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Parution essai « Traité féministe sur la question trans »

Traité féministe sur la question trans – De violentes polémiques, des solutions faciles à mettre en oeuvre.

#trans #transactivisme #féminisme

Après un essai intitulé « Fractures. Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » publié en octobre 2021 aux éditions Double Ponctuation, j’ai souhaité m’attacher plus particulièrement à la question trans.

La question trans est en effet devenue une question de société polémique.

Pour quelles raisons y-a-t-il autant d’antagonisme entre trans-activistes et féministes ? Pour quelles raisons de plus en plus d’acteurs impliqués dans la protection des enfants et des adolescents se préoccupent-ils des risques éventuels de la transition de genre pour les mineurs ?

Dans les pays anglo-saxons les heurts sont très violents et le débat entre les protagonistes est quasiment devenu impossible.

Qui a tort, qui a raison ?

Après avoir dans un premier temps rappelé les définitions et concepts relatifs aux questions de sexe biologique et d’identité de genre, j’ai dressé un état des lieux illustré d’articles, de photographies et de prises de position sur les réseaux sociaux. Puis je conclus en proposant des solutions qui pourraient réconcilier les opposants en présence, tout en respectant leurs droits à toutes et tous.   

Mon objectif est bien de proposer des solutions acceptables par les personnes concernées comme par l’ensemble de la société ; j’espère ainsi apaiser les tensions et contribuer à aider les pouvoirs publics à prendre des décisions adaptées.

Il ne s’agit pas d’un ouvrage de sociologie mais d’une proposition citoyenne d’un point de vue féministe universaliste. A lire et à débattre !

Christine Le Doaré

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Le féminisme est-il mort ?

A quoi peut encore servir un féminisme qui se tait devant ce que le machisme produit de pire, des violences contre des femmes faites à dessein pour les humilier, les terroriser, les anéantir ?

Le 7 octobre dernier, des civils, hommes, femmes, enfants ont été massacrés par les terroristes islamistes du Hamas de la manière la plus horrible qui soit, et le traitement réservé aux femmes dépasse tout entendement : des rapts, des viols, des tortures, des corps mutilés, éventrés, exhibés à la vue de tous tels des trophées, des fœtus arrachés aux corps de leur mère recouverts de crachats, des bébés égorgés. Une surenchère dans l’horreur qui ne peut que susciter effroi et ferme condamnation.

Les photos de Shani Louk, germano-israélienne de 20 ans qui participait à une rave party, transportée inanimée à l’arrière d’un pick-up, écrasée par des hommes armés animés d’une terrible haine misogyne n’ont pas mobilisé les féministes.

Les reportages sur la morgue israélienne non plus. Pourtant, les propos de légistes abasourdis par ce qu’ils ont vu, sont épouvantables. Les femmes n’ont plus de visage, des morceaux de corps suppliciés ne sont pas identifiables, mains, bras, organes génitaux. Qui fait ça ?

Caroline Fourest a dit sur Twitter « Des pogroms terroristes. Voilà le nom de l’horreur. »

Tahar Ben Jelloun horrifié par cette attaque du Hamas contre Israël a déploré une « blessure faite à toute l’humanité » et a déclaré : « Le 7 octobre, la cause palestinienne est morte, assassinée ».

Anne Rosencher a dit « Ces images ne disent pas «Palestine vivra» mais «Les juifs mourront».«

Mais les mouvements féministes n’ont rien dit.

Les féministes du monde entier auraient dû se lever massivement pour condamner de telles attaques sur des civils, un crime contre l’humanité qui a visé les femmes d’une manière bien spécifique, rappelant qu’aux yeux des islamistes, une femme est dissimulée, soumise ou provocatrice et coupable et alors, ils la brisent.

Un massacre terroriste de civils et non une guerre entre états, la bande de Gaza n’est plus occupée par l’armée israélienne qui l’a quittée après les élections législatives palestiniennes de 2006 ayant démis le Fatah et installé le Hamas au pouvoir.

Un massacre terroriste islamiste comme en subit le monde entier mais le nombre de civils exécutés, plus de 1600 morts, des milliers de blessés, des enlèvements, comme le déchainement de barbarie inouï qui le caractérise en fait un évènement particulier.

Pourtant, à part un ou deux groupuscules féministes universalistes, ni les mouvements féministes mainstream ni les artistes promptes à s’offusquer dans les médias, n’ont pas levé le sourcil. Rien, pas un seul mot mais un silence tonitruant. (L’intervention de Sophia Aram fut en revanche et par contraste remarquable).

Pourquoi ?

Bien sûr, il y a des injustices, des inégalités et même si les palestiniens ont voté en 2006 pour le Hamas, ils ont déchanté depuis qu’ils vivent sous son joug dans des conditions difficiles. Israël pour se protéger d’une gouvernance terroriste, après avoir évacué la bande de Gaza, a instauré un blocus en 2007. Il faut préciser que l’Égypte a fait de même en fermant au même moment, ses frontières aux gazaouis, craignant que le Hamas ne renforce l’Iran. Qui pense à le rappeler ? Qui crie Égypte assassin ?

Bien sûr, le gouvernement de droite dure ou extrême de Netanyahou ne fait qu’envenimer la situation en encourageant l’extension des colonies israéliennes.

Bien sûr, une solution à deux états devrait être mise en œuvre depuis longtemps.

Mais cette attaque sort du problème territorial entre la Palestine et Israël car il s’agit d’un crime contre l’humanité commis par des terroristes islamistes avec lesquels on ne négocie pas, on les combat. Le Hamas n’est pas une force de résistance palestinienne mais un groupe terroriste. Dans sa Charte de 1988, il prétend que les Protocoles des Sages de Sion sont la preuve d’un complot juif mondial, ces Protocoles ont en réalité été fabriqués par la police tsariste en 1903 ! Dans l’article 9, il est prévu de faire de la Palestine un état islamique. Dans l’article 17, il est précisé que la place des femmes est d’être à la maison. La Charte prévoie la destruction d’Israël de cette manière : « Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a abrogé ce qui l’a précédé «. …

Alors pourquoi les féministes se sont-elles tues ?

Parce que le féminisme universaliste assiégé par les mouvances intersectionnelles, a battu en brèche, parce que le relativisme culturel, le gauchisme et le wokisme ont eu raison de lui.  Le wokisme teinté d’islamo-gauchisme fait de gros dégâts, en particulier chez les jeunes. Les blancs et les juifs sont par nature coupables, en revanche, les racisés et les Palestiniens sont systématiquement des victimes et les seules valables. Et tant pis si au passage, ceci contribue à adouber des idéologies et groupes douteux amplement misogynes et homophobes. Même le Hamas ? Il semble que oui.

Le compte X (ex Twitter) du mouvement Black Lives Matter de Chicago a posté en soutien aux combattants du Hamas, une illustration qui les représentent, s’introduisant en Israël en parapente motorisé, avec le slogan «Je soutiens la Palestine». Ce tweet a été liké par nombre de militants woke, féministes comprises et tant pis si des femmes qui assistaient à la rave party ont été massacrées avec une violence misogyne d’une rare perversité.

Lorsque des musulmans ailleurs qu’en Palestine sont persécutés, qui s’en préoccupe ? Au Mali et dans tous les pays d’Afrique en prise au djihâdisme, en Chine avec les Ouighours … ? Vous avez déjà entendu parler d’une manifestation se déroulant aux cris d’ »Alla Akbar» pour eux ? Pas moi.

Les féministes, les intellectuels gauchistes et les woke, les médias aussi, auraient-ils oublié que le Hamas a pris Gaza en otage depuis 2007, détourné l’aide internationale à son profit, appauvri plus encore la population qu’il opprime et dont il se sert comme bouclier vivant ? Ne savent-ils donc pas que le Hamas est de plus en plus contesté par la population dont les récentes manifestations ont été réprimées avec violence ?

Tous ces bien-pensants n’auraient pas compris que l’objectif premier du Hamas était d’arrêter le processus de normalisation né des accords d’Abraham entre Israël et les Émirats Arabes, entre Israël et Bahreïn ,de peur que l’Arabie Saoudite ne rejoigne le processus ? Ils sont si mal informés, tout à leur sensibilité exacerbée que ce serait bien possible.

Pire encore, des féministes ont manifesté pour la cause palestinienne en cautionnant les actes terroristes du Hamas et un antisémitisme aux intentions génocidaires.  

En Pologne, dans une manifestation pro-palestinienne, une Norvégienne a brandi une pancarte représentant une étoile de David jetée dans une poubelle sur laquelle était écrit ‘Keep the world clean’ (« gardons le monde propre ») .

En France, lors de du rassemblent en soutien à la cause palestinienne, le 19 octobre, ont retenti haut et fort Place de République des « Allah Akbar ». Tout le monde sait que c’est ainsi que frappent les terroristes islamistes. N’ont bien sûr pas manqué les « Israël assassin » et « Macron complice ». Complice de quoi on cherche, le chef de l’état venait d’appeler à la paix civile et à l’unité nationale ; « Israël assassin » alors qu’un massacre d’une monstrueuse barbarie venait d’être commis sur des civils. De nombreuses pancartes affichaient un soutien explicite aux terroristes du Hamas et des slogans antisémites. Sur cette même place nous nous sommes rassemblés après les massacres de Charlie et du Bataclan. Cela parait si loin.

Les LGBT n’étaient pas en reste, associés notamment à Londres au collectif Palestine vaincra. Savent-ils que les palestiniens homosexuels vivent en Israël, que la charia n’est pas tendre avec l’homosexualité ? Même les dindes ne défilent pas pour sauver Noël, mais eux sans réfléchir tendent le cou pour la corde.  

Les féministes mainstream, les LGBT, tant d’artistes, d’intellectuels, la gauche en général, devenus bêtes, ignorants et soumis, aidés en cela par de grands médias nationaux et internationaux qui les désinforment sans complexe.

Pleurer les victimes israéliennes cela n’a qu’un temps limité, les médias se sont précipités sur la propagande du Hamas comme s’il s’agissait d’une agence de presse crédible pour condamner la fausse information du bombardement de l’hôpital Al-Ahli de Gaza. On aurait cru qu’ils n’attendaient que ça pour oublier le pogrom terroriste et taper sur Israël. C’était comme si les victimes israéliennes étaient oubliées d’un coup. Ils vérifient les communiqués de la Corée du Nord, de la Chine, de Poutine ou de l’État islamique, mais du Hamas non ! Une faute déontologique énorme, sans précédent. Il est prouvé depuis qu’il s’agissait d’une fakenews et qu’une roquette du Jihad islamique, groupe armé palestinien lié au Hamas est retombée dans la cour de l’hôpital, mais le mal est fait et ils ne s’en excuseront jamais.

Pourtant ils le savent, de nombreuses roquettes tirées sur Israël retombent sur Gaza et le Hamas planque matériels et munitions au milieu des infrastructures civiles autant que dans les tunnels. Le Hamas comme tous les groupes djihadistes se moquent de la cause palestinienne, ils veulent un état islamique au Moyen-Orient et instaurer un califat mondial.

Les pays arabes ne sont pas solidaires, ils sont opportunistes et ne pleurent le sort des palestiniens que parce qu’ils peuvent ainsi taper sur Israël. Les attentats terroristes islamistes frappent à 90 % le monde musulman (selon la Fondapol, 167 096 personnes ont péri du djihadiste ces 40 dernières années. )

L’Iran, le Liban, la Syrie, le Yémen, l’Algérie, la Tunisie, le Qatar, l’Irak, le Koweït, Oman ont pourtant officiellement, sans honte et sans trembler, clairement soutenu l’attaque islamiste du Hamas et le massacre de civils innocents. Lequel d’entre eux offre la double nationalité aux palestiniens ?

Quoi qu’il en soit, à cause de cette fakenews, les juifs sont mis en danger partout. Des manifestants anti-israéliens ont incendié la synagogue El Hammam en Tunisie. A Londres, des juifs portant la kipa sont pourchassés. A Berlin et dans le monde entier, les juifs ne se sentent plus en sécurité.

Et demain ?

Si des roquettes palestiniennes font des victimes dans la population de Gaza, les tirs israéliens aussi, et Israël pour éliminer la menace terroriste va sévèrement riposter en lançant une attaque terrestre qui sera sanglante. Les otages ne sont toujours pas libérés et Israël a prévenu le monde entier de sa riposte, a demandé aux civils de la bande de Gaza de quitter le nord pour pouvoir bombarder les positions du Hamas. Sa riposte sera militaire et non terroriste, qui peut imaginer les soldats et soldates israéliens enlever, violer, éventrer, décapiter des bébés ?

Mais il y aura des victimes collatérales, des victimes de trop.

Le corridor humanitaire qui permet aux civils d’évacuer les zones qui seront visées est en place et l’aide est acheminée. Les dirigeants du Hamas vivent dans le luxe, à l’abri au Qatar, mais leurs sbires sur place vont-ils finir par laisser tous les civils qui le souhaitent évacuer ? Les témoignages de Gazaouïs qui se plaignent de clés et de véhicules confisqués ne manquent pas. Plus il y a de victimes parmi les Palestiniens, plus la communauté internationale est ébranlée jusqu’à en oublier les massacres de civils israéliens, à l’origine de la riposte.

En conclusion

Le pire est à craindre. L’antisémitisme se répand à grande vitesse, souvent sous couvert de soutien aux Palestiniens et c’est très inquiétant.

Les Palestiniens vont devoir faire un choix et sans ambiguïté aucune rejeter le Hamas pour favoriser un retour au processus de paix à deux états, alors Israël n’aura d’autre possibilité que de revenir à la table des négociations. Du côté israélien, gageons que le gouvernement actuel mis en difficulté par l’attaque du Hamas qu’il n’avait pas vu venir, perde les prochaines élections au profit d’une équipe qui saura favoriser un processus de paix. L’espoir est là, pas dans un soutien douteux et inconditionnel aux Palestiniens actuellement gouvernés par des terroristes.

A cause du populisme des extrêmes, de l’extrême-gauche comme de l’extrême-droite qui ne sont jamais une réponse crédible aux problème de sécurité et de civilisation, comme à cause de l’islamisme, nous assistons en direct au suicide de nos démocraties. Les idéologies totalitaires ont le vent en poupe, elles ont contaminé l’occident et il faudrait un sacré sursaut d’intelligence et d’à-propos et à l’échelle mondiale, pour en sortir indemne. Chaque occidental va devoir clairement choisir entre démocratie occidentale aussi imparfaite soit-elle et dictature islamiste.

Tous les signaux sont au rouge, nous devrions peser de tout notre poids avant qu’il ne soit trop tard, l’islamisme est très pernicieux, il s’insinue partout sans même que nous en ayons conscience, il nous fait douter, nous culpabilise, nous affaibli alors que nous devrions résister avec conviction.

En tous cas, le féminisme est mort s’il n’est plus un rempart. Les femmes que l’idéologie islamiste contraint à la soumission patriarcale, devraient défendre nos libertés et l’égalité que seules garantissent nos démocraties, seulement ce n’est plus le cas.

Christine Le Doaré

1er novembre 2023. Bilan 2005 _2023
En 2005 #Israël quitte #Gaza laissant derrière elle, équipements publics, infrastructures, hôpitaux, écoles, maisons …
Les frontières d’Israel et d’Egypte sont alors ouvertes. Il ne faut pas oublier que la bande de Gaza a deux frontières.
Gaza reçoit des billions de dollars et d’euros pour la croissance, le progrès, mais cet argent arme les terroristes du #Hamas qui construisent des tunnels, mènent des attentats quotidiens, tirent des roquettes … jusque là sanglante attaque terroriste, l’horrible déclaration de guerre du 7 octobre dernier à Israël.
Non, le Hamas n’a pas provoqué Israël ni cherché à le pousser à bout dans une riposte disproportionnée, (ça c’est l’analyse des gens qui prêtent aux autres des intentions qu’ils n’ont pas), c’est plus simple et stupide que cela, il poursuit depuis toujours son seul objectif, comptant sur le Hezbollah de l’autre côté, sur ses alliés et sur ses complices dans nos démocraties : en finir avec Israël qu’il a juré de détruire.
Il le rabâche, il ne négociera pas, rejettera tout processus de paix.
Israël n’a donc d’autre choix que de neutraliser les infrastructures et ressources du Hamas. D’autant plus maintenant que le Hamas a démontré l’ampleur de sa force de frappe.
Israël n’a pas riposté tout de suite et demandé l’évacuation des civils palestiniens avant.
La population palestinienne qui aurait dû être évacuée des zones bombardées, paye le prix lourd. Trop de victimes. Beaucoup trop.
Elle doit se libérer du Hamas pour avoir un avenir, c’est la seule issue possible à ce conflit.
Peut-on lucidement prétendre autre chose ?
Un gouvernement progressiste en Israël où l’immense majorité de la population veut la paix et une Palestine libre de ses terroristes dans la bande de Gaza et corrompus en Cisjordanie.
Il n’y a aucune autre issue. Objectivement aucune. Les gens qui prétendent le contraire, par idéologie ou affinité … ou parce qu’ils se prennent pour des experts, ne font qu’embrouiller la situation. Et pendant ce temps-là l’antisémitisme prospère en Occident.
Libérez Gaza du Hamas ! #liberezgazaduhamas
et Netanyahou dehors !

A Rennes #NousToutes chourave la PART DES ANGES

Le Bar féministe et lesbien La part des Anges rue Saint-Melaine à Rennes était peut-être mieux connu sous l’acronyme bar LGBT ? Il est vrai qu’il est préférable de nos jours de s’afficher LGBTQI+, lesbien et féministe c’est plus risqué. Toujours est-il que ce bar lesbien et féministe n’ouvre plus qu’épisodiquement. Orane Guéneau sa propriétaire craint pour sa sécurité et celle de ses salariés qu’elle a licencié pour raisons économiques. Après avoir porté plainte pour diffamation, insultes publiques, harcèlement, dommages moraux et matériels, elle envisage désormais de vendre l’établissement. « J’ai été harcelée pendant cinq ans, j’ai laissé filer jusqu’à ce que mon bar soit tagué ». (1)

Inutile de compter sur la « communauté LGBTQI+ » pour la défendre. Ce bar était l’un des derniers bars lesbiens en France. Combien en reste-t-il ? Trois, quatre peut-être ? En revanche des bars LGBTQI+ à dominance gay et trans ce n’est pas ce qui manque.

Que s’est-il passé ? Alors que le bar était plein, il a été violemment attaqué pendant une manifestation contre la réforme des retraites – convergence des luttes camarades ! -, carreau cassé et vitrine taguée. Pourquoi ? Que lui reproche-t-on exactement ? Cela pourrait être risible si ce n’était pas si grave, il lui est reproché de mal utiliser les pronoms, de ne pas utiliser ces fameux iel, non-binaire, gender-fluid … Comme si cela était une évidence pour tout le monde, et surtout, comme si cela était offensant au point de justifier menaces et agressions ! Les droits des trans ne sont pas en cause, personne ne songerait à les remettre en question, les trans en revanche exercent une violence intellectuelle et parfois physique qui cache mal un mal-être identitaire qu’ils veulent imposer à tous.

Si vous êtes femmes cis-genres (conforme à votre sexe de naissance, contrairement à transgenre), féministes, lesbiennes et si vous souhaitez vous retrouver entre vous, ce n’est pas si simple, la police des mœurs veille au grain, pas celle que vous pourriez imaginer non, celle des queer woke disposés à vous annuler sans état d’âme. La Part des Anges a été frappé de l’infamie suprême et le mot a été lâché, tagué sur sa vitrine : TERF ! (acronyme de Trans-exclusionary radical feminist). Le plus souvent c’est « A mort TERF ! ». De nos jours, des femmes lesbiennes n’ont plus le droit de se retrouver entre elles dans des espaces sans être accusées de transphobie.

Le pire c’est que si la censure émane souvent de trans activistes, des groupes dits féministes ne sont pas en reste, ici c’est #NousToutes qui est à la manœuvre, prenant la défense des agresseurs et appelant au boycott de La Part des Anges. (2)

#NousToutes ce mouvement sensé défendre les droits des femmes mais noyauté par des activistes intersectionnels qui pratiquent un féminisme à géométrie variable, relativisme culturel oblige. Défendre le port du voile pourtant symbole du patriarcat religieux s’il en est ou l’ouverture des compétitions sportives et prisons aux trans M to F les préoccupent bien plus que les droits des femmes ou des lesbiennes.

Nous en sommes donc là. Convergence des luttes oblige, peu à peu les luttes de libération homosexuelle sont devenues LGBT puis LGBTQI+, et la Marche de libération homosexuelle, Gay Pride puis LGBT Pride puis Marche des Fiertés, et peu à peu les lesbiennes ont quasiment disparu du paysage. Il n’y a plus une seule lesbienne féministe dans les mouvements LGBTQI+. Pour résumer, toujours plus d’inclusivité a fini par exclure et invisibiliser les lesbiennes qui sont même désormais attaquées dans les manifestations quand elles essayent d’exister et de défendre leurs droits. L’orientation sexuelle et l’identité de genre sont deux sujets différents, les gays et les lesbiennes ont fondé un mouvement pour revendiquer leur liberté d’orientation sexuelle, exiger des droits et la fin de toute discrimination à leur encontre. Avec le mouvement queer, les questions d’identité de genre ont fini par prendre de plus en plus de place et les trans activistes comme l’ensemble du mouvement LGBTQI, avec une misogynie décomplexée, menacent dans détour aujourd’hui les féministes et les lesbiennes.  

