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Parution essai « Traité féministe sur la question trans »

Traité féministe sur la question trans – De violentes polémiques, des solutions faciles à mettre en oeuvre.

#trans #transactivisme #féminisme

Après un essai intitulé « Fractures. Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » publié en octobre 2021 aux éditions Double Ponctuation, j’ai souhaité m’attacher plus particulièrement à la question trans.

La question trans est en effet devenue une question de société polémique.

Pour quelles raisons y-a-t-il autant d’antagonisme entre trans-activistes et féministes ? Pour quelles raisons de plus en plus d’acteurs impliqués dans la protection des enfants et des adolescents se préoccupent-ils des risques éventuels de la transition de genre pour les mineurs ?

Dans les pays anglo-saxons les heurts sont très violents et le débat entre les protagonistes est quasiment devenu impossible.

Qui a tort, qui a raison ?

Après avoir dans un premier temps rappelé les définitions et concepts relatifs aux questions de sexe biologique et d’identité de genre, j’ai dressé un état des lieux illustré d’articles, de photographies et de prises de position sur les réseaux sociaux. Puis je conclus en proposant des solutions qui pourraient réconcilier les opposants en présence, tout en respectant leurs droits à toutes et tous.   

Mon objectif est bien de proposer des solutions acceptables par les personnes concernées comme par l’ensemble de la société ; j’espère ainsi apaiser les tensions et contribuer à aider les pouvoirs publics à prendre des décisions adaptées.

Il ne s’agit pas d’un ouvrage de sociologie mais d’une proposition citoyenne d’un point de vue féministe universaliste. A lire et à débattre !

Christine Le Doaré

Pour vous procurer cet ouvrage référencé sur à peu près toutes les plateformes de vente en ligne et catalogues de diffusion de libraires (Décitre, Fnac, Cultura, Amazon, le Furet, en librairie … ) à partir du 6 avril 2024, le plus simple encore c’est :  

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BoD est une plate-forme qui permet de n’imprimer les livres papier qu’à la demande, pas de stock à gérer ni à détruire, une respiration pour la planète.

Mois des Fiertés, ségréguons fièrement !

réappropriation

Depuis la fin de mon mandat de présidente du Centre LGBT Paris en 2012, j’alerte chaque année ou presque sur les dérives du mouvement LGBT. Féministe universaliste, j’avais aisément repéré et depuis quelques années déjà, que les revendications du mouvement de libération homosexuelle donnaient lieu à récupération et instrumentalisation politiques qui le dévoyaient. Tout ceci est développé dans l’essai « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » que l’on peut commander aux éditions Double Ponctuation! Réédité, il est disponible et toutes celles et ceux qui s’intéressent à ces questions pourraient en trouver la lecture éclairante, en tous cas utile, pour éviter de toucher le fond.

Juin est le mois des Prides ou Fiertés LGBTQI+. Quand j’entends des ami.es en parler ou quand je lis sur les réseaux sociaux les réactions de nombre de lesbiennes et de gays, je sais que nous sommes nombreux à ne plus défiler.  Il faut bien lire les communiqués, slogans et scruter les affiches pour y trouver des gays et les lesbiennes, en revanche, la représentation des queers, trans, gender fluid, non-binaires, pansexuels, omnisexuels, etc. est assurée. Si en plus vous avez le bon goût d’être prostitué.e, de porter un voile et / ou d’être racisé.e, c’est l’apothéose, la consécration absolue et la tête de cortège vous est acquise. Bien sûr, si vous êtes en couple mixte il vous faudra faire des choix et gérer les engueulades en fin de journée.

Parlons franchement, ces Marches des Fiertés sont la proie d’un identitarisme ségrégationniste qui frise la pathologie,  une juxtaposition de micro-identités qui ne se parlent pas vraiment vu qu’elles ne partagent rien, mais sont réunies au nom d’une idéologie intersectionnelle aussi factice qu’inquiétante.  

Pendant ce temps-là, des agressions homophobes et lesbophobes se produisent ; les mentalités évoluent trop lentement voire régressent. Et des gens qui avaient fait le chemin de comprendre et accepter l’homosexualité nous reprochent désormais nos combats dévoyés, notamment contre la laïcité et des droits des femmes. A raison car ceux qui devraient défendre les droits et libertés des personnes homosexuelles, s’occupent d’autres luttes qui pourtant, ne sont pas sans danger pour nous. En effet, ce n’est pas dans les mouvements racialistes, anti-colonialistes, antifas, féministes islamistes (sic !) au PIR (Parti des Indigènes de la République) que l’on trouve les meilleurs défenseurs des personnes homosexuelles !

Et que dire des trans-activistes qui attaquent des féministes abolitionnistes de la prostitution et/ou opposées à la GPA et/ou qui n’acceptent pas que les théories trans qui n’ont rien de scientifique, leur imposent leurs fantasmes sur le genre féminin ?! De jeunes lesbiennes sont incitées à transitionner pour ne plus avoir à affronter le sexisme et la misogynie, par certains aspects cela ressemble fort à une forme déguisée de thérapie de conversion.

Inclusivité, diversité, ces concepts ne devraient pourtant pas être synonymes de mensonge ni de dogmatisme.

Les apparences sont trompeuses, malgré l’apparente ambiance de fête, la musique, les costumes, la jeunesse qui s’amuse, les conflits et la violence du mouvement LGBTQI sont bien perceptibles. En tous cas, les principaux intéressés ne sont pas dupes et se détournent de ces Prides. Il n’y a en réalité pas de « communauté LGBTQI+ » et l’époque des joyeuses Lesbian and Gay Prides, Marches de libération homosexuelle, revendicatives et festives, est bien finie.  Maintenant il faut marcher ségrégés et faire valoir ses multiples oppressions dans une terrifiante surenchère victimaire ou rester chez soi.

Comment en-est-on arrivés là ? Lisez « Fractures !, le féminisme et le mouvement LGBT en danger » et on en parle. La photo en illustration du texte est parlante, des LGB s’organisent pour reformer un mouvement sur la question de l’orientation sexuelle et se libérer des outrances et dévoiements des dernières décennies. Espérons qu’elles et ils soient féministes, universalistes et finissent par convaincre parce que sinon, nous fonçons droit dans un mur d’hostilité.

Christine Le Doaré

Parution Essai Fractures !

Marche des FIERTES

Mois des Fiertés LGBTQI Pas de quoi être fiers !

Marches des Fiertés, Marches de la ségrégation

TRANS

Traité féministe sur la question trans

Bien poser le débat sur la question trans

Aucune féministe n’est transphobe, le lobby trans-activiste est misogyne

LESBOPHOBIE

A Rennes #NousToutes chourave La Part des Anges

Transphobie ?! Le Centre LGBT Paris vire le seul groupe lesbien restant

A Rennes #NousToutes chourave la PART DES ANGES

Le Bar féministe et lesbien La part des Anges rue Saint-Melaine à Rennes était peut-être mieux connu sous l’acronyme bar LGBT ? Il est vrai qu’il est préférable de nos jours de s’afficher LGBTQI+, lesbien et féministe c’est plus risqué. Toujours est-il que ce bar lesbien et féministe n’ouvre plus qu’épisodiquement. Orane Guéneau sa propriétaire craint pour sa sécurité et celle de ses salariés qu’elle a licencié pour raisons économiques. Après avoir porté plainte pour diffamation, insultes publiques, harcèlement, dommages moraux et matériels, elle envisage désormais de vendre l’établissement. « J’ai été harcelée pendant cinq ans, j’ai laissé filer jusqu’à ce que mon bar soit tagué ». (1)

Inutile de compter sur la « communauté LGBTQI+ » pour la défendre. Ce bar était l’un des derniers bars lesbiens en France. Combien en reste-t-il ? Trois, quatre peut-être ? En revanche des bars LGBTQI+ à dominance gay et trans ce n’est pas ce qui manque.

Que s’est-il passé ? Alors que le bar était plein, il a été violemment attaqué pendant une manifestation contre la réforme des retraites – convergence des luttes camarades ! -, carreau cassé et vitrine taguée. Pourquoi ? Que lui reproche-t-on exactement ? Cela pourrait être risible si ce n’était pas si grave, il lui est reproché de mal utiliser les pronoms, de ne pas utiliser ces fameux iel, non-binaire, gender-fluid … Comme si cela était une évidence pour tout le monde, et surtout, comme si cela était offensant au point de justifier menaces et agressions ! Les droits des trans ne sont pas en cause, personne ne songerait à les remettre en question, les trans en revanche exercent une violence intellectuelle et parfois physique qui cache mal un mal-être identitaire qu’ils veulent imposer à tous.

Si vous êtes femmes cis-genres (conforme à votre sexe de naissance, contrairement à transgenre), féministes, lesbiennes et si vous souhaitez vous retrouver entre vous, ce n’est pas si simple, la police des mœurs veille au grain, pas celle que vous pourriez imaginer non, celle des queer woke disposés à vous annuler sans état d’âme. La Part des Anges a été frappé de l’infamie suprême et le mot a été lâché, tagué sur sa vitrine : TERF ! (acronyme de Trans-exclusionary radical feminist). Le plus souvent c’est « A mort TERF ! ». De nos jours, des femmes lesbiennes n’ont plus le droit de se retrouver entre elles dans des espaces sans être accusées de transphobie.

Le pire c’est que si la censure émane souvent de trans activistes, des groupes dits féministes ne sont pas en reste, ici c’est #NousToutes qui est à la manœuvre, prenant la défense des agresseurs et appelant au boycott de La Part des Anges. (2)

#NousToutes ce mouvement sensé défendre les droits des femmes mais noyauté par des activistes intersectionnels qui pratiquent un féminisme à géométrie variable, relativisme culturel oblige. Défendre le port du voile pourtant symbole du patriarcat religieux s’il en est ou l’ouverture des compétitions sportives et prisons aux trans M to F les préoccupent bien plus que les droits des femmes ou des lesbiennes.

Nous en sommes donc là. Convergence des luttes oblige, peu à peu les luttes de libération homosexuelle sont devenues LGBT puis LGBTQI+, et la Marche de libération homosexuelle, Gay Pride puis LGBT Pride puis Marche des Fiertés, et peu à peu les lesbiennes ont quasiment disparu du paysage. Il n’y a plus une seule lesbienne féministe dans les mouvements LGBTQI+. Pour résumer, toujours plus d’inclusivité a fini par exclure et invisibiliser les lesbiennes qui sont même désormais attaquées dans les manifestations quand elles essayent d’exister et de défendre leurs droits. L’orientation sexuelle et l’identité de genre sont deux sujets différents, les gays et les lesbiennes ont fondé un mouvement pour revendiquer leur liberté d’orientation sexuelle, exiger des droits et la fin de toute discrimination à leur encontre. Avec le mouvement queer, les questions d’identité de genre ont fini par prendre de plus en plus de place et les trans activistes comme l’ensemble du mouvement LGBTQI, avec une misogynie décomplexée, menacent dans détour aujourd’hui les féministes et les lesbiennes.  

Dans le livre témoignage « Fractures !  Féminisme et Mouvement LGBT en danger « aux Éditions Double Ponctuation (3), j’explique pourquoi et comment nous en sommes arrivés là.  Le dernier chapitre est consacré à ouvrir des pistes pour retrouver un dialogue et tenter de régler les problèmes. Qui s’en soucie vraiment dans le mouvement LGBTQI+ toujours plus sectaire et violent à l’encontre des féministes et des lesbiennes ? Est-il encore seulement possible d’avoir un débat ? A la sortie du livre fin 2021, un seul débat a été organisé lors du salon du livre LGBT de Metz, les organisateurs avaient garanti ma sécurité et assuré que le débat pourrait avoir lieu. Il y avait peu de monde et ce n’est pas un débat mais des centaines qu’il aurait fallu organiser avant qu’il ne soit définitivement trop tard et que ne s’enferment dans une impasse les deux grands mouvements du 20ème siècle que furent les mouvements féministe et LGBT et que se retourne contre nous tout ce que nous avons arraché de haute lutte. Le fossé se creuse entre relativistes et universalistes, mouvement LGBTQI+ et féministes, lesbiennes féministes ; la guerre de tranchées qui sévit dans les pays anglo-saxons s’exporte à grande vitesse.

