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Traité féministe sur la question trans

Après avoir publié en octobre 2021 l’essai  « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » (1) aux éditions Double Ponctuation !, je propose cette fois un essai sur la question trans devenue une question de société particulièrement polémique.

J’ai titré cet essai Traité féministe sur la question trans. Comment sortir des violentes polémiques sur la question trans ?

Ce n’est pas un ouvrage de sociologie mais une analyse citoyenne d’un point de vue féministe universaliste. Je pense utile de préciser que je ne suis en rien transphobe.

Je dresse dans cet essai bref mais dense, un état des lieux illustré de photos, tweets, liens sur des articles, etc. ; je cite Suzanne Moore, Julie Bindel, Robert Wintemute, kathleen Stock, JK Rowlings et bien d’autres, enfin je propose des solutions pour sortir des violentes polémiques et aider les décideurs publics à prendre les bonnes solutions pour protéger les droits des trans, mais aussi des enfants et des femmes.

J’espère que cet essai trouvera rapidement un éditeur convaincu de la nécessité d’éditer actuellement un tel ouvrage. Les éditeurs intéressés peuvent me contacter via ce blog ou sur Twitter ou Facebook ou par mail à l’adresse contact figurant sur ce blog.

Christine Le Doaré

(1) Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger 

 https://www.double-ponctuation.com/produit/fractures-le-feminisme-et-le-mouvement-lgbt-en-danger/

Le lexique trans du Planning est une provocation

J’ai lu en détail le «Lexique trans» du PF (Planning Familial) et je suis choquée. Je précise, je suis féministe et lesbienne et non pas une réactionnaire de la pire espèce.  

La dérive du planning familial continue vers toujours plus de relativisme culturel, défense du symbole religieux d’infériorisation et invisibilisation des femmes, le voile, défense du système prostitutionnel et maintenant un lexique trans qui dépasse l’entendement. Cette association devrait se rappeler qu’elle est liée au mouvement féministe et qu’elle touche des subventions publiques.

En préambule, le PF croit bon de préciser que rien, pas même ce lexique, ne peut faire consensus «de par l’autodétermination des individus, la fluidité, l’évolution du langage» ! C’est donc le règne de l’identité à la carte et morcelée jusqu’à l’infini.

J’ai relevé sept termes et définitions qui selon moi sont sujets à caution. Je garde pour la fin la section Inclusion dans les termes LGBTQI+ qui m’a bouleversée.

  • « LGBTQIA+ : Lesbiennes, Gays, Bi, Trans, Queer, Intersexes, Asexuel·le·s ou Aromantiques, le « + » indiquant la non-exhaustivité, incluant toute identité de genre ou orientation marginalisée. »

L’homosexualité phagocytée par des états qui ne la concernant pas plus qu’elle ne concerne l’hétérosexualité. Pourquoi les questions trans et d’identité sexuelle ou de transidentité, relèveraient-elles de l’homosexualité plus que sur l’hétérosexualité ? L’orientation sexuelle n’a strictement rien à voir avec l’identité de genre ou sexuelle.

Que peut bien signifier aujourd’hui l’acronyme à rallonges LGBTQIA+ ? Au départ, il y avait un mouvement de libération homosexuelle et on parlait d’homosexualité, de gays et de lesbiennes, de bisexuels aussi. Désormais c’est trop binaire. Plutôt que d’ajouter des lettres, il faudrait se demander à quoi rime de garder le L qui n’est plus représenté. Seuls les trans et les gays ont encore voix au chapitre dans les mouvements et cultures LGBT++++++

  • « Genre : Classe sociale construite culturellement. En occident, cela admet deux catégories, dont une dominée : les femmes ; et une dominante : les hommes. Genre est également utilisé en raccourci pour désigner l’identité de genre. »

Le genre est en effet une construction sociale. La culture patriarcale a attribué des rôles normés et stéréotypés à chacun des deux sexes. Le sexe en revanche est une réalité biologique (chromosomes, hormones, appareils génitaux, caractères secondaires, etc.). Les rôles sociaux de genre peuvent être déconstruits, dépassés, les sexes eux restent une réalité biologique incontournable. Les différences sexuelles sont une réalité, les féministes affirment qu’elles n’ont pas à être hiérarchisées ni servir de prétexte à la domination masculine.

  •  « Assignation à la naissance : À la naissance, les médecins décident, selon des normes de longueur du pénis/clitoris, si l’individu est un garçon ou une fille. »

Non, les médecins à la naissance savent s’ils ont affaire à un garçon ou une fille parce que les organes génitaux sont très différents. La longueur du pénis ou du clitoris leur importe peu, on n’est pas dans un casting de film pornographique. En revanche, la détermination du sexe pose problème dans le cas de personnes intersexuées qui naissent avec des variations de leurs caractéristiques sexuelles (organes génitaux atypiques, production atypique d’hormones, constitution génétique atypique au plan chromosomique). Ce qui représente environ 1,7% des naissances. Les droits des personnes intersexuées doivent être respectés.

Le terme assignation à la naissance, est accusateur, comme s’il y avait une intention coupable derrière un simple constat.  

  • « Personne cis : Personne ne se ressentant pas d’un autre genre que celui qu’on lui a assigné à la naissance. On admet que l’adjectif cis est le diminutif de cisgenre.