Dans le livre témoignage « Fractures !  Féminisme et Mouvement LGBT en danger « aux Éditions Double Ponctuation (3), j’explique pourquoi et comment nous en sommes arrivés là.  Le dernier chapitre est consacré à ouvrir des pistes pour retrouver un dialogue et tenter de régler les problèmes. Qui s’en soucie vraiment dans le mouvement LGBTQI+ toujours plus sectaire et violent à l’encontre des féministes et des lesbiennes ? Est-il encore seulement possible d’avoir un débat ? A la sortie du livre fin 2021, un seul débat a été organisé lors du salon du livre LGBT de Metz, les organisateurs avaient garanti ma sécurité et assuré que le débat pourrait avoir lieu. Il y avait peu de monde et ce n’est pas un débat mais des centaines qu’il aurait fallu organiser avant qu’il ne soit définitivement trop tard et que ne s’enferment dans une impasse les deux grands mouvements du 20ème siècle que furent les mouvements féministe et LGBT et que se retourne contre nous tout ce que nous avons arraché de haute lutte. Le fossé se creuse entre relativistes et universalistes, mouvement LGBTQI+ et féministes, lesbiennes féministes ; la guerre de tranchées qui sévit dans les pays anglo-saxons s’exporte à grande vitesse.

Les milieux intellectuels et politiques sont complices de cette situation, taisant ou minimisant les violences misogynes d’une minorité d’activistes qui de manière arbitraire et violente assènent des contre-vérités, prétendent effacer les réalités scientifiques au bénéfice du ressenti, sans trouver face à eux beaucoup de résistance. J’ai présenté un essai intitulé « Traité féministe sur la question trans ; comment sortir des violentes polémiques sur la question trans », on ne peut pas dire que les éditeurs fassent preuve de courage, ils ne se bousculent pas pour l’éditer. Et pourtant … (4)

Mais il ne faut pas penser que nous baisserons les bras, sur cette terre, les femmes sont habituées depuis toujours à défendre leur existence et continueront de le faire. Nous reconnaissons l’existence et les droits de toutes et tous, mais jamais à notre détriment. Non, nous ne sommes pas des TERFS, nous sommes des femmes et surtout, nous sommes féministes.

Christine Le Doaré

Transphobie ! Le Centre LGBT Paris vire le seul groupe lesbien restant !

Le Centre LGBT Paris IDF a osé virer le seul groupe de lesbiennes qui y demeurait.

Les Señoritas était le seul groupe lesbien qui continuait de fonctionner au CLGBT Paris, un groupe de lesbiennes féministes plus toutes jeunes ; elles ont été jugées coupables de transphobie, censurées et après un procès digne des purges staliniennes, renvoyées du Centre.

Cela fait longtemps que je le dis et l’écris, le sigle LGBTQI++ est en réalité une imposture, le L est inexistant dans ce mouvement qui n’est plus que gay et trans., et ce depuis des années. Si vous n’êtes pas convaincus, lisez l’essai que j’ai fait paraître en 2021 aux éditions Double Ponctuation : « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger », un bilan de décennies de militantisme à la fois dans les mouvements de libération homosexuelle et féministes.  (Et notamment sept années de présidence de ce Centre.)

J’ai été informée par une membre des Sénoritas (voir son message ci-dessous, j’ai retiré son nom et ses coordonnées pour préserver sa vie privée).

Quelle est donc leur faute ? Une Sénorita a envoyé un e-mail au groupe, via la boîte mails interne au groupe et domiciliée au Centre. Il s’agissait d’un communiqué de l’Observatoire de la Petite Sirène transmis au groupe pour information. Un message interne et privé entre membres du groupe donc. Seulement voilà, la boîte mails est gérée par le Centre qui y a fourré son nez et décidé que l’Observatoire en question était transphobe et que cela justifiait le renvoi du groupe. En outre une référente des Señoritas, membre du Conseil d’Administration du Centre a été démise de ses fonctions. (Une autre raison avancée pour justifier cette mise à pieds : avoir inscrit au club de lecture des Sénioritas mon livre «Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger ». Incroyable ingratitude quand on sait que le Centre de la rue Beaubourg n’existerait pas si je ne l’avais pas remis à flot et déménagé après la faillite de la rue Keller). Depuis la boîte mails des Sénioritas est sous surveillance et leur activité suspendue. Ceci a entraîné d’autres démissions en chaîne au Centre.

Qui est donc l’Observatoire de la Petite Sirène ?

C’est un collectif pluridisciplinaire de professionnels praticiens et chercheurs, universalistes, défendant les droits humains et la protection de l’enfant, indépendant de toute orientation politique et qui réfute toute accusation de transphobie. Le Collectif a observé, comme tout le monde d’ailleurs, l’augmentation des diagnostiques de « dysphorie de genre » et de transidentité chez les mineurs et s’inquiète des conséquences graves et irréversibles de traitements médicaux lourds les concernant. Il questionne la notion de consentement éclairé d’un enfant. Quand on connait les phénomènes d’entrainement et d’identification des adolescents vulnérables sur les réseaux sociaux, on peut en effet légitimement s’inquiéter.

L’Observatoire de la Petite Sirène n’est pas constitué de monstres transphobes mais de professionnels inquiets qui s’interrogent, doutent et alertent. Il n’y a rien de répréhensible à cela, c’est même plutôt intelligent de questionner les vérités idéologiques du mouvement trans., assenées sans aucune controverse par des activistes prompts à manier l’accusation de transphobie. Dans ces temps troublés où la cancel culture frappe sans discernement, l’accusation de transphobie fait peur.

L’Observatoire demande que soit conduite une enquête sur la prise en charge médicale des adolescents, où est le problème ? Le service pédiatrique de réassignation de genre de la clinique Tavislock à Londres a fermé pour diagnostiques abusifs et surmédicalisation des enfants dont plusieurs autistes. Des jeunes souhaitant dé-transitionner ont mené une action en justice contre la clinique pour les avoir mal diagnostiqué et incité à prendre des bloqueurs de puberté ayant des effets toxiques sur leur santé. Un millier de familles pourrait se joindre à cette action.  

Il faut le savoir, les trans-activistes sont forts pour discréditer, diffamer, harceler, attaquer ceux qui leur déplaisent. Les amalgames, mensonges ne leur font pas peur. Ils ont accusé l’Observatoire de la Petite Sirène, sans aucune preuve tangible, de militer pour les thérapies de conversion. Les milieux journalistiques et universitaires woke se sont jetés sans aucune analyse critique ni réserve sur leurs diatribes.

Quels sont les arguments du CLGBT Paris ?

Le Centre a accusé les Sénioritas de relayer « la propagande transphobe » de l’Observatoire. Il est donc désormais strictement interdit dans un Centre LGBT, de communiquer sur le travail de professionnels qui réfléchissent à la question des mineurs et de la transidentité, impossible de débattre. Il faut savoir que des débats ont actuellement lieu dans nombre de pays qui ont pourtant adopté des législations favorables aux revendications trans. comme en Suède, Angleterre, Finlande …

Le Centre a accusé l’Observatoire de faire la promotion des thérapies de conversion, ce qui à ma connaissance est absolument faux. J’ai lu l’argument d’une association LGBT là-dessus, il s’agit d’une extrapolation tirée par les cheveux. Victimisation et manipulation rhétorique à un niveau rarement atteint.

Le Centre a accusé l’Observatoire et les Sénoritas de contrevenir à la loi et de propager la haine, comme si l’on pouvait mettre sur un même plan de justes préoccupations concernant les mineurs et des discriminations effectives, en effet punies par la loi,  contre des personnes trans. Mauvaise foi caractérisée.

Le Centre affirme que les luttes pour les droits des femmes sont à l’origine des droits des trans., quand on pense aux attaques des trans activistes contre les féministes, on comprend à quel point leur rhétorique est manipulatrice. Des trans. activistes n’ont de cesse d’effacer les femmes, leurs droits et agendas pour substituer les leurs, en essayant de leur imposer leur vision de ce qu’est une femme (caricaturale et sexiste d’ailleurs).

Le Centre affirme qu’un homme trans est un homme, et une femme trans est une femme ; en réalité non, une femme trans est une femme trans et un homme trans est un homme trans. Il n’y a aucun problème à cela et de la place pour tout le monde, le problème est de vouloir nier les réalités par pure idéologie et imposer un logiciel inventé de toute pièce, quitte s’il le faut à nier les réalités biologiques propres aux deux sexes en prétendant autoritairement que l’on sait mieux que tout le monde de quoi l’on parle. Comme si le ressenti pouvait comme par magie et sans conséquences néfastes, effacer les évidences biologiques.

Les adultes ne s’en prendront qu’à eux-mêmes s’ils décident de dé-transitionner plus tard, les enfants eux doivent être protégés, pour cela comme pour tout le reste.

Le Centre LGBT se demande t’il pourquoi ce sont majoritairement des filles qui sont concernées par la transidentité ? A quoi veulent-elles échapper ? Au sexisme, aux rôles impartis aux femmes et aux hommes, à la domination masculine, aux violences sexuelles ? Pourquoi cette contagion soudaine, ne serait-ce pas la conséquence d’un phénomène de mode amplifié par les réseaux sociaux ? Il faut protéger les enfants qui ont le droit de vouloir jouer avec des poupées ou des voitures de pompier, porter les couleurs de leur choix, se rêver princesse ou aventurier sans pour autant être qualifié de trans., et encore moins définitivement sommé d’opérer une transition de genre. En réalité, ceci est terriblement conformiste, c’est une caricature des rôles sociaux de genre. Plus conservateurs en définitive, est-ce possible ?

Protéger les enfants est un devoir, leur éviter de subir l’idéologie d’influenceurs identitaires, et de prendre des risques avec des bloqueurs de puberté et autres traitements hormonaux lourds et à vie, sans même parler des mutilations, alors qu’ils ne sont pas en capacité de faire des choix en toute maturité et conscience, devrait être la seule préoccupation de tout parent, adulte et professionnel.

En conclusion

Cela fait longtemps maintenant que le mouvement LGBT est critiqué pour ses orientations politiques, clairement en opposition avec celles des féministes, soutien du système prostitueur, pro-GPA, refuge de trans-activistes misogynes et violents, etc., il s’enfonce de plus en plus dans le sectarisme et la violence.

Le Centre LGBT est issu d’un mouvement d’émancipation auquel il ne fait plus honneur ; il est subventionné par des financements publics, alors il n’a pas le droit de se comporter en censeur ni d’interdire des débats.

La ville de Paris en particulier qui subventionne le loyer du Centre, est-elle prête à cautionner un tel comportement ?

Christine Le Doaré

Témoignage de C. C. des Senioritas

« J’ai lu bcp de vos écrits et je partage vos idées. Je voulais vous informer de ce qui se passe au Centre LGBTQ++ de Paris IDF. Nous sommes un groupe de lesbiennes âgées qui nous réunissons au Centre 2 fois par mois et nous avons également des activités en dehors du Centre (expo, restaurant ……) nous sommes reliées entre nous par une boîte mail gérée par le Centre. L’une de nous a fait circuler un communiqué de l’observatoire de la petite Sirène et a été radiée de la liste de diffusion. Motif propos transphobe ……… plusieurs d’entre nous avons rédigé un mail de protestation demandant sa réintégration et le Centre a suspendu la boîte mail et nos activités. Et voilà ce que nous avons reçu en retour. Qu’en pensez-vous ? Ce sont des méthodes brutales et infantilisantes. Peut-être parce que nous sommes de « vieilles lesbiennes féministes « 

Merci d’avance pour votre avis

Bien sincèrement C.C.

Voilà les dernières évolutions : 1)Lors d’une convocation par le Bureau, nos référentes auprès du Centre, dont l’une est membre du CA, ont été déchargées de leurs fonctions. Raison invoquée , « perte de confiance en leur capacité à lutter efficacement contre la transphobie ». Nos activités au Centre sont suspendues et la boite mail toujours sous surveillance et donc impossible pour nous de communiquer entre nous. 2) La salariée historique du Centre, Irène a démissionné en dénonçant une ambiance délétère et un espionnage de sa boîte mail professionnelle …… 3) La présidente du Centre vient également de démissionner ce matin suite, semble-t-il à la réunion d’hier du Bureau. Voilà donc où nous en sommes, nous avons décidé de quitter le Centre et jeudi nous nous réunissons à une dizaine pour discuter de l’avenir. En parallèle nous avons pris contact avec la Maison des Femmes dans le 12ème, pour voir s’il était possible de se réunir chez elles. On attend leur réponse. Nous allons également rédiger un texte pour dénoncer l’attitude du Centre et nous souhaiterions que vous nous aidiez à le diffuser. D’avance merci C. «

Le courrier du CLGBT au Sénioritas

« Centre LGBT Suspension temporaire de la liste de diffusion et des activités au Centre Bonjour à toutes, Vous avez reçu mercredi un message qui relayait la propagande transphobe de l’observatoire de la Petite Sirène. Ce type de message n’est pas acceptable dans un centre LGBTQI+, comme tout message de haine ne peut être toléré. Ce groupe n’est pas une groupe de “scientifiques” mais bien d’idéologues qui s’opposent à la reconnaissance de l’identité de genre chez les mineur·es. Elles déversent leur haine des transidentités très largement dans les médias. Leur messages font la promotion des thérapies de conversion, interdites par la loi. La DILCRAH a d’ailleurs porté plainte contre cette organisation. Vous pouvez trouver toutes les informations sur ce groupe sur le site petitesirene.org. Pour beaucoup, nous avons eu à subir, dans notre enfance, le rejet de notre orientation sexuelle. On nous disait alors “ce n’est qu’un passage”, “as-tu essayé d’être hétéro ?” ou encore “force toi !”. Ce sont exactement les mêmes termes que véhiculent les groupuscules qui s’opposent à la reconnaissance des transidentités chez les ados. Il nous semble nécessaire donc de rappeler certains points : * L’identité de genre n’est pas un sujet de débat. Elle est protégée par la loi, entre autres par l’article 225-1 du code pénal qui interdit toute discrimination contre une personne en raison de son identité de genre. C’est le même article qui protège l’orientation sexuelle. * Le genre ne sort pas de nulle part. Il est le fruit des luttes féministes depuis plus de 50 ans qui ont participé, et participent encore, à faire avancer les droits des femmes. Opposer les luttes féministes et les luttes trans est un piège dans lequel les tenants du patriarcat veulent nous précipiter. * Un homme trans est un homme, une femme trans est une femme. Le nier est clairement transphobe. * Ne pas reconnaître l’identité de genre d’une personne, quelque soit son âge, est transphobe, de la même façon que ne pas reconnaitre d’orientation sexuelle d’une personne est homophobe. * Les propos transphobes n’ont pas leur place dans notre centre (ni ailleurs), de même que les propos sexistes, racistes, âgistes, homophobes… ou relayant toutes les haines. Nous avons demandé aux responsables en charge des Senioritas de mettre en place un plan d’actions contre la transphobie pour que les activités du groupe puissent continuer à se dérouler au centre dans un climat serein. Il nous semble bien entendu important que les activités puissent se tenir, mais il est essentiel qu’elles ne soient plus un lieu de diffusion de tels messages. Aussi, tant que ce plan d’action n’est pas mis en œuvre, nous sommes dans l’obligation de suspendre cette liste de diffusion et les prochaines activités à l’intérieur du Centre. Cette décision est la conséquence directe des messages de haine qui nous sont parvenus. Les seules personnes responsables de cette situation déplorable sont les autrices de ces messages.  Nous avons confiance pour que, très rapidement, des solutions soient mises en œuvre afin que votre groupe redevienne un lieu de convivialité et de bienveillance. Le Bureau du Centre LGBTQI+ Paris-Île de France » — Thibault DERBRÉMembre du bureauGestion & Relations pôles coordination@centrelgbtparis.org   Centre LGBTQI+ Paris Île-de-France 63 rue Beaubourg 75003 Paris – France http ://www.centrelgbtparis.org

Pour aller plus loin

Aucune féministe n’est transphobe, le lobby trans activiste est misogyne

Aucune féministe n’est transphobe, le lobby trans activiste est misogyne

Parution Essai FRACTURES ! Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger Christine Le Doaré Aux éditions Double Ponctuation 

Parution Essai FRACTURES ! 

Bien poser le débat sur la question trans

Le dossier central du numéro 51 de Franc-Tireur – que je lis assidument chaque semaine – consacré aux débats autour de la question #trans : « Genre et transidentité – un débat à fleur de peau », écrit par Pauline Delassus et Perla Msika, m’a laissée perplexe. Peut-être parce que je connais la question ayant un temps présidé des associations LGBT ou parce que féministe, j’ai été en butte aux violences de trans-activistes ?

Si l’article est parfaitement documenté, en revanche, on se demande si les autrices connaissent bien la question trans car il y a des affirmations et surtout des omissions préjudiciables à une bonne compréhension du sujet.

Il faut commencer par rappeler comme le font les autrices mais sans pour autant en tirer de conséquences intéressantes, que la question ne concerne que de 0,02 à 0,08% de la population. Et pourtant ce débat prend énormément de place, il faudrait tout de même se demander pourquoi. Cet article ne le fait pas.

  • « Le débat déchire les féministes » affirme les autrices, disons plutôt que les féministes attachées aux fondamentaux du féminisme se méfient de tout ce qui concoure à l’effacement des femmes, la domination masculine ayant parfois de bien imprévues manières de se maintenir à flots.

Les féministes qui savent que la question de l’appropriation du corps (et des vies) des femmes – qu’il s’agisse de sexualité ou reproduction – est centrale aux combats féministes universalistes, se méfient des injonctions et dérives des trans-activistes, comme elles le sont avec les revendications relatives à la GPA ou à la prostitution. Cohérence de l’analyse, tout simplement.  

  • L’opposition s’est focalisée entre d’un côté « transphobie « et de l’autre, « anti-trans ». Non, ça c’est une caricature. Oui, des trans-activistes n’ont que le mot transphobie à la bouche comme d’autres le mot « islamophobie », mais non, parmi les féministes opposées aux dérives trans, il n’y a pas que des anti-trans, bien au contraire. C’est par exemple mon cas, je n’ai rien contre les personnes trans qui opèrent une transition et vivent leur vie comme elles/ils l’entendent mais ne tentent pas d’imposer au monde entier leur conception du féminin et du masculin à coups de clichés vieux comme le monde ; ne se présentent pas dans des compétitions sportives qu’ils – devenus elles – emportent haut la main ; ne violent pas leurs codétenues en prison … Et c’est le cas de bien d’autres féministes universalistes. Il faut lire ce texte (et d’autres)  pour comprendre et situer les débats un peu plus justement  : https://christineld75.wordpress.com/2020/03/10/aucune-feministe-nest-transphobe-le-lobby-trans-activiste-est-misogyne/

Préférer citer Dora Moutot c’est plus glamour et plus vendeur : 500 000 abonnées Instagram, alors forcément ! La RS (Réseaux Sociaux) mania a encore frappé, hors de la starisation virale, pas de salut ! Pourtant, Dora Moutot et son « femellisme », ce n’est ni plus ni moins que de l’essentialisme alors qu’il y a bien d’autres arguments politiques et féministes intéressants, mais voilà, sans wagons de followers Instagram, aucun intérêt n’est-ce pas ?!

Et au passage, Marguerite Stern ne la soutient pas vraiment, elles n’arrêtent pas de se mettre sur la tronche par RS interposés. Une polarisation des débats stérile et narcissique,  sachant que le propos des stars des RS et des médias est en général limité et caricatural.

  • Sans être essentialiste, et encore moins d’extrême-droite du tout, on peut très bien considérer qu’il y a des êtres humains femmes, hommes, femmes trans et hommes trans et que dans chacune de ces catégories il y a un large spectre d’individu.es. qui tous ont le droit de vivre comme elles et ils l’entendent.

Le problème des trans en réalité, c’est que pour opérer une transition de genre ou plus prosaïquement investir le sexe opposé à celui reconnu à la naissance, ils et elles sont gênés par des incontournables de nature biologique, notamment, auxquels ils doivent se confronter. Alors certains trans-activistes y vont aux forceps, c’est beaucoup plus facile de nier aux femmes des caractéristiques et spécificités, de les relativiser et d’imposer de manière dogmatique, à l’aide d’un lexique inventé de toute pièce et de menaces s’il le faut, des « réalités » aussi imaginaires soient-elles. Remarquez qu’ils et elles ne s’attaquent guère à la virilité, à la masculinité, aux hommes.

Non seulement faisant cela ils véhiculent les pires clichés qui soient sur le genre et les différences entre les sexes, mais ils tombent dans le grotesque quand ils affirment que lutter contre les mutilations génitales féminines (excision & infibulation) est transphobe, que parler de vagin est transphobe et qu’il faut plutôt parler de trou devant ou que sais-je encore.

Mais surtout, ils s’illusionnent eux-mêmes. Une femme trans ne sera jamais tout à fait un homme, un homme trans ne sera jamais tout à fait une femme, ils seront un homme trans, une femme trans, et alors ? Il n’y aurait pas de place pour tout le monde ? Pourquoi ? Qui décide ?

Le summum du culte du genre n’est-il pas justement là ?