Les milieux intellectuels et politiques sont complices de cette situation, taisant ou minimisant les violences misogynes d’une minorité d’activistes qui de manière arbitraire et violente assènent des contre-vérités, prétendent effacer les réalités scientifiques au bénéfice du ressenti, sans trouver face à eux beaucoup de résistance. J’ai présenté un essai intitulé « Traité féministe sur la question trans ; comment sortir des violentes polémiques sur la question trans », on ne peut pas dire que les éditeurs fassent preuve de courage, ils ne se bousculent pas pour l’éditer. Et pourtant … (4)

Mais il ne faut pas penser que nous baisserons les bras, sur cette terre, les femmes sont habituées depuis toujours à défendre leur existence et continueront de le faire. Nous reconnaissons l’existence et les droits de toutes et tous, mais jamais à notre détriment. Non, nous ne sommes pas des TERFS, nous sommes des femmes et surtout, nous sommes féministes.

Christine Le Doaré

Traité féministe sur la question trans

Après avoir publié en octobre 2021 l’essai  « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » (1) aux éditions Double Ponctuation !, je propose cette fois un essai sur la question trans devenue une question de société particulièrement polémique.

J’ai titré cet essai Traité féministe sur la question trans. Comment sortir des violentes polémiques sur la question trans ?

Ce n’est pas un ouvrage de sociologie mais une analyse citoyenne d’un point de vue féministe universaliste. Je pense utile de préciser que je ne suis en rien transphobe.

Je dresse dans cet essai bref mais dense, un état des lieux illustré de photos, tweets, liens sur des articles, etc. ; je cite Suzanne Moore, Julie Bindel, Robert Wintemute, kathleen Stock, JK Rowlings et bien d’autres, enfin je propose des solutions pour sortir des violentes polémiques et aider les décideurs publics à prendre les bonnes solutions pour protéger les droits des trans, mais aussi des enfants et des femmes.

J’espère que cet essai trouvera rapidement un éditeur convaincu de la nécessité d’éditer actuellement un tel ouvrage. Les éditeurs intéressés peuvent me contacter via ce blog ou sur Twitter ou Facebook ou par mail à l’adresse contact figurant sur ce blog.

Christine Le Doaré

(1) Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger 

 https://www.double-ponctuation.com/produit/fractures-le-feminisme-et-le-mouvement-lgbt-en-danger/

Transphobie ! Le Centre LGBT Paris vire le seul groupe lesbien restant !

Le Centre LGBT Paris IDF a osé virer le seul groupe de lesbiennes qui y demeurait.

Les Señoritas était le seul groupe lesbien qui continuait de fonctionner au CLGBT Paris, un groupe de lesbiennes féministes plus toutes jeunes ; elles ont été jugées coupables de transphobie, censurées et après un procès digne des purges staliniennes, renvoyées du Centre.

Cela fait longtemps que je le dis et l’écris, le sigle LGBTQI++ est en réalité une imposture, le L est inexistant dans ce mouvement qui n’est plus que gay et trans., et ce depuis des années. Si vous n’êtes pas convaincus, lisez l’essai que j’ai fait paraître en 2021 aux éditions Double Ponctuation : « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger », un bilan de décennies de militantisme à la fois dans les mouvements de libération homosexuelle et féministes.  (Et notamment sept années de présidence de ce Centre.)

J’ai été informée par une membre des Sénoritas (voir son message ci-dessous, j’ai retiré son nom et ses coordonnées pour préserver sa vie privée).

Quelle est donc leur faute ? Une Sénorita a envoyé un e-mail au groupe, via la boîte mails interne au groupe et domiciliée au Centre. Il s’agissait d’un communiqué de l’Observatoire de la Petite Sirène transmis au groupe pour information. Un message interne et privé entre membres du groupe donc. Seulement voilà, la boîte mails est gérée par le Centre qui y a fourré son nez et décidé que l’Observatoire en question était transphobe et que cela justifiait le renvoi du groupe. En outre une référente des Señoritas, membre du Conseil d’Administration du Centre a été démise de ses fonctions. (Une autre raison avancée pour justifier cette mise à pieds : avoir inscrit au club de lecture des Sénioritas mon livre «Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger ». Incroyable ingratitude quand on sait que le Centre de la rue Beaubourg n’existerait pas si je ne l’avais pas remis à flot et déménagé après la faillite de la rue Keller). Depuis la boîte mails des Sénioritas est sous surveillance et leur activité suspendue. Ceci a entraîné d’autres démissions en chaîne au Centre.

Qui est donc l’Observatoire de la Petite Sirène ?

C’est un collectif pluridisciplinaire de professionnels praticiens et chercheurs, universalistes, défendant les droits humains et la protection de l’enfant, indépendant de toute orientation politique et qui réfute toute accusation de transphobie. Le Collectif a observé, comme tout le monde d’ailleurs, l’augmentation des diagnostiques de « dysphorie de genre » et de transidentité chez les mineurs et s’inquiète des conséquences graves et irréversibles de traitements médicaux lourds les concernant. Il questionne la notion de consentement éclairé d’un enfant. Quand on connait les phénomènes d’entrainement et d’identification des adolescents vulnérables sur les réseaux sociaux, on peut en effet légitimement s’inquiéter.

L’Observatoire de la Petite Sirène n’est pas constitué de monstres transphobes mais de professionnels inquiets qui s’interrogent, doutent et alertent. Il n’y a rien de répréhensible à cela, c’est même plutôt intelligent de questionner les vérités idéologiques du mouvement trans., assenées sans aucune controverse par des activistes prompts à manier l’accusation de transphobie. Dans ces temps troublés où la cancel culture frappe sans discernement, l’accusation de transphobie fait peur.

L’Observatoire demande que soit conduite une enquête sur la prise en charge médicale des adolescents, où est le problème ? Le service pédiatrique de réassignation de genre de la clinique Tavislock à Londres a fermé pour diagnostiques abusifs et surmédicalisation des enfants dont plusieurs autistes. Des jeunes souhaitant dé-transitionner ont mené une action en justice contre la clinique pour les avoir mal diagnostiqué et incité à prendre des bloqueurs de puberté ayant des effets toxiques sur leur santé. Un millier de familles pourrait se joindre à cette action.  

Il faut le savoir, les trans-activistes sont forts pour discréditer, diffamer, harceler, attaquer ceux qui leur déplaisent. Les amalgames, mensonges ne leur font pas peur. Ils ont accusé l’Observatoire de la Petite Sirène, sans aucune preuve tangible, de militer pour les thérapies de conversion. Les milieux journalistiques et universitaires woke se sont jetés sans aucune analyse critique ni réserve sur leurs diatribes.

Quels sont les arguments du CLGBT Paris ?

Le Centre a accusé les Sénioritas de relayer « la propagande transphobe » de l’Observatoire. Il est donc désormais strictement interdit dans un Centre LGBT, de communiquer sur le travail de professionnels qui réfléchissent à la question des mineurs et de la transidentité, impossible de débattre. Il faut savoir que des débats ont actuellement lieu dans nombre de pays qui ont pourtant adopté des législations favorables aux revendications trans. comme en Suède, Angleterre, Finlande …

Le Centre a accusé l’Observatoire de faire la promotion des thérapies de conversion, ce qui à ma connaissance est absolument faux. J’ai lu l’argument d’une association LGBT là-dessus, il s’agit d’une extrapolation tirée par les cheveux. Victimisation et manipulation rhétorique à un niveau rarement atteint.

Le Centre a accusé l’Observatoire et les Sénoritas de contrevenir à la loi et de propager la haine, comme si l’on pouvait mettre sur un même plan de justes préoccupations concernant les mineurs et des discriminations effectives, en effet punies par la loi,  contre des personnes trans. Mauvaise foi caractérisée.

Le Centre affirme que les luttes pour les droits des femmes sont à l’origine des droits des trans., quand on pense aux attaques des trans activistes contre les féministes, on comprend à quel point leur rhétorique est manipulatrice. Des trans. activistes n’ont de cesse d’effacer les femmes, leurs droits et agendas pour substituer les leurs, en essayant de leur imposer leur vision de ce qu’est une femme (caricaturale et sexiste d’ailleurs).

Le Centre affirme qu’un homme trans est un homme, et une femme trans est une femme ; en réalité non, une femme trans est une femme trans et un homme trans est un homme trans. Il n’y a aucun problème à cela et de la place pour tout le monde, le problème est de vouloir nier les réalités par pure idéologie et imposer un logiciel inventé de toute pièce, quitte s’il le faut à nier les réalités biologiques propres aux deux sexes en prétendant autoritairement que l’on sait mieux que tout le monde de quoi l’on parle. Comme si le ressenti pouvait comme par magie et sans conséquences néfastes, effacer les évidences biologiques.

Les adultes ne s’en prendront qu’à eux-mêmes s’ils décident de dé-transitionner plus tard, les enfants eux doivent être protégés, pour cela comme pour tout le reste.

Le Centre LGBT se demande t’il pourquoi ce sont majoritairement des filles qui sont concernées par la transidentité ? A quoi veulent-elles échapper ? Au sexisme, aux rôles impartis aux femmes et aux hommes, à la domination masculine, aux violences sexuelles ? Pourquoi cette contagion soudaine, ne serait-ce pas la conséquence d’un phénomène de mode amplifié par les réseaux sociaux ? Il faut protéger les enfants qui ont le droit de vouloir jouer avec des poupées ou des voitures de pompier, porter les couleurs de leur choix, se rêver princesse ou aventurier sans pour autant être qualifié de trans., et encore moins définitivement sommé d’opérer une transition de genre. En réalité, ceci est terriblement conformiste, c’est une caricature des rôles sociaux de genre. Plus conservateurs en définitive, est-ce possible ?

Protéger les enfants est un devoir, leur éviter de subir l’idéologie d’influenceurs identitaires, et de prendre des risques avec des bloqueurs de puberté et autres traitements hormonaux lourds et à vie, sans même parler des mutilations, alors qu’ils ne sont pas en capacité de faire des choix en toute maturité et conscience, devrait être la seule préoccupation de tout parent, adulte et professionnel.

En conclusion

Cela fait longtemps maintenant que le mouvement LGBT est critiqué pour ses orientations politiques, clairement en opposition avec celles des féministes, soutien du système prostitueur, pro-GPA, refuge de trans-activistes misogynes et violents, etc., il s’enfonce de plus en plus dans le sectarisme et la violence.

Le Centre LGBT est issu d’un mouvement d’émancipation auquel il ne fait plus honneur ; il est subventionné par des financements publics, alors il n’a pas le droit de se comporter en censeur ni d’interdire des débats.

La ville de Paris en particulier qui subventionne le loyer du Centre, est-elle prête à cautionner un tel comportement ?

Christine Le Doaré

Témoignage de C. C. des Senioritas

« J’ai lu bcp de vos écrits et je partage vos idées. Je voulais vous informer de ce qui se passe au Centre LGBTQ++ de Paris IDF. Nous sommes un groupe de lesbiennes âgées qui nous réunissons au Centre 2 fois par mois et nous avons également des activités en dehors du Centre (expo, restaurant ……) nous sommes reliées entre nous par une boîte mail gérée par le Centre. L’une de nous a fait circuler un communiqué de l’observatoire de la petite Sirène et a été radiée de la liste de diffusion. Motif propos transphobe ……… plusieurs d’entre nous avons rédigé un mail de protestation demandant sa réintégration et le Centre a suspendu la boîte mail et nos activités. Et voilà ce que nous avons reçu en retour. Qu’en pensez-vous ? Ce sont des méthodes brutales et infantilisantes. Peut-être parce que nous sommes de « vieilles lesbiennes féministes « 

Merci d’avance pour votre avis

Bien sincèrement C.C.