Ce terme sous-entend que chacun devrait vérifier être bien conforme au sexe constaté à la naissance. Il est utilisé pour déconsidérer les personnes qui se satisfont de leur sort, ne militent pas pour une fluidité de genre ou la transidentité. Les cis-genres sont suspects dans la bouche des trans-activistes.

  • « Cisnormativité : considérer le fait d’être cis comme « normal », allant de soi, comme la référence par défaut, de marginaliser tout ce qui en sort. »

Dans leur immense majorité les êtres humains naissent femmes ou hommes et en sont satisfaits. L’adolescence est une période de questionnement et de doute, pas seulement sur l’identité sexuelle, sur à peu près tout. Tout le monde ou presque finit par en sortir. En outre, se sentir en accord avec le sexe constaté à la naissance ne signifie pas qu’il faut se conformer aux rôles sociaux-culturels stéréotypés impartis aux femmes et aux hommes. Il n’est interdit à personne de développer une personnalité originale. Il peut y avoir autant de sortes d’hommes et de femmes que d’individus. Les personnes qui pensent être nées dans l’autre sexe que le leur sont une ultra-minorité. Leur nombre augmente parce que la mode est au genderfluid et que la jeunesse résiste difficilement au mimétisme.Une mode qui peut aussi avoir de graves conséquences pour ceux qui trop jeunes sont entraînés dans un parcours de transition et le regrettent quelques années plus tard. Les dernières affaires judiciaires contre les centres de réassignation de genre notamment en Angleterre, devraient nous en convaincre.

  • « TERF (*Trans Exclusionnary Radical Feminist) : Désigne une fraction de féministes et d’individu·e·s luttant contre les droits des personnes trans au nom de la sécurité des femmes cis dans les espaces non-mixtes (toilettes/prisons). Utilisé à tort pour désigner les personnes transphobes en général. »

Cette expression sert à attaquer les féministes et lesbiennes radicales, et de plus en plus, toute personne opposée aux mesures favorables aux trans qui mettent en danger des droits des femmes. Il sert à interdire des prises de parole, notamment dans des conférences et à nuire à la réputation des personnes ciblées, comme dans le cas de JK Rowling. Il est devenu interdit de poser une question, d’émettre un doute ou de formuler une critiques sous peine d’être harcelée et menacée.

  • « Mâle/Femelle : Utilisés surtout pour étudier la reproduction sexuée chez diverses espèces, il convient de ne pas les employer pour caractériser nos congénères humains. Ces termes binaires ne reflètent pas la variété de nos corps et de nos vécus. Comme on l’a vu plus haut, le sexe est un construit social. Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle. »

La reproduction des mammifères dont nous sommes est sexuée, elle résulte de la rencontre d’un ovule femelle et d’un spermatozoïde mâle.

 « Le sexe est un construit social » non, le sexe est une réalité biologique, le genre lui est un construit social ; si le genre peut être déconstruit, le sexe est une réalité biologique intangible.

« Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle » Non, un pénis est un organe de l’appareil reproducteur masculin. Ce n’est pas pour rien si des hommes trans, F to M, subissent une phalloplastie pour s’en faire fabriquer un ersatz.

La section Inclusion dans les termes LGBTQI+ est insensée.

  • « Lesbienne » et « gay » sont bien connus, mais souvent ciscentrés.
    Il est important de comprendre qu’un couple de lesbiennes peut, par exemple, être composé d’une femme cis et d’une femme trans, ou qu’un homme gay peut avoir une vulve.

L’homosexualité est mieux acceptée, l’homophobie est réprimée par la loi, mais tout n’est pas parfait, loin de là. Pourtant, selon les trans-activistes, les personnes homosexuelles seraient des oppresseurs comme les autres. Le terme cis-centré implique que les personnes homosexuelles sont coupables d’être attirées par des personnes de leur sexe. Être cis-genre et homosexuel est devenu suspect.

Selon des trans-activistes, une lesbienne conforme à son sexe de naissance attirée par des femmes ne devrait pas avoir de préjugés et désirer de la même manière des trans femmes (M to F) avec pénis puisqu’un pénis n’est pas un pénis que des femmes cis-genre. Il en va de même pour les gays bien sûr puisqu’une vulve n’est pas une vulve. Notons que cette seconde affirmation est moins fréquente. Ce sont les femmes trans, hommes d’origine qui cherchent à s’imposer. Les reproches faits aux lesbiennes par des trans-activistes de ne pas vouloir coucher avec des femmes trans M to F sont fréquents et vont souvent sur les réseaux sociaux jusqu’aux pressions voire menaces. On peut s’étonner que personne ne leur demande pourquoi une lesbienne aurait plus envie de coucher avec une trans femme M to F qui a gardé son pénis qu’avec un homme cis-genre ?

Dans tous les cas, quand on réclame des droits et libertés, est-on en droit d’exiger le désir des autres et de leur imposer les siens ?L’accusation de dictature des minorités concernant les trans-activistes a probablement pour origine ce genre d’injonctions abusives.