Jamais l’article ne pose ce débat qui est pourtant central à la question trans.

  •  Les autrices de l’article écrivent que ceux qui critiquent les positions et méthodes des trans-activistes sont « tenants d’un féminisme essentialiste », ça c’est un mensonge et un tel parti pris est tout de même problématique. Il ne s’agit d’ailleurs pas de nier ou pas le ressenti, un ressenti est un ressenti, mais d’affirmer que la biologie est une science, l’étude du vivant et qu’elle ne peut être balayée d’un revers de main par une idéologie ou un ressenti. Ce n’est pourtant pas si compliqué que cela. Le reste n’est que manipulation rhétorique.
  • La question des mineurs est plutôt bien traitée, mais le phénomène d’entrainement, (de mode) amplifié par l’effet communautariste des RS n’est jamais traité. Tout le monde sait que les adolescents traversent des doutes quant à leur identité et dans tous les domaines d’ailleurs et que des années plus tard ils les ont réglés de bien d’autres manières que celles qu’ils envisageaient à l’époque. Parmi eux certains sont aussi très fragiles et pourraient bénéficier d’une aide psychologique.
  • Et surtout, la question cruciale et centrale au débat de l’augmentation exponentielle du nombre de transitions de filles n’est pas posée. Le raccourci opéré par celles qui sont désemparées par les transformations de leurs corps à la puberté, qui rejettent les stéréotypes sexuels, qui sont heurtées par le sexisme de la société et s’identifient alors aux garçons, encouragées par les RS, forums …  à expérimenter leur véritable orientation de genre, n’y serait pour rien ? Allons donc ! Quelle fille rêvant d’autonomie, de liberté et de puissance n’a pas rêvé enfant d’être un garçon pour se retrouver contente d’être une femme libre et accomplie des décennies plus tard ? Ce fut mon cas et j’en ai croisé bien d’autres !

En réalité, les personnes trans sont une minorité dans la minorité transgenre culturellement à la mode, le problème de fond est bien celui du phénomène d’entrainement social, cette « nouvelle » complaisance médiatique (poussée par la sociologie du genre substituée fort habillement aux études féministes), médicale (c’est un énorme business financier) et parentale (générations désorientées) pour des solutions qui n’en sont pas toujours et peuvent causer des dégâts irréparables.

Ceci est vrai de la question trans comme de beaucoup d’autres.

En conclusion : Il est vrai que l’on ne peut pas tout traiter dans un seul article, mais si l’article est plutôt équilibré, on a tout de même l’impression que les autrices ont oublié que la violence vient des trans-activistes qui ont interdit aux féministes de critiquer leurs théories fumeuses et misogynes, les ont traité de TERF et attaqué physiquement et pas l’inverse ; aussi les féministes pour se défendre (comme a été contrainte de le faire J.K. Rowling pour avoir simplement dit qu’une femme trans était une femme trans) ont dû monter au créneau. C’est trop facile de renvoyer les uns et les autres dos-à-dos.  

Lire mon témoignage féministe après des années de militantisme LGBT pour mieux savoir de quoi on parle : https://www.double-ponctuation.com/produit/fractures-le-feminisme-et-le-mouvement-lgbt-en-danger/

(Il y a d’autres écrits – sachant que l’on ne peut pas tout écrire, la période étant au wokisme et son corolaire la cancel-culture, les trans-activistes sont virulents, procéduriers et les éditeurs très frileux, ils craignent d’être dénoncés et stigmatisés, ce fut un peu le cas du mien qui avec mon accord, bien obligé, a censuré des pages entières du manuscrit d’origine).

Christine Le Doaré

https://www.franc-tireur.fr/genre-et-transidentite-un-debat-a-fleur-de-peau

Parution Essai FRACTURES ! 

Fractures ! 

Le féminisme et le mouvement LGBT en danger 

Christine Le Doaré 

Aux éditions Double Ponctuation 

Fractures ! est paru en librairie le 21 octobre 2021 

J’ai longuement milité dans le mouvement féministe comme dans le mouvement LGBT. 

J’ai peu à peu vu ces mouvements se déchirer de l’intérieur et s’agresser mutuellement. J’ai donc écrit cet essai, pour tenter de comprendre pourquoi et comment nous en sommes arrivés là, à ce niveau d’incompréhension et d’agressivité, et pour tenter de revenir aux fondamentaux.

C’est un témoignage vécu de l’intérieur, également une analyse sur plus de trente ans d’évolution parallèle, de ces deux grands mouvements sociaux, les mouvement féministe et LGBT. Ils furent un temps alliés, aujourd’hui, ils sont souvent antagonistes. Comment pourrait-il en être autrement, alors qu’il y a tant de confusion et de conflits à l’intérieur de chacun de ces deux mouvements ?

Il est vital de comprendre comment nous sommes passés de l’universalisme au relativisme culturel ; de l’intérêt général inclusif des minorités à l’intérêt de catégories spécifiques de population, de plus en plus victimaires et excluantes ; de l’existentialisme à l’essentialisme ; de la libération et de l’égalité des droits à la dictature des minorités ; enfin, de savoir pourquoi ces deux mouvements traversés par les woke et cancel cultures y sont à ce point perméables. 

Même si, bien conseillée par mon éditeur, je me suis beaucoup censurée, je n’ai pas totalement omis la petite histoire, et relate aussi de bien fâcheuses violences.

Ce livre étant écrit dans l’idée d’avancer vers l’avenir de manière plus constructive et sereine, il se termine sur un espoir d’apaisement et de retour au bon sens. 

Christine Le Doaré 

Présentation de l’essai par l’éditeur Double Ponctuation :

https://www.double-ponctuation.com/produit/fractures-le-feminisme-et-le-mouvement-lgbt-en-danger/

Avis de lecture

  • Liliane kandel, féministe du Mouvement de libération des femmes, est sociologue, essayiste, elle est l’auteure en particulier, de Féminismes et nazisme (Odile Jacob, 2004) :

https://www.double-ponctuation.com/wp-content/uploads/2021/10/Avis-de-lecture-de-Liliane-Kandel.pdf

  • Annie Sugier, féministe du Mouvement de libération des femmes, est physicienne, elle est la présidente de la Ligue du Droit International des Femmes : 

https://www.double-ponctuation.com/wp-content/uploads/2021/10/Avis-de-lecture-de-Annie-Sugier.pdf

  • Françoise Morvan, féministe du Mouvement de libération des femmes, a été présidente de la CLEF coordination française pour le Lobby Européen des Femmes, membre du Haut Conseil à l’Egalité, et de la CNCDH, elle est Vice-présidence de L’AFAP (association franco africaine des femmes parisiennes) et Secrétaire Générale de Femmes Santé Climat :

https://www.double-ponctuation.com/wp-content/uploads/2021/10/Avis-de-lecture-de-Françoise-Morvan-1.pdf

  • Réseau Les VigilantES :

Articles médias – quotidiens nationaux …

  • Dans Marianne :

https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/christine-le-doare-le-mouvement-lgbt-sest-radicalise-influence-par-lextreme-gauche?fbclid=IwAR00v6QDJQkro9AfcTTHXM77u9hZ-RV-dMPrkS9xx9gfXCVBH5hPYu0fqZE

  • Dans Franc-Tireur :

Dans Charlie-Hebdo :

Pour Franc-Tireur Vidéo

Autres médias, blogs …

  • Le podcast de l’émission Femmes Libres sur « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » …

A écouter ici à 11’35´´

  • Sur Les Ruminants.com Fractures. Le féminisme et le mouvement LGBT en danger : note de lecture et réflexions (par Ana Minski)

« Nous n’aurions jamais dû perdre de vue que les forces réactionnaires se nourrissent de nos faiblesses, de nos fractures internes et de nos dissensions. Elles n’attendent que de nous renvoyer dans l’ombre. Pour les générations futures, il est de notre responsabilité de nous ressaisir et de ne pas oublier pour quelles raisons et pour quels objectifs ces deux mouvements ont vu le jour. » (p. 145)

https://lesruminants.com/2021/11/18/fractures-de-christine-le-doare/?fbclid=IwAR2HySuin9XG6DGd9mdyipxEWgUzLeI1oR4aOpt_Ps7RwS1OCCtJ40F5oPA

  • Une belle recension par Yvan Le Breton (sur son mur facebook)

Petite note de lecture : »Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger », Christine Le Doaré, Editions Double ponctuation. Je me suis toujours intéressé au féminisme, mais avec un embarras croissant au fil des années, particulièrement depuis les années 2000, avec un moment de « fracture » en 2015, année marquée par le feu des atroces attentats islamistes. J’ai découvert ensuite, ébahi, des textes incompréhensibles, des convergences de luttes improbables, et des compagnonnages invraisemblables. Le haut degré des contradictions de ces attelages me sautait aux yeux, et mon esprit ne parvenait pas à comprendre comment le féminisme pouvait être « islamique », ou comment le mouvement LGBTQI + pouvait soutenir des forces islamistes (islamistes qui les élimineraient une fois au pouvoir, comme en Iran !). J’en ai même écrit quelque chose sur ma page FB, ce qui m’a valu de lire une vive réplique d’un partisan « I » (pour « Irrécupérable »), à laquelle j’ai répondu trop longuement sans doute puisque je n’ai jamais reçu de réponse…

J’avais du mal à comprendre, et voilà que, cet automne, Christine Le Doaré publie un livre remarquable intitulé « Fractures ! ». Elle traite du féminisme universaliste et de son histoire compliquée et de plus en plus conflictuelle avec le mouvement LGBTQI+.

L’auteure (ou autrice) est particulièrement qualifiée pour dresser le bilan de cette histoire : militante de la cause féministe et des droits LGBT, présidente de SOS homophobie et du Centre LGBT Paris Ille-de-France, elle a aussi siégé à ILGA-Europe* ; elle défend un féminisme universaliste et laïque (sans adjectif), et est enfin cofondatrice du réseau Les VigilantEs !

Le livre commence par des éléments autobiographiques liés à un engagement politique clairement à gauche, parmi les féministes et les lesbiennes. Le féminisme des années 70-80 connaissait déjà des courants divers, dont un très minoritaire, le Front des lesbiennes radicales qui adoptait un slogan clivant : « Hétéro-féministes, kapos du patriarcat » ! Mais il semble que la cohérence d’ensemble et même une certaine joie féministe dominaient.

Christine Le Doaré voit dans le mouvement queer venu des USA, une force de dissensus croissant : en effet, la théorie queer vise l’abolition des genres féminin et masculin, jusqu’à disqualifier la biologie, ce qui suppose de renoncer aux luttes féministes puisque… les genres doivent être abolis.

De ce même mouvement queer est né le « féminisme pro-sexe », qui valide l’existence de la prostitution. Christine Le Doaré fait remarquer que la prostitution ne peut en aucun cas représenter une libération des femmes puisqu’elle est soumission économique et morale au patriarcat. A partir des années 2000, le relativisme culturel prend une nouvelle force. Il cantonne les femmes à leur identité (origine, communauté, culture, religion). L’autrice souligne une faiblesse de ce point de vue : ce qui bel et bon pour les femmes occidentales ne saurait l’être pour les autres, qui doivent donc accepter l’oppression patriarcale propre à leur culture. Il y a, selon moi, une sorte de mépris – inconsciemment néocolonial ? – dans cette vision des choses.

La montée en puissance de l’islamisme a fait naître un militantisme au titre quasiment oxymorique : le « féminisme islamique », lequel maintient une tradition qui fait des femmes d’éternelles mineures face aux hommes. La rhétorique islamiste victimaire se déploie contre la discrimination des femmes musulmanes depuis la loi de 2004 (contre le port du voile à l’école). On pourrait faire remarquer qu’il y a aussi une rhétorique d’inversion des faits : des femmes qui se signalent ostensiblement comme autres, et parfois exigeant pour elles des lois particulières ne font que se discriminer elles-mêmes, se montrer parfois séparatistes et hostiles aux lois de la République.

Pour Christine Le Doaré, ces différents courants suscitent des abîmes d’incompréhension, creusent des contradictions difficilement surmontables. Et surtout, déplore l’auteure, la capacité au dialogue s’effondre, se caricature, ne reste que les slogans, la dénonciation des adversaires vite devenus ennemis, souvent les injures et parfois les violences physiques ! Les positions féministes universalistes et lesbiennes se voient fragilisées dans une étrange guerre qui divise des personnes, hommes et femmes et autres, qui auraient pourtant tout à gagner à se respecter et à préparer un monde meilleur. L’autrice analyse plus avant deux points de frictions majeures : la prostitution et la GPA, rejetant l’argument rebattu de la liberté des femmes qui pourraient s’y livrer. Pas de liberté des femmes là où s’appliquent la marchandisation du corps féminin et la soumission des femmes aux injonctions patriarcales !

Le féminisme universaliste défendu par Christine Le Doaré me paraît la voie royale vers l’émancipation des femmes, mais aussi des hommes, au service d’une société plus humaine, au service d’une République plus égalitaire et laïque. Pour favoriser ce grand-œuvre, Christine Le Doaré propose de s’écarter des excès et des radicalités violentes apportées par le progressisme woke made USA. Elle invite à un retour au dialogue rationnel, à un dépassement des émotions primaires et des querelles épidermiques. Seule l’argumentation doit conduire les débats ; la juste colère doit déboucher sur la réflexion ; l’actualité des protestations des femmes ne doit pas faire oublier la forte et belle histoire du féminisme, laquelle comporte de quoi éviter les excès et les fureurs. Elle préconise une laïcité assumée, proclamée, enseignée précisément, annoncée à tous comme condition d’une vie politique commune. Enfin, elle propose une modification de la Constitution pour y inscrire la liberté d’orientation sexuelle.

« Fractures » est un livre qui cherche à réparer, reconstruire, à retisser des liens et une cohérence sociale ; il ouvre un avenir pour l’émancipation des femmes et des hommes, pour l’humanité entière.

Un livre à lire !

* ILLGA-Europe : International Lesbian and Gay Association-Europe

Rififi à Paris, Alice Coffin, EELV et féminisme

Alice Coffin si vous ne la connaissiez pas, moi oui. Je militais dans le mouvement LGBT à une époque où avec Alix Béranger sa compagne de l’époque, elles s’intéressaient plus particulièrement aux problématiques liées au sida. Il y a une douzaine d’années de cela. 

Pour celles et ceux qui sont un peu perdu.es dans les étiquettes, je dirais pour la situer, ni lesbienne radicale ni lesbienne féministe, plutôt militante LGBT tendance queer ; recentrée sur les questions propres aux lesbiennes et vent debout pour la PMA ;  pas féministe radicale ni universaliste, mais plutôt néo-féministe tendance queer, relativisme culturel et intersectionnalité.

J’ajouterais bien verte en diable. Je ne parle pas d’écologie mais de ces mouvances et stratégies politiques radicales que les Verts ont intégré depuis quelques décennies : féminisme intersectionnel (où l’agenda féministe se couche devant d’autres agendas révolutionnaires prioritaires), soutien indéfectible à la Palestine et tant pis si le Hamas et autres groupes terroristes en bénéficient, soutien aux communautarismes et séparatismes politico-religieux, abolition des frontières, soutien aux mouvements indigénistes et racialistes, soutien des trans activistes haineux envers les féministes, …

La liste est longue, en fait, je me demande parfois s’il reste des écologistes chez les Verts, je n’en suis pas certaine du tout, en revanche, toutes ces mouvances aussi extrêmes que marginales se retrouvent chez eux et progressent dans la société grâce à eux.

Un exemple parmi tant d’autres : les féministes abolitionnistes de la prostitution n’ont pas oublié les exploits du STRASS issu du mouvement LGBT qui jetait du faux sang sur les militantes féministes, les calomniait, les menaçait de toutes les manières possibles avant le vote de la loi d’abolition de la prostitution. Thierry Schaffauser fondateur du STRASS menait campagne chez les Verts qui se sont derrière lui, alignés sur la défense du système prostitueur.

L’amateurisme et l’immaturité politique des Verts donnent des ailes aux activistes de l’extrême qui trouvent chez EELV un moyen de percer et une fois fait, d’imposer leurs idées et manières de faire. L’entrisme fonctionne un peu partout en politique, mais chez les Verts c’est un jeu d’enfants.

Ce qui m’étonne c’est l’attitude du PS quand il s’allie à EELV faisant comme s’il s’agissait de mettre en avant des préoccupations liées à l’écologie, la défense de la nature, la protection de la planète, la sauvegarde du climat … Je rigole, vert, vert de rage. Comme si le PS ignorait à qui il a réellement à faire !

Alice Coffin, en plein Conseil de Paris crie « la honte, la honte, la honte » lors de l’hommage rendu à Christophe Girard, l’adjoint à la culture d’Anne Hidalgo qui a démissionné pour avoir eu des liens d’amitié avec Gabriel Matzneff visé par une enquête pour viols sur mineures ?

Avec Alix Béranger et Raphaëlle Rémy-Leleu, également élue écologiste à Paris et ancienne militante d’Osez-le-féminisme, Alice Coffin organise un mini rassemblement de vingt personnes devant l’hôtel de ville, avec des pancartes amalgamant Paris à un « pédoland » ?

J’ai presque envie de dire, banal, insignifiant pour des activistes radicaux EELV ;  ils peuvent faire beaucoup plus spectaculaire et embarrassant. Les amalgames, les caricatures, les condamnations à l’emporte-pièces, les tribunaux populaires, ils savent faire.

A la décharge d’Alice Coffin, il y a une différence entre l’activisme et la fonction d’élue, par manque de métier, cette subtilité lui aura probablement échappé. Les politiques plus aguerris sont plus ronds, plus roublards aussi.

A sa décharge toujours, il est vrai que le milieu politique PS gay parisien est bien spécifique. Un petit entre soi élitiste, fait de coteries et cooptations, et qui n’est pas exempt de misogynie. De là à tomber dans l’insulte et le mépris homophobe associant homosexualité et pédocriminalité :  « pédoland », il y a un monde.

En outre, Alice Coffin connaissait Christophe Girard et a fait campagne sur la même liste, de là à conclure qu’elle aurait pu y penser avant ? Non, quand on connait les Verts, on sait que tous les moyens d’arriver à ses fins sont bons et que les coups de couteau dans le dos ne les dérangent pas spécialement. Quant à l’indignation pour les affaires de viol, elle peut être à géométrie variable : pas de quartier pour Polanski, mais Ramadan, Traoré, … ça se discute.

Que sur les réseaux sociaux, Alice Coffin soit remise à sa place sur le fond de ses propos et sur sa manière de réagir, ne me dérange pas. Ses propos sont caricaturaux, on ne peut pas amalgamer comme elle le fait tous les hommes, c’est un système que l’on combat, le sytème patriarcal, pas tous les individus de sexe masculin qui ne sont pas tous auteurs de violences conjugales ni des violeurs.

Son interview donnée à la chaine TV russe est consternante. Sa manière d’exiger la démission de Christophe Girard, est excessive. Malgré tout, je me demande bien, pourquoi il a ainsi pris les devants en démissionnant après une mini manifestation de vingt activistes. Très étonnant, y aurait-il autre chose ? Pour l’instant Christophe Girard n’est pas inquiété par la justice. Alors qu’il était secrétaire général de la Maison Yves Saint-Laurent, Christophe Girard a financé pour l’écrivain, deux ans de séjours à l’hôtel où ce dernier violait sa victime. C’est glauque, pour autant, ces tribunaux populaires qui condamnent et coupent des têtes avant que des procès en bonne et due forme puissent se tenir, sont insupportables.

En revanche, quand sur les réseaux sociaux, les internautes s’attaquent à son physique, critiquant sa manière de s’habiller ou de se coiffer, il s’agit clairement de lesbophobie. Elle se donne l’apparence qu’elle veut, les coupes courtes ne sont pas réservées aux hommes et ces clichés sexistes sont d’un autre temps.

Anne Hidalgo est en colère et va saisir la justice ? Mais enfin, les faits d’arme des Verts sont notoires, notamment à Paris ! Dans le 20ème arrondissement, l’adjointe verte de la Maire PS à l’époque, avait organisé au nom de la Mairie pour le 8 mars 2015, un évènement à la gloire du relativisme culturel, avec Rockaya Diallo et d’autres défendant le port du voile et autres spécificités politico-religieuses pour les femmes musulmanes, sans qu’aucune contradiction ne puisse être apportée. Cette affaire qui avait fait grand bruit, est encore dans toutes les mémoires féministes parisiennes, et ce n’est qu’un exemple.

Anne Hidalgo ne peut ignorer la véritable nature des Verts, et si quelques EELV sont  rompus à un fonctionnement politique plus policé, combien d’activistes brut de décoffrage et aux stratégies de cracheurs de feu compte ce mouvement ? Une  réaction quelque peu étrange, Anne Hidalgo ne peut écarter des élues et le groupe écolo à la Mairie de Paris n’exclura pas ses militantes, il lui faudrait sinon se délester de la plupart de ses militant.es de base, or il y a bien longtemps que les écologistes, à Paris en tous cas, ont quitté EELV justement à cause de ces extrémistes.

EELV fera t’elle un jour son autocritique, se séparera t’elle de ces militants gauchistes qui n’ont pas grand chose à voir avec l’écologie ? J’en doute.  A cause de l’amateurisme des Verts et de l’arrogance du PS qui décidément se refuse à apprendre de ses erreurs, la gauche à Paris est donc en guerre ouverte. Ça promet pour la suite, une ville qui souffre et qui n’avait vraiment pas besoin de ça.

