les parties en conflit s’enferment dans toujours plus d’incompréhension et de violence.
En tant que féministe, si je suis souvent interpellée par l’attitude comme l’argumentation de trans-activistes, il m’arrive aussi de ne pas approuver des réactions de féministes en butte aux militants trans. Nous ne sortirons pas de la violence sur la question trans sans en cerner et bien comprendre les raisons et dans un second temps, proposer des solutions raisonnables qui satisfassent tout le monde.Définir ou redéfinir les concepts le plus justement possible, proposer des solutions, c’est l’objet et la raison d’être de cet essai qui je l’espère contribuera à apaiser les tensions et dépasser les clivages.
Le débat qui fait rage a longtemps été sous-jacent. S’il est désormais exacerbé, ce n’est pas fortuit, les enjeux sont considérables et amplement sous-estimés. Bien que les personnes trans ne représentent que 0,02 à 0,08% de la population, les féministes craignent que les revendications trans ne mettent en danger les droits des femmes. Beaucoup d’entre elles sont convaincues que le système patriarcal a trouvé là, un moyen de maintenir la domination masculine. Dans la société civile aussi des voix s’élèvent exprimant une inquiétude devant le nombre grandissant de mineurs se déclarant trans.
Je suis féministe universaliste et j’ai une connaissance des milieux féministes et homosexuels dans lesquels j’ai milité, dès les années quatre-vingt pour le premier et quatre-vingt-dix pour le second, présidant successivement SOS homophobie puis le Centre Gay et Lesbien de Paris.Au sein même du mouvement de libération homosexuelle, les difficultés et affrontements entre militants gays, lesbiennes et trans étaient constants. Tout ne coulait pas de source, la cohabitation n’étaient pas évidente entre des groupes qui avaient des priorités et des agendas différents, parfois même antagonistes.Les lesbiennes reprochaient aux gays de ne pas s’intéresser à la lutte contre le sexisme et d’ignorer leurs revendications spécifiques, également de profiter à leur manière des avantages de la domination masculine. Pas grand monde ne s’intéressait aux revendications des trans et leur façon de s’imposer crispait un grand nombre de militants. Il n’était pas rare que des lesbiennes comme des gays soient embarrassés par l’outrance de militants trans auxquels ils reprochaient de reproduire les stéréotypes de genre contre lesquels ils luttaient.
Rappelons que dans les premiers temps du mouvement de libération homosexuelle, les rares militants trans étaient des transsexuels – trans M pour masculin to F pour féminin – qui pour financer leur transition de genre, c’est-à-dire la prise d’hormones croisées et les opérations chirurgicales de réassignation de genre, n’avaient de solution que la prostitution.
La question du sida fut centrale au développement du mouvement de libération homosexuelle, les trans tout aussi touchés que les gays par le sida, devinrent partie intégrante du mouvement.
Il n’y avait que très peu de trans hommes – trans F to M -, en revanche, des lesbiennes se masculinisaient pour échapper à une prédation sexuelle. Si manquant de modèles elles se donnaient une apparence masculine, elles n’étaient pas trans et ce qui les intéressait c’était de vivre librement leur homosexualité.
Après les années 2000, le mouvement de libération homosexuelle s’est transformé jusqu’à se reconfigurer totalement, les lesbiennes féministes et politisées en sont sorties alors que les trans-activistes ont pris de plus en plus de place. Les militants ont ajouté de plus en plus de lettres au sigle LGBT, paradoxalement, le mouvement a perdu en route la moitié de sa population d’origine, les lesbiennes, il est devenu un mouvement gay et trans, quasi exclusivement. Avec l’essor des mouvements LGBTQI la culture queer s’est répandue dans la société et un nombre croissant de jeunes s’est intéressé à la question trans. Peut-être est-il plus juste de dire que ce qui les attire c’est l’idée de fluidité de genre, en particulier les jeunes femmes de plus en plus nombreuses à se réassigner trans homme -F to M -.
Les associations et ONG européennes et mondiales basées à Bruxelles telles que l’ILGA (International Lesbian and Gay association) pratiquent un lobby politique efficace. Depuis des décennies elles militent pour que soient adoptées des politiques publiques favorables aux personnes trans et dans nos démocraties, les élus politiques sont dans l’ensemble prêts à adopter les dispositions exigées des trans-activistes.