« La définition consensuelle des personnes bi serait «attirées pour les hommes et les femmes ». Mais cette définition est binaire, et a pu être qualifiée de transphobe. » Une personne qui aime indifféremment les hommes et les femmes, s’attachant avant tout à une personnalité, peu importe son sexe/genre est désormais elle aussi accusée de transphobie.

Quand on pense que le rôle du PF c’était notamment d’aider les jeunes – et pas seulement – à se protéger pour avoir une vie sexuelle libre et épanouie, quel vertige ! Je vais leur offrir mon essai « Fractures! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » récemment paru aux éditions Double Ponctuation, qui traite notamment de ces questions, on ne sait jamais, des fois que ça leur ouvrirait de nouveaux horizons. On peut toujours rêver, non ?

Christine Le Doaré

Lexique trans

Introduction

Ce lexique a été établi pour accueillir le plus respectueusement l’ensemble des personnes. Les définitions présentées font consensus dans notre groupe, mais ne feront jamais l’unanimité. Aucune ne le fait partout, de par l’autodétermination des individus, la fluidité et l’évolution du langage. Vous pourrez donc rencontrer des personnes qui n’auront pas les mêmes définitions. Il convient, bien sûr, de s’adapter aux façons dont les personnes s’auto- déterminent. Ce lexique est rangé dans l’optique d’un apprentissage progressif, chaque terme donnant les clefs pour comprendre les termes suivants.

Termes liés aux transidentités

Transidentités : ensemble des vécus trans. Il convient de l’accorder au pluriel pour affirmer la diversité des vécus trans.

LGBTQIA+ : Lesbiennes, Gays, Bi, Trans, Queer, Intersexes, Asexuel·le·s ou Aromantiques, le « + » indiquant la non-exhaustivité, incluant toute identité de genre ou orientation marginalisée.

Genre : Classe sociale construite culturellement. En occident, cela admet deux catégories, dont une dominée : les femmes ; et une dominante : les hommes. Genre est également utilisé en raccourci pour désigner l’identité de genre.

Sexe : Construit social basé sur des observations moyennes des différences biologiques entre les genres. Il est communément admis scientifiquement que le sexe est un spectre. Peut également désigner l’appareil génital

Assignation à la naissance : À la naissance, les médecins décident, selon des normes de longueur du pénis/clitoris, si l’individu est un garçon ou une fille.

AMAB (acronyme de Assigned Male At Birth) : Personne assignée homme à la naissance.

AFAB (acronyme de Assigned Female At Birth) : Personne assignée femme à la naissance. Ces acronymes sont à proscrire pour désigner des personnes. Ils ne servent qu’à renseigner sur l’assignation qu’a subi un individu, à ne faire que si nécessité absolue dans le contexte.

Identité de genre : Ressenti interne du genre de l’individu. Indépendamment de son assignation, du regard de la société ou de son apparence/expression de genre

Expression de genre : Ensemble de caractères visibles pouvant amener à catégoriser une personne comme à un genre ou l’autre (corps, vêtements, maquillage, parfum, attitude, …). L’expression de genre peut être différente de l’identité de genre, que cela soit voulu par l’interessé·e ou pas. Elle ne suffit pas à déterminer le genre de quelqu’un·e.

Personne trans : Une personne trans est une personne qui n’est pas du genre qu’on lui a assigné à la naissance. On admet que l’adjectif trans est le diminutif de transgenre. D’autres versions peuvent exister, mais elles sont propres aux interessé·e·s et ne devraient pas être utilisées par des personnes non concerné·e·s.

Personne cis : Personne ne se ressentant pas d’un autre genre que celui qu’on lui a assigné à la naissance. On admet que l’adjectif cis est le diminutif de cisgenre.

Femme trans : Femme AMAB.

Homme trans : Homme AFAB

Personne non-binaire (NB) : Personne dont le genre n’est pas « homme » ou « femme » : cela peut être une combinaison, une absence (agenre), ou un genre autre. D’après notre définition, les personnes non-binaires sont inclues dans les vécus trans. Mais certaines peuvent ne pas se définir trans. Chaque personne NB peut avoir ou non un besoin de transition médicale et/ou administrative.

Transition : Indifféremment utilisé pour désigner une transition médicale (hormones, chirurgies, autres) et/ou sociale et/ou administrative, la transition est l’ensemble des actes que va accomplir une personne trans afin de se sentir mieux dans son genre ou pour cispasser.

Cis·passing : Le passing désigne une expression de genre permettant clairement d’identifier une personne comme d’un genre ou l’autre (ou pas du tout pour les passings androgynes). Le cispassing désigne le fait qu’une personne trans « passe » comme une personne cis. On dira alors qu’elle cispasse.

Stealth (anglais pour « furtif », « sous-marin ») : On dit d’une personne trans qui a un cispassing et qui ne révèle pas qu’elle est trans qu’elle est « stealth ». Souvent le seul moyen pour une personne trans d’aspirer à une vie un tant soit peu « normale », moins exposée aux violences.

Out (anglais pour « sorti·e » du placard) : Par opposition à stealth, une personne trans « out » ne cherche pas à passer pour cis (indépendamment de son cispassing)

Coming-out (« sortie du placard »): Déclarer à quelqu’un·e que l’on est trans (ou LGBTQIA+) et indiquer son genre. Une personne trans peut être amenée à faire son coming-out à plusieurs moments de sa vie, en fonction de ses proches/ami·e·s et de sa situation.