Christine Le Doaré

Et en complément l’article des VigilantEs féministes universalistes et laïques :

Alice Coffin n’est pas une VigilantE : 

https://christineld75.wordpress.com/2020/07/28/alice-coffin-nest-pas-une-vigilante-les-vigilantes/

 

ARRÊT SUR IMAGE Marche des Fiertés, on touche le fond !

ARRÊT SUR IMAGE présente un plateau de militants LGBT à l’occasion de la Marche des Fierté parisiennes 2018. (Voir vidéo jointe) Et c’est la consternation la plus totale.

Ces gens sont sensés défendre qui au juste ? Les droits des personnes homosexuelles, transgenres ? Ah bon vraiment ? Je sais bien que de dérives en dérives on en prenait le chemin, mais cette fois, nous avons bien touché le fond.

Pour représenter un mouvement de plus en plus délirant, un plateau TV sur lequel il n’y a aucune femme. Les lesbiennes n’existent pas, c’est bien connu. Pas de femme sur le plateau fait remarquer l’animateur, mais pas d’inquiétude, tout est résolu, un des hommes affirme ne pas en être un.  De manière sentencieuse, avec vanité et agressivité, ce type qui se donne toutes les apparences, tous les attributs d’un homme, de la calvitie à la barbe,  et qui donc bénéficie de tous les privilèges sociaux associés à son sexe, affirme dans un langage totalement abstrait qui n’a pour but que de rendre muet son interlocuteur, qu’il n’est pas un homme mais un binaire, et que le genre et l’apparence sont deux choses différentes. Ben voyons,  moi je suis un dauphin, pas du tout une femme !

En outre, cet homme, plus blanc que blanc sur un échelle de 1 à 10 rapport au taux de mélanine, met en avant des gènes pour partie Libanais pour affirmer qu’il n’est pas « blanc ».  Je n’avais pas compris que les Libanais étaient noirs ?! Allo Pantone ?

Et qui d’autre dans cette belle brochette de représentants LGBT ?

Thierry Schaffauser escorte de luxe du STRASS, qui pense représenter les droits des gays et des Trans contraints de se prostituer pour vivre, pourcentage infime des personnes prostituées et trafiquées. Ce que vivent les femme trafiquées, violées par des clients à la chaîne, il ne l’imagine même pas, il régurgite la rhétorique hygiéniste du 19 ème siècle : donnez leur des capotes et ne vous occupez surtout pas de l’oppression, de l’exploitation, ni des traumatismes, encore moins des violences. Complice objectif du système prostitueur et des inégalités femmes / hommes.

Le 3ème représente le collectif PinkWashing, prétexte à l’antisémitisme que la liberté des gays et lesbiennes d’Israël insupporte et qui n’intervient jamais pour défendre la violente répression envers les LGBT dans la plupart des pays arabes (interdits partout, notamment en Palestine, pendus en IRAN…) mais ce n’est pas grave, du moment que l’on tape sur Israël. Ce groupuscule appelle cette année à prendre la tête de la Marche des Fiertés, entre personnes exclusivement Queer, Trans, racisé.e.s et non-mixte ? ! C’est-à-dire ? On fait comment, on prend un nuancier Pantone, qui décide, qui exclue ? Et dans le cas d’un couple mixte (deux personnes de couleur différente), on s’ignore pendant la journée ?
Quel rapport avec l’homosexualité ? Quel rapport avec l’orientation sexuelle, la liberté d’aimer une personne de son sexe et le vivre en plein jour, avec la lutte contre les discriminations et les violences… ?

Je refuse à ces gens le droit de me représenter, et je demande aux médias de penser un peu à ce qu’ils nous donnent à voir et à penser. Quel est le problème de ces gens ?  Quels frustrations, échecs et problèmes existentiels tentent-ils de régler en prenant en otage ce que d’autres organisent, en infiltrant tous les mouvements sociaux pour les pervertir ?

Ces gens constituent posent problème à plus d’un titre, mais en particulier pour les droits des femmes. Les féministes devraient le réaliser très vite et agir en conséquence car avec de tels discours, le féminisme n’aura bientôt plus de raison d’être puisque des hommes peuvent se revendiquer à leur guise, soit homme, soit femme, soit non binaire, (et pourquoi pas ectoplasme !), comment dans ce cas articuler des luttes et revendications contre la domination masculine,  alors que les femmes continueront de subir discriminations et violences de sexe. Ce mouvement queer, gender, non binaire… est la plus grosse arnaque patriarcale du siècle, pas étonnant que cette tendance ait tant d’affinités avec les courants identitaires, indigénistes, anticoloniaux.
Ces gens sont de dangereux individu.e.s prêt.e.s à tout pour imposer leurs théories fumeuses, et les médias comme les universitaires leur facilitent tellement la tâche, en leur offrant tous les tremplins possibles. Une fois les Etudes féministes remplacées par les Etudes de Genre, il n’y avait plus qu’à foncer, c’est fait. Pendant ce temps là, trop de féministes font diversion avec des distributions de tampon ou autres campagnes guère prioritaires, et leur laissent le champ libre.

Féministes, gays et lesbiennes universalistes, réveillez-vous, et barrez la route à tous ces champions de la division et de la haine avant qu’il ne soit trop tard !

Indigénistes, mouvance décoloniale, etc.,  un cortège racialiste, excluant, prend la tête de la MarchedesFiertés 2018 à Paris. L’inter-LGBT laisse faire. Des complicités constantes ont facilité l’entrisme de ces groupuscules, et leur récupération du mouvement LGBT (ou devrait-on dire, gay et trans.) depuis des années ; désormais ce mouvement pris en otage, comme tant d’autres mouvement sociaux, ne sert plus les droits et libertés des personnes homosexuelles, il pourrait même les mettre rapidement en danger. 

PIR MarchedesFiertés

Vous avez bien dit « dignité » ?

photo publiée sur la page FB de la Marche

photo publiée sur la page FB de la Marche

Une Marche « pour la dignité et contre le racisme », quelle personne progressiste, ne voudrait pas participer ?

Tentant en effet, jusqu’à lecture de l’appel et des signataires que féministe laïque et lesbienne, je ne manque jamais de vérifier, ne souhaitant pas m’associer à des forces réactionnaires en matière de droits des femmes et des minorités.

 

Marcher contre tous les racismes, pour vivre ensemble dans le respect des différences, de toutes les différences ?

Pas vraiment et pour s’en convaincre, il suffit d’examiner les vidéos et photos postées après la Marche.

 

Bien sûr il y avait dans cette Marche des personnes de bonne volonté, animées des meilleures raisons du monde de manifester. Pas si facile de comprendre que les organisateurs de la Marche qui instrumentalisent habilement l’antiracisme, ne mènent qu’à une impasse.

Une approche identitaire et racialiste est fatalement manichéenne, à fortiori quand elle se fonde sur un flagrant mensonge : il y aurait en France un RACISME D’ÉTAT et des assassinats de noirs, d’arabes commis sciemment et impunément par des policiers.

NON, n’y a pas de racisme d’état en France, il y a indéniablement du racisme, un racisme culturel et social, aussi des bavures policières, mais l’état ne les cautionne pas, même s’il pourrait toujours s’investir de manière plus efficiente.

Mais nous ne sommes pas ni aux USA, ni ailleurs, mais bien en République française laïque.

Il en va de même pour l’homophobie / la lesbophobie : il n’y a pas d’homophobie d’état en France et les policiers ne tuent pas sciemment et impunément des gays ou des lesbiennes.

Néanmoins l’homophobie / la lesbophobie sévissent toujours et des politiques publiques doivent être maintenues, développées, en concertation avec les associations et mouvements concernés.

 

A y regarder de plus près, il saute aux yeux que des groupes organisateurs et leur cortège dans la Marche, ne sont pas tant préoccupés par le racisme, mot / maux que nous devrions d’ailleurs mettre au pluriel : les racismes dont l’antisémitisme, discriminations et violences, que par ce qu’ils appellent  »islamophobie », aussi, la cause palestinienne et un rejet de l’occident et de ses valeurs.

 

-Comment marcher au milieu d’appels à la haine contre les FEMEN, contre CHARLIE, contre la laïcité, contre un prétendu lobby juif ?

-Comment marcher au milieu de drapeaux et mots d’ordre antisémites qui vont bien au-delà des appels au boycott d’Israël, soutien à peine voilé au terrorisme islamique du Hamas, à l’ »Intifada des couteaux » ?

Au prétexte que l’islam serait la religion des opprimé-e-s, (automatiquement renvoyé-e-s à une appartenance religieuse), tout est bon pour conforter le communautarisme et prendre fait et cause pour le religieux et tant pis si l’islam, comme toute religion, opprime les femmes et les minorités sexuelles, jusqu’à même les assassiner dans ses versions les plus radicales.

-Comment marcher derrière une ligne de femmes mises en avant comme un étendard, grossière récupération d’un « féminisme » instrumentalisé, alors qu’en réalité, personne ne se soucie des violences qu’elles rencontrent au sein de leur communauté et que ce sont les garçons qui ont le plus souvent affaire à la justice/police ?

-Comment accepter que Voltuan, soit bousculé parce que sur sa pancarte était écrit « All lives matters » et cautionner ainsi ce violent rejet de l’universalisme ?

 

-Dans quelle mesure les groupes féministes et LGBT qui cautionnent cette idéologique politique sont-ils conscients de conforter le sexisme et l’homophobie d’un communautarisme sectaire ?

-Dans quelle mesure les formations politiques telles qu’EELV ou le PCF et autres, qui s’associent sans état d’âme aucun, à des groupes, individu-e-s identitaires racialistes pour des raisons électoralistes, ont-elles conscience de favoriser l’avancée du Front National ?

Leur responsabilité est immense, pourtant, elles ne se demandent même pas pourquoi cette Marche nationale organisée pendant des mois, n’a pas mobilisé grand monde, 3000 personnes tout au plus.

Autain, Coronado, Plenel et les autres, à quoi jouent-ils, quel est leur intérêt personnel à cautionner cette mascarade ?

 

Comment s’associer à une Marche moins concernée par les problèmes de racisme et les solutions à apporter que par un esprit de vengeance, de division et de haine, au point de compromettre à tout jamais, toute possibilité de vivre ensemble ?

Et comment des personnes qui se disent de gauche, des intellectuels, des médias, peuvent-ils cautionner une telle manipulation, un tel dévoiement de l’antiracisme ?

 

Dans toute action politique les motivations des organisateurs sont primordiales. Pour rassembler contre le / les racismes, il faudra dépasser les clichés, écarter les mensonges, les malveillants, les antis républicains, les antis laïcs du PIR (Parti des Indigènes de la République*) Houria Bouteldja en tête, le rappeur Médine, Tariq Ramadan et les autres, et même y penser à deux fois avant d’invoquer Angela Davis (pro-prostitution, voile, islamiste…) qui si elle fut une militante de la cause noire aux USA, a pourtant cautionné Elridge Cleaver et les autres militants noirs qui revendiquaient tout de même : «La libération de l’homme noir passe par le viol des femmes blanches ».

L’antiracisme phagocyté par des islamo-gauchistes, avec la complaisance de trop de politiques et médias, est en réalité le meilleur allié de l’extrême droite. Il serait temps que tous les républicains et en particulier les féministes et les LGBT le réalisent pleinement car l’époque exige que nous nous rassemblions toutes et tous sans tarder, contre toutes les discriminations et violences, contre tous les racismes, pour partager avec bienveillance et respect les valeurs d’une république laïque qui loin d’être exemplaire, nous garantit au moins, un minimum de démocratie.

Christine Le Doaré

 

* Le PIR (Parti des Indigènes de la République) qui lui n’a pas milité pour la disparition du concept de race, ni pour l’universalisme !

« Comme il existe un rapport de force entre les races, le but de notre organisation est de le politiser pour le faire basculer en notre faveur ».

Ça a le mérite d’être clair, l’objectif du PIR est de remplacer une domination par une autre, pas d’en venir à bout.

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http://pek.blogs.com/pek/2015/11/la-dignit%C3%A9-cest-la-lutte-contre-toutes-les-formes-racisme.html

http://www.prochoix.org/wordpress/?p=661

http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/9247

http://www.prochoix.org/wordpress/?p=667

 

Abolition, la victoire arrachée !

prison-code-barreEnfin, après tant d’années de luttes acharnées, l’abolition de la prostitution va pouvoir faire ses preuves en France. C’est une victoire pour les féministes et pour tous les progressistes qui aspirent à la défaite de tous les esclavages.

L’abolition et non la prohibition, pour dépénaliser les personnes prostituées, les sortir de l’isolement et de la stigmatisation et leur donner les moyens si elles le souhaitent, de quitter cet esclavage sexuel d’un autre temps, à la croisée des oppressions de sexe, classe et origine.

Les clients quant à eux, consommateurs qui ne se préoccupent guère d’un système d’exploitation et de violence qu’ils alimentent par leur demande, vont être informés et pénalisés s’ils s’obstinent.

Il était temps que le législateur français soit cohérent avec le projet d’émancipation des femmes et d’égalité femmes-hommes qu’il prétend porter et cesse de cautionner ces hommes qui, par l’argent, contraignent des femmes ou des hommes d’ailleurs, à leur délivrer des services sexuels.

 

Ce ne sera pas simple, les associations et services sociaux auront besoin de moyens matériels et financiers conséquents pour mener à bien une politique abolitionniste efficace ;  pour faire évoluer les mentalités, il faudra promouvoir résolument les valeurs de consentement et de respect, propres à la liberté sexuelle.

 

Si la bataille a été âpre et longue, ce n’est pas fortuit.

Les bénéficiaires du système prostitueur : proxénètes en tous genres, entourage ou puissants réseaux mafieux, sans oublier l’opulente industrie du sexe ni les nombreux acteurs du lobby prostituteur et leurs soutiens politiques et médiatiques, ne vont pas considérer d’un bon œil, la perte d’une confortable manne financière pour les uns, d’un combat idéologique contre les femmes, pour les autres.

Pour constituer un rempart contre les violences de ce système et conduire une politique abolitionniste digne de ce nom, il faudra faire preuve d’une indéfectible volonté politique et soutenir en le finançant correctement, un tissu associatif féministe et abolitionniste compétent.

 

Les personnes les plus vulnérables subissent durement les lois des marchés financiers et sont des proies faciles pour le système prostitueur. Les féministes abolitionnistes et leurs allié-e-s associatifs et politiques sont souvent menacé-e-s, ici en France et partout où l’abolition de la prostitution est en question.

Les remparts sont bien fragiles, nos parlementaires ont enfin eu le courage politique de les renforcer.

Les attaques les plus violentes viennent bien comme on doit s’y attendre, des industries du sexe, de  groupes réactionnaires et masculinistes mais aussi,  beaucoup plus perfidement, de groupes de gauche qui se prétendent alternatifs et même « féministes » !

Il faut passer un certain temps dans les milieux militants pour appréhender correctement ces  alliances délétères entre des groupes et idéologies qui à priori n’ont pas grand-chose en commun tels que par exemple les féministes dites « pro-sexe », les défenseurs de la réglementation de la prostitution et les islamo-gauchistes.

Nombreuses sont les féministes diffamées, menacées, attaquées, les unes après les autres, dans le but de les isoler et discréditer.

En général, il s’agit de féministes qui résistent à la récupération « 3ème génération » et au dévoiement des  fondamentaux du féminisme au profit d’un féminisme queer dit « pro-sexe ».

Le féminisme « 3ème génération » fleurit dans certains milieux influents, universitaires, médiatiques, LGBT où il est de bon ton de ne plus parler d’études féministes mais d’études de genre, où les problématiques Trans., touchant pourtant un public ultra minoritaire, prennent le pas sur et au détriment de la lutte contre le sexisme, pour l’égalité et en faveur d’une société féministe, où les questions d’appropriation des corps – et vies – des femmes telles que la reproduction et la sexualité, sont présentées de manière à servir les besoins masculins  (prostitution / GPA – gestation pour autrui, etc.).

 

Actuellement, l’éditorialiste féministe bien connue Meghan Murphy fait l’objet d’une violente campagne de dénigrement orchestrée par les lobbys de l’industrie du sexe, destinée à la faire taire et pire, à lui faire perdre son emploi. *1.

Le Conseil d’administration et l’ancienne présidente porte-parole d’Osez-le-féminisme subissent une calomnieuse campagne de diffamation. Le communiqué de presse écrit par un groupe de militantes démissionnaires de l’antenne OLF Lyon est une attaque personnelle à charge et sans aucun élément tangible et vérifiable.

Il faut dire qu’à Lyon, la Gay Pride a depuis longtemps associé à la défense des droits des personnes LGBT, les revendications de libre prostitution et de GPA (Gestation pour Autrui) !

Les méthodes d’entrisme des lobbys pro-prostitution, STRASS (« Syndicat » des « travailleurs » du sexe) entre autres, formés aux pratiques des milieux politiques de l’ultra-gauche et de « l’islamo-gauchisme » étant particulièrement virulentes, il ne leur a pas fallu longtemps pour infiltrer et tenter de déstabiliser une association féministe bien connue pour ses positions abolitionnistes de la prostitution.

Que les responsables locales et nationales élues, sa présidente en tête, ne se laissent pas déborder et défendent les principes fondateurs d’une plate-forme constitutive votée, ADN de l’association, est tout à fait légitime.  La tentative de récupération ayant échoué, ne reste plus qu’à tenter de déstabiliser un CA et une présidente qui tiennent le cap et mettre en danger l’association.

Il est toujours possible de trouver des défauts aux militant-e-s qui prennent des responsabilités, ce n’est pas tâche facile et personne n’est irréprochable ; nombre de responsables associatifs sont ambitieux et motivé-e-s par des carrières politiques, à OLF comme ailleurs, mais le ton de la lettre et surtout l’absence d’arguments de fond et politiques, ne laissent que peu de doutes sur l’objet de la manœuvre.

On touche le fond quand des journalistes, longtemps complaisants à l’égard des lobbys prostitueurs, relayent l’info-poubelle ; tiens au hasard : Quentin Girard de Libération qui emballe le moulin en twittant une image du CP avec l’accroche : « Tiens, une partie d’OLF s’est rendue compte que l’organisation était trop affiliée au PS et se barre » ! 2.*

Que des Fondatrices d’OLF aient été, soient encore, au PS ou sympathisantes est un fait, mais d’autres sont proches d’autres formations, et de là à dire qu’OLF n’est « que la chapelle féministe du PS », il y a une sacrée marge, d’autant plus que l’association n’a tout de même pas rechigné à interpeller le gouvernement sur un bon nombre de sujets relatifs aux droits des femmes.

Depuis ce premier CP, des journalistes avisés ont repris l’affaire en mains, et tentent de faire passer OLF pour des représentantes d’un féminisme blanc et bourgeois qui mépriserait les femmes racisées. Voir l’article surréaliste de Madame Figaro 3.* soudainement promue spécialiste en féminisme et qui nous explique le mouvement des femmes et ses divisions internes !

 

Trouver en Madame Figaro un relais des théories des « féministes » dites « pro-sexe »,  « féministes » islamo-gauchistes et « féministes » islamistes, peut être saisissant, mais à bien y réfléchir, relayer la parole de ceux qui s’emploient à toute force à diviser les mouvements féministes, à séparer les femmes et à les enfermer dans des spécificités culturelles et religieuses propres aux systèmes de domination à l’œuvre dans leur pays où communauté d’origine, est plutôt malin.  Diviser pour mieux régner, ne peut qu’arranger le système patriarcal.

Alors même qu’elles sont les seules en réalité, à dénoncer et combattre les violences inouïes  des mariages forcés, de la relégation, des crimes d’honneur, de la lapidation, de l’infanticide des petites filles, de l’excision, de la prostitution, des violences domestiques et sexuelles, des féminicides, etc., les féministes ne trouvent jamais grâce aux yeux des mystificateurs.

Soit elles sont accusées de parler à la place des femmes « racisées », elles sont alors condescendantes, et les femmes racisées qui prennent la parole  sont-elles,  « vendues  à l’ennemi de race » (voir l’article du PIR Parti Des Indigènes de la République, sur Sophia Aram 4.*), soit elles sont accusées de colonialistes qui passent sous silence l’oppression des femmes racisées.

Les « féministes intersectionnelles », « féministes » dites « pro-sexe » et féministes islamistes » communautaristes, voire intégristes, et leurs complaisant-e-s allié-e-s. se mettent quant à elles/eux, au service du genre et de leurs frères opprimés, au détriment des droits et libertés des femmes du monde entier, allant jusqu’à cautionner leur aliénation au nom de la culture et de la religion, alors qu’elles/ils vomissent les religions dès lors qu’il ne s’agit plus de l’Islam.

Quand, au Maghreb et ailleurs, les femmes se libèrent du joug de l’oppression religieuse machiste, elles/ils les ignorent avec un manifeste mépris sexiste. 5*

Leur politique d’entrisme et de sabotage, à Lyon comme ailleurs,  gangrène qui s’étend partout où une solide formation politique, la solidarité et le courage de s’opposer font défaut, est redoutable.