Voilà les dernières évolutions : 1)Lors d’une convocation par le Bureau, nos référentes auprès du Centre, dont l’une est membre du CA, ont été déchargées de leurs fonctions. Raison invoquée , « perte de confiance en leur capacité à lutter efficacement contre la transphobie ». Nos activités au Centre sont suspendues et la boite mail toujours sous surveillance et donc impossible pour nous de communiquer entre nous. 2) La salariée historique du Centre, Irène a démissionné en dénonçant une ambiance délétère et un espionnage de sa boîte mail professionnelle …… 3) La présidente du Centre vient également de démissionner ce matin suite, semble-t-il à la réunion d’hier du Bureau. Voilà donc où nous en sommes, nous avons décidé de quitter le Centre et jeudi nous nous réunissons à une dizaine pour discuter de l’avenir. En parallèle nous avons pris contact avec la Maison des Femmes dans le 12ème, pour voir s’il était possible de se réunir chez elles. On attend leur réponse. Nous allons également rédiger un texte pour dénoncer l’attitude du Centre et nous souhaiterions que vous nous aidiez à le diffuser. D’avance merci C. «

Le courrier du CLGBT au Sénioritas

« Centre LGBT Suspension temporaire de la liste de diffusion et des activités au Centre Bonjour à toutes, Vous avez reçu mercredi un message qui relayait la propagande transphobe de l’observatoire de la Petite Sirène. Ce type de message n’est pas acceptable dans un centre LGBTQI+, comme tout message de haine ne peut être toléré. Ce groupe n’est pas une groupe de “scientifiques” mais bien d’idéologues qui s’opposent à la reconnaissance de l’identité de genre chez les mineur·es. Elles déversent leur haine des transidentités très largement dans les médias. Leur messages font la promotion des thérapies de conversion, interdites par la loi. La DILCRAH a d’ailleurs porté plainte contre cette organisation. Vous pouvez trouver toutes les informations sur ce groupe sur le site petitesirene.org. Pour beaucoup, nous avons eu à subir, dans notre enfance, le rejet de notre orientation sexuelle. On nous disait alors “ce n’est qu’un passage”, “as-tu essayé d’être hétéro ?” ou encore “force toi !”. Ce sont exactement les mêmes termes que véhiculent les groupuscules qui s’opposent à la reconnaissance des transidentités chez les ados. Il nous semble nécessaire donc de rappeler certains points : * L’identité de genre n’est pas un sujet de débat. Elle est protégée par la loi, entre autres par l’article 225-1 du code pénal qui interdit toute discrimination contre une personne en raison de son identité de genre. C’est le même article qui protège l’orientation sexuelle. * Le genre ne sort pas de nulle part. Il est le fruit des luttes féministes depuis plus de 50 ans qui ont participé, et participent encore, à faire avancer les droits des femmes. Opposer les luttes féministes et les luttes trans est un piège dans lequel les tenants du patriarcat veulent nous précipiter. * Un homme trans est un homme, une femme trans est une femme. Le nier est clairement transphobe. * Ne pas reconnaître l’identité de genre d’une personne, quelque soit son âge, est transphobe, de la même façon que ne pas reconnaitre d’orientation sexuelle d’une personne est homophobe. * Les propos transphobes n’ont pas leur place dans notre centre (ni ailleurs), de même que les propos sexistes, racistes, âgistes, homophobes… ou relayant toutes les haines. Nous avons demandé aux responsables en charge des Senioritas de mettre en place un plan d’actions contre la transphobie pour que les activités du groupe puissent continuer à se dérouler au centre dans un climat serein. Il nous semble bien entendu important que les activités puissent se tenir, mais il est essentiel qu’elles ne soient plus un lieu de diffusion de tels messages. Aussi, tant que ce plan d’action n’est pas mis en œuvre, nous sommes dans l’obligation de suspendre cette liste de diffusion et les prochaines activités à l’intérieur du Centre. Cette décision est la conséquence directe des messages de haine qui nous sont parvenus. Les seules personnes responsables de cette situation déplorable sont les autrices de ces messages.  Nous avons confiance pour que, très rapidement, des solutions soient mises en œuvre afin que votre groupe redevienne un lieu de convivialité et de bienveillance. Le Bureau du Centre LGBTQI+ Paris-Île de France » — Thibault DERBRÉMembre du bureauGestion & Relations pôles coordination@centrelgbtparis.org   Centre LGBTQI+ Paris Île-de-France 63 rue Beaubourg 75003 Paris – France http ://www.centrelgbtparis.org

Pour aller plus loin

Aucune féministe n’est transphobe, le lobby trans activiste est misogyne

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Parution Essai FRACTURES ! Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger Christine Le Doaré Aux éditions Double Ponctuation 

Parution Essai FRACTURES ! 

Bien poser le débat sur la question trans

Le dossier central du numéro 51 de Franc-Tireur – que je lis assidument chaque semaine – consacré aux débats autour de la question #trans : « Genre et transidentité – un débat à fleur de peau », écrit par Pauline Delassus et Perla Msika, m’a laissée perplexe. Peut-être parce que je connais la question ayant un temps présidé des associations LGBT ou parce que féministe, j’ai été en butte aux violences de trans-activistes ?

Si l’article est parfaitement documenté, en revanche, on se demande si les autrices connaissent bien la question trans car il y a des affirmations et surtout des omissions préjudiciables à une bonne compréhension du sujet.

Il faut commencer par rappeler comme le font les autrices mais sans pour autant en tirer de conséquences intéressantes, que la question ne concerne que de 0,02 à 0,08% de la population. Et pourtant ce débat prend énormément de place, il faudrait tout de même se demander pourquoi. Cet article ne le fait pas.

  • « Le débat déchire les féministes » affirme les autrices, disons plutôt que les féministes attachées aux fondamentaux du féminisme se méfient de tout ce qui concoure à l’effacement des femmes, la domination masculine ayant parfois de bien imprévues manières de se maintenir à flots.

Les féministes qui savent que la question de l’appropriation du corps (et des vies) des femmes – qu’il s’agisse de sexualité ou reproduction – est centrale aux combats féministes universalistes, se méfient des injonctions et dérives des trans-activistes, comme elles le sont avec les revendications relatives à la GPA ou à la prostitution. Cohérence de l’analyse, tout simplement.  

  • L’opposition s’est focalisée entre d’un côté « transphobie « et de l’autre, « anti-trans ». Non, ça c’est une caricature. Oui, des trans-activistes n’ont que le mot transphobie à la bouche comme d’autres le mot « islamophobie », mais non, parmi les féministes opposées aux dérives trans, il n’y a pas que des anti-trans, bien au contraire. C’est par exemple mon cas, je n’ai rien contre les personnes trans qui opèrent une transition et vivent leur vie comme elles/ils l’entendent mais ne tentent pas d’imposer au monde entier leur conception du féminin et du masculin à coups de clichés vieux comme le monde ; ne se présentent pas dans des compétitions sportives qu’ils – devenus elles – emportent haut la main ; ne violent pas leurs codétenues en prison … Et c’est le cas de bien d’autres féministes universalistes. Il faut lire ce texte (et d’autres)  pour comprendre et situer les débats un peu plus justement  : https://christineld75.wordpress.com/2020/03/10/aucune-feministe-nest-transphobe-le-lobby-trans-activiste-est-misogyne/

Préférer citer Dora Moutot c’est plus glamour et plus vendeur : 500 000 abonnées Instagram, alors forcément ! La RS (Réseaux Sociaux) mania a encore frappé, hors de la starisation virale, pas de salut ! Pourtant, Dora Moutot et son « femellisme », ce n’est ni plus ni moins que de l’essentialisme alors qu’il y a bien d’autres arguments politiques et féministes intéressants, mais voilà, sans wagons de followers Instagram, aucun intérêt n’est-ce pas ?!

Et au passage, Marguerite Stern ne la soutient pas vraiment, elles n’arrêtent pas de se mettre sur la tronche par RS interposés. Une polarisation des débats stérile et narcissique,  sachant que le propos des stars des RS et des médias est en général limité et caricatural.

  • Sans être essentialiste, et encore moins d’extrême-droite du tout, on peut très bien considérer qu’il y a des êtres humains femmes, hommes, femmes trans et hommes trans et que dans chacune de ces catégories il y a un large spectre d’individu.es. qui tous ont le droit de vivre comme elles et ils l’entendent.

Le problème des trans en réalité, c’est que pour opérer une transition de genre ou plus prosaïquement investir le sexe opposé à celui reconnu à la naissance, ils et elles sont gênés par des incontournables de nature biologique, notamment, auxquels ils doivent se confronter. Alors certains trans-activistes y vont aux forceps, c’est beaucoup plus facile de nier aux femmes des caractéristiques et spécificités, de les relativiser et d’imposer de manière dogmatique, à l’aide d’un lexique inventé de toute pièce et de menaces s’il le faut, des « réalités » aussi imaginaires soient-elles. Remarquez qu’ils et elles ne s’attaquent guère à la virilité, à la masculinité, aux hommes.

Non seulement faisant cela ils véhiculent les pires clichés qui soient sur le genre et les différences entre les sexes, mais ils tombent dans le grotesque quand ils affirment que lutter contre les mutilations génitales féminines (excision & infibulation) est transphobe, que parler de vagin est transphobe et qu’il faut plutôt parler de trou devant ou que sais-je encore.

Mais surtout, ils s’illusionnent eux-mêmes. Une femme trans ne sera jamais tout à fait un homme, un homme trans ne sera jamais tout à fait une femme, ils seront un homme trans, une femme trans, et alors ? Il n’y aurait pas de place pour tout le monde ? Pourquoi ? Qui décide ?

Le summum du culte du genre n’est-il pas justement là ?

Jamais l’article ne pose ce débat qui est pourtant central à la question trans.

  •  Les autrices de l’article écrivent que ceux qui critiquent les positions et méthodes des trans-activistes sont « tenants d’un féminisme essentialiste », ça c’est un mensonge et un tel parti pris est tout de même problématique. Il ne s’agit d’ailleurs pas de nier ou pas le ressenti, un ressenti est un ressenti, mais d’affirmer que la biologie est une science, l’étude du vivant et qu’elle ne peut être balayée d’un revers de main par une idéologie ou un ressenti. Ce n’est pourtant pas si compliqué que cela. Le reste n’est que manipulation rhétorique.
  • La question des mineurs est plutôt bien traitée, mais le phénomène d’entrainement, (de mode) amplifié par l’effet communautariste des RS n’est jamais traité. Tout le monde sait que les adolescents traversent des doutes quant à leur identité et dans tous les domaines d’ailleurs et que des années plus tard ils les ont réglés de bien d’autres manières que celles qu’ils envisageaient à l’époque. Parmi eux certains sont aussi très fragiles et pourraient bénéficier d’une aide psychologique.
  • Et surtout, la question cruciale et centrale au débat de l’augmentation exponentielle du nombre de transitions de filles n’est pas posée. Le raccourci opéré par celles qui sont désemparées par les transformations de leurs corps à la puberté, qui rejettent les stéréotypes sexuels, qui sont heurtées par le sexisme de la société et s’identifient alors aux garçons, encouragées par les RS, forums …  à expérimenter leur véritable orientation de genre, n’y serait pour rien ? Allons donc ! Quelle fille rêvant d’autonomie, de liberté et de puissance n’a pas rêvé enfant d’être un garçon pour se retrouver contente d’être une femme libre et accomplie des décennies plus tard ? Ce fut mon cas et j’en ai croisé bien d’autres !

En réalité, les personnes trans sont une minorité dans la minorité transgenre culturellement à la mode, le problème de fond est bien celui du phénomène d’entrainement social, cette « nouvelle » complaisance médiatique (poussée par la sociologie du genre substituée fort habillement aux études féministes), médicale (c’est un énorme business financier) et parentale (générations désorientées) pour des solutions qui n’en sont pas toujours et peuvent causer des dégâts irréparables.

Ceci est vrai de la question trans comme de beaucoup d’autres.

En conclusion : Il est vrai que l’on ne peut pas tout traiter dans un seul article, mais si l’article est plutôt équilibré, on a tout de même l’impression que les autrices ont oublié que la violence vient des trans-activistes qui ont interdit aux féministes de critiquer leurs théories fumeuses et misogynes, les ont traité de TERF et attaqué physiquement et pas l’inverse ; aussi les féministes pour se défendre (comme a été contrainte de le faire J.K. Rowling pour avoir simplement dit qu’une femme trans était une femme trans) ont dû monter au créneau. C’est trop facile de renvoyer les uns et les autres dos-à-dos.  

Lire mon témoignage féministe après des années de militantisme LGBT pour mieux savoir de quoi on parle : https://www.double-ponctuation.com/produit/fractures-le-feminisme-et-le-mouvement-lgbt-en-danger/

(Il y a d’autres écrits – sachant que l’on ne peut pas tout écrire, la période étant au wokisme et son corolaire la cancel-culture, les trans-activistes sont virulents, procéduriers et les éditeurs très frileux, ils craignent d’être dénoncés et stigmatisés, ce fut un peu le cas du mien qui avec mon accord, bien obligé, a censuré des pages entières du manuscrit d’origine).

Christine Le Doaré

https://www.franc-tireur.fr/genre-et-transidentite-un-debat-a-fleur-de-peau

Transgenderisme et transhumanisme ?

Je vois passer depuis peu des textes qui amalgament transgenderisme et transhumanisme, mais je ne trouve pas pour l’instant, les arguments bien convaincants.

Le mouvement transhumaniste entend créer un post-humain supérieur à l’être humain actuel. Une sorte d’humain augmenté, quasi parfait, quasi immortel. Je laisse de côté les fantasmes et dérives sectaires de ce mouvement, ce n’est pas mon propos.

Je ne vois pas bien le rapport entre le but poursuivi par les transhumanistes et celui des transsexuels et aujourd’hui, transgenres.