Outing/outer : Révéler qu’une personne est trans (ou LGBTQIA+). L’outing ne doit JAMAIS se faire sans le consentement de la personne concernée. Et cela peut être considéré, dans le code pénal, comme une atteinte à la vie privée.

Dans le placard/closet : dans le cadre d’une personne trans, se dit quand elle se fait toujours passer pour son genre d’assignation, et n’a pas fait de coming-out. Utilisé également par l’ensemble de la sphère LGBTQIA+.

Dysphorie de genre : Sensation d’inconfort, de détresse ou de rejet résultant de son assignation à la naissance. Elle peut être liée au corps et/ou à des critères sociaux. Ce terme d’origine médicale est souvent utilisé de façon abusive, comme un critère. Or, une personne trans ne ressent pas nécessairement de la dysphorie. Cette dysphorie peut, en revanche, être déclenchée par des situations qui peuvent sembler anodines aux autres.

Euphorie de genre : Sensation de bien-être ou de confort résultant de se reconnaître dans son genre que cela soit socialement ou corporellement. L’euphorie de genre peut être déclenchée chez les personnes trans par toutes sortes de situations, qui ne correspondent donc pas nécessairement à des stéréotypes de genre !

Caractéristiques sexuelles : Ensemble des caractères sexués : hormones, organes internes, organes externes, chromosomes, poitrine, pilosité, répartition des graisses, …

Hormones : Dans le cadre des transitions médicales de personnes trans, celles-ci sont souvent amenées à prendre des hormones dîtes sexuelles : œstrogène et progestérone pour les femmes trans, testostérone pour les hommes trans). On parle de THS (traitement hormonal de substitution, ou de THF ou THM (traitement hormonal « féminisant »/« masculinisant »)

Dicklit : Clitoris ayant changé sous l’action d’un THS. Des hommes trans ou des personnes NBs, hormoné·e·s ou non, utilisent également ce terme pour désigner leur clitoris.

Femmis/Ladyck : Pénis ayant changé sous l’action d’un THS. Des femmes trans ou des personnes NBs, hormoné·e·s ou non, utilisent également ce terme pour désigner leur pénis.

SRS (Sex Reassignment Surgery): Chirurgie génitale. Souvent appelé LA chirurgie, à tort. Elle en incluse des diverses et variées, et toutes les personnes trans n’en ressentent pas le besoin. Elle n’est légalement plus exigée pour un changement d’état civil.

Transphobie : Discrimination/haine/aversion/rejet des personnes trans. La transphobie ordinaire paraît souvent anodine aux personnes cis. Ne pas respecter l’identité d’une personne en est un exemple. La transphobie peut être intériorisée, amenant une personne à se haïr elle-même ou d’autres personnes trans.

Morinom ou deadname : Nom donné à la naissance et rejeté car renvoyant à l’assignation. Si celui-ci n’est pas rejeté, ça peut être « ancien nom », ou « nom civil » s’il n’est pas changé.

Mégenrer : Utiliser un pronom ou des accords qui ne sont pas ceux utilisés par la personne. Si le mégenrage est volontaire, il s’agit d’un acte transphobe particulièrement blessant. S’il est accidentel, mais répété parce que la personne ne souhaite pas réellement s’en préoccuper, on considère cette négligence comme un transphobe également.

Normativité : imposer une situation comme normale, allant de soi, alors qu’elle n’est qu’un élément culturel encouragé.

Hétéronormativité : considérer le fait d’être hétéro comme « normal », allant de soi, comme la référence par défaut et de marginaliser tout ce qui en sort.

Cisnormativité : considérer le fait d’être cis comme « normal », allant de soi, comme la référence par défaut, de marginaliser tout ce qui en sort.

Queer : Ancienne insulte (anglais pour « bizarre, tordu ») réappropriée par des personnes qui se revendiquent de façon politique en dehors des normes hétéro-cis.

CEC (*Changement d’État Civil) : Désignant la plupart du temps l’acte de changement de sexe à l’état civil (+ prénom éventuellement) qui se fait devant le Tribunal de Grande Instance. Il peut également désigner l’acte de changement de prénom en mairie.

TERF (*Trans Exclusionnary Radical Feminist) : Désigne une fraction de féministes et d’individu·e·s luttant contre les droits des personnes trans au nom de la sécurité des femmes cis dans les espaces non-mixtes (toilettes/prisons). Utilisé à tort pour désigner les personnes transphobes en général.

Termes liés à tort aux transidentités

Travesti·e : Personne adoptant une expression de genre du « genre opposé » à des fins d’amusement, artistique ou d’excitation.

Drag-queen, drag-king, drag-queer : Personne se travestissant dans une performance artistique reprenant les codes culturels drag, caricaturant généralement les codes genrés.

Termes à ne pas utiliser

Mâle/Femelle : Utilisés surtout pour étudier la reproduction sexuée chez diverses espèces, il convient de ne pas les employer pour caractériser nos congénères humains. Ces termes binaires ne reflètent pas la variété de nos corps et de nos vécus. Comme on l’a vu plus haut, le sexe est un construit social. Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle.