 

Ce ne sont que quelques récents exemples parmi tant d’autres, d’une guerre qui ne dit pas son nom mais blesse gravement des militant-e-s, divise profondément la société et dans le cas de la prostitution, laisse depuis trop longtemps sans recours, des personnes prostituées brisées par la violence des milieux prostitueurs.

Aujourd’hui, c’est bien une heureuse victoire, mais la bataille fut, est et restera rude.

 

A l’issue de ce vote historique, nous, féministes et progressistes abolitionnistes,  n’allons pas bouder notre plaisir. Nous avons toutes les raisons de nous réjouir aux côtés des personnes prostituées qui vont enfin sortir de ce paradoxe insensé : être stigmatisées et détruites par ceux-là même qui revendiquent et/ou profitent sexuellement et/ou financièrement, de leur activité.

Nous pouvons saluer le travail formidable des associations regroupées au sein du Collectif abolition2012 et le soutien de député-e-s engagé-e-s pour la dignité et la liberté des êtres humains.

Mais ne nous faisons pas d’illusion, instituer une véritable alternative au système d’exploitation sexuelle et de domination  le plus violent qui soit, et repousser les lobbys des industries du sexe, ne se fera pas sans peine.

 

Un bon début, abolition !

Christine Le Doaré

 

*1https://ressourcesprostitution.wordpress.com/2015/06/09/la-guerre-de-lindustrie-du-sexe-contre-les-feministes/

 

 

*2 Quentin Girard ‏@quentingirard 4 juin

Tiens, une partie d’@osezlefeminisme s’est rendue compte que l’organisation était trop affiliée au PS et se barre.

 

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3.* http://madame.lefigaro.fr/societe/le-feminisme-exclut-il-les-minorites-090615-96897

4.* http://indigenes-republique.fr/politiser-la-trahison-le-cas-sophia-aram-2/

5* « Toutes en minijupe contre la campagne sois un homme et voile tes femmes «

«Rescapées de l’enfer islamistes, elles se délivrent de leur burqa », ils ne connaissent pas !

https://ldlltunisia.wordpress.com/2015/05/23/toutes-en-mini-jupe-la-contre-campagne-de-sois-un-homme-et-voile-tes-femmes

http://www.ouvalalgerie.com/monde/367-Rassemblement-en-mini-jupe-%C3%A0-Tunis-en-solidarit%C3%A9-avec-les-femmes-alg%C3%A9riennes.html

http://madame.lefigaro.fr/societe/fuyant-daech-elles-renouent-avec-la-liberte-en-retirant-leurs-burqa-080615-96891

Coup de gueule contre mes anciens compagnons de route

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Un coup de gueule, lâché comme un cri, dans un souffle, brutal, brouillon, contre mes anciens compagnons de lutte, les militants LGBT.

De nombreux militants LGBT postent sur les réseaux sociaux, une interview réalisée par un média LGBT avec une sociologue américaine qui a publié une étude sur la GPA en Inde. Ils ne retiennent des propos tenus par la sociologue qui pourtant positionne bien  les gestatrices comme des victimes, que ce qui les arrange, à savoir, l’hypothèse que la Gestation pour autrui serait émancipatrice pour les femmes indiennes.

En exploitant cette allégation,  ils cautionnent un système d’exploitation et s’allient aux pires partisans de l’oppression des femmes.

Dire que pendant des années j’ai pensé que les LGBT qui revendiquaient la GPA, aussi   la réglementation de la prostitution, deux  systèmes d’exploitation des femmes au service d’hommes le plus souvent, le faisaient de bonne foi, parce qu’ils n’avaient pas réfléchi au problème et ne l’avaient pas correctement évalué.

Fallait-il que je sois naïve !

Désormais, je sais qu’il n’en est rien : c’est délibérément qu’ils entendent profiter eux-aussi de la condition des femmes, de la misère, de la vulnérabilité des plus faibles.

Nous étions habituéEs à nous battre contre les « pro-vie », contre les intégristes qui veulent contrôler tout ce qui touche à la sexualité des femmes et à la reproduction.

Nous étions habituéEs à nous battre contre l’obscurantisme, les sexistes, homophobes et lesbophobes qui défendent leurs privilèges.

Il faudrait maintenant se battre contre ceux des gays et lesbiennes qui à leur tour, réclament que des femmes soient instrumentalisées et exploitées dans la GPA ; soient déplacées, enlevées, menacées, dressées, agressées, violées, détruites, voire assassinées dans la prostitution.

Je ne peux plus  rester solidaire de militants LGBT qui font comme si le système patriarcal n’existait pas, comme si les privilèges de la domination masculine devaient perdurer  et qui exigent leur part du gâteau.

Quand je vois des activistes LGBT, la plupart d’entre eux et notamment l’APGL (association des parents gays et lesbiens) vanter  l’article d’une sociologue étrangère qui  prétend que la GPA permet aux femmes  indiennes de s’émanciper, ça me donne envie de pleurer.

J’en arrive à penser que si le trafic d’organes pouvait leur être utile, ils trouveraient le moyen de le valoriser.

En outre, les interpeller,  c’est se confronter à des gays arrogants qui vous expliquent ce qu’est le féminisme, celui qu’ils acceptent  parce qu’il ne les remet pas en question.

Des lesbiennes se solidarisent d’eux et justifient le pire, trahissant leur classe de sexe, juste pour s’assurer qu’elles bénéficieront en retour de leur soutien, nécessaire pour l’obtention de leur PMA.

Complices de la domination masculine sur le dos des femmes qu’elles méprisent et enferment dans une condition de reproductrice.

Si ce n’est pas désespérant !

Le tout avec la caution d’universitaires, de  sociologues et autres.

Alors soudain, la raison pour laquelle les études féministes ont été écrasées, remplacées par les études de genre, devient évidente.

Les hommes peuvent plus facilement prendre le contrôle de l’enseignement, décider de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas, et donner le ton à des  générations de jeunes femmes et hommes intéressés par les études de genre.

Peu à peu le féminisme est dénaturé,  remplacé par un post-féminisme « pro-sexe » qui ne fait pas grand mal au patriarcat !

Les fondamentaux historiques du féminisme : lutter contre une appropriation des corps et vies des femmes par les  hommes qui transmettent à leur guise leurs  gènes et leur patrimoine financier, sont  à peine abordés.

Quel intérêt ? Parlons plutôt  d’autre chose : nous sommes tous dans la même galère, nous devons tous nous émanciper et bla bla bla le tour est joué : plus de sexe,  plus d’opprimées, et donc  plus besoin de luttes féministes. Euréka !

En fait le féminisme pour ces post-modernes, militants LGBT en tête,  c’est simple, c’est tout ce qui  leur permet d’expérimenter, de s’amuser et surtout ne les remet pas en question.

Le pire encore, c’est qu’ils parviennent à en convaincre les jeunes lesbiennes nourries aux études de genre façon « pro-sexe » et  « queer »,  à des années- lumière du féminisme et de ses fondamentaux.  La récupération des mouvements de libération est une constante, mais là chapeau !

Je trouve de plus en plus insupportable la bêtise et l’arrogance de trop de LGBT ignorants de l’histoire de l’humanité,  des mouvements sociaux, du mouvement de libération des femmes.

Je suis de plus en plus excédée par leurs  choix, leur manque de pertinence et de solidarité, leur absence de sincérité et d’honnêteté intellectuelle.

Je trouve de plus en plus pénible que si peu de  LGBT plus sensés, de féministes, ne contestent leur incurie ni leur demandent  si vraiment tout va bien dans leur tête.

Je voudrais dire aux LGBT conscients de la domination masculine, ainsi qu’aux féministes qui critiquent les dérives du mouvement LGBT qu’il ne suffit pas de travailler dans un entre soi sécurisant, il faut aussi intervenir pour empêcher que ne s’étendent des idées et revendications odieuses et fortement  préjudiciables aux femmes.

Le nombre de personnes qui se taisent est sidérant.

Nous ne pouvons pas laisser un mouvement de libération écraser un autre mouvement social pour parvenir à ses fins, d’autant plus quand ce mouvement social le précède, l’a aidé à émerger, et concerne tout de même de la moitié de l’humanité !

J’espère seulement que nous n’aurons pas demain en France une conjoncture défavorable aux droits et libertés légitimes des personnes LGBT, ce serait compliqué de se solidariser tout en condamnant des revendications qui  nous mettent en danger !

Des militants LGBT indignes qui nous compromettent toutes et tous dans leur quête égotique et inique.

Ignorent-ils que les féministes  lesbiennes, aussi  les gays pro-féministes, affrontent également les  discriminations et violences sexistes,  lesbophobes et homophobes et sont donc aussi concernéEs par les luttes et revendications LGBT ?

Ne pas pouvoir compter sur le mouvement LGBT,  quel paradoxe tout de même : des gays, des lesbiennes même, alliés du système patriarcal !

Des militants indignes qui dénigrent, diffament, menacent,  attaquent même, celles et ceux d’entre nous qui citoyenNEs engagéEs, de gauche, féministes et luttant pour les droits des minorités avons pourtant amplement contribué à la libération des personnes homosexuelles.

En arriver là, devoir se battre contre d’anciens compagnons de lutte parce qu’à leur tour ils légitiment les violences contre les femmes, il y a vraiment de quoi être dégoûtéEs et très en colère.

Christine Le Doaré

Mon genre, ton genre, mais quel genre ?

sans-titreEn France, tout le monde ou presque se jette à corps perdu dans la polémique sur le genre, mais personne, jamais, ne parle tout à fait, de la même chose.

Je le réalise une fois de plus ce matin en écoutant sur France Inter, François Ozon présenter son dernier film dont le personnage principal est un travesti. Avec Augustin Trapenard, il parle donc de genre et de féminité.

Ozon dit s’intéresser aux femmes car elles restent un mystère, aussi, parce qu’il ne fait pas un cinéma d’action et « qu’on attend des hommes, plus de l’action ».

« On » c’est qui ? L’action aux hommes et la sensibilité aux femmes ?

Ozon pense questionner le genre, oui, mais de quelle façon quand il nous ressert les clichés habituels d’hommes qui, et ce quelle que soit leur orientation sexuelle, pensent le genre d’un point de vue masculin.

Dans « Jeune et jolie », déjà, il met en scène une très jeune femme qui se prostitue comme on irait le dimanche après-midi, faire un tour en forêt, sans que jamais, elle ne nous dise pourquoi.

Pourtant, la question de la prostitution des jeunes est un sujet de société particulièrement inquiétant qui relève plutôt de la protection de l’enfance en danger et de la situation des femmes, que d’une romance éthérée et non problématisée.
Mais revenons au genre.

La manifpourtous dénonce une diabolique « théorie du genre » instrumentalisée dans le seul but de maintenir les privilèges de genre, c’est-à-dire la domination masculine sur les femmes.

Ses partisans ont bien compris que le seul danger en réalité est l’égalité femmes-hommes ; eux, tiennent à maintenir des familles traditionnelles avec une répartition des rôles bien établie qui implique des femmes soumises.

Pour la France réactionnaire, résister à la « théorie du genre », en réalité, c’est se battre contre le féminisme et ses combats pour l’égalité et pour un autre projet de société.

Les théories queers, les gays, les trans. et plus généralement le mouvement LGBT parlent en réalité bien moins d’égalité entre les femmes et les hommes que de confusion des genres.

Théoriquement, c’est intéressant d’abolir les genres, explorer le champ des possibles et tacler les frontières entre les sexes biologiques et les constructions sociales des genres féminin et masculin.

Mais n’est-ce pas un peu comme vouloir devenir champion cycliste avant même d’avoir retiré les petites roues du tricycle ?

Depuis le temps que les théories Queer existent, ne faut-il pas se demander à qui cela sert en réalité quand personne dans ces mouvements, ne travaille sérieusement sur la domination masculine ?

Confrontées à la réalité sociale de nos sociétés hyper-genrées qui entretiennent volontairement les stéréotypes sexistes pour inférioriser et asservir les femmes, ces théories ne servent en réalité, pas à grand-chose.

D’ailleurs, les gays qui n’ont que le mot genre à la bouche, le dissocient parfaitement des luttes féministes et rendent bien trop souvent, mauvais service aux femmes, avec leurs représentations hyper sexistes et hyper sexualisées des femmes.

Leurs icones, égéries, marraines préférées sont toujours des femmes dignes des couvertures de Playboy.

Une vraie femme, à leurs yeux, est souvent une femme-clichée, mode, sexe et glamour, affublée de talons hauts, maquillée et à moitié nue, sinon, c’est une lesbienne et les lesbiennes, ils s’en moquent assez.

En réalité, ils n’ont pas commencé le moindre travail de déconstruction des stéréotypes sexistes, ce qui les intéresse, c’est de ne pas être eux, limités à leur sexe ni genre, et pouvoir s’approprier quand ils le souhaitent, et sous leur contrôle, les caractéristiques dites « féminines ».

En revanche, savoir ce que les femmes – féministes – pensent de la « féminité » comme construction et contrainte sociales, ne les intéresse pas le moins du monde.

Respecter les différences entre les sexes, ne pas en déduire de supériorité ni infériorité, ne pas les hiérarchiser et donc déconstruire les genres sociaux et leurs assignations, rien de tout ceci n’a véritablement été exploré.

Dans le domaine des Etudes de genre, sont volontiers niés :

  • Les effets de la domination masculine à l’œuvre dans les sphères universitaires, intellectuelles et médiatiques. Comment croire dans ce cas, que les droits et libertés des femmes ne soient pas lésés ?

Quels sont les liens entre les Etudes de genre et les représentations Queer hyper-sexualisées des femmes, valorisant les rapports de domination/soumission, la prostitution et autres fantasmes masculins, à la plus grande satisfaction des très vaillantes et lucratives industries du sexe ?

  • Les combats féministes contre des discriminations et violences spécifiques, pour l’égalité et pour la promotion d’autres valeurs de vie en société.

Si les féministes ont longtemps été solidaires des LGBT et le sont encore, le plus souvent, l’inverse n’est pas vrai, ces derniers ne s’investissent pas ou très peu pour les droits des femmes et n’hésitent même plus à les mettre en péril, en particulier dans les domaines qui relèvent de l’appropriation de leurs corps (GPA/prostitution…).

A l’extrême, des trans-activistes, dans les pays anglo-saxons, mais également chez nous, s’autorisent à interdire violemment à des féministes de prendre la parole et même à organiser des conférences non-mixtes.

Alors parler de genre, du genre, quel genre, ton genre, mon genre ?

Il est urgent de revenir aux fondamentaux et de définir des priorités utiles.
En tant que féministe, parler du genre, reste et restera, tant que la situation des femmes ne se sera pas améliorée, à peu près partout sur cette planète (éducation, salaires, santé, violences, violences conjugales, viols, féminicides, etc.), parler de l’abolition de la domination masculine, un point c’est tout.

Christine Le Doaré

Pourrait-on débattre de la GPA ? Oui. Et du patriarcat ?

IMG_3006photo Manifpourtous octobre 2014

topicLa grande confusion LGBT

Pourrait-on parler de la GPA ? Oui, on pourrait ; mais pourrait-on également parler du patriarcat et de la domination masculine ? C’est moins sûr.

D’ailleurs, y a déjà eu nombre de débats sur la GPA et toute personne souhaitant s’informer sur la question dispose de nombreux matériaux (débats et nombreux écrits, thèses et anti-thèses).

En ce qui me concerne, en 2011, j’écrivais déjà ce texte, de l’intérieur du mouvement LGBT, à l’époque présidente du Centre LGBT Paris :

ASYMETRIE REPRODUCTIVE ET GESTATION POUR AUTRUI (GPA)

Depuis, je n’ai pas changé de position, je l’ai affirmée, confortée par nombre de faits et de témoignages, de plus en plus interloquée par les arguments cyniques et parfois fantaisistes présentés par les pro-GPA.

Pour le fond du débat je renvoie donc au texte ci-dessus.

Mon intention dans ce nouveau texte est seulement de montrer à quel point le débat est dévoyé par des arguments spécieux et fallacieux.

Les partisans de la GPA en appellent désormais à l’origine des temps, prétendent que la GPA a toujours existé et que la Vierge Marie symbolise la première « mère porteuse » de l’histoire.

S’il faut en passer par la fin des temps pour avoir un débat, c’est tout de même un peu compliqué, d’autant plus qu’à cette époque-là, la vie des femmes n’était pas très reluisante, libre arbitre et libre choix n’étaient pas des concepts très en vogue.

A l’époque, la peine de mort et l’esclavage étaient aussi ordinaires, faudrait-il les réhabiliter ?

En appeler à la bible pour défendre des revendications que l’on assimile d’ailleurs à tort, à une égalité de droits entre hétérosexuels et homosexuels, ( la GPA est interdite pour tout le monde), est pour le moins, déconcertant.

La légendaire générosité féminine remise au gout du jour ? « Plus près de toi mon dieu » ?

C’est touchant, mais comme déconstruction du genre et promotion de l’égalité femme-homme, il y a mieux.

Et puis surtout, un peu de bon sens, s’il vous plait !

Marie, mise enceinte sans y avoir consenti (en soi, c’est tout de même glauque), a élevé et vécu avec « son fils ».

Comme mère porteuse, on fait mieux !

Pour rappel une mère porteuse, ou gestatrice, remet l’enfant à la naissance, à ses bénéficiaires.

Autre argument contestable : les français seraient majoritairement en faveur de la GPA.

Oui, c’est aussi le cas pour la peine de mort ; ils sont aussi de plus en plus nombreux à plébisciter le FN, etc.

Si les françaisEs, dans leur majorité, étaient féministes, ça se saurait !

Allons-donc, si de tous temps la GPA a existé, c’est bien parce que nous sommes dans une société patriarcale et que les « Livres saints » sont un des moyens de l’imposer en opprimant les femmes.

En outre, les quelques GPA familiales, amicales, phénomènes ultra-marginaux, ne sont pas en cause ; en revanche, la généralisation de la GPA, marchandisation de l’humain et exploitation de la capacité de reproduction des femmes, est impensable.

La GPA est un artifice qui permet de ne pas s’embarrasser d’une relation et d’acheter sur le marché, comme n’importe quel autre produit prêt à l’emploi, un enfant porté à terme par une inconnue.

Le problème malgré tout c’est que les femmes ne sont pas des unités de production.

Etre favorable à la GPA c’est, comme pour la prostitution,  cautionner la conjonction parfaite des oppressions de genre, de classe, et de « race », d’un libéralisme décomplexé.

Les féministes ne peuvent pas oublier une des raisons d’être majeures du système patriarcal : s’approprier les corps et vies des femmes, afin de contrôler la reproduction.

Ce sont les femmes qui enfantent, par conséquent, contrôler leur sexualité et la reproduction, est indispensable pour s’assurer une descendance à laquelle transmettre ses gênes et son patrimoine.

Le pire encore, c’est qu’à force de parler d’égalité des droits pour la GPA et de tenter de passer en force, les gays compromettent l’extension de la PMA, aux lesbiennes et aux femmes célibataires. Aveuglés par la poursuite de leurs objectifs, ils sont parvenus à associer ce qui pourtant ne se compare en rien.

En outre, la PMA, que l’on y soit favorable ou pas, relève bien de l’égalité de droits puisque les femmes hétérosexuelles en couple peuvent, elles, y avoir recours. Le gouvernement, semble t’il,  attend l’avis du comité national d’éthique.

Les lesbiennes des collectifs mixtes consentent à être instrumentalisées, c’est dommage.

Tout ceci est préjudiciable au mouvement LGBT qui en est tout de même rendu, à amalgamer à la Manifpourtous,  le gouvernement, qui a bien voté le Mariagepourtous et votera probablement la PMA !

Je ne soutiens pas spécialement ce gouvernement qui n’honore pas ses promesses politiques, de là à cautionner des mensonges éhontés.

Dans tous les cas, se proclamer solidaires des lesbiennes pour mieux placer la GPA, n’est pas digne.

Ne pas être solidaires des femmes sur la question de la GPA et plus généralement ne pas se positionner contre la marchandisation de l’humain (Ceci est également vrai pour la question de prostitution portée aux revendications de Marches des Fiertés l’an dernier), c’est se compromettre dans des alliances malsaines et trahir des alliées objectives historiques.

Si ce n’est pas le comble de la mauvaise foi politique pour un mouvement de libération, de conforter le système patriarcal jusqu’à  envisager l’exploitation d’un groupe social encore plus opprimé que le sien !

Contester, c’est risquer être la cible d’amalgames ignobles, des gays n’hésitant plus à insulter les féministes qui s’opposent à la GPA et à la prostitution, en les accusant de soutenir la Manifpourtous !

C’est tout de même invraisemblable, en 2014, au nom de la famille, de l’enfant et de la normalisation sociale, de devoir faire face ainsi à un double front machiste et conservateur :

– le front des pro-GPA qui promeuvent l’exploitation de la fonction reproductrice des femmes,

–  celui des réactionnaires familialistes lesbophobes et homophobes de la Manifpourtous.

Le rassemblement hétéroclite de la Manifpourtous, communiant dans le rejet de l’autre, défile derrière des mots d’ordre absurdes, violemment sexistes, mais aussi, derrière une banderole sur laquelle on peut lire « l’Humain n’est pas une marchandise ».

Pourtant, il ne faut pas prendre ce slogan au pied de la lettre, ces arriérés ne sont en réalité, en rien, opposés à la prostitution ni au trafic d’êtres humains.