S’injecter des hormones et intervenir sur les organes sexuels, même si un traitement hormonal n’est jamais sans conséquences lourdes, même si les chirurgies n’aboutissent qu’à des mutilations et d’improbables et dysfonctionnelles reconstitutions, n’a de toute façon, pas grand-chose à voir avec les expérimentations des transhumanistes dans des domaines aussi variés que les biotechnologies, l’intelligence artificielle, les neurosciences…

Les transsexuels et aujourd’hui transgenres, ont tjrs existé. Il y a toujours eu des personnes, très rares, qui n’étaient pas à l’aise dans leur sexe de naissance. Peu importe d’ailleurs la raison, et qu’elle soit de nature hormonale, psychologique, familiale, sociale ou multiple.

Que des personnes changeant d’identité profitent de progrès scientifiques pour obtenir le meilleur dosage hormonal, on peut en penser ce que l’on veut, mais en soi, je ne vois pas de raison de grimper au cocotier. Selon moi ça les regarde tant qu’ils ne prétendent pas imposer des idées insensées, nier la biologie, imposer des lexiques misogynes … Surtout, je ne vois à priori pas vraiment le rapport avec une humanité augmentée ou supérieure.

En revanche, ce qui pose clairement problème c’est le développement irrationnel du nombre de personnes touchées par le transgenderisme, et ce pour des raisons idéologiques . C’est une véritable mode chez les plus jeunes, un des effets de la propagande trans-activiste agressive, portée par les mouvements LGBT et féministes queer. Une mode cautionnée par des scientifiques et des politiques ; une mode qui arrange bien les laboratoires et les cliniques de réassignation qui profitent d’un juteux business.

Le problème c’est le sexisme qui conduit tant de jeunes filles à se fourvoyer en s’identifiant aux hommes pour être libres et surtout pour échapper aux violences sexuelles, mais le regrettent plus tard, tentant une dé-transition hasardeuse et solitaire.

Les stéréotypes sexuels et de genre (social) véhiculés par les trans-activistes sont pour les féministes, une véritable régression. C’est un problème majeur.

La haine irrationnelle de la biologie et en particulier des femmes que les trans-activistes tentent d’effacer avec de violentes méthodes d’intimidation, leur machisme virulent, la hideuse petite dictature mesquine d’une minorité frustrée qui tente de s’imposer de toutes les façons possibles, sont des problèmes.

Mais amalgamer transsexualisme et trans humanisme, je ne vois pas bien. Ne faut-il pas raison garder et éviter de s’engouffrer dans des impasses ? Ce n’est pas parce qu’une association trans aux USA aurait des liens avec des groupes transhumanistes qu’il faudrait réduire tout d’un coup la question trans aux fantasmes transhumanistes. Il a suffit d’un article, depuis tout le monde s’engouffre et répète les mêmes éléments de langage.

Pour l’instant, je reste prudente et surtout, il me semble, d’un point de vue féministe en tous cas, que nous avons suffisamment à faire avec l’idéologie et les pratiques des trans-activistes sans nous égarer dans les méandres du transhumanisme ; les transsexuels existaient avant le mouvement transhumaniste qui s’est développé dans les années 80.

Mais quelque chose m’aura peut-être échappé ?

Christine Le Doaré

#transexualisme #transgenderisme #transhumanisme

Quelques éléments supplémentaires.
Le transhumanisme est plus récent que le transsexualisme.
Le seul lien entre les 2 est le fait de vouloir corriger la nature.
Mais il y a tant de différences que toute comparaison est hasardeuse.

La transexualité n’a pas de base scientifique. La transition n’améliore strictement rien au plan physique bien au contraire, elle abîme, elle mutile. Et une personne sous hormonothérapie à vie développera des pathologies très lourdes ; elle n’a le plus souvent (en tous cas quand opérée) plus de vie sexuelle satisfaisante (jouissance / orgasme …). (Seul est « amélioré « et encore pas toujours l’état psychologique de la personne qui se sent plus en adéquation avec son ressenti. Enfin pour les rares personnes réellement transsexuelles).
Il n’y a aucune augmentation humaine. Aucune notion d »homme meilleur » ni immortel. En outre, il n’y a pas que des dérives ni fantasmes dans le transhumanisme, les exosqueletttes, les prothèses sont très utiles et la génétique aussi. Il y a bien un transhumanisme éthique qui guérit et aide à remplacer des membres ou organes défectueux ou manquants, et merci à la génétique pour bien des traitements. Il faut veiller à ce que tout ceci reste éthique, mais c’est un autre débat.
L’autogynephilie en revanche, est souvent une raison de la transexualité M to F. Elle a des origines très anciennes.
En outre et contrairement au courant transhumaniste très récent, il semble bien qu’il y ait toujours ou presque, existé, des personnes trans ; il y a des cas qui remontent loin dans l’Histoire.
Le terme « transgenre » est apparu dans les années 1960, (#trans humanisme dans les années 1980) mais des personnes trans ont existé avant.
Par exemple, née femme en 1838, Herculine Barbin a été la première à avoir son identité de genre modifiée en homme, à l’état civil.
En 1952, une américaine a subi une opération de re attribution sexuelle. Et plein de cultures autochtones en Amérique ou Asie reconnaissaient l’existence d’un « 3eme genre ».
En Rome et Grèce antique, il y a des récits sur des hommes prêtres se transformant en déesses …
Toute cette histoire est partie d’un article dans lequel un lien était établi entre une asso transgenre aux USA et le courant trans humaniste. C’est un peu court. Nous avons bien des raisons de combattre les dérives des trans-activistes sans ajouter le transhumanisme – et d’ailleurs lequel – dans la marmitte.

Le lexique trans du Planning est une provocation

J’ai lu en détail le «Lexique trans» du PF (Planning Familial) et je suis choquée. Je précise, je suis féministe et lesbienne et non pas une réactionnaire de la pire espèce.  

La dérive du planning familial continue vers toujours plus de relativisme culturel, défense du symbole religieux d’infériorisation et invisibilisation des femmes, le voile, défense du système prostitutionnel et maintenant un lexique trans qui dépasse l’entendement. Cette association devrait se rappeler qu’elle est liée au mouvement féministe et qu’elle touche des subventions publiques.

En préambule, le PF croit bon de préciser que rien, pas même ce lexique, ne peut faire consensus «de par l’autodétermination des individus, la fluidité, l’évolution du langage» ! C’est donc le règne de l’identité à la carte et morcelée jusqu’à l’infini.

J’ai relevé sept termes et définitions qui selon moi sont sujets à caution. Je garde pour la fin la section Inclusion dans les termes LGBTQI+ qui m’a bouleversée.

  • « LGBTQIA+ : Lesbiennes, Gays, Bi, Trans, Queer, Intersexes, Asexuel·le·s ou Aromantiques, le « + » indiquant la non-exhaustivité, incluant toute identité de genre ou orientation marginalisée. »

L’homosexualité phagocytée par des états qui ne la concernant pas plus qu’elle ne concerne l’hétérosexualité. Pourquoi les questions trans et d’identité sexuelle ou de transidentité, relèveraient-elles de l’homosexualité plus que sur l’hétérosexualité ? L’orientation sexuelle n’a strictement rien à voir avec l’identité de genre ou sexuelle.

Que peut bien signifier aujourd’hui l’acronyme à rallonges LGBTQIA+ ? Au départ, il y avait un mouvement de libération homosexuelle et on parlait d’homosexualité, de gays et de lesbiennes, de bisexuels aussi. Désormais c’est trop binaire. Plutôt que d’ajouter des lettres, il faudrait se demander à quoi rime de garder le L qui n’est plus représenté. Seuls les trans et les gays ont encore voix au chapitre dans les mouvements et cultures LGBT++++++

  • « Genre : Classe sociale construite culturellement. En occident, cela admet deux catégories, dont une dominée : les femmes ; et une dominante : les hommes. Genre est également utilisé en raccourci pour désigner l’identité de genre. »

Le genre est en effet une construction sociale. La culture patriarcale a attribué des rôles normés et stéréotypés à chacun des deux sexes. Le sexe en revanche est une réalité biologique (chromosomes, hormones, appareils génitaux, caractères secondaires, etc.). Les rôles sociaux de genre peuvent être déconstruits, dépassés, les sexes eux restent une réalité biologique incontournable. Les différences sexuelles sont une réalité, les féministes affirment qu’elles n’ont pas à être hiérarchisées ni servir de prétexte à la domination masculine.

  •  « Assignation à la naissance : À la naissance, les médecins décident, selon des normes de longueur du pénis/clitoris, si l’individu est un garçon ou une fille. »

Non, les médecins à la naissance savent s’ils ont affaire à un garçon ou une fille parce que les organes génitaux sont très différents. La longueur du pénis ou du clitoris leur importe peu, on n’est pas dans un casting de film pornographique. En revanche, la détermination du sexe pose problème dans le cas de personnes intersexuées qui naissent avec des variations de leurs caractéristiques sexuelles (organes génitaux atypiques, production atypique d’hormones, constitution génétique atypique au plan chromosomique). Ce qui représente environ 1,7% des naissances. Les droits des personnes intersexuées doivent être respectés.

Le terme assignation à la naissance, est accusateur, comme s’il y avait une intention coupable derrière un simple constat.  

  • « Personne cis : Personne ne se ressentant pas d’un autre genre que celui qu’on lui a assigné à la naissance. On admet que l’adjectif cis est le diminutif de cisgenre.

Ce terme sous-entend que chacun devrait vérifier être bien conforme au sexe constaté à la naissance. Il est utilisé pour déconsidérer les personnes qui se satisfont de leur sort, ne militent pas pour une fluidité de genre ou la transidentité. Les cis-genres sont suspects dans la bouche des trans-activistes.

  • « Cisnormativité : considérer le fait d’être cis comme « normal », allant de soi, comme la référence par défaut, de marginaliser tout ce qui en sort. »

Dans leur immense majorité les êtres humains naissent femmes ou hommes et en sont satisfaits. L’adolescence est une période de questionnement et de doute, pas seulement sur l’identité sexuelle, sur à peu près tout. Tout le monde ou presque finit par en sortir. En outre, se sentir en accord avec le sexe constaté à la naissance ne signifie pas qu’il faut se conformer aux rôles sociaux-culturels stéréotypés impartis aux femmes et aux hommes. Il n’est interdit à personne de développer une personnalité originale. Il peut y avoir autant de sortes d’hommes et de femmes que d’individus. Les personnes qui pensent être nées dans l’autre sexe que le leur sont une ultra-minorité. Leur nombre augmente parce que la mode est au genderfluid et que la jeunesse résiste difficilement au mimétisme.Une mode qui peut aussi avoir de graves conséquences pour ceux qui trop jeunes sont entraînés dans un parcours de transition et le regrettent quelques années plus tard. Les dernières affaires judiciaires contre les centres de réassignation de genre notamment en Angleterre, devraient nous en convaincre.

  • « TERF (*Trans Exclusionnary Radical Feminist) : Désigne une fraction de féministes et d’individu·e·s luttant contre les droits des personnes trans au nom de la sécurité des femmes cis dans les espaces non-mixtes (toilettes/prisons). Utilisé à tort pour désigner les personnes transphobes en général. »

Cette expression sert à attaquer les féministes et lesbiennes radicales, et de plus en plus, toute personne opposée aux mesures favorables aux trans qui mettent en danger des droits des femmes. Il sert à interdire des prises de parole, notamment dans des conférences et à nuire à la réputation des personnes ciblées, comme dans le cas de JK Rowling. Il est devenu interdit de poser une question, d’émettre un doute ou de formuler une critiques sous peine d’être harcelée et menacée.

  • « Mâle/Femelle : Utilisés surtout pour étudier la reproduction sexuée chez diverses espèces, il convient de ne pas les employer pour caractériser nos congénères humains. Ces termes binaires ne reflètent pas la variété de nos corps et de nos vécus. Comme on l’a vu plus haut, le sexe est un construit social. Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle. »

La reproduction des mammifères dont nous sommes est sexuée, elle résulte de la rencontre d’un ovule femelle et d’un spermatozoïde mâle.

 « Le sexe est un construit social » non, le sexe est une réalité biologique, le genre lui est un construit social ; si le genre peut être déconstruit, le sexe est une réalité biologique intangible.

« Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle » Non, un pénis est un organe de l’appareil reproducteur masculin. Ce n’est pas pour rien si des hommes trans, F to M, subissent une phalloplastie pour s’en faire fabriquer un ersatz.

La section Inclusion dans les termes LGBTQI+ est insensée.

  • « Lesbienne » et « gay » sont bien connus, mais souvent ciscentrés.
    Il est important de comprendre qu’un couple de lesbiennes peut, par exemple, être composé d’une femme cis et d’une femme trans, ou qu’un homme gay peut avoir une vulve.