Masculin/Féminin : Adjectifs se référant à une adéquation avec des stéréotypes genrés. Il peut être tentant de les utiliser, mais demandez-vous au préalable si leur utilisation ne sera pas vécue comme un jugement (qu’il soit positif ou négatif) du cispassing de quelqu’un·e.

Personne issue de la transidentité : Des personnes considérant leur transition « achevée » utilisent parfois ce terme. À ne pas utiliser sur des personnes n’utilisant pas le terme elles- mêmes. Il implique qu’être trans serait limité à un parcours avec un début et une fin.

Changer de sexe : Ça se réfère souvent, dans l’imaginaire collectif, à « LA chirurgie » (SRS). En fait, les caractéristiques sexuelles de personnes, qu’elles soient cis ou trans, ne sont pas binaires et peuvent changer tout au long de leur vie.

Changer de genre : Une personne trans ne change généralement pas d’identité de genre ; elle l’affirme, la révèle ou l’assume. Dans une approche matérialiste du terme genre, en tant que classe sociale, le « genre » d’une personne trans n’est jamais tout à fait du genre femme ou homme, puisque cela peut dépendre de ce que son interlocuteurice sait ou perçoit.

Naître dans le mauvais corps : Se focaliser sur les le corps des personnes trans est une erreur commune et stigmatisante. Les difficultés liés à la transidentité découlent de l’assignation à la naissance, non du corps dans lequel on naît. Une personne trans peut tout à fait avoir la sensation d’être née dans un corps qui est bien le sien, en y apportant ou non des modifications pour que son apparence lui convienne d’avantage et/ou soit plus vivable en société.

Transsexuel·le : Ce terme pathologisant, introduit par les psychanalystes dans les années 50 dans le registre de la psychose, est proscrit aujourd’hui. De plus, il répand par son étymologie, la confusion que les transidentités seraient une « sexualité ».

Certaines personnes trans utilisent ce terme, pour diverses raisons qui leur appartiennent. Iels se désignent comme iels le souhaitent. Le diminutif « trans » convient à la grande majorité d’entre elleux.

Transsexualité : synonyme de transidentités. À ne pas utiliser (voir plus haut) Transsexualisme : terme médical utilisé pour catégoriser la transidentité en maladie

mentale, aujourd’hui absent des références scientifiques mondiales.
Travelo, trav, shemale, ladyboy ou pussyboy, femboy, garçon manqué : termes insultants.

Inclusion dans les termes LGBTQI+

« Lesbienne » et « gay » sont bien connus, mais souvent ciscentrés.
Il est important de comprendre qu’un couple de lesbiennes peut, par exemple, être composé

d’une femme cis et d’une femme trans, ou qu’un homme gay peut avoir une vulve.

Il peut aussi arriver par exemple qu’une personne transmasculine, bien que ne se définissant pas femme, garde son identité politique de gouine (réappropriation de l’insulte). Comme toujours, l’important est de respecter la façon dont la personne s’auto-détermine.

La définition consensuelle des personnes bi serait «attirées pour les hommes et les femmes ». Mais cette définition est binaire, et a pu être qualifiée de transphobe.

Le terme pan (attirées par des personnes de tout genre) s’est forgé notamment pour inclure des personnes non-binaires. On constate qu’il est surtout utilisé par les populations jeunes.

Mais d’autres définitions de bi existent, qui s’approchent beaucoup de celle de pan : Homo étant attiré par le même genre; hétéro étant attiré par un autre genre; bi serait « attiré par des personnes du même ou d’un autre genre ».

Plus d’infos sur http://bicause.fr/

La définition consensuelle de l’intersexuation, dans les associations humanitaires, est : «personnes nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques du masculin ou du féminin ».

Mais un besoin de définition plus politique a émergé, pour sortir clairement de la pathologisation, et y agréger un vécu social :

«l’intersexuation désigne les expériences des personnes nées avec un corps qui ne correspond pas aux définitions normatives du « masculin » ou du « féminin ». »

Elle sort ainsi de la réalité biologique en devenant une réalité sociale, créée par les médecins, avec des normes sexistes, homophobes et transphobes, qui violent des droits humains en particulier celui à l’intégrité physique. Cette définition permet de sortir des paradigmes médicaux, et évite des divers écueils.

Plus d’infos sur https://cia-oiifrance.org/

ARRÊT SUR IMAGE Marche des Fiertés, on touche le fond !

ARRÊT SUR IMAGE présente un plateau de militants LGBT à l’occasion de la Marche des Fierté parisiennes 2018. (Voir vidéo jointe) Et c’est la consternation la plus totale.

Ces gens sont sensés défendre qui au juste ? Les droits des personnes homosexuelles, transgenres ? Ah bon vraiment ? Je sais bien que de dérives en dérives on en prenait le chemin, mais cette fois, nous avons bien touché le fond.