Féministes, progressistes, réaffirmons que l’émancipation des femmes passe par la maîtrise de leurs corps et de leurs vies et en aucun cas par une quelconque marchandisation ni de leurs sexualités, ni de leurs fonctions reproductrices.
IMG_3007photo prise lors de la Manifpourtous octobre 2014

Christine Le Doaré

Qui voudrait d’un populisme communautaire homosexuel ?

photo arcenciel[1]

Les personnes homosexuelles ont longtemps eu le choix entre vivre cachées ou risquer le rejet, les discriminations et les violences.

Cette situation s’est améliorée ; dans nombre de pays, la législation réprime depuis des décennies l’homophobie et la lesbophobie, et instaure peu à peu une égalité des droits, partielle ou totale.

Même dans les pays plus progressistes que d’autres où l’homosexualité reste condamnée, tout n’est pas parfait loin de là et dans tous les cas, l’évolution des mentalités reste le véritable challenge. Cependant, c’est indéniable autant qu’irréversible, les gays et les lesbiennes ont redressé la tête et sont désormais des citoyenNEs comme les autres, souvent impliqués dans la vie sociale et politique de leur pays.

Pour gagner cette acceptation, il a fallu passer par des étapes d’affirmation de soi, aussi, parler de « fierté homosexuelle » a eu son utilité. Le risque serait de prendre cette fierté au premier degré car en réalité il n’y a pas plus de fierté à être homosexuelLE, qu’hétérosexuelLE !

La seule fierté pour tout le monde, consiste à être soi et à l’assumer, à respecter les autres et à accepter les différences sans les hiérarchiser.

Vous en conviendrez, la minorité homosexuelle doit être respectée et dispose, comme tout un chacun, de droits, mais n’a pas tous les droits.

Aussi, basculer dans l’arrogance, s’autoriser à écraser d’autres mouvements sociaux qui ne sont pas d’accord avec certaines de ses revendications ou à injurier les politiques qui ne cèdent pas immédiatement à ses attentes, ne pourrait-être que dommageable.

Pourtant, de plus en plus souvent, des positions, propositions, attitudes, défendues par des associations et collectifs, comme par des personnalités représentatives, fleurent bon la démagogie et je me demande si nous n’assistons pas à l’émergence d’un populisme communautaire, dont je pense, personne n’a besoin.

Comme dans tout groupe, toute minorité, il y a toujours eu des extrêmes dont les pratiques sont loin de faire l’unanimité. Mais ce n’est pas à ces extrêmes que je fais ici référence.

Le populisme est une manipulation politique qui consiste à flatter de manière manichéenne et démagogique une population, à encourager ou répondre à des revendications populaires immédiates.

J’ai examiné attentivement les messages véhiculés dans différents médias, en particulier sur les revendications de PMA et de GPA, provenant de gays et de lesbiennes représentatifs et je m’interroge.

 

–          Les réactions à l’annonce de la condamnation par la CEDH de la France, dans l’affaire des enfants nés à l’étranger « par contrats de mères porteuses » ou GPA.

Sur le plan juridique, cette décision est abusive puisque la circulaire Taubira organisait déjà l’inscription dans l’état civil, des enfants nés au moins d’un parent français (droit de la filiation).

Mais surtout, qui peut m’expliquer en quoi, « faire tomber une digue contre le marché international des mères porteuses », comme l’explique la Cour, c’est lutter contre des discriminations à raison de l’orientation sexuelle ?

Est-ce seulement progressiste de favoriser le marché libéral et lucratif de la gestation pour autrui, juste pour que des hommes en couple hétérosexuel ou homosexuel puissent être pères ?

Quel est ce monde dans lequel une Cour de Justice nous enjoint à reconnaître la fabrication d’enfants occidentaux par des femmes pauvres dans des usines reproductrices du tiers monde ou par des femmes américaines ou anglaises dont on rémunère la fonction reproductrice pour les maintenir en dehors du marché du travail, payer les études des enfants ou adjoindre une piscine à la maison familiale ?

Quand la Cour prétend que la France devrait reconnaitre la filiation du parent biologique, bien entendu elle parle du père biologique, mais elle se moque totalement de l’instrumentalisation du corps et de la vie des femmes, elle fait comme si les femmes étaient de simples machines biologiques à enfanter, exactement comme l’industrie produit des marchandises.

Que sait-elle des souhaits de l’enfant ? Qui nous dit, qu’adulte, l’enfant ne souhaitera pas prendre la nationalité de la femme qui l’a mis au monde ? http://nypost.com/2014/06/16/children-of-surrogacy-campaign-to-outlaw-the-practice/

Comment la France va-t-elle pouvoir maintenir une courageuse position éthique et progressiste contre l’économie de marché de la reproduction  alors qu’elle sera contrainte de régulariser automatiquement et à la chaîne, sur son sol, les enfants produits pour des parents qui contournent sciemment sa législation et exercent un odieux chantage ?

Qui peut croire que tout ceci se fait dans l’intérêt de l’enfant ?

L’enfant produit, l’enfant à tout prix, l’enfant sur étagère pour nourrir les fantasmes d’occidentaux alors que la planète se meurt d’une surpopulation galopante et que d’autres enfants par millions sont abandonnés, exploités, etc., et pourraient être adoptés.

Des lesbiennes se désolidarisent de leur classe de sexe pour faire preuve d’un zèle étourdissant dans la perpétuation et même l’invention de nouveaux privilèges masculins.

Cautions féminines, elles vont souvent un peu plus loin que les hommes, afin d’être reconnues.

C’est particulièrement vrai en matière de prostitution et de GPA, deux domaines d’appropriation du corps et des vies des femmes, indispensables au système patriarcal.

Par exemple, Caroline Mécary, avocate et coprésidente de la Fondation Copernic, propose « de disjoindre parentalité et conjugalité et d’organiser juste après le sevrage de l’enfant, une résidence alternée », afin de faciliter à l’avance, la future séparation des conjoints !

Sans le lobby tenace d’associations et de personnes gays et lesbiennes sur la question, la Cour aurait-elle pris cette décision qui bafoue le respect de la personne humaine et les droits des femmes ?

Rien n’est moins sûr.

Ces gays et lesbiennes qui défendent la toute puissance en matière de parentalité, au mépris le plus absolu des droits des femmes, ne font-il pas preuve de populisme communautaire ?

 

–          D’inquiétantes affiches du Collectif Oui-Oui-Oui ! (Oui à la PMA) et du Collectif « Fières », pour la Marche des Fiertés

« PS lesbophobe ! », « Hollande, lesbophobe ! ».

10487582_10152551664479743_8091891247544845155_n[1]La PMA ouverte à toutes les femmes, pourquoi pas ? Après tout, il s’agit d’un don de sperme et pour faire simple on va dire que le sperme se produit rapidement et facilement.

Que le Parti socialiste et plus exactement, le gouvernement Hollande ait une fâcheuse tendance à la reculade et n’honore pas ses promesses de campagne, est un fait ; qu’il soit nécessaire de le rappeler pour faire valoir ses droits, est une conséquence.

Néanmoins, ce collectif oublie que la revendication de la PMA ne concerne pas que les lesbiennes, mais aussi les femmes seules, donc l’accusation de « lesbophobe » n’a guère de sens.

Ensuite, user du suffixe « phobe » n’a en général qu’une finalité : discréditer ses contradicteurs et ce, dans la plus grande malhonnêteté intellectuelle qui soit (sérophobe, putophobe, etc.).

Dans tous les cas, est-ce vraiment indispensable d’injurier en bloc tout le Parti socialiste en le traitant de « lesbophobe » parce que cette mesure n’est pas encore adoptée ?

L’ouverture du mariage aux couples de même sexe date à peine d’un an, a été votée dans des conditions extrêmement difficiles et que personne n’avait imaginées, aussi parce que le PS l’a défendue ; alors prétendre qu’il est lesbophobe est proprement absurde.

Je note que cette avancée (adoptée fin avril 2013) n’a d’ailleurs pas été fêtée par une Marche des Fiertés 2014 à la mémoire un peu courte.

Comment se faire des alliéEs ? C’est simple : cracher dans la soupe, faire pipi par terre, insulter…, tout faire pour acculer ses interlocuteurs à se crisper sur la réputation qui leur est faite.

C’est tout de même affligeant de voir ainsi des gays et des lesbiennes ne pas faire la différence entre des réactions de frustration et des revendications articulées dans un dialogue politique avec l’institution qui peut au Parlement, faciliter l’adoption des droits attendus.

Dans un autre genre, l’affiche produite pour la Marche des Fiertés par le Collectif de jeunes lesbiennes « Fières » : « IVG / PMA Même combat ! », me laisse perplexe. L’interruption volontaire de grossesse, à l’origine de tant d’accidents et de décès de femmes en France avant l’adoption de la loi Veil, mise sur le même plan que la PMA ? Vraiment ? Cette affirmation est aussi mensongère que ridicule.

10502189_816126135078491_6231021827386890894_n[1].jpg Fières

Même l’Inter-LGBT n’hésite plus à flatter ses extrêmes et avec une franche démagogie produit une affiche : « Nos corps, nos droits, ta gueule ! ». Ensuite, ne nous restera plus que les coups, c’est tout de même troublant !

photo[1]

Mais je m’interroge, ces comportements, ces slogans, sont-ils aussi spontanés et sincères qu’il y paraît car après tout, c’est beaucoup plus facile, de se faire remarquer et d’entraîner des partisans, en flattant la propension des gens aux amalgames faciles et à l’outrance, qu’en travaillant sur des dossiers et en entretenant un dialogue politique.

S’agit-il vraiment d’une erreur d’appréciation politique de la situation, sachant que le PS n’est évidemment pas lesbophobe, plutôt peu enclin à combattre les réactionnaires, et que le combat pour la PMA et celui pour l’IVG n’ont strictement rien en commun ?

Non, ces affiches mensongères ne sont pas produites par hasard mais délibérément et pour susciter à bon compte des adhésions.

Ces affiches contre-productives, car mensongères et outrancières, semblent bien elles aussi relever d’un certain populisme communautaire, et ce n’est pas très glorieux.

En Conclusion

Lutter contre les discriminations et les violences à raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, lutter pour obtenir l’égalité des droits ne peuvent en aucun cas se mener en bafouant les droits des femmes (contrôle patriarcal de la sexualité et de la reproduction dont relèvent la prostitution et la GPA) ; si en plus, les gays et les lesbiennes devaient verser dans le populisme communautaire, ce serait tout bonnement inacceptable, au même titre que l’est toute forme de populisme politique.

Quand les féministes aidaient le mouvement homosexuel à émerger en protégeant les gays dans cortèges revendicatifs des années 70/80, elles étaient loin d’imaginer qu’ils feraient aux 20ème et 21ème siècles, des choix qui attestent de leur attachement indéfectible à la classe dominante masculine.

Ils ont oublié en route, quelque part, qu’ils sont aussi responsables de l’oppression des femmes.

Le mot « genre » n’a pas la même signification pour les LGBT qui luttent pour la reconnaissance des personnes transsexuelles (identité de genre veut alors dire Trans. Transgenre et TransexuelLE) et les féministes qui luttent pour l’égalité entre les genres masculins et féminins.

Pour se rejoindre, il faudrait déconstruire les rouages de la domination masculine dans les politiques LGBT, mais l’époque où les gays comprenaient l’imbrication du sexisme et de l’homophobie semble révolue.

Même SOS homophobie a oublié cette année la lesbophobie dans son communiqué de presse, titrant : « La lutte contre l’homophobie, transphobie deux ans après l’élection de François Hollande ». Bien la peine que le mot ait fait son entrée au dictionnaire cette année !

Les féministes qui ont toujours été solidaires des LGBT, sont désormais confrontées à des revendications trop souvent antagonistes de leur part (Prostitution/GPA).

Les lignes de fracture se creusent rapidement et la tendance au populisme communautaire  récemment observée, n’arrange rien.

Tout ceci est inquiétant, d’autant plus que le contexte politique général est désastreux, que rapidement et sûrement, l’extrême droite assoit son emprise sur un pays de plus en plus déboussolé.

Mais c’est heureux, personne, pas moi, ni vous je pense, n’avons besoin d’un quelconque populisme communautaire !

Christine Le Doaré

 

Féminisme et mouvement LGBT, le divorce est-il prononcé ?

163506_3026252351461_1229066125_nEn France, depuis 2010, le contexte politique s’est considérablement durci, et c’est dans une extrême tension qu’a été adopté le mariage pour tous.

A cette occasion, l’homophobie et la lesbophobie se sont déchaînés et les LGBT ont bien besoin de la solidarité des mouvements sociaux, en particulier du mouvement des femmes qui de toujours, a été son meilleur allié.

Pourtant, au fil du temps, le mouvement LGBT, s’acharne à creuser un fossé toujours plus profond entre lui et le mouvement féministe. Il refuse de travailler sur la domination masculine, l’organisation sexiste de la société, la place des femmes et des lesbiennes qui subissent une double discrimination. Il brille par son manque de solidarité, absent des luttes féministes, mobilisations, manifestations. A l’inverse, toujours sous la coupe des associations de lutte contre le sida et de leur vision hygiéniste de la société (pas de « travailleuses » contaminées par une IST, des clients préservés et peu importe le sexisme des violences sexuelles, physiques et mentales de la prostitution), il choisit de s’allier aux divers lobbies pro-sexe qui sont sous l’influence des industries du sexe, en particulier au lobby pro-prostitution.

En revendiquant la légalisation de la prostitution et de la GPA (Gestation pour autrui), il contribue de manière égocentrique et sexiste à enfermer les femmes dans leur double assignation patriarcale, de « pute » ou reproductrice. Les féministes refuseront toujours l’appropriation du corps et des vies des femmes dans la sexualité (prostitution, viol…) et dans la reproduction (GPA, mise en danger de l’avortement et de la contraception…) parce que c’est justement la raison d’être d’un système patriarcal qu’elles combattent. Est-ce le rôle du mouvement LGBT de s’associer au système patriarcal et libéral, contre les femmes ? Pourquoi de telles logiques d’alliances ? Pourquoi choisit-il d’attaquer et diffamer les féministes qui contestent de telles dérives ? Accepterait-il qu’un autre mouvement social redéfinisse pour lui, ce que doivent être les droits et libertés LGBT ?

En juin, en France, c’est le mois des Gay Prides. Gay Pride et non Lesbian and Gay pride comme on les a un temps appelées, si on en croit tant la communication militante que médiatique. A Paris, ce sera la Marche des Fiertés, un nom créé pour n’oublier personne, en réalité, un cache-misère. Je me souviens des moqueries quand en 2011 ou était-ce 2012, j’avais été la seule à réagir dans une réunion de l’Inter-LGBT, à l’idée que la Marraine de la Marche soit une actrice porno mainstream ; comme si l’image des femmes n’est pas dégradée dans la pornographie, comme s’il fallait associer revendication LGBT et industries du sexe, comme si personne d’autre n’était disponible pour nous représenter ! Cette année, la chanteuse choisie comme Marraine est une habituée des Unes des magazines masculins les plus sexistes – je vous laisse juger (2 photos) *1  ; la leçon n’a toujours pas été retenue, la culture dominante sexiste est toujours prisée par le mouvement LGBT.

Dans ces conditions, on se demande quelle peut bien y être la place des lesbiennes, plutôt des lesbiennes féministes car ce mouvement s’y entend pour recruter des groupies à son image qui ne vont pas troubler l’image caricaturale qu’ils ont encore trop souvent des femmes. L’entre soi masculin et l’invisibilité des lesbiennes dans le mouvement LGBT est à l’image de la place des femmes dans la société française. Les lesbiennes et associations lesbiennes ou LGBT, un tant soit peu féministes, politisées et suffisamment expérimentées pour remettre en question la domination masculine au sein du mouvement LGBT, ont échoué à le faire évoluer. Il faut dire que les militants Verts « la Commission LGBT des Verts » et socialistes « homosexualité et socialisme » en particulier, associées à Act-Up et au STRASS, se sont particulièrement désolidarisés des luttes lesbiennes et féministes et au contraire, se sont arc-boutés sur des positions clivantes en matière de prostitution et de GPA.

Il paraît que le « nouveau féminisme lesbien » remplacera avantageusement la Coordination Lesbienne en France (CLF) et les militantes aguerries ; on aimerait bien, mais à voir le choix de la Marraine 2014 à Paris, malgré tout, on en doute ! Si le mot lesbophobie est désormais entré dans le dictionnaire, ce n’est sûrement pas grâce au mouvement LGBT, plutôt aux associations telle la CLF qui d’ailleurs, vient de le quitter en tirant un bilan sans appel. – CP de la CLF *2

En ce qui me concerne, après 12 ans de présidence d’associations LGBT, SOS homophobie d’abord, puis le Centre LGBT Paris, j’avais déjà tiré un sévère bilan en 2012 – 3 articles bilan *3  Bilan évacué d’un revers de manche par des militants suffisants qui auraient mieux fait de s’y intéresser car depuis, la situation n’a fait qu’empirer, dans le mouvement LGBT mais aussi à sa périphérie avec des groupes Queers-trans-féministes issus du STRASS, Act-Up et de groupes extrêmes TPDG (TransPDGouines), tel que 8marspourtoutes – articles sur 8marspourtoutes *4

Au sein même du mouvement LGBT les démissions des personnes et associations lesbiennes féministes sont considérables, la CLF, (La dernière rencontre de la CLF en mai 2014 a tout de même réuni le CEL (Marseille), les caram’elles (Nice), les Voies d’Elles (Grenoble), ELEA (Avignon), Bagdam Espace lesbien (Toulouse), Lesbianisme et solidarité (Clermont Ferrand), La Lune (Strasbourg), de FiEres (Paris), de Cibel (Paris), Les Lesbiennes Dépassent les Frontières (Paris), de CQFD Fierté Lesbienne (Montreuil), la coordination de la CLF (Paris)…), mais désormais, des voix s’élèvent aussi à l’extérieur du mouvement, partout dans le mouvement féministe mais aussi dans l’ensemble du mouvement social pour contester les orientations qui sont prises. Osez-Le-Féminisme 69 est diffamée par la LGP Lyon qui plutôt que de se remettre en question sur un amalgame de revendications qui n’ont rien à voir avec les droits LGBT, préfère se ridiculiser en répondant qu’OLF rejoindrait la Manifpourtous ! Mais quelle honte !

Quand je pense que j’ai milité 15 ans pour ce mouvement ! OLF 69 soutenue, par tout OLF mais surtout par une liste impressionnante d’associations et formations telles qu’ATTAC, la Mutuelle des Etudiants, l’UNEF, la Marche Mondiale des Femmes, le CNDF, la CLF, … rappelle que prostitution et GPA sont des violences intolérables faites aux femmes. « Nous tenons à dénoncer clairement la confusion induite par ce mot d’ordre, entre les luttes contre les LGBTphobies, celles pour les droits reproductifs et sexuels des femmes ET la défense de deux des pires produits des systèmes patriarcal et capitaliste : la Gestation Pour Autrui (GPA) et la prostitution. » – le CP d’OLF 69 et les signataires *5

– Le Parti communiste s’oppose également au mot d’ordre de la LGP Lyon, il sera présent mais refuse de partager le mot d’ordre, trouvant dangereux « l’amalgame entre les luttes contre les homophobies et la GPA et la prostitution, qui entrent dans le système marchand capitaliste. Autoriser la GPA revient à l’égaliser la marchandisation du corps des femmes, surtout des plus pauvres. » Ajoutant : « le PCF est en effet pour l’abolition de la prostitution, qui est une violation des droits humains. Nous refusons de parler de prostitution choisie, quand il est clair qu’elle est majoritairement subie, au sein de réseaux mafieux contre lesquels nous devons lutter activement. » – CP du PCF *6

CertainEs sont surpris que l’on en arrive là, pas moi, tout ceci était annoncé et même dénoncé et depuis 2010 au moins. La fracture est seulement plus nette, les militants LGBT sont de moins en moins challengés sur leur sexisme et de plus en plus crispés sur des revendications égocentriques, un peu comme si subir des discriminations et les violences justifiait l’exploitation de personnes encore moins bien placées que soi dans la hiérarchie sociale. Même l’engagement du mouvement LGBT derrière la revendication de la PMA (Procréation médicalement assistée) n’est pas transparent. Les lesbiennes engagées pour la PMA elles-mêmes ne réagissent pas quand les médias titrent à l’occasion de la parution du manifeste « Avec les 343 fraudeuses » : « PMA pour TOUS ». Allons-donc, la PMA ce n’est pas pour tous, mais pour toutes ! Derrière, la PMA, c’est d’autonomie reproductrice des femmes et des couples lesbiens dont il s’agit. Gageons qu’une bonne partie de ce mouvement rêve, à l’instar de la LGP Lyon, d’un paquet cadeau PMA-GPA pour tous, mais n’ose pas encore le dire, pas encore ! La PMA et la GPA n’ont pourtant rien de commun, une simple technique dans un cas, une année de la vie d’une femme et les risques d’exploitation, dans l’autre – Analyse : Asymétrie reproductrice et gestation pour autrui * 7

A l’évidence, les véritables enjeux liés à l’autonomie reproductrice des femmes n’ont pas du tout été compris ou certains se fichent pas mal de la PMA, instrumentalisée juste pour obtenir ensuite la GPA. En outre, même si j’ai signé ce manifeste, je déplore cette course égocentrique occidentale à reproduire ses gènes, alors que la planète étouffe, surpeuplée, que des millions d’enfants pourraient être adoptés (orphelins de guerre, enfants des rues …) mais désespèrent dans l’indifférence totale de tous, même des LGBT qui trouvent préférable d’exploiter des femmes en payant des GPA. Je trouve facile et limite malhonnête intellectuellement d’utiliser le concept des « 343 salopes » à tour de bras, alors qu’il ne s’agit pas de vie ou de mort, contrairement au manifeste original.