L’homosexualité est mieux acceptée, l’homophobie est réprimée par la loi, mais tout n’est pas parfait, loin de là. Pourtant, selon les trans-activistes, les personnes homosexuelles seraient des oppresseurs comme les autres. Le terme cis-centré implique que les personnes homosexuelles sont coupables d’être attirées par des personnes de leur sexe. Être cis-genre et homosexuel est devenu suspect.

Selon des trans-activistes, une lesbienne conforme à son sexe de naissance attirée par des femmes ne devrait pas avoir de préjugés et désirer de la même manière des trans femmes (M to F) avec pénis puisqu’un pénis n’est pas un pénis que des femmes cis-genre. Il en va de même pour les gays bien sûr puisqu’une vulve n’est pas une vulve. Notons que cette seconde affirmation est moins fréquente. Ce sont les femmes trans, hommes d’origine qui cherchent à s’imposer. Les reproches faits aux lesbiennes par des trans-activistes de ne pas vouloir coucher avec des femmes trans M to F sont fréquents et vont souvent sur les réseaux sociaux jusqu’aux pressions voire menaces. On peut s’étonner que personne ne leur demande pourquoi une lesbienne aurait plus envie de coucher avec une trans femme M to F qui a gardé son pénis qu’avec un homme cis-genre ?

Dans tous les cas, quand on réclame des droits et libertés, est-on en droit d’exiger le désir des autres et de leur imposer les siens ?L’accusation de dictature des minorités concernant les trans-activistes a probablement pour origine ce genre d’injonctions abusives.

« La définition consensuelle des personnes bi serait «attirées pour les hommes et les femmes ». Mais cette définition est binaire, et a pu être qualifiée de transphobe. » Une personne qui aime indifféremment les hommes et les femmes, s’attachant avant tout à une personnalité, peu importe son sexe/genre est désormais elle aussi accusée de transphobie.

Quand on pense que le rôle du PF c’était notamment d’aider les jeunes – et pas seulement – à se protéger pour avoir une vie sexuelle libre et épanouie, quel vertige ! Je vais leur offrir mon essai « Fractures! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » récemment paru aux éditions Double Ponctuation, qui traite notamment de ces questions, on ne sait jamais, des fois que ça leur ouvrirait de nouveaux horizons. On peut toujours rêver, non ?

Christine Le Doaré

Lexique trans

Introduction

Ce lexique a été établi pour accueillir le plus respectueusement l’ensemble des personnes. Les définitions présentées font consensus dans notre groupe, mais ne feront jamais l’unanimité. Aucune ne le fait partout, de par l’autodétermination des individus, la fluidité et l’évolution du langage. Vous pourrez donc rencontrer des personnes qui n’auront pas les mêmes définitions. Il convient, bien sûr, de s’adapter aux façons dont les personnes s’auto- déterminent. Ce lexique est rangé dans l’optique d’un apprentissage progressif, chaque terme donnant les clefs pour comprendre les termes suivants.

Termes liés aux transidentités

Transidentités : ensemble des vécus trans. Il convient de l’accorder au pluriel pour affirmer la diversité des vécus trans.

LGBTQIA+ : Lesbiennes, Gays, Bi, Trans, Queer, Intersexes, Asexuel·le·s ou Aromantiques, le « + » indiquant la non-exhaustivité, incluant toute identité de genre ou orientation marginalisée.

Genre : Classe sociale construite culturellement. En occident, cela admet deux catégories, dont une dominée : les femmes ; et une dominante : les hommes. Genre est également utilisé en raccourci pour désigner l’identité de genre.

Sexe : Construit social basé sur des observations moyennes des différences biologiques entre les genres. Il est communément admis scientifiquement que le sexe est un spectre. Peut également désigner l’appareil génital

Assignation à la naissance : À la naissance, les médecins décident, selon des normes de longueur du pénis/clitoris, si l’individu est un garçon ou une fille.

AMAB (acronyme de Assigned Male At Birth) : Personne assignée homme à la naissance.

AFAB (acronyme de Assigned Female At Birth) : Personne assignée femme à la naissance. Ces acronymes sont à proscrire pour désigner des personnes. Ils ne servent qu’à renseigner sur l’assignation qu’a subi un individu, à ne faire que si nécessité absolue dans le contexte.

Identité de genre : Ressenti interne du genre de l’individu. Indépendamment de son assignation, du regard de la société ou de son apparence/expression de genre

Expression de genre : Ensemble de caractères visibles pouvant amener à catégoriser une personne comme à un genre ou l’autre (corps, vêtements, maquillage, parfum, attitude, …). L’expression de genre peut être différente de l’identité de genre, que cela soit voulu par l’interessé·e ou pas. Elle ne suffit pas à déterminer le genre de quelqu’un·e.

Personne trans : Une personne trans est une personne qui n’est pas du genre qu’on lui a assigné à la naissance. On admet que l’adjectif trans est le diminutif de transgenre. D’autres versions peuvent exister, mais elles sont propres aux interessé·e·s et ne devraient pas être utilisées par des personnes non concerné·e·s.

Personne cis : Personne ne se ressentant pas d’un autre genre que celui qu’on lui a assigné à la naissance. On admet que l’adjectif cis est le diminutif de cisgenre.

Femme trans : Femme AMAB.

Homme trans : Homme AFAB

Personne non-binaire (NB) : Personne dont le genre n’est pas « homme » ou « femme » : cela peut être une combinaison, une absence (agenre), ou un genre autre. D’après notre définition, les personnes non-binaires sont inclues dans les vécus trans. Mais certaines peuvent ne pas se définir trans. Chaque personne NB peut avoir ou non un besoin de transition médicale et/ou administrative.

Transition : Indifféremment utilisé pour désigner une transition médicale (hormones, chirurgies, autres) et/ou sociale et/ou administrative, la transition est l’ensemble des actes que va accomplir une personne trans afin de se sentir mieux dans son genre ou pour cispasser.

Cis·passing : Le passing désigne une expression de genre permettant clairement d’identifier une personne comme d’un genre ou l’autre (ou pas du tout pour les passings androgynes). Le cispassing désigne le fait qu’une personne trans « passe » comme une personne cis. On dira alors qu’elle cispasse.

Stealth (anglais pour « furtif », « sous-marin ») : On dit d’une personne trans qui a un cispassing et qui ne révèle pas qu’elle est trans qu’elle est « stealth ». Souvent le seul moyen pour une personne trans d’aspirer à une vie un tant soit peu « normale », moins exposée aux violences.

Out (anglais pour « sorti·e » du placard) : Par opposition à stealth, une personne trans « out » ne cherche pas à passer pour cis (indépendamment de son cispassing)

Coming-out (« sortie du placard »): Déclarer à quelqu’un·e que l’on est trans (ou LGBTQIA+) et indiquer son genre. Une personne trans peut être amenée à faire son coming-out à plusieurs moments de sa vie, en fonction de ses proches/ami·e·s et de sa situation.

Outing/outer : Révéler qu’une personne est trans (ou LGBTQIA+). L’outing ne doit JAMAIS se faire sans le consentement de la personne concernée. Et cela peut être considéré, dans le code pénal, comme une atteinte à la vie privée.

Dans le placard/closet : dans le cadre d’une personne trans, se dit quand elle se fait toujours passer pour son genre d’assignation, et n’a pas fait de coming-out. Utilisé également par l’ensemble de la sphère LGBTQIA+.

Dysphorie de genre : Sensation d’inconfort, de détresse ou de rejet résultant de son assignation à la naissance. Elle peut être liée au corps et/ou à des critères sociaux. Ce terme d’origine médicale est souvent utilisé de façon abusive, comme un critère. Or, une personne trans ne ressent pas nécessairement de la dysphorie. Cette dysphorie peut, en revanche, être déclenchée par des situations qui peuvent sembler anodines aux autres.

Euphorie de genre : Sensation de bien-être ou de confort résultant de se reconnaître dans son genre que cela soit socialement ou corporellement. L’euphorie de genre peut être déclenchée chez les personnes trans par toutes sortes de situations, qui ne correspondent donc pas nécessairement à des stéréotypes de genre !

Caractéristiques sexuelles : Ensemble des caractères sexués : hormones, organes internes, organes externes, chromosomes, poitrine, pilosité, répartition des graisses, …

Hormones : Dans le cadre des transitions médicales de personnes trans, celles-ci sont souvent amenées à prendre des hormones dîtes sexuelles : œstrogène et progestérone pour les femmes trans, testostérone pour les hommes trans). On parle de THS (traitement hormonal de substitution, ou de THF ou THM (traitement hormonal « féminisant »/« masculinisant »)

Dicklit : Clitoris ayant changé sous l’action d’un THS. Des hommes trans ou des personnes NBs, hormoné·e·s ou non, utilisent également ce terme pour désigner leur clitoris.

Femmis/Ladyck : Pénis ayant changé sous l’action d’un THS. Des femmes trans ou des personnes NBs, hormoné·e·s ou non, utilisent également ce terme pour désigner leur pénis.

SRS (Sex Reassignment Surgery): Chirurgie génitale. Souvent appelé LA chirurgie, à tort. Elle en incluse des diverses et variées, et toutes les personnes trans n’en ressentent pas le besoin. Elle n’est légalement plus exigée pour un changement d’état civil.

Transphobie : Discrimination/haine/aversion/rejet des personnes trans. La transphobie ordinaire paraît souvent anodine aux personnes cis. Ne pas respecter l’identité d’une personne en est un exemple. La transphobie peut être intériorisée, amenant une personne à se haïr elle-même ou d’autres personnes trans.

Morinom ou deadname : Nom donné à la naissance et rejeté car renvoyant à l’assignation. Si celui-ci n’est pas rejeté, ça peut être « ancien nom », ou « nom civil » s’il n’est pas changé.

Mégenrer : Utiliser un pronom ou des accords qui ne sont pas ceux utilisés par la personne. Si le mégenrage est volontaire, il s’agit d’un acte transphobe particulièrement blessant. S’il est accidentel, mais répété parce que la personne ne souhaite pas réellement s’en préoccuper, on considère cette négligence comme un transphobe également.

Normativité : imposer une situation comme normale, allant de soi, alors qu’elle n’est qu’un élément culturel encouragé.

Hétéronormativité : considérer le fait d’être hétéro comme « normal », allant de soi, comme la référence par défaut et de marginaliser tout ce qui en sort.

Cisnormativité : considérer le fait d’être cis comme « normal », allant de soi, comme la référence par défaut, de marginaliser tout ce qui en sort.

Queer : Ancienne insulte (anglais pour « bizarre, tordu ») réappropriée par des personnes qui se revendiquent de façon politique en dehors des normes hétéro-cis.

CEC (*Changement d’État Civil) : Désignant la plupart du temps l’acte de changement de sexe à l’état civil (+ prénom éventuellement) qui se fait devant le Tribunal de Grande Instance. Il peut également désigner l’acte de changement de prénom en mairie.

TERF (*Trans Exclusionnary Radical Feminist) : Désigne une fraction de féministes et d’individu·e·s luttant contre les droits des personnes trans au nom de la sécurité des femmes cis dans les espaces non-mixtes (toilettes/prisons). Utilisé à tort pour désigner les personnes transphobes en général.

Termes liés à tort aux transidentités

Travesti·e : Personne adoptant une expression de genre du « genre opposé » à des fins d’amusement, artistique ou d’excitation.

Drag-queen, drag-king, drag-queer : Personne se travestissant dans une performance artistique reprenant les codes culturels drag, caricaturant généralement les codes genrés.

Termes à ne pas utiliser

Mâle/Femelle : Utilisés surtout pour étudier la reproduction sexuée chez diverses espèces, il convient de ne pas les employer pour caractériser nos congénères humains. Ces termes binaires ne reflètent pas la variété de nos corps et de nos vécus. Comme on l’a vu plus haut, le sexe est un construit social. Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle.

Masculin/Féminin : Adjectifs se référant à une adéquation avec des stéréotypes genrés. Il peut être tentant de les utiliser, mais demandez-vous au préalable si leur utilisation ne sera pas vécue comme un jugement (qu’il soit positif ou négatif) du cispassing de quelqu’un·e.

Personne issue de la transidentité : Des personnes considérant leur transition « achevée » utilisent parfois ce terme. À ne pas utiliser sur des personnes n’utilisant pas le terme elles- mêmes. Il implique qu’être trans serait limité à un parcours avec un début et une fin.

Changer de sexe : Ça se réfère souvent, dans l’imaginaire collectif, à « LA chirurgie » (SRS). En fait, les caractéristiques sexuelles de personnes, qu’elles soient cis ou trans, ne sont pas binaires et peuvent changer tout au long de leur vie.