S’il est en effet nécessaire de lutter contre les discriminations et violences transphobes, sur ce point, tout le monde est d’accord, des voix s’élèvent de plus en plus nombreuses, en faveur d’une meilleure analyse des revendications afin que les dispositions prises ne portent aucun préjudice à d’autres catégories, en particulier les femmes et les mineurs. De plus en plus de personnes s’inquiètent des effets de contagion en particulier pour les mineurs et certains pays font marche arrière, comme dernièrement en Angleterre où le gouvernement britannique a bloqué la Gender Recognition Reform Bill écossaise.En particulier au Royaume-Uni, on constate que si les trans-activistes ont été très offensifs et payés de leur audace en retour, une résistance s’est organisée et la riposte est désormais soutenue et médiatisée.Une évolution subtile mais perceptible même si pour l’instant tout le monde campe sur ses positions.
Entre féministes, (je ne parle évidemment pas des « féministes queer » qui sont sur les positions des trans-activistes) et trans-activistes, le dialogue est rompu et la violence atteint des sommets : des trans-activistes menacent de tuer les TERFs (acronyme de Trans- exclusionary radical feminist) les molestent dans les manifestations. De leur côté, des féministes tombent parfois dans un essentialisme que des groupes proches de l’extrême droite ne renieraient pas.De leur côté, des féministes tombent parfois dans un essentialisme que des groupes proches de l’extrême droite ne renieraient pas.
Par conséquent, il me semble temps de s’entendre sur les concepts, de s’interroger sur les enjeux politiques et aussi financiers de la question trans et de proposer des solutions pour sortir de l’impasse. C’est mon intention en écrivant cet essai.
Christine Le Doaré
SOMMAIRE
Propos liminaires
Chapitre 1. Des concepts à revisiter
1.1 Qu’est-ce que le sexe ?
1.2 Qu’est-ce que le genre ?
1.3 Sexe et genre, sont-ils liés ou étrangers l’un à l’autre ?
1.4 Qu’est-ce que l’orientation sexuelle ?
1.5 Que sont l’identité de genre et la transidentité ?
1.6 Orientation sexuelle et identité de genre, sont-elles liées ou étrangères l’une à l’autre ?
Chapitre 2. Le mouvement de libération homosexuelle a changé, il s’est reconfiguré
2.1 Pourquoi l’homosexualité et la transidentité sont-elles associées ?
2.2 Le mouvement de libération homosexuelle devient mouvement LGBTQI+
2.3 Antagonismes entre trans-activistes et lesbiennes.
Chapitre 3. Trans et féministes, des antagonismes destructeurs
3.1 Trans-activistes et droits des femmes.
3.1.1 Tout commence avec le langage : un lexique trans qui interroge
3.1.2 Des droits des femmes menacés
– Généralités
– Compétitions sportives
– Lieux réservés aux femmes pour raison de sécurité (vestiaires, foyers, prisons)
3.1.3 Des comportements qui inquiètent
– Généralités
– Des méthodes : dénigrement et détournement d’objectifs, campagnes et actions militantes féministes
– Des modes d’expression : Intimidation, menace, censure
3.1.4 La riposte s’organise
– Généralités
– Dans les mouvements féministe et homosexuel ou désormais LGB
3.2 Concurrence des droits
3.2.1 Généralités
3.2.2 L’essentialisme revendiqué par des féministes est aussi une impasse.
3.2.3 Des prétentions irrationnelles
Chapitre 4. Les mineurs
4.1 Construction identitaire et réseaux sociaux
4.4.1 Généralités
4.4.2 Prise en charge médicale et traitements
4.4.3 Le cas de la clinique Tavistock au Royaume-Uni
4.2 Les enjeux financiers de la transidentité.
Chapitre 5. Des solutions acceptables pour tout le monde
5.1 Généralités
5.2 Principes de Jogjakarta et lobby politique
5.3 Des solutions envisageables
Des pistes pour sortir de la violence, garantir les droits des trans, protéger les mineurs et préserver les droits des femmes.
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Christine Le Doaré
(1) Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger
https://www.double-ponctuation.com/produit/fractures-le-feminisme-et-le-mouvement-lgbt-en-danger/




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