Veiller aux équilibres sur la planète, être solidaire de la moitié de l’humanité plongée dans un féminicide sans fin, des millions d’enfants livrés à eux-mêmes, exploités, embrigadés ou croupissant dans des institutions, etc. n’est pas interdit. Pourquoi ne pas lutter pour une évolution européenne et mondiale des droits de l’adoption et s’occuper des enfants déjà néEs ? Le narcissisme couplé au manque d’analyse politique est tel, que les gens imaginent indispensable de se reproduire et pour cela de recourir à n’importe quelle solution pourvu qu’il y ait un résultat rapide et conforme à leurs caprices. L’égalité n’est pas une fin en soi, encore moins quand elle consiste en une égalité d’adhésion au conformisme !

Ne parlons pas des dérives sectaires violentes, portées par des groupes de TPDG noyautés par le STRASS et Act-up, par 8marspourtoutes, qui attaquent physiquement les féministes qui osent s’exprimer, comme lors du ZAP de Marseille pendant la Lesbopride l’an dernier, avec pour objectif de les museler ou encore lors de l’attaque de Zéromacho à Toulouse, dans une manifestation pour la liberté de l’avortement ! Les mêmes qui prévoient en juin d’attaquer les policiers et policières LGBT de l’association FLAG dans les Prides : à Toulouse, « Riposte radicale » soutenus par Act-Up c’est certain, tant qu’à faire plutôt que de s’attaquer à des policiers ripoux, autant zapper ceux qui ont le courage de lutter dans leur institution et de défiler à visage découvert ! – photo de Riposte Radicale *8

Quelle tristesse tout de même de voir une minorité en prise avec des discriminations et des violences ne rien trouver de mieux à faire que de sacrifier sur son chemin les droits des femmes, moitié de l’humanité victime de la domination masculine et du libéralisme, systèmes d’oppression à l’origine de toutes les discriminations à l’encontre de toutes les minorités. Je me demande tout de même quel électrochoc sera assez fort pour réveiller un mouvement par trop noyauté par des extrêmes et leur idéologie douteuse, négligeant ses liens avec le mouvement féministe et au-delà avec le mouvement social.

Quand on constate que même des militantes « historiques », personnalités, lieux, censés représenter des idées et engagements lesbiens et ou féministes et ou radicaux, pour protéger leurs intérêts, gloire intellectuelle et ou universitaire, ou chiffre d’affaire, sont atones devant toutes ces dérives, voire joignent leurs voix à la confusion politique actuelle et contribuent ainsi au dévoiement du sens même du mot féminisme, de ses fondamentaux, de ses luttes et de son histoire, comment s’étonner que le mouvement LGBT lui-même ne se sente pas tenu à plus de solidarité et de cohérence ?!

Mais où sont donc passées la conscience politique féministe et la solidarité des militants des luttes de libération des années 70/80 ? À quand une prise de conscience salutaire ? Si une minorité n’est plus solidaire des grands mouvements sociaux, à qui fera t-elle appel au moindre retour de bâton ? Gay Prides 2014, marcher parce que les ignobles opposants au mariage sont désormais décomplexés et qu’il faut les remettre à leur place ; ne pas marcher parce que ce mouvement n’est solidaire que de lui-même et des industries du sexe patriarcales sur le dos des femmes ?

Je ne dis pas merci, ni au mouvement LGBT inconséquent, encore moins à ses détestables extrêmes, pour me/nous poser un tel dilemme !

Christine Le Doaré

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*1 : 2 photos de la marraine de la Marche des Fiertés 2014 à Paris 1455985_10152499850094743_3019453888523529746_n (1) 10444757_10152499849929743_5314020272186561870_n (1)

*2 CP de la CLF : http://www.coordinationlesbienne.org/spip.php?article309

*3 3 articles bilan

– Combien de temps le mouvement LGBT va-t-il pouvoir se cacher derrière son petit doigt : https://christineld75.wordpress.com/2013/07/18/combien-de-temps-le-mouvement-lgbt-va-t-il-pouvoir-se-cacher-derriere-son-petit-doigt/

– Les 4 lettres du sigle LGBT : https://christineld75.wordpress.com/2012/06/01/les-quatre-lettres-du-sigle-lgbt/

– Quelle mixité ? : https://christineld75.wordpress.com/2011/11/28/quelle-mixite/

*4 4 articles 8marspourtoutes :

– 8marspourtoutes ou l’oubli d’un énorme détail de l’histoire féministe : https://christineld75.wordpress.com/2013/11/22/8marspourtoutes-ou-loubli-dun-enorme-detail-de-lhistoire-feministe/

– Un étrange 8 mars : https://christineld75.wordpress.com/2014/03/09/un-etrange-8-mars-2014/

– Encore un 8 mars et des questions qui fâchent : https://christineld75.wordpress.com/2014/03/04/encore-un-8-mars-et-des-questions-qui-fachent/

– Des déchaînées aux genoux du patriarcat : https://christineld75.wordpress.com/2014/04/02/des-dechainees-aux-genoux-du-patriarcat-2/

*5 CP du PCF : http://www.lyonmag.com/article/65326/le-parti-communiste-s-oppose-au-mot-d-ordre-de-la-marche-des-fiertes

*6 CP d’OLF 69 : http://osezlefeminisme69.wordpress.com/2014/06/03/desolidarisation-de-la-marche-des-fiertes-de-lyon-du-14-juin-2014/

*7 Analyse PMA – GPA : Asymétrie reproductrice et gestation pour autrui : https://christineld75.wordpress.com/2011/05/30/asymetrie-reproductive-et-gestation-pour-autrui-gpa/

*8 : photo de « Riposte Radicale » 10371710_10152502571534743_6333835371701202936_n

Boko Haram, enlèvements, traite et prostitution : un effarant déni

Manifestaton-bamako-lyceenneLa mobilisation internationale pour retrouver les lycéennes nigérianes enlevées par la secte terroriste islamiste Boko Haram est enfin de grande ampleur. 1*

En outre, le lien entre l’enlèvement des jeunes femmes au Nigéria et leur présence massive sur les trottoirs européens, qui fut d’abord rappelé par les associations abolitionnistes de la prostitution, est désormais incontestablement établi. 2* et 2 bis*

D’une part, de nombreuses femmes prostituées par des réseaux de traite en France sont nigérianes ; d’autre part, Boko Haram a annoncé sans détour, que les lycéennes seraient vendues comme esclaves, il est donc hélas probable que des lycéennes enlevées échoueront, elles aussi, sur nos trottoirs. 3*

C’est d’ailleurs la thèse défendue par Mathieu Guidère, Professeur d’islamologie à l’université de Toulouse. 4*

L’annonce concomitante par le gouvernement, du plan d’action contre la traite a également été l’occasion de rappeler que 22 millions de personnes dans le monde rapporte un revenu annuel de 32 milliards de dollars aux trafiquants (sources ONU). En outre, le nombre de victimes a augmenté de 18% en un an, en Europe (Sources Eurostats) et la France qui a arrêté 45 réseaux en 2013, est une plaque tournante des trafics.
Ce plan d’action comporte 23 mesures importantes en faveur des personnes prostituées, dont la délivrance d’une carte de séjour temporaire. Il sera notamment financé par les saisies faites auprès des personnes condamnées et par les amendes des clients prostitueurs.
L’engagement du gouvernement est très encourageant, mais les associations abolitionnistes le rappellent, c’est bien le client qui est au cœur du problème, sa demande génère l’exploitation par les proxénètes, des plus démuniEs et vulnérable. 5*

Pourtant, avant que le lien entre l’enlèvement des jeunes lycéennes, l’annonce de leur vente comme esclave et la lutte contre la traite ne soient publiquement discutés, nombre de personnes ont porté des accusations odieuses à l’encontre des abolitionnistes, leur reprochant une récupération honteuse de l’évènement. 6* (Liste de tweets accusateurs).
Aussi, faut-il se demander pourquoi, rappeler les réalités de l’esclavage et de l’exploitation sexuelle, déclenche autant de réactions violentes, bien entendu de la part de militants réglementaristes de la prostitution tels que les membres et soutiens du STRASS 7*, mais aussi de militants LGBT et de bien d’autres.

Que cache un tel déni des réalités ? Pourquoi s’acharner à nier que les femmes enlevées par Boko Haram et par d’autres, les lycéennes et les autres, au Nigéria et ailleurs, finissent le plus souvent dans les réseaux de prostitution quand elles ne sont pas mariées de force, c’est-à-dire violées et séquestrées, souvent par des pédocriminels car elles sont très souvent, encore des enfants ?
A mon avis, la raison en est simple. Etablir ce lien est dangereux pour les tenants de la légalisation de la prostitution, car ceci signifie que condition des femmes et prostitution, traite et prostitution sont des éléments indissociables les uns des autres.
En effet, pas de demande donc pas de clients implique pas de réseaux, pas d’enlèvements et pas de traite ni de prostitution. A l’évidence, aucun client ne s’interroge sur la vie ni le parcours, d’une prostituée ; il ne s’intéresse qu’à son besoin et remercie la société de l’autoriser à exercer une domination sexuelle par l’argent.

C’est tout de même hallucinant de constater jusqu’où va le déni de ceux qui défendent la prostitution et par voie de conséquence, la traite.
L’idée même de pénalisation du client les perturbe à un point tel qu’ils sont prêts à accepter l’enlèvement, la torture, l’esclavage, l’exploitation, le viol des femmes juste pour que perdure l’une des plus archaïques formes de domination sexuelle masculine.

On touche le fond quand des militants LGBT et autres progressistes, qui pourtant luttent pour l’égalité des droits, s’aveuglent à ce point et avec un égocentrisme effrayant, se rendent complices du système prostitueur et des industries du sexe qui doivent, à tout prix, défendre l’organisation, dans la prostitution notamment, du contrôle et de la mise à disposition des femmes et de leurs corps.

Christine Le Doaré

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*1 :
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0203494212705-lyceennes-enlevees-le-president-du-nigeria-veut-prolonger-l-etat-d-urgence-670548.php

2* : http://abolition13avril.wordpress.com/2014/05/13/bringbackourgirls-emotion-et-mobilisation-a-deux-vitesses/

2bis* : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140513.AFP7064/des-associations-denoncent-l-exploitation-en-france-de-prostituees-nigerianes.html?xtor=RSS-25

3* http://www.rtl.be/info/magazinesdelaredaction/Controverse/1090210/-les-lyceennes-enlevees-au-nigeria-vont-finir-sur-les-trottoirs-de-belgique-

4* :
http://www.ladepeche.fr/article/2014/05/08/1877166-il-y-a-peu-de-chances-qu-on-les-retrouve.html

5* :
http://www.mouvementdunid.org/1er-plan-d-action-national-de

6* :
Sélections de quelques tweets

-Mathieu Nocent @MathieuNocent
@ChLeDoare @_Bintje Ce n’est pas en pénalisant les clients de prostituées que tu vas empêcher Boko Haram d’agir.Ton parallèle est grotesque.
13 mai 2014 20:21

-Aurélien @AureDe
Je propose que l’on échange les 200 lycéennes nigérianes contre @ChLeDoare.
#astuce #BringBackOurGirls pic.twitter.com/KZ49QRDpPW
13 mai 2014 17:19

-Morgane Merteuil @MorganeMerteuil
@ChLeDoare mais LOL. mais quelle est le rapport ? vs en avez pas marre d’instrumentaliser ces 200 meufs? @_Bintje @MathieuNocent @KrysaliaH
13 mai 2014 15:01

-PⒶTATE @_Bintje
c’est de la récupération, et c’est lamentable; maintenant allez chouiner ailleurs sur mon appartenance au « lobby prostituteur ». @ChLeDoare
13 mai 2014 14:37

-Krysalia h. @KrysaliaH
@ChLeDoare on vous demande d’étayer votre propos, vous en êtes incapable. honteuse manipulation ! @Subraf @peperehonni @Ptit_Cheminot
13 mai 2014 13:11

-Krysalia h. @KrysaliaH
@ChLeDoare ok. une série d’affirmations précises concernant ces filles. étayées par… ? @Euterpeaventure @Subraf @_Bintje @Ptit_Cheminot
13 mai 2014 12:36

-PⒶTATE @_Bintje
instrumentaliser l’enlèvement de ces enfants au Nigéria est parfaitemetn dégueulasse, et votre raisonnement ne repose sur RIEN @ChLeDoare
13 mai 2014 11:56

-PⒶTATE @_Bintje
dire « 20% des pros fr sont nigérianne DONC celles enlevées au nigeria sont ds le réseau fr  » est un raisonnement fallacieux @ChLeDoare
13 mai 2014 11:54

-PⒶTATE @_Bintje
j’en connais une qui devrait bien fermer sa gueule, une fois de plus : @ChLeDoare
13 mai 2014 00:07

-Mathieu Nocent @MathieuNocent
@ChLeDoare Quel rapport avec Boko Haram, ce groupe terroriste qui tue dans les lycées ? Christine, tu dérailles complètement. cc @_Bintje
13 mai 2014 08:18

-Christine Le Doaré @ChLeDoare
Les lycéennes nigérianes vendues comme esclaves : responsabilité des clients de la #prostitution engagée. m.facebook.com/story.php?stor… – 12 mai

-João Gabriell @NegreInverti
@ChLeDoare le rapport entre les deux sujets ? Aucun, si ce n’est votre bêtise crasse, doublée de votre indécence. Un peu de respect pitié. – 12 mai

-CERISIER rouge @CerisierRouge
@NegreInverti t’etonnes pas des gens comme ca votent !!! @paul_denton @ChLeDoare
13 mai 2014 05:30

-Christine Le Doaré @ChLeDoare
Les lycéennes nigérianes vendues comme esclaves : responsabilité des clients de la #prostitution engagée. m.facebook.com/story.php?stor… –
12 mai

-JeFreine @Jefreine
@ChLeDoare Mais vous êtes d’une bêtise crasse, en plus de faire preuve de mauvaise foi. C’est hallucinant cette récupération. Et sale. Très.

-Christine Le Doaré @ChLeDoare
Les lycéennes nigérianes vendues comme esclaves : responsabilité des clients de la #prostitution engagée. m.facebook.com/story.php?stor… –
12 mai

-PⒶTATE @_Bintje
j’en connais une qui devrait bien fermer sa gueule, une fois de plus : @ChLeDoare – 12 mai

-PⒶTATE @_Bintje
c’est immonde cette récupération de l’enlèvement des écolières @ChLeDoare
12 mai 2014 22:07

7* STRASS : « syndicat » des « travailleurs » du sexe

Un étrange 8 mars 2014

Manifestation unitaire 8 mars 2014 007Des médias et même des militantEs se sont sentis obligéEs de dire qu’il y avait deux manifestations féministes à Paris, le 8 mars 2014 ; par conséquent leur association avait été contrainte de se diviser en deux ; certainEs ont même annoncé défiler dans les deux cortèges, passer de l’un à l’autre.
Deux cortèges féministes le même jour, vous y croyez-vous ?

Non, il y avait bien une manifestation unitaire féministe, laïque et universaliste (principes fondateurs du féminisme) et une contre-manifestation dont nombre de slogans tel que: « Nous sommes des putains de féministes », étaient tout bénéfice pour les industries du sexe. D’autres slogans n’auraient pas déplu aux commissaires politiques religieux et à leurs instruments : père, frère, mari.
Un 8 mars pour remplir d’aise les machos de la planète !

Une contre-manifestation, ce n’est pas une « autre manifestation féministe », la nuance est de taille et ses organisateurs, « #8marspourtoutes » et ses alliéEs, ne s’embarrassaient pas d’un double langage.

La liste des revendications de la contre-manifestation ressemblait à celle de la manifestation unitaire, à deux ou trois « gloubi-boulga « près, que l’on peut résumer par le soutien à la légalisation de la prostitution et au relativisme culturel.
Une marmite ANTI-SYSTÈME, ultra-gauche tendance Indigènes de la République, teintée d’antisémitisme, le tout à la sauce « pro-sexe » post-modernes, STRASS, etc.

Je me demande bien pourquoi les militantEs #NPA, #EELV, #LGBT, « féministes », etc. qui ont rejoint la contre-manifestation, ont eu besoin, pour l’assumer, de jouer sur les mots et de se raconter des histoires ? Que des médias, tel « Libération », titrent « Deux manifestations féministes ce week end à Paris » n’étonnera personne, mais que des militants politiques et associatifs se fourvoient dans un soutien à cette contre-manifestation est tout de même sidérant.

La manifestation unitaire, certes imparfaite mais pleine de diversités, fidèle aux fondamentaux du féminisme, aurait mérité de plus de soutiens ; quant à la contre-manifestation, elle n’a pas mobilisé à la hauteur des espérances de ses organisateurs ; il faut croire que ni l’entrisme, ni l’imposture ne sont payants.

L’histoire du féminisme est pleine de groupes et de projets différent, une diversité aussi faite de divergences, mais ses principes fondateurs sont toujours d’actualité : les droits et libertés des femmes sont universels et la laïcité est préférable aux lois religieuses pour les garantir.
La fonction première du patriarcat a toujours été l’appropriation sexuelle et reproductive des femmes. Les slogans du type « féministe pute » ou « nous sommes des putains de féministes » ne font que renvoyer les femmes à l’un des rôles que la domination masculine leur assigne : la mise à disposition sexuelle comme si elles n’étaient que des commodités. Des machistes, masculinistes, proxénètes, etc. ne proposeraient pas de pires slogans !

Cette contre-manifestation relève de la récupération post-moderne, c’est une imposture, qui ne libère en rien les femmes mais sert les intérêts des dominants.

PS 1 :
En matière d’intersectionnalité des luttes, concept très à la mode chez les post-modernes « pro-sexe » et leurs alliés, il faut relire ce texte qui rappelle la nécessaire solidarité de la classe des des femmes contre le patriarcat et le capitalisme/libéralisme et pointe du doigt le piège de l’intersectionnalité qui ne vise jamais à abolir les privilèges masculins. Bien entendu, les questions de classe et race doivent être traitées au sein du mouvement des femmes.
http://beyourownwomon.wordpress.com/2012/08/15/ignorer-et-defendre-le-male-le-piege-de-lintersectionalite/

PS 2 :
Lire également de GLOSSWITCH : “Sex-positive” feminism is doing the patriarchy’s work for it » paru dans http://www.newstatesman.com/

http://www.newstatesman.com/lifestyle/2014/03/sex-positive-feminism-doing-patriarchys-work-it

En français :  » Le féminisme pro-sexe fait le sale boulot du patriarcat  »
https://www.facebook.com/notes/martin-dufresne/le-f%C3%A9minisme-dit-pro-sexe-fait-le-sale-boulot-du-patriarcat/10153954677065595

Christine Le Doaré

Avec ou sans récupération politique, le 23 avril, c’est « mariagepourtous » !

-Mardi 23 avril, pour les personnes LGBT et tous les progresssistes, ce sera un jour à marquer d’une pierre blanche ! Ce jour-là les institutions du mariage et du divorce seront aussi ouvertes aux couples homosexuels et lesbiens. Il aura fallu des décennies de luttes au mouvement LGBT pour parvenir à ce résultat, cette dernière année n’étant que la partie immergée d’un combat de longue haleine et d’un espoir soutenu, porté par un grand nombre de militant-e-s depuis les années 90. Pourtant, et c’est bien le plus choquant de l’histoire, personne ne s’attendait à ce que l’ouverture du mariage aux couples de même sexe serait aussi laborieux à obtenir, en France, en 2013.

Dans l’hémicycle, la gauche s’est montrée à la hauteur, portant haut et fort le projet de loi ; le gouvernement aura tout de même quelque peu tardé à dénoncer officiellement, les violences homophobes. En revanche, à droite, rien ne nous aura été épargné, ni l’ignorance, la mauvaise foi, l’irresponsabilité, ni la haine de l’extrême droite avec ses groupuscules fascisants du GUD et de CIVITAS prêts à tout pour jouer du bâton. Tous ces débordements, toute cette violence aura été le fait d’extrémistes comme l’intégriste catholique Christine Boutin et d’obscures personnalités en quête d’éclairage médiatique comme Frigide Barjot. Ils auront su mobiliser dans leur sillage des opposants, pour l’essentiel issus des milieux catholiques, les autres religions n’étant pas en reste, et de la droite bien pensante.