Pour représenter un mouvement de plus en plus délirant, un plateau TV sur lequel il n’y a aucune femme. Les lesbiennes n’existent pas, c’est bien connu. Pas de femme sur le plateau fait remarquer l’animateur, mais pas d’inquiétude, tout est résolu, un des hommes affirme ne pas en être un.  De manière sentencieuse, avec vanité et agressivité, ce type qui se donne toutes les apparences, tous les attributs d’un homme, de la calvitie à la barbe,  et qui donc bénéficie de tous les privilèges sociaux associés à son sexe, affirme dans un langage totalement abstrait qui n’a pour but que de rendre muet son interlocuteur, qu’il n’est pas un homme mais un binaire, et que le genre et l’apparence sont deux choses différentes. Ben voyons,  moi je suis un dauphin, pas du tout une femme !

En outre, cet homme, plus blanc que blanc sur un échelle de 1 à 10 rapport au taux de mélanine, met en avant des gènes pour partie Libanais pour affirmer qu’il n’est pas « blanc ».  Je n’avais pas compris que les Libanais étaient noirs ?! Allo Pantone ?

Et qui d’autre dans cette belle brochette de représentants LGBT ?

Thierry Schaffauser escorte de luxe du STRASS, qui pense représenter les droits des gays et des Trans contraints de se prostituer pour vivre, pourcentage infime des personnes prostituées et trafiquées. Ce que vivent les femme trafiquées, violées par des clients à la chaîne, il ne l’imagine même pas, il régurgite la rhétorique hygiéniste du 19 ème siècle : donnez leur des capotes et ne vous occupez surtout pas de l’oppression, de l’exploitation, ni des traumatismes, encore moins des violences. Complice objectif du système prostitueur et des inégalités femmes / hommes.

Le 3ème représente le collectif PinkWashing, prétexte à l’antisémitisme que la liberté des gays et lesbiennes d’Israël insupporte et qui n’intervient jamais pour défendre la violente répression envers les LGBT dans la plupart des pays arabes (interdits partout, notamment en Palestine, pendus en IRAN…) mais ce n’est pas grave, du moment que l’on tape sur Israël. Ce groupuscule appelle cette année à prendre la tête de la Marche des Fiertés, entre personnes exclusivement Queer, Trans, racisé.e.s et non-mixte ? ! C’est-à-dire ? On fait comment, on prend un nuancier Pantone, qui décide, qui exclue ? Et dans le cas d’un couple mixte (deux personnes de couleur différente), on s’ignore pendant la journée ?
Quel rapport avec l’homosexualité ? Quel rapport avec l’orientation sexuelle, la liberté d’aimer une personne de son sexe et le vivre en plein jour, avec la lutte contre les discriminations et les violences… ?

Je refuse à ces gens le droit de me représenter, et je demande aux médias de penser un peu à ce qu’ils nous donnent à voir et à penser. Quel est le problème de ces gens ?  Quels frustrations, échecs et problèmes existentiels tentent-ils de régler en prenant en otage ce que d’autres organisent, en infiltrant tous les mouvements sociaux pour les pervertir ?

Ces gens constituent posent problème à plus d’un titre, mais en particulier pour les droits des femmes. Les féministes devraient le réaliser très vite et agir en conséquence car avec de tels discours, le féminisme n’aura bientôt plus de raison d’être puisque des hommes peuvent se revendiquer à leur guise, soit homme, soit femme, soit non binaire, (et pourquoi pas ectoplasme !), comment dans ce cas articuler des luttes et revendications contre la domination masculine,  alors que les femmes continueront de subir discriminations et violences de sexe. Ce mouvement queer, gender, non binaire… est la plus grosse arnaque patriarcale du siècle, pas étonnant que cette tendance ait tant d’affinités avec les courants identitaires, indigénistes, anticoloniaux.
Ces gens sont de dangereux individu.e.s prêt.e.s à tout pour imposer leurs théories fumeuses, et les médias comme les universitaires leur facilitent tellement la tâche, en leur offrant tous les tremplins possibles. Une fois les Etudes féministes remplacées par les Etudes de Genre, il n’y avait plus qu’à foncer, c’est fait. Pendant ce temps là, trop de féministes font diversion avec des distributions de tampon ou autres campagnes guère prioritaires, et leur laissent le champ libre.

Féministes, gays et lesbiennes universalistes, réveillez-vous, et barrez la route à tous ces champions de la division et de la haine avant qu’il ne soit trop tard !

Indigénistes, mouvance décoloniale, etc.,  un cortège racialiste, excluant, prend la tête de la MarchedesFiertés 2018 à Paris. L’inter-LGBT laisse faire. Des complicités constantes ont facilité l’entrisme de ces groupuscules, et leur récupération du mouvement LGBT (ou devrait-on dire, gay et trans.) depuis des années ; désormais ce mouvement pris en otage, comme tant d’autres mouvement sociaux, ne sert plus les droits et libertés des personnes homosexuelles, il pourrait même les mettre rapidement en danger. 

PIR MarchedesFiertés

Combien de temps le mouvement LGBT va-t-il pouvoir se cacher derrière son petit doigt ?

220px-Palco_BolognaPride08Les LGBT vont-ils s’adapter au système ou le changer ?
Mixité, diversité, comment se rejoindre un jour ?

Depuis que l’homosexualité est devenue une question de société, nombre de gays se sont désintéressés des questions d’égalité réelle entre les femmes et les hommes et du féminisme. Il semble qu’ils en ont déjà fini d’interroger leur propre misogynie ? Le mouvement n’a t’il de LGBT que son sigle ?