Changer de genre : Une personne trans ne change généralement pas d’identité de genre ; elle l’affirme, la révèle ou l’assume. Dans une approche matérialiste du terme genre, en tant que classe sociale, le « genre » d’une personne trans n’est jamais tout à fait du genre femme ou homme, puisque cela peut dépendre de ce que son interlocuteurice sait ou perçoit.

Naître dans le mauvais corps : Se focaliser sur les le corps des personnes trans est une erreur commune et stigmatisante. Les difficultés liés à la transidentité découlent de l’assignation à la naissance, non du corps dans lequel on naît. Une personne trans peut tout à fait avoir la sensation d’être née dans un corps qui est bien le sien, en y apportant ou non des modifications pour que son apparence lui convienne d’avantage et/ou soit plus vivable en société.

Transsexuel·le : Ce terme pathologisant, introduit par les psychanalystes dans les années 50 dans le registre de la psychose, est proscrit aujourd’hui. De plus, il répand par son étymologie, la confusion que les transidentités seraient une « sexualité ».

Certaines personnes trans utilisent ce terme, pour diverses raisons qui leur appartiennent. Iels se désignent comme iels le souhaitent. Le diminutif « trans » convient à la grande majorité d’entre elleux.

Transsexualité : synonyme de transidentités. À ne pas utiliser (voir plus haut) Transsexualisme : terme médical utilisé pour catégoriser la transidentité en maladie

mentale, aujourd’hui absent des références scientifiques mondiales.
Travelo, trav, shemale, ladyboy ou pussyboy, femboy, garçon manqué : termes insultants.

Inclusion dans les termes LGBTQI+

« Lesbienne » et « gay » sont bien connus, mais souvent ciscentrés.
Il est important de comprendre qu’un couple de lesbiennes peut, par exemple, être composé

d’une femme cis et d’une femme trans, ou qu’un homme gay peut avoir une vulve.

Il peut aussi arriver par exemple qu’une personne transmasculine, bien que ne se définissant pas femme, garde son identité politique de gouine (réappropriation de l’insulte). Comme toujours, l’important est de respecter la façon dont la personne s’auto-détermine.

La définition consensuelle des personnes bi serait «attirées pour les hommes et les femmes ». Mais cette définition est binaire, et a pu être qualifiée de transphobe.

Le terme pan (attirées par des personnes de tout genre) s’est forgé notamment pour inclure des personnes non-binaires. On constate qu’il est surtout utilisé par les populations jeunes.

Mais d’autres définitions de bi existent, qui s’approchent beaucoup de celle de pan : Homo étant attiré par le même genre; hétéro étant attiré par un autre genre; bi serait « attiré par des personnes du même ou d’un autre genre ».

Plus d’infos sur http://bicause.fr/

La définition consensuelle de l’intersexuation, dans les associations humanitaires, est : «personnes nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques du masculin ou du féminin ».

Mais un besoin de définition plus politique a émergé, pour sortir clairement de la pathologisation, et y agréger un vécu social :

«l’intersexuation désigne les expériences des personnes nées avec un corps qui ne correspond pas aux définitions normatives du « masculin » ou du « féminin ». »

Elle sort ainsi de la réalité biologique en devenant une réalité sociale, créée par les médecins, avec des normes sexistes, homophobes et transphobes, qui violent des droits humains en particulier celui à l’intégrité physique. Cette définition permet de sortir des paradigmes médicaux, et évite des divers écueils.

Plus d’infos sur https://cia-oiifrance.org/

Marches des Fiertés, marches de la ségrégation ?

Le mouvement de libération homosexuelle a toujours été marqué à gauche voire à l’extrême gauche, mais depuis une bonne quinzaine d’années au moins, la récupération politique s’est accélérée, si bien qu’on y parle aujourd’hui moins d’homosexualité que de bien autres choses et les marches annuelles reflètent tristement cette dérive.

Le mouvement et ses marches sont phagocytés par des militants qui au nom de l’intersectionnalité mobilisent contre le capitalisme, le colonialisme, le racisme, et surtout le gouvernement, dans une confusion et une outrance propres à l’extrême-gauche.  

L’affiche de la marche de Clermont-Ferrand ne représente en rien les préoccupations des gays, lesbiennes et trans locaux. Elle se veut inclusive, en réalité, elle ne fait qu’imiter les orientations intersectionnelles des queers américains biberonnés au relativisme culturel du multiculturalisme.  Pourquoi la présence sur cette affiche d’une femme voilée, d’une prostituée sous son parapluie rouge (symbole du STRASS) … ? Comme si les tenants d’un islam rigoriste allaient prendre fait et cause pour des personnes homosexuelles ? Dans une logique d’entrisme politique oui, mais pour mieux les berner ensuite.

A Lyon lors de la marche du 11/06 de cette année,  l’instrumentalisation politique de la marche a atteint des sommets. Une marche segmentée en catégories fermées avec un cortège « Queer racisé-e-s » en tête ! Une dizaine d’autres catégories à suivre, et à la fin le cortège mixte. Attention, pas de mélange autorisé ! A quel taux de mélanine est-on autorisé à marcher en tête et à laisser son, sa ou ses amis en queue ? Une marche de la ségrégation en sorte. Les pires racistes en ont rêvé, les marches des fiertés l’ont fait !

Que dire du slogan de la marche : « Violences fascistes, violences d’état : reprenons la rue, exigeons nos droits ! » sinon qu’il n’a plus rien à voir avec une marche revendicative pour les droits et libertés des personnes LGBT ? Faire référence à une pseudo « homophobie d’état » et à la loi « contre le séparatisme » (sic !) qui « viserait de manière violente les communautés racisées et musulmanes ». Une Marche des fiertés critique une loi prise pour lutter contre l’islam politique et le communautarisme qui compromettent sérieusement les droits et libertés des femmes et des personnes homosexuelles ! C’est le monde à l’envers. C’est la Marche des Fiertés ou du Parti des Indigènes de la République ? Entre importation US, récupération politicienne à la sauce NPA et fantasmes savamment distillés alors qu’en réalité, il n’y a en France aucune homophobie d’état. L’état n’organise pas l’homophobie, la lesbophobie ni la transphobie, ne les favorise pas, il les combat avec des lois, des campagnes de prévention, … En France il y a des homophobes, ça oui, et comme partout, mais aucune homophobie d’état. En revanche, l’homophobie d’état, on la trouve dans beaucoup d’autres pays sur la planète, mais ça, c’est tabou, il ne faut surtout pas en parler. Ben oui, la dictature, c’est seulement en France !

A Paris et dans le 93, FLAG (l’association des policiers gays et lesbiennes) ne devrait pas défiler.  Pourtant les LGBT exercent tous les métiers, policiers aussi et c’est tant mieux. Déjà menacés lors de précédentes marches par des LGBT radicaux, la contre-marche organisée par des éléments très radicaux,  les inquiète. Je vois beaucoup de gens s’émouvoir à juste titre, de cette éviction, mais en 2014 déjà, l’association FLAG était frappée d’interdiction de défiler par Act-up, le StRASS et des TPDG (« trans-pd-gouines » comme ils se nomment) radicaux sans que grand monde ne réagisse à l’époque.  Même si cette année, l’appel de la marche Parisienne est plus sobre, elle est à l’image du mouvement, imprégnée des dérives woke actuelles, pourtant, ça ne suffit plus aux plus radicaux qui lancent leur contre-marche ; rien que de penser à ce que l’on va y trouver, je me sens mal.  

Peut-on encore parler de Marches des Fiertés (1) ? Ne s’agit-il pas plutôt de marches de l’extrême-gauche woke, ivre de cancel culture ? Vous me direz que ce n’est pas nouveau, c’est vrai, ça fait un bail que ça dure, je le sais bien car avec d’autres, j’alerte en vain puisque ça s’aggrave d’année en année.

Malgré le nombre de lettres qui ne fait qu’augmenter, LGBTQI … en réalité, ne sont plus guère visibles et actifs dans le mouvement que les gays et les trans, les lesbiennes les plus politisées ayant été découragées par l’engagement du mouvement pour l’instrumentalisation du corps des femmes dans la prostitution ou la GPA, et par les attaques de féministes par des trans activistes radicaux. Et puis nombre de personnes LGBT ont quitté le mouvement ou ne le rejoignent pas car défendre les droits des personnes LGBT, lutter contre les discriminations et violences à notre encontre, n’implique en rien de donner tête baissée dans l’indigénisme, l’anti-colonialisme, le racialisme, de cautionner le relativisme culturel ni de défendre les injonctions religieuses sexistes telles que le voile. En outre, nous libérer de siècles d’oppression à raison de notre orientation sexuelle ne nous autorise pas à nous croire géniaux et supérieurs au point de chercher à imposer aux autres un examen de conscience, encore moins à censurer tout ce qui ne nous plait pas.

Pourquoi les personnes homosexuelles se laissent-elles ainsi récupérer, marcher sur les pieds, écrabouiller par toute cette violente daube politique ? Toutes ces outrances alimentent la haine des extrêmes à notre égard et nous mettent en danger, il serait temps de le réaliser, de repousser les manipulateurs et de reprendre notre liberté.  

Plutôt que d’endosser les revendications de l’extrême-gauche, nous devrions marcher pour les droits et libertés des LGBT discriminés et agressés, menacés chez nous comme Mila, et partout dans le monde, que ce soit en Hongrie, en Afrique, en Iran et dans tant d’autres régions du monde, car personne ne le fera à notre place.

Christine Le Doaré

  • Marche des Fiertés : peut-être un temps opportun, il s’agissait de sortir de décennies de honte et de silence, moins de nos jours. Il n’y a aucune fierté à être gay ou lesbienne, c’est une orientation sexuelle. Dont acte. Respect et liberté, un point c’est tout.

Aucune féministe n’est transphobe, le lobby trans activiste est misogyne

 

 

 

 

 

La question trans a récemment créé une polémique dans les médias lorsque des activistes ont profité des collages contre les féminicides pour leur subtiliser leurs slogans.

Une tribune collective proposée par Pauline Arrighi a d’abord été publiée sur le Huffpost ; des pressions ont été exercées sur la rédaction, en conséquence de quoi, la tribune a été retirée. Marianne l’a reprise. En réponse, la tribune « Le débat sur la place des femmes trans n’a pas lieu d’être », est parue dans Libération. En lisant ces tribunes, j’ai relevé pas mal de confusion et contrevérités.

Au départ, c’est plutôt simple. Une personne grandit en ne s’identifiant pas à son sexe biologique de naissance et agit afin d’être socialement reconnue comme appartenant au genre opposé.

 

Quand on lutte pour une cause, on commence par élaborer et imposer un vocabulaire, et c’est ce qu’ont fait les trans activistes. Peu à peu la notion de sexe (biologique) a été remplacée par celle de genre (construction sociale).

Au début, on parlait de transsexuel, c’est-à-dire, une personne passée d’un sexe à l’autre, après avoir subi une chirurgie de réassignation de genre. L’expression « réassignation de genre » est imposée par les militants parce qu’elle suggère qu’un genre serait non pas constaté, mais assigné à la naissance, sous-entendu de manière arbitraire. Puis il a été question de transgenre, par opposition aux notions de sexe biologique et de sexualité. Transgenre c’est-à-dire transgressant le genre socialement construit; il n’est donc plus nécessaire qu’une personne transgenre soit opérée. Les trans activistes parlent aussi de trans identité. On comprend bien l’intérêt de cette évolution  sémantique, il est plus aisé de penser la question trans, et surtout de la banaliser, quand on considère qu’une personne change simplement de genre social et non biologique ou plus simplement encore,  d’identité.

 

Longtemps, ne furent visibles que les trans M (male) to F (femelle), plus hauts en couleur et transgressifs aussi, étant souvent contraints de se prostituer pour vivre et pour payer les opérations de réassignation de genre. Elles étaient souvent des caricatures de femmes, cumulant les pires clichés imaginables de féminité patriarcale. Les trans de nos jours,  ne ressemblent plus beaucoup à leurs ainés. De nos jours, après un diagnostique et une évaluation psychologique que les militants s’acharnent à vouloir supprimer, des protocoles de réassignation de genre, avec traitement hormonal et chirurgie de réattribution sexuelle, ou pas, sont aisément disponibles. Les chirurgies génitales sont remboursées intégralement par la Sécurité Sociale. En, 2016, on comptabilise 165 actes de chirurgie en France. Dans nombre de pays essaiment les cliniques spécialisées. La réassignation de genre est devenue un business très lucratif et les enfants sont aussi encouragés à y avoir recours, après qu’ait été bloquée leur puberté, ce qui n’est pas sans conséquence sur leur développement et ce qui le plus souvent les rend stériles. Avec l’émergence du mouvement LGBT, les trans F (femelle) to M (male) sont devenues plus visibles. Ils pratiquent plus rarement une chirurgie de réassignation, la phalloplastie n’ayant pas l’équivalent fonctionnel ni esthétique, de la vaginoplastie ; et d’autres veulent un pénis en plastique mais gardent leur vagin et leurs ovaires. Avec l’émergence de groupes néo-féministes, des jeunes femmes désireuses de s’affranchir du sexisme prennent un raccourci. La pression sociale est forte sur les femmes et lutter pour une société féministe peut sembler fastidieux, alors passer pour un homme peut être plus attractif, transgressif et sexy. D’autres s’affichent gender fluid. Le monde de l’identité à la carte.