L’instantanéité de l’information et sa multiplication exponentielle par les réseaux sociaux auront considérablement amplifié ce phénomène d’opposition à une mesure que plus de 80% de l’opinion publique, soutient pourtant. En effet, la majorité représentative nationale tout comme l’opinion publique ont toujours et très majoritairement en faveur du projet de loi. Bien sûr il y a des homophobes en France et les nombreuses associations LGBT n’ont pas fini de lutter contre les LGBTphobies, discriminations et violences ; ni de déployer un travail pédagogique de fond et à long terme pour faire évoluer les mentalités. Les pouvoir publics auront certainement pris conscience de l’importance de les soutenir plus encore et de prendre en charge une partie de cette lourde charge.
A l’évidence, dans un tel contexte, les opposants mobilisent toujours plus et surtout de façon plus visible et spectaculaire que ceux qui attendent une mesure légitime et soutenue par une immense majorité.
Aussi, organiser des contre-rassemblements et manifestations de personnes favorables au projet était-il périlleux car si les gens se mobilisent plus facilement contre les mesures qu’ils jugent injustes, ils sont moins enclins à le faire pour une nouvelle disposition. En outre, sur ce sujet précis, la plupart des personnes concernées et leurs soutiens, ne pensaient pas que l’opposition se radicaliserait autant.
Avant le vote des deux assemblées parlementaires, il était judicieux de mobiliser et rassembler les personnes favorables au projet de loi. Si ce n’était pas indispensable à son adoption, il était utile de rappeler l’attachement des personnes LGBT et des citoyen-ne-s de notre pays à ce projet et surtout de dénoncer l’homophobie nauséabonde qui se manifestait à l’occasion.

En revanche, une fois la loi acquise, c’est-à-dire votée par les deux assemblées et n’étant plus qu’une formalité pour la seconde lecture à l’Assemblée Nationale, prendre le risque de rassemblements d’une ampleur prévisible bien inférieure à la mobilisation des opposants fortement radicalisés, c’est prendre le risque de ne rien démontrer de bien convaincant mais c’est aussi donner l’occasion de nouvelles violences aux extrémistes qui n’attendent que ça pour s’illustrer dans des actes inqualifiables.

Ceci relève d’une stratégie politique et associative. Vaut-il mieux attendre mardi et le vote solennel qui sera, que l’on soit ou non favorable au mariage en général, l’occasion d’une immense fête pour l’égalité des droits ou vaut-il mieux mobiliser à nouveau contre les opposants qui de toute façon ont perdu, avec tous les risques prévisibles ? Personnellement mon choix est fait, mais je comprends bien que d’autres puissent avoir un avis différent.

En tous cas et cela ne me surprend pas, ce n’est pas le choix qu’a fait Act-Up et quelques groupuscules qui en début de semaine, appelaient à un nouveau rassemblement dimanche. A ce moment précis du processus, c’est-à-dire à deux jours du vote solennel, je ne comprends vraiment pas à quoi ce rassemblement peut servir. Manifestation contre manifestation, surtout quand le nombre n’est pas en faveur de ceux qui pourtant ont toute légitimité à revendiquer, on a bien vu où ça menait.
En outre, selon moi, c’est le rôle des fédérations représentatives et qui ont mené à bien la lutte pour l’adoption de ce projet de loi, de proposer puis conduire une stratégie gagnante.
Il est très difficile de ne pas remarquer que ces fédérations, sachant qu’elles avaient la loi pour elles, n’étaient pas à l’origine, partie prenante de cette initiative mais ont fini par s’y rallier, probablement pour ne pas être en reste ni être accusées, bien à tort d’ailleurs, de faiblesse ; elles qui pourtant, ont effectué tout le travail de fond.

Dans les milieux politiques et associatifs, il y a toujours des groupes et/ou des personnes qui avec opportunisme, savent récupérer sur le fil, les fruits d’un travail. Dans le cas d’Act-Up, n’est-ce pas là l’occasion rêvée de se refaire une crédibilité LGBT alors que l’association, en perte de vitesse, n’est pas franchement représentative du Mouvement LGBT ? Difficile d’évaluer son bilan en matière de lutte contre le sida, les contaminations au VIH-Sida étant toujours aussi problématiques dans les populations gays et trans, mais elle n’en n’est pas la seule responsable ; en revanche, elle s’est beaucoup transformée ces dernières années, adoptant des pratiques qui ont été dernièrement dénoncées dans le texte publié à l’étranger : http://sousleparapluierouge.wordpress.com/2013/03/26/anatomie-dun-lobby-pro-prostitution-etude-de-cas-le-strass-en-france/.

Pour beaucoup de féministes, et pas seulement, elle passe pour un modèle de misogynie. La lutte contre l’homophobie doit passer par la lutte contre le sexisme, mais Act-Up préfère se concentrer et s’illustrer dans des actions communes avec le STRASS.
Samedi dernier encore, ses militants jetaient du faux sang partout sur le trottoir devant la Machine du Moulin rouge où avait lieu la convention « Abolition citoyenne de la prostitution » du 13 avril, pour tenter d’impressionner les femmes prostituées qui courageusement avaient pris la décision de venir témoigner, ces femmes qu’ils prétendent représenter mais musèlent constamment dés qu’elles ne défendent pas leurs thèses néolibérales et patriarcales sur la prostitution. 11 membres du STRASS et d’Act-Up, leur co-présidente salariée en tête, tentaient d’impressionner les 500 participant-e-s venus s’engager pour un projet qu’Act-Up comme le STRASS s’acharnent à dénaturer et discréditer violemment.
Ils rabâchent sans cesse et malgré toutes les évidences, les mêmes mensonges, à savoir que le projet abolitionniste c’est la prohibition de la prostitution, alors que c’est justement l’inverse : les abolitionnistes veulent eux-aussi, l’abrogation du délit de racolage, mais également des alternatives sociales et économiques à la prostitution, des mesures d’éducation et de pénalisation du client prostitueur afin de les conscientiser à l’égalité femme-homme, au respect de la personne humaine et à une sexualité libre et hors des lois du marché, et enfin, des mesures de lutte sans merci contre la traite et les réseaux qui inondent nos trottoirs.
Tout le projet est exposé avec transparence sur ce blog : http://abolition13avril.wordpress.com/2013/04/17/systeme-prostitueur-apres-labolition-citoyenne-labolition-legislative/
Et puis, la liberté dont ils nous parlent, qu’elle est-elle ? La liberté d’exploiter, d’aliéner, de briser des femmes au nom d’une prétendue « créance » patriarcale à la sexualité ? Et toute cette souffrance pour enrichir qui ?

Les thèses patriarcales et néolibérales d’Act-Up sont préjudiciables aux femmes. Alors si nous sommes habitué-e-s à la récupération politique de ceux qui sont habiles à ramasser les lauriers que d’autres ont semés et pouvons dans certains cas et notamment quand l’intérêt collectif l’exige, faire preuve d’indulgence, vis-à vis de tels soutiens de l’exploitation des femmes, pour moi, c’est non et ce sera toujours non, d’autant plus si ça ne présente aucun intérêt stratégique.

Bien entendu, l’important n’est pas là. Ce qui compte c’est que le mardi 23 avril et même si beaucoup reste à faire, toutes les générations de militant-e-s qui ont œuvré à cet objectif, toutes les lesbiennes et les gays de ce pays, s’approcheront un peu plus de l’égalité des droits en France.

Christine Le Doaré

Les quatre lettres du sigle LGBT

Que le temps passe vite, quinze ans déjà : la présidence de SOS homophobie, puis celle du Centre LGBT Paris-ÎdF, quatre ans au bureau de l’ILGA-Europe aussi. Tant de temps passé à militer dans la mixité et la diversité LGBT ; à chercher aussi comment les quatre lettres du sigle LGBT peuvent faire sens ensemble.

Lier les revendications des quatre lettres du sigle LGBT est tout sauf évident et peut-être même actuellement impossible.

Au début de mon engagement dans la mixité, après l’époque du Comité d’urgence et d’action homosexuelle révolutionnaire (CUAHR) et des Groupes de libération homosexuelle (GLH), il était alors plus difficile d’apparaître aux yeux de tous, comme lesbienne ou gay. Ceci explique peut-être pourquoi les gays et les lesbiennes étaient plus proches et solidaires. Avec un certain nombre de gays, il était possible de déconstruire le système patriarcal, de combattre la domination masculine et ses armes telles que le sexisme et l’homophobie Mais plus le temps a passé, plus l’homosexualité est devenue une question de société, plus les gays, à de rares exceptions près, se sont désintéressés des questions d’égalité réelle entre les femmes et les hommes, marquant une distance avec les luttes féministes. Ils en avaient fini d’interroger leur propre misogynie. Depuis déjà un bon nombre d’années, le mouvement est en réalité très gay ils disposent de plus de moyens financiers, de réseaux, de lieux, ils appartiennent au groupe social dominant des hommes, ils sont plus visibles et plus puissants. Seuls les gays qualifiés de « folles » par leur propre communauté subissent une forme du sexisme que vivent les lesbiennes et plus généralement les femmes.

Pour que le mouvement n’ait pas de « LGBT » que le sigle, il aurait fallu que les gays commencent par admettre cette réalité et y travaillent, mais, à de trop rares exceptions près, ce n’est pas le choix qu’ils ont fait.

Alors, les lesbiennes discriminées en tant que femmes et que lesbiennes (lesbophobie), au fil du temps, ne trouvant pas leur place dans le mouvement LGBT, se sont investies dans la non-mixité, rejoignant celles qui avaient fait dès le début, le choix des groupes lesbiens et /ou féministes. Trop peu de lesbiennes féministes se sont retrouvées en même temps et suffisamment longtemps dans le mouvement LGBT pour parvenir à mobiliser sur la nécessaire remise en question du système patriarcal et de la domination masculine, y compris chez les gays.

Et les Trans et les bis me direz-vous ?

Les trans se sont souvent, et à juste titre, plaints du manque d’intérêt et de solidarité des gays à leur égard, mais ne se sont pas non plus vraiment intéressés à la déconstruction du système patriarcal ; il est extrêmement rare de croiser un ou une trans un tant soit peu féministe. Au départ, n’étaient visibles que les transsexuelles hommes devenus femmes (M to F). Au contraire d’être féministes, la plupart adoptaient même les codes sociaux d’une représentation féminine parfaitement sexiste. Incompréhensions, forcément, alors qu’avec la plupart des gays, ça passait beaucoup mieux. Puis ont émergé les transsexuels femmes devenues hommes (F to M), un peu plus conscientes du sexisme et des enjeux de l’égalité femmes-hommes, ayant été des femmes et souvent rejetées car ne se pliant pas aux stéréotypes sexistes. Toutefois, une fois installées dans leur sexe de réassignation, la plupart des personnes transgenres se fondent dans la masse pour une nouvelle vie et ne participent que très rarement aux luttes féministes et LGBT. Enfin, les personnes transgenres, qui questionnent le genre mais ne veulent pas nécessairement aller jusqu’au bout des opérations de réassignation, ont fait leur apparition, aidées par le mouvement Queer qui ouvrait une brèche vers plus d’imagination et de libertés. Dommage, toutes ces différentes façons d’être trans n’ont pas non plus vraiment réussi à se comprendre entre elles. Pire encore, les revendications trans. sont maintenant instrumentalisées par les politiques. Assimiler opportunément les questions de genres aux archi minoritaires droits des trans pour mieux freiner les droits des femmes et surtout ne pas avancer trop vite en matière d’égalité Femmes-Hommes, beaucoup de politiciens européens sont déjà rompus à l’exercice. Les Trans eux-mêmes, en particulier dans les pays anglo-saxons sont hostiles envers les féministes. (Attaques conférence radfem pays anglo-saxons).

Quant aux bi(s), ils ou elles considèrent n’être que la dernière roue du carrosse, ce qui n’est pas faux, mais il faut bien reconnaître qu’il est assez difficile d’articuler des revendications bi, notamment en matière d’égalité réelle femmes-hommes ou d’égalité des droits LGBT. Quand on discrimine ou agresse une personne, c’est à cause de son orientation sexuelle réelle ou supposée et c’est la relation homosexuelle de la personne bisexuelle qui pose alors problème. La question de l’acceptation de la bisexualité est une intéressante question culturelle mais elle est difficile à traduire en termes politiques.

Ceci s’est produit lentement mais semble bien cristallisé aujourd’hui. Au début des luttes LGBT on parlait de droits mais aussi de libertés, de lutte contre l’homophobie mais aussi contre le sexisme, espérant que nos luttes profiteraient à l’ensemble de la société. Peu à peu, le mouvement LGBT s’est focalisé sur l’égalité des droits. L’égalité des droits est primordiale mais la force de l’exemple par la loi ne suffit pas à faire évoluer les mentalités ni à déconstruire les systèmes d’oppression. Le dispositif légal antiraciste est optimal, pourtant, le racisme est toujours aussi prégnant dans notre société.

L’interprétation en France des théories Queer a aussi joué un rôle. Les théories Queer permettent d’appréhender les questions de genre pour mieux déconstruire les normes et proposer des alternatives. Mais chez nous, elles ont souvent été utilisées pour diluer les luttes et masquer les véritables enjeux de pouvoir. Ainsi, quand un homme blanc Queer décrète être une « lesbienne noire », parce que c’est ainsi qu’il lui plaît de se définir et de se vivre, c’est intéressant sur le plan théorique, mais seule la lesbienne noire subit vraiment une triple domination sociale et culturelle (femme, lesbienne et racisée) ; ce type de posture n’a aucun d’effet sur la vie quotidienne de l’immense majorité des gens et encore moins ne remet en question l’oppression des femmes. C’est théoriquement excitant mais socialement inopérant, ça ne change strictement rien aux rapports sociaux de classe. Les hommes (gays ou pas) qui adorent les Slutwalks et autres manifestations ou représentations « pro-sexe », les qualifient de « seul féminisme valable » ; ils ont raison, elles ne remettent nullement en question la domination masculine, bien au contraire, elles assignent les femmes à de nouveaux rôles tout aussi normés que les précédents mais imposés cette fois, par les industries du sexe.

Admettons-le, le mouvement LGBT n’a de mixte que son sigle. Il se défend bien en matière d’égalité des droits, mais fait l’économie de l’essentiel : la lutte contre le système patriarcal. Il ne suffit pas de dire : le sexisme engendre l’homophobie, ou encore, la lesbophobie et la transphobie ou encore, le mépris du féminin est l’un des ressorts des LGBTphobies, voire même l’homophobie et la lesbophobie sont des manifestations de peur face à des alternatives qui ne sont pas prévues et sont vécues comme des menaces du système, etc., il faut en tirer les conséquences et s’engager dans la lutte contre la domination masculine, c’est à cette condition seulement que nous pourrions parler d’un mouvement LGBT mixte.

Heureusement, il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Dans tous les cas, je souhaite une belle et longue vie au Centre LGBT Paris-Île-de-France comme à l’ensemble du mouvement LGBT.

Quelle mixité ?

La présidence de SOS homophobie puis du Centre LGBT Paris IdF, une participation au Bureau exécutif de l’ILGA-Europe, m’ont forgé une solide connaissance de la mixité dans les mouvements LGBT.

Lesbienne féministe, j’ai pourtant longtemps choisi de militer au sein du mouvement mixte LGBT.

On ne peut pas, selon moi, parler honnêtement de mixité, sans poser ce postulat de base : nous vivons toutes et tous dans une société patriarcale. Elle s’est construite et organisée dans un système de domination masculine et si nous constatons des évolutions positives, les changements sont très lents et ce n’est pas demain la veille que nous parviendrons à une égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Même si on adopte une grille de lecture queer, ambition théorique de gommer le genre, il est impossible de ne pas tenir compte du fait que l’écrasante majorité de la  population est toujours sous influence. Le sytème patriarcal vise à s’approprier le corps des femmes pour contrôler la sexualité et la reproduction.
Le sexisme est un outil du système patriarcal ; il engendre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie.  Le mépris du féminin est l’un des ressorts des LGBTphobies. La sexualité prétendument «féminine » des homosexuels (tante, tarlouze, pédale…) et la sexualité immature des lesbiennes qui sans organe sexuel masculin ne peuvent que s’adonner à des caresses puériles, est dévalorisée et ridiculisée. L’homophobie et la lesbophobie sont des manifestations de peur et donc de rejet d’alternatives qui ne sont pas prévues et qui sont vécues comme des menaces du système.

La question est, pourquoi ne sommes nous pas parvenus à une véritable mixité LGBT et avons même plutôt régressé ?

A mon avis la réponse se trouve dans la motivation ou l’absence de motivation des gays. Pour une bonne part des revendications, il y a bien transversalité objective des luttes, en particulier pour la lutte contre les discriminations et les violences, et pour l’égalité des droits (mariage et adoption). Mais déjà, en matière de GPA c’est moins évident, nos objections portent sur la question de l’appropriation du corps des femmes. Mais tout le reste ne se recoupe pas et les problématiques spécifiques des lesbiennes n’intéressent pas les gays. La question des inégalités femmes-hommes est cruciale. Combien de gays admettent bénéficier de privilèges ? Même discriminés en tant que gays, ils bénéficient malgré tout en tant qu’hommes, des avantages de leur groupe et disposent de plus de ressources et de pouvoir. Comment faire prendre conscience à un gay qu’il contribue à reproduire un système s’il ne le combat pas ? Quel pourrait bien être son intérêt à se désolidariser du groupe des hommes dont il a déjà tant de mal à être accepté ; groupe qu’il souhaite tant convaincre et séduire, s’il ne comprend pas que c’est sa seule chance de vivre un jour dans une société égalitaire, libre de sexisme et donc d’homophobie ?

Il faut bien le dire, nombre de lesbiennes sont aussi complices du système. Certaines opèrent un raccourci opportuniste, se désolidarisent du groupe des femmes pour s’identifier à celui des hommes. J’en ai tellement rencontré, en particulier engagées à 100% aux côtés des gays dans la lutte contre le sida, qui niaient leur double oppression de femmes et de lesbiennes et ne s’intéressaient pas aux spécificités des revendications lesbiennes et féministes. Elles pensaient obligatoire de tout savoir en matière de prévention-sexualité gay, mais pensez-vous que la réciproque existe ? Pas du tout, la plupart du temps, elles ignorent même l’essentiel, les concernant elles ! Comment faire comprendre à une lesbienne qu’elle aura beau jouer les « tomboys», sans solidarité avec le groupe des femmes, tant que l’égalité réelle ne sera pas achevée, elle n’aura jamais que l’illusion de sa propre libération. L’aliénation des autres femmes l’entravera ou la menacera toujours.

A la marge du mouvement LGBT, prospèrent des groupuscules radicaux qui se croient subversifs mais en réalité, s’avèrent être de redoutables alliés du système patriarcal. Ils ont parfaitement intégré les fonctionnements de l’oppresseur : confisquant, parfois violemment la parole des féministes, ils répandent des thèses néolibérales « post-féministes ». Complices des industries du sexe, pornographie et prostitution notamment, dont ils prétendent se réapproprier les scénarios, ils vantent la marchandisation et l’aliénation des êtres humains. Rien n’est plus facile que d’instrumentaliser la libération sexuelle des femmes, que des femmes s’affirment libérées par le porno ou la prostitution ne va rien changer à l’ordre établi ! L’influence de ceux que l’on appelle à tort « pro-sexe », « trans-activistes » en tête, s’est même révélée être l’une des menaces les plus virulentes à l’encontre de féministes ou de groupes féministes (Annulation conférence Rad-Fem, harcèlement de militantes, etc.). Les associations de santé communautaires, financées pour la lutte contre le sida, sont leur relais dans le mouvement LGBT.

Face à ces obstacles, gays sexistes et parfois même masculinistes, lesbiennes non féministes, pro-sexe, etc. nombre de lesbiennes politiques n’approchent pas ou ne font que traverser le mouvement mixte LGBT. En revanche, elles sont nombreuses dans des groupes féministes et dans les groupes lesbiens non mixtes. Rares sont les militantes lesbiennes féministes qui travaillent dans le mouvement mixte, y occupent une position de « leadeuse », portent les revendications communes tout en s’affichant féministes et en challengeant le sexisme. Les féministes dérangent, en revanche, les post-féministes, sont de sympathiques compensations narcissiques pour les gays, ils adorent, un peu comme les copines hétéros qu’ils exhibent comme des faire-valoir. En général isolées, le risque est pour elles, harcelées, attaquées, discréditées, de s’épuiser dans une trop grande adversité au regard du peu de résultats probants obtenus.

Néanmoins, je comprends qu’il est possible de penser que dans une société mixte, il n’y a pas d’autre alternative que la mixité, ce fut mon cas pendant de longues années. Selon moi, s’exclure dans la non-mixité, n’était pas efficace pour combattre la domination masculine. Aujourd’hui, je n’affirmerais plus rien de tel. L’effort à produire pour surnager et assurer un minimum de visibilité lesbienne et féministe au sein du mouvement LGBT est vraiment démesuré. Pour qu’il en soit autrement, il faudrait conjuguer deux facteurs, le premier : plus de lesbiennes féministes investies en même temps et le deuxième: plus de gays concernés par l’abolition du patriarcat. En réalité, je crois qu’il leur appartient de s’informer et de se former (les outils théoriques, les expériences et les expertes sont disponibles) pus de travailler efficacement en ce sens. Nous verrons ensuite.

Le mouvement LGBT qui a fortement contribué à l’évolution des mœurs en France a les moyens de devenir un véritable mouvement de libération et d’émancipation. Il peut jouer un rôle majeur dans la lutte pour l’égalité Femmes/hommes, encore faudrait-il qu’il le veuille et s’en donne les moyens. Pour l’instant, il n’a même pas commencé.

Christine Le Doaré


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