En matière de discriminations et de violences, d’égalité des droits (mariage et adoption), on peut considérer qu’il y a bien une transversalité de luttes.
Mais déjà, en matière de GPA c’est moins évident, comme à chaque fois qu’il est question de l’appropriation du corps (des vies en réalité), des femmes. Toutes les autres revendications ne se recoupent pas et les problématiques spécifiques des lesbiennes, en général, n’intéressent pas les gays.

La question des inégalités femmes-hommes est centrale. Combien de gays admettent bénéficier de privilèges du fait de leur appartenance au groupe des hommes ? Comment faire prendre conscience à un gay que ne pas combattre un système revient à le conforter ? Peut-il se désolidariser du groupe des hommes dont il cherche tant à se faire accepter ? C’est pourtant bien sa seule chance objective de vivre un jour dans une société égalitaire, libre de sexisme et donc d’homophobie.

Ce manque de motivation à challenger la domination masculine est aussi encouragé par l’attitude de beaucoup de lesbiennes qui par identification, tentent de s’affranchir des contraintes sociales et culturelles liées à leur genre. Qu’elles en soient conscientes ou pas, dans tous les cas, penser se libérer seules, alors que d’autres femmes continuent de subir la domination masculine, est illusoire.

J’en ai rencontré, notamment engagées aux côtés des gays dans la lutte contre le sida, qui niaient leur double oppression de femmes et de lesbiennes. Elles en connaissaient un rayon en matière de prévention-sexualité gay, mais se satisfaisaient du manque de réciprocité et certaines ignoraient même l’essentiel de la prévention lesbienne ! Comment faire comprendre à une lesbienne que sans solidarité avec le groupe des femmes, tant que l’égalité réelle ne sera pas achevée, que le féminisme n’aura pas changé et réinventé la société. elle n’aura jamais que l’illusion de sa propre libération ? Vivre sous domination sous domination masculine l’entravera et la menacera toujours.

Les Trans. quant à eux, se sont à juste titre, plaints du manque d’intérêt et de solidarité des gays à leur égard, mais elles-eux non plus, ne se sont pas intéressés à la déconstruction du système patriarcal ; il est rare de croiser un ou une trans féministe.

Au début, n’étaient visibles que les transsexuelles hommes devenus femmes (M to F). Au contraire d’être féministes, la plupart adoptaient même les codes sociaux d’une représentation féminine parfaitement sexiste. Incompréhension des lesbiennes, forcément.

Puis ont émergé les transsexuels femmes devenues hommes (F to M), un peu plus conscientes du sexisme et des enjeux de l’égalité femmes-hommes, ayant été des femmes et souvent rejetées car ne se pliant pas aux stéréotypes de genre. Toutefois, une fois installées dans leur sexe de réassignation, la plupart des personnes trans. se fondent dans la masse pour une nouvelle vie et participent moins aux luttes féministes et LGBT.

Puis les personnes transgenres qui questionnent le genre mais ne veulent pas nécessairement s’engager dans les opérations de réassignation de genre, sont devenues visibles, aidées par le mouvement Queer qui, pensait-on, ouvrait une brèche vers plus d’imagination et de libertés.

Dommage, toutes ces différentes façons d’être trans n’ont pas non plus vraiment réussi à se comprendre entre elles. Elles s’accordent sans conteste sur la nécessité d’obtention de papiers d’identité conformes à son genre, en revanche, elles se déchirent, notamment sur la question de l’accompagnement médical et psychologique du parcours de réassignation de genre.

Pire encore, les revendications trans. sont maintenant instrumentalisées par les politiques : assimiler opportunément les questions de genres aux archi minoritaires droits des trans pour mieux freiner les droits des femmes et surtout ne pas avancer trop vite en matière d’égalité Femmes-Hommes, beaucoup de politiciens européens sont déjà rompus à l’exercice.

Les Trans-actvistes, en particulier dans les pays anglo-saxons, sont de plus en plus hostiles à l’égard des féministes. (Attaques conférence radfem pays anglo-saxons).

Peu à peu, le mouvement LGBT, plus à l’aise avec les questions trans. que féministes et lesbiennes, puisqu’elles ne les remettent pas vraiment en question, ont inscrit et priorisé les revendications Trans. à leur agenda.

Quant aux bi(s), elles et ils considèrent n’être que la dernière roue du carrosse, ce qui n’est pas faux, mais il faut bien reconnaître qu’il est assez difficile d’articuler des revendications bi, notamment en matière d’égalité réelle femmes-hommes ou d’égalité des droits LGBT. Quand on discrimine ou agresse une personne, c’est à cause de son orientation sexuelle réelle ou supposée et c’est la relation homosexuelle de la personne bisexuelle qui pose alors problème. La question de l’acceptation de la bisexualité est une intéressante question culturelle mais elle est difficile à traduire en termes politiques.

L’interprétation en France des théories Queer, a aussi joué un rôle. Les théories Queer permettent d’appréhender les questions de genre pour mieux déconstruire les normes et proposer des alternatives. Mais chez nous, elles ont souvent été utilisées pour diluer les luttes et masquer les véritables enjeux de pouvoir.