 

Il faut le rappeler, des trans femmes ou hommes se fondent dans la société pour vivre leur vie comme elles/ils le souhaitaient. Il est important de les protéger contre les préjugés, discriminations et violences.Les trans activistes en revanche, ne sont jamais satisfaits tant qu’ils n’ont pas imposé leur vision du monde et leur agenda. La tâche leur est aisée, il est vrai que l’époque est à la dictature des minorités.

 

S’il est important de déconstruire les rôles sociaux de genre, il ne peut pour autant être fait abstraction de la biologie. Les féministes s’emploient à challenger le genre social, mais elles n’ont jamais nié les différences biologiques, elles expliquent que ces différences ne justifient ni une hiérarchie ni une domination. Il est vain de nier que les expériences sociales et personnelles vécues par les hommes et des femmes sont dissemblables. Indépendamment des rôles et des conditionnements sociaux de genre, une femme et un homme, de part leur biologie, leur physiologie, leur physique, sont confrontés à des réalités bien différentes. Une femme a des règles, elle a moins de force physique, elle est plus vulnérable dans l’espace privé comme public, elle a la capacité d’enfanter…C’est justement parce que les femmes ont ces caractéristiques physiques et biologiques qu’elles ont été opprimées. Le système patriarcal a toujours eu pour objet principal l’appropriation du corps des femmes pour la reproduction et la sexualité. Un exploitation et une oppression des femmes bien réelle qui n’a strictement rien à voir avec un quelconque ressenti, ni avec l’idéologie.

 

Les trans activistes eux, confondent tout à dessein et plus c’est gros, plus ça passe.

Si seul compte le genre social, dans ce cas, pourquoi avoir recours à des opérations de réattribution de la zone génitale ? Pourquoi vouloir imposer que ne soit plus utilisé le mot « vagin » qui les offenserait mais plutôt l’expression « trou devant », si le sexe importe si peu ? Dans le Wyoming, des trans activistes se battent contre un projet de loi de criminalisation des mutilations génitales féminines (excision/infibulation) au prétexte que « female genital mutilation” is transgender-exclusionary language, as not all people with vaginas are women, and not all women have vaginas » ( Les FGM relèvent du langage trans-exclusion, toutes les personnes avec un vagin ne sont pas des femmes, toutes les femmes n’ont pas un vagin). *1. Moi, j’ai vomi. Et ce n’est qu’un exemple de l’argumentaire politique trans, les trans activistes n’ayant de cesse que de substituer leur agenda et revendications à ceux des femmes.  Je note que les débats portent essentiellement sur les trans M to F, et ce n’est pas un hasard. Si on écoute le lobby trans, il suffirait de se sentir et se déclarer femme, pour l’être. Le monde du réel devrait laisser place à celui du ressenti et de l’auto-affirmation. Ainsi, tout homme transgenre, se déclarant femme, même non opéré et donc porteur d’un appareil génital masculin (ce qui est le cas de 75 % des trans M to F en France), peut-il désormais avoir accès à tous les lieux jusqu’ici réservés aux femmes pour des raisons de sécurité : toilettes, vestiaires, foyers, prisons, etc. Ce qui fait qu’entre autres problèmes, dans des prisons de femmes sont commis des viols. Le problème est encore plus flagrant en matière de compétition sportive où leur physique et musculature avantagent outrageusement les trans M to F face aux femmes cis-genre.

 

Le plus étrange pour moi, est qu’il suffit que les trans activistes assènent leur idéologie faite de bric et de broc,  d’affirmations aussi fantaisistes qu’insensées, pour que tout le monde adhère. Beaucoup d’universitaires, de journalistes sont conquis, il n’est donc pas surprenant de lire sous la plume de Lauren Provost dans le HuffPost pour justifier le retrait de la tribune de Pauline Arrighi : » Les propos transphobes à l’intérieur vont à l’encontre des valeurs prônées par le HuffPost depuis sa création. Les femmes trans sont des femmes. Nous vous présentons nos plus sincères excuses pour la publication de ce texte.».  A plat ventre. Nombre de politiques et membres du corps médical, ont aussi été convaincus. De toute façon, ceux qui doutent et l’expriment subissent de très sévères représailles. Des universitaires et journalistes sont ostracisé.es, interdit.es d’intervenir dans des colloques, doivent être escorté.es et éviter les coups ; des scientifiques sont révoqué.es.

Il n’y a pas grand monde pour résister au chantage et à la violence des trans activistes, sauf des féministes, en particulier les féministes radicales, mais pas seulement, toutes les féministes opposées à la marchandisation du corps des femmes. Si les féministes résistent, c’est parce qu’il n’est pas question que les droits des femmes soient sacrifiés sur l’hôtel de la bien-pensance. Résister c’est faire les frais de virulentes accusations de transphobie, c’est être qualifiées de sales cisgenre (personne à l’aise avec le sexe attribué à la naissance), de TERF (Trans Exclusionary Radical Feminist), c’est manifester sous les cris de  « Mort aux TERF ! » (Die Terfs ! ou  Kill terfs !). Des  badges et des t-shirts sont même imprimés avec ces slogans !

 

La violence des trans activistes dépasse l’entendement, c’est une violence misogyne déployée par une minorité qui pourtant a acquis des droits grâce aux mouvements féministe et LGBT. C’est une violence misogyne équivalente à celle des masculinistes. L’objectif est de réduire les féministes au silence, également les trans revenues de leur transition,  et le mouvement LGBT, qui ne compte plus désormais aucune lesbienne féministe, leur sert de véhicule. L’acronyme LGBT est désormais une imposture, en réalité il faudrait parler de mouvement GBT et même GT. Vous ne m’empêcherez pas d’y voir une forme particulièrement insidieuse de résistance du système patriarcal. Aussi, les affirmations que « la transphobie n’a pas sa place dans le féminisme » relèvent au mieux de la naïveté, de l’inversion des responsabilités, voire d’un agressif militantisme anti-féministe. De nos jours, tant de gens qui se prétendent féministes, l’accommodent à leur sauce pour mieux le dévoyer et l’affaiblir. Les faits eux sont têtus : à l’évidence, les trans M to F sont des trans femmes, pas des femmes, les trans F to M sont des trans hommes, pas des hommes. Et alors ? C’est quoi le problème exactement ? Il n’y aurait pas de place pour des femmes, des hommes, des femmes trans, des hommes trans ? Et pourquoi donc ? Au nom de quel conformisme ?

Dans tous les cas, si notre société veut plus de visibilité et de droits pour les trans, cela ne se fera pas au détriment des droits des femmes. Un point c’est tout.

Christine Le Doaré

*1.

https://www.womenarehuman.com/trans-activists-protest-bi-partisan-bill-to-protect-girls-from-barbaric-practice-of-female-genital-mutilation/

 

 

 

 

L’Université populaire de Nantes se soumet aux trans. activistes et bafoue le féminisme

 

 

 

 

Un nouvel épisode de la série culpabilisation et menaces intellectuelles par des activistes de la nébuleuse « islamo-gauchiste » indigéniste, racialiste, anticolonialiste ou queer/trans/« travailleurs du sexe »,  (tous partisans du relativisme culturel, ce qui peut expliquer cette curieuse alliance),  s’est produit dernièrement à Nantes.

Une conférence gesticulée intitulée « Harry Potiche, féminisme et bipolarité à Poudlard ». était proposée le 20 mars 2019 par L’ardeur, association d’éducation populaire politique, dans le cadre de l’Université Populaire de Nantes. 

Sous la pression d’activistes trans. et « travailleurs du sexe », à l’issue de la conférence,  l’Université Populaire s’est publiquement excusée de l’avoir programmée, en ces termes : « Nous dénonçons et refusons les propos violents envers les travailleuses du sexe, les personnes trans., les personnes racisées ou encore les personnes queer. » (voir ci-dessous l’intégralité du communiqué de l’Université Populaire de Nantes).

L’Université Populaire bat sa coulpe, régurgite une propagande qu’elle endosse tel un mantra ; le tout suinte le repentis à plein nez.

Aucun recul, aucune analyse des réactions ni de la rhétorique des militants trans./queer «  pro-sexe »  qui se sont déclarés choqués par la conférence ;  au contraire, seule l’émotion a voix au chapitre donc,  ce qu’ils disent est parole d’évangile et seul compte leur rejet.

L’Université Populaire fait sienne leurs doléances. L’idéologie relativiste et anti-féministe de ces activistes n’est ni évaluée à l’aune du féminisme universaliste, matérialiste ou autre, encore moins déconstruite ; aucun esprit critique. Ils sont une minorité, ils crient à la discrimination, vitupèrent, par conséquent, ils ont forcément raison et il est convenu d’instantanément se répandre en excuses, et tant pis pour la censure, et tant pis pour le féminisme.  L’intox et la menace fonctionnent à merveille et condamnent au silence, en particulier, les féministes universalistes et abolitionnistes de la prostitutions. C’est un choix idéologique et politique, est-il seulement compris et assumé par l’Université Populaire ? L’Université Populaire sait-elle à quel point ces  trans. activistes ne rendent  pas service aux personnes trans., encore moins au mouvement LGBT ? 

Non contente de son coup de force, l’association « Trans-inter action » s’est acharnée sur la performeuse « Harry Potiche, féminisme et bipolarité à Poudlard », la diffamant sans aucune mesure, avec des termes choisis à dessin. Ce mode opératoire est appliqué à de nombreuses féministes en vue de les discréditer et les faire taire : il suffit de les qualifier de transphobe, queerphobe, putophobe, et raciste. « Toutphobe » serait plus simple !

Jeter en pâture toute féministe qui ose remettre en question les sacro-saints dogmes trans-activistes fait partie des stratégies développées par les trans. activistes ces dernières décennies et en France, ce n’est rien comparé à la violence exprimée dans les pays anglo-saxons où les féministes sont qualifiées de TERF (Trans exclusive radical feminist), ce qui est supposé être une injure.  En effet, gare à qui ignore que les femmes cisgenres (c’est à dire des femmes biologiques) ne connaissent rien à la condition des femmes ! Les trans. M to F (trans woman) vont mettre tout ça au clair et expliquer aux femmes ce que c’est d’être une vraie femme *1. C’est curieux, j’ai tout de même l’impression que les militants trans. F to M (trans man) sont beaucoup moins agressifs ;  les militants LGBT feraient peut-être bien de se poser les bonnes questions et se demander si l’arrogance et les exigences tyranniques des trans. activistes M to F ne relèvent pas de la domination masculine. Les théories Queer n’ont pas toujours rendu service au féminisme, s’il n’y a plus de genre (gender fluid) il n’y a  plus besoin de luttes féministes, n’est-ce pas ? ( « Mais qui vous dit que je suis un homme Monsieur ? » !!!).  Quand les études de genre ont supplanté les études féministes, c’est au niveau universitaire et institutionnel que les portes de la confusion se sont grandes ouvertes, reléguant délibérément le féminisme à l’arrière plan pour promouvoir un féminisme dévoyé, dit « pro-sexe » et relativiste.  J’y ai toujours vu un moyen d’adaptation et de résistance du système patriarcal.  Ceci mériterait un débat de fond, mais ce n’est pas l’objet de ce texte.

Cette affaire finira probablement au pénal avec toutes les conséquences imaginables pour la santé et la carrière de la performeuse. L’université Populaire en réagissant comme elle l’a fait, cautionne des pratiques d’intimidation et de discrédit de féministes. C’est très grave.

Comment croire que l’association Trans-inter action, ne savait pas à quelle conférence elle assistait ? Intimider et interdire à toute institution, toute structure, de prendre à l’avenir le risque de présenter une création qui n’aurait pas leur assentiment est une manière de procéder habituelle de tout mouvement qui pratique l’entrisme et tente de s’imposer par le chantage et la menace intellectuelle. L’Université Populaire comme tant d’autres avant elle, a plongé dans le piège tête baissée et choisi ce faisant d’adouber l’intimidation de féministes. C’est désolant,  à l’image de notre époque confuse et perturbée.   

La réponse de l’association Conférences Gesticulées Ardeur est éloquente, je la restitue intégralement ci-dessous.

Christine Le Doaré

1* (Sachez qu’il ne faut plus parler d’appareil génital féminin (ni de vagin ni de clitoris), mais plutôt de « trou devant »* afin de ne pas discriminer les trans M to F. (*manifeste trans.genre qui recommande l’usage de certains termes plutôt que d’autres).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le communiqué de Conférences Gesticulées Ardeur

25 mars 2019

Suite au communiqué de l’Université populaire de Nantes du jeudi 21 mars 2019, le communiqué rédigé par l’équipe de L’ardeur, association d’éducation populaire politique.

En 2018, Ludivine Lalara nous a contactés pour engager son expérience douloureuse de femme diagnostiquée bipolaire, dans une démarche de réalisation d’un objet public d’interpellation sous la forme d’une conférence gesticulée. Nous avons accompagné cette conférence à laquelle, une fois réalisée, nous avons accordé notre aval et notre admiration.

La double contrainte d’un récit incarné qui ne verse pas dans la psychothérapie et d’une analyse politique qui présente les contradictions d’un problème en se gardant de la tentation du tract nous a paru intelligemment tissée dans la conférence de Ludivine, dont l’humour pudique n’a laissé personne ignorer ni la gravité du problème vécu ni les pistes de réflexion qu’elle ouvrait, et en particulier la question des différentes approches se réclamant du féminisme.

Le 20 mars, notre collègue Ludivine Lalara présentait sa conférence gesticulée « Harry potiche- féminisme et bipolarité à Poudlard », à l’invitation de l’Université populaire de Nantes.

Durant cette soirée, une poignée de spectateurs « transactivistes », militants queers et pro-sexe, soutenus par les organisatrices de l’Université populaire présentes ce soir-là, a utilisé des méthodes d’intimidation et de victimisation visant à créer le désordre et à empêcher la conférencière d’exposer, en toute sérénité, son récit de femme féministe, abolitionniste, antiraciste et anticapitaliste.

Nous aimerions par ce communiqué revenir sur la responsabilité de l’Université populaire de Nantes, s’agissant de leurs prises de positions publiques sur un objet élaboré dans le cadre de nos formations, et sur leur participation active en tant qu’organisateurs de la soirée (garants donc de la sécurité des intervenants) au lynchage public de notre amie et conférencière gesticulante.

Passé le moment de stupeur face à leur attitude que nous condamnons, nous souhaitons affirmer ceci :

1- S’agissant de l’humiliation publique infligée à cette femme. Nous n’avons jamais vu un organisateur se désolidariser publiquement de la conférencière qu’il a sollicitée et fait venir, et cela sous les yeux de la conférencière et au su et au vu de tous. La violence de cette humiliation appelle une réparation à proportion de cette attitude inacceptable. A tout le moins des excuses publiques et une rétractation de l’Université populaire ou un désaveu des instances dirigeantes quant aux responsables de cette avanie.

2- S’agissant de la proposition de la conférencière de présenter les différents débats qui traversent le féminisme, et de son choix clair de positionnement entre ces différentes tendances, il appartenait à l’Université populaire de profiter de cette proposition et d’organiser un moment d’éducation populaire en instituant les conditions d’un débat politique serein mettant en présence et en perspective les différentes options en présence. S’agissant par exemple de l’abolition de la prostitution, ou au contraire de sa reconnaissance comme travail rémunéré, ou de l’approche matérielle de la condition féminine face à une approche essentialiste ou une théorie du sujet indéterminé propre au queer, il était possible d’organiser les conditions d’une discussion apaisée sans passer par le lynchage public.

3- L’invitation de l’Université populaire à Ludivine de venir exposer ses prises de conscience en tant que féministe matérialiste, alors même que l’organisateur plébiscite une autre alternative (la théorie queer), s’apparente rétrospectivement à un traquenard. L’argument invoqué « on n’avait pas vu avant sinon on ne l’aurait pas fait venir » ne fait que renforcer le caractère doublement pathétique de la chose: manque de sérieux et amateurisme mettant les gens en danger, et profonde lâcheté devant les méthodes utilisées. Ces méthodes visent à instiller la peur des représailles auprès des organisateurs afin de les dissuader à l’avenir de faire venir d’autres intervenants.

4- Loin d’en rester à cette humiliation publique et à ses probables conséquences pour la conférencière gesticulante face à la centaine de spectateurs présente ce soir-là, l’Université Populaire a redoublé son affront sous la forme d’un communiqué public envoyé cette fois aux quelques 4000 membres abonnés à sa page. Officialisant cette fois-ci par écrit et pour des personnes n’ayant pas assisté à la soirée, donc incapables de se faire une idée, l’agression perpétrée plus tôt contre elle. Dans ce communiqué, l’Université Populaire invisibilise volontairement 90% du propos tenu par la conférencière, (le passage sur les féminismes ne représentant que quelques minutes de sa conférence), faisant passer ses propos comme « violents et caricaturaux ». La conférence gesticulée amène souvent des personnes à être en désaccord avec des propos radicaux tenus dans la conférence, et pourtant, nous n’avons jamais vu des ressentis individuels devenir cause de rejet global. En s’exposant comme une femme, dans des difficultés liées à la condition de femme bipolaire et prolétaire, la conférencière était une proie facile…

Dans ce communiqué, l’Université populaire de Nantes se présente comme un relais des associations locales en invitant ses abonnés à s’y intéresser : Paloma, Trans-Inter action. Malheureusement, elle ne cite pas toutes les associations qui œuvrent sur le territoire, comme le Mouvement du NID, les 44 vilaines filles ou Osez le féminisme pourtant présentes dans la salle et/ou sur le territoire. Par cette invisibilisation de certaines associations au profit d’autres, l’Université populaire de Nantes a délibérément choisi de se poser en censeur de militantes féministes.

5- Comme si cela ne suffisait pas, la volonté de destruction à l’encontre de la conférencière a également pris la forme d’un affiche publiée par le collectif « Trans-inter action » la représentant affublée de quatre insultes écrites en gros caractères : transphobe, queerphobe, putophobe, raciste. Ici, l’agression prend une autre dimension et relève dorénavant de la loi, civile ou pénale. Outre la demande de suppression de cette page auprès de l’opérateur Facebook, c’est une réparation sous la forme d’un dépôt de plainte de Ludivine avec constitution de partie civile de l’ardeur, qui est ici dorénavant possible. Fait totalement incroyable, l’Université populaire de Nantes a liké cette affiche se rendant complice de cette abjection illégale et diffamatoire. L’Université populaire de Nantes devra s’en expliquer…

L’université populaire de Nantes est un organisme à visée éducative qui travaille avec de nombreuses associations, avec des collectifs militants et avec des mouvements d’éducation populaire, et même avec L’ardeur puisqu’un de nos membres a encadré la formation aux conférences gesticulées proposée par L’université populaire durant l’année 2017-2018. Cette affaire revêt évidemment d’une dimension régionale voire nationale. Nous envisageons dorénavant toute forme de réparation de la part de l’Université populaire de Nantes et nous ne comprendrions pas qu’aucune sanction ne soit envisagée contre les responsables de cette agression inouïe, de nature morale, mais aussi financière sur la carrière de la conférencière gesticulante et possiblement physique sur sa santé.

 

Le communiqué de L’Université Populaire de Nantes

Précisions et excuses à propos de la conférence gesticulée

Nous tenons à revenir sur la conférence gesticulée du mercredi 20 mars : « Harry Potiche, Féminisme et bipolarité à Poudlard ».

Tout d’abord, nous nous excusons d’avoir organisé cette conférence sans nous être suffisamment renseigné·es sur son contenu, sans avoir regardé la vidéo en intégralité.

Nous regrettons d’avoir participé à la diffusion de ce discours en lui offrant un espace de parole. Nous nous excusons auprès de l’ensemble du public, et plus particulièrement auprès des personnes qui ont dû partir pour ne plus avoir à subir la violence de la situation.

Nous dénonçons et refusons les propos violents envers les travailleuses du sexe, les personnes trans, les personnes racisées ou encore les personnes queer. Un résumé caricatural, inexact et déformé des différents mouvements féministes, dans le but de défendre une opinion politique, a amené a de nombreux contre-sens violents.

Nous défendons une éducation populaire qui favorise la lutte contre toutes les formes d’oppressions, des espaces d’échanges qui ne perpétuent pas les rapports de domination de la société. Or, nous n’avons pas pu garantir un cadre sécurisant pour tous et toutes durant cette soirée du 20 mars.

Si vous souhaitez approfondir ces sujets, des associations à Nantes travaillent sur ces questions, tels que PalomaTRANS INTER Action, etc.

Nous sommes conscient·es que nous devrons redoubler de vigilance dans le choix des conférences gesticulées.

La commission conférences gesticulées de l’Université Populaire de Nantes

ARRÊT SUR IMAGE Marche des Fiertés, on touche le fond !

ARRÊT SUR IMAGE présente un plateau de militants LGBT à l’occasion de la Marche des Fierté parisiennes 2018. (Voir vidéo jointe) Et c’est la consternation la plus totale.

Ces gens sont sensés défendre qui au juste ? Les droits des personnes homosexuelles, transgenres ? Ah bon vraiment ? Je sais bien que de dérives en dérives on en prenait le chemin, mais cette fois, nous avons bien touché le fond.

Pour représenter un mouvement de plus en plus délirant, un plateau TV sur lequel il n’y a aucune femme. Les lesbiennes n’existent pas, c’est bien connu. Pas de femme sur le plateau fait remarquer l’animateur, mais pas d’inquiétude, tout est résolu, un des hommes affirme ne pas en être un.  De manière sentencieuse, avec vanité et agressivité, ce type qui se donne toutes les apparences, tous les attributs d’un homme, de la calvitie à la barbe,  et qui donc bénéficie de tous les privilèges sociaux associés à son sexe, affirme dans un langage totalement abstrait qui n’a pour but que de rendre muet son interlocuteur, qu’il n’est pas un homme mais un binaire, et que le genre et l’apparence sont deux choses différentes. Ben voyons,  moi je suis un dauphin, pas du tout une femme !

En outre, cet homme, plus blanc que blanc sur un échelle de 1 à 10 rapport au taux de mélanine, met en avant des gènes pour partie Libanais pour affirmer qu’il n’est pas « blanc ».  Je n’avais pas compris que les Libanais étaient noirs ?! Allo Pantone ?

Et qui d’autre dans cette belle brochette de représentants LGBT ?

Thierry Schaffauser escorte de luxe du STRASS, qui pense représenter les droits des gays et des Trans contraints de se prostituer pour vivre, pourcentage infime des personnes prostituées et trafiquées. Ce que vivent les femme trafiquées, violées par des clients à la chaîne, il ne l’imagine même pas, il régurgite la rhétorique hygiéniste du 19 ème siècle : donnez leur des capotes et ne vous occupez surtout pas de l’oppression, de l’exploitation, ni des traumatismes, encore moins des violences. Complice objectif du système prostitueur et des inégalités femmes / hommes.

Le 3ème représente le collectif PinkWashing, prétexte à l’antisémitisme que la liberté des gays et lesbiennes d’Israël insupporte et qui n’intervient jamais pour défendre la violente répression envers les LGBT dans la plupart des pays arabes (interdits partout, notamment en Palestine, pendus en IRAN…) mais ce n’est pas grave, du moment que l’on tape sur Israël. Ce groupuscule appelle cette année à prendre la tête de la Marche des Fiertés, entre personnes exclusivement Queer, Trans, racisé.e.s et non-mixte ? ! C’est-à-dire ? On fait comment, on prend un nuancier Pantone, qui décide, qui exclue ? Et dans le cas d’un couple mixte (deux personnes de couleur différente), on s’ignore pendant la journée ?
Quel rapport avec l’homosexualité ? Quel rapport avec l’orientation sexuelle, la liberté d’aimer une personne de son sexe et le vivre en plein jour, avec la lutte contre les discriminations et les violences… ?

Je refuse à ces gens le droit de me représenter, et je demande aux médias de penser un peu à ce qu’ils nous donnent à voir et à penser. Quel est le problème de ces gens ?  Quels frustrations, échecs et problèmes existentiels tentent-ils de régler en prenant en otage ce que d’autres organisent, en infiltrant tous les mouvements sociaux pour les pervertir ?

Ces gens constituent posent problème à plus d’un titre, mais en particulier pour les droits des femmes. Les féministes devraient le réaliser très vite et agir en conséquence car avec de tels discours, le féminisme n’aura bientôt plus de raison d’être puisque des hommes peuvent se revendiquer à leur guise, soit homme, soit femme, soit non binaire, (et pourquoi pas ectoplasme !), comment dans ce cas articuler des luttes et revendications contre la domination masculine,  