Ainsi, quand un homme blanc Queer décrète être une « lesbienne noire », parce que c’est ainsi qu’il lui plaît de se définir, c’est intéressant sur le plan théorique, mais seule la lesbienne noire subit vraiment une triple domination sociale et culturelle (femme, lesbienne et racisée) ; ce type de posture n’a aucun d’effet sur la vie quotidienne de l’immense majorité des gens et encore moins ne remet en question l’oppression des femmes.

C’est théoriquement excitant mais socialement inopérant, ça ne change strictement rien aux rapports sociaux de classe.

Les hommes (gays ou pas) qui adorent les Slutwalks et autres manifestations ou représentations « pro-sexe », les qualifient de « seul féminisme valable » ; ils ont raison, elles ne remettent nullement en question la domination masculine, bien au contraire, elles assignent les femmes à de nouveaux rôles tout aussi normés que les précédents mais imposés cette fois, par les performantes et omniprésentes, industries du sexe.

C’est un peu comme si le système patriarcal s’adaptait et engendrait de nouvelles générations d’adeptes au sein même des mouvements qui théoriquement pourraient le mettre en échec.

En effet, les groupuscules radicaux qui prospèrent à la marge du mouvement LGBT se prétendent subversifs mais en réalité, s’avèrent être de redoutables alliés du système patriarcal.

Ayant parfaitement intégré les codes de l’oppresseur, ils répandent des thèses néolibérales « post-féministes » et vont jusqu’à confisquer violemment la parole des féministes.

Complices des industries du sexe, pornographie et prostitution notamment, dont ils prétendent se réapproprier les scénarios, ils glorifient sans ciller la marchandisation et l’aliénation des êtres humains.

Rien n’est plus facile que d’instrumentaliser la libération sexuelle des femmes et « la liberté de disposer de son corps » est passée par la moulinette du libéralisme : à l’évidence, que des femmes s’affirment libérées par le porno ou la prostitution ne va rien changer à l’ordre établi, ni déstabiliser la domination masculine, bien au contraire !

L’influence de ceux que l’on appelle à tort « pro-sexe », « trans-activistes » en tête, s’est même révélée être l’une des menaces les plus virulentes à l’encontre de féministes ou de groupes féministes (Annulation conférence Rad-Fem, harcèlement de militantes, etc.).

Curieusement, ce sont les associations de santé communautaires, financées pour la lutte contre le sida, qui s’en font les meilleurs relais dans le mouvement LGBT.

Face à une telle adversité, nombre de lesbiennes politiques n’approchent pas ou ne font que traverser le mouvement mixte LGBT. Rares sont les militantes lesbiennes féministes qui travaillent dans le mouvement mixte, y occupent une position de « leadeuse », portent les revendications communes tout en s’affichant féministes et en challengeant le sexisme. A quelques exceptions près, elles sont vite isolées, harcelées, discréditées voire menacées et s’épuisent sans obtenir beaucoup de résultats.

Néanmoins, je comprends bien que des lesbiennes soient convaincues que dans une société mixte, il n’y a pas d’autre alternative que la mixité, ce fut mon cas pendant de longues années.

Je pensais que s’exclure dans la non-mixité, n’était pas efficace pour combattre la domination masculine. Aujourd’hui, je n’affirmerais plus rien de tel. L’effort à produire pour surnager et assurer un minimum de visibilité lesbienne et féministe au sein du mouvement LGBT est démesuré. Pour que cet investissement soit viable et productif, il faudrait conjuguer deux facteurs, le premier : plus de lesbiennes féministes investies en même temps et le deuxième: plus de gays concernés par l’abolition du patriarcat. Autant dire une belle utopie !

Dans tous les cas, je pense maintenant que la bonne stratégie consiste à leur demander de s’informer, de se former (les outils théoriques, les expériences et les expertes sont disponibles), de travailler et de faire leurs preuves, nous verrons ensuite.

En conclusion, je dirai que le mouvement LGBT a probablement eu tort de se focaliser exclusivement sur l’égalité des droits, étape certes indispensable, mais impuissante à changer la société en profondeur. Ce sont les LGBT qui vont s’adapter au système et pas l’inverse !

Admettons-le, le mouvement LGBT n’a de mixte que son sigle. Il se défend bien en matière d’égalité des droits, mais fait l’économie de l’essentiel : la lutte contre la domination masculine. Il ne suffit pas de dire : le sexisme engendre l’homophobie ou encore, le mépris du féminin est l’un des ressorts des LGBTphobies, voire même l’homophobie et la lesbophobie sont des manifestations de peur face à des alternatives qui ne sont pas prévues et sont vécues comme des menaces du système, encore faut-il en tirer les conséquences et s’engager dans la lutte contre les systèmes d’oppression, y compris à l’intérieur du mouvement.

Le mouvement LGBT qui a fortement contribué à l’évolution des mœurs en France, aurait les moyens de devenir un véritable mouvement de libération et d’émancipation. Il peut jouer un rôle majeur dans la lutte pour l’égalité Femmes/hommes, encore faudrait-il qu’il le veuille et s’en donne les moyens. Pour l’instant, il n’a même pas commencé, à l’inverse, il s’y oppose souvent.

Ses choix seront déterminants pour l’avenir et il ne pourra pas longtemps continuer de se cacher derrière son petit doigt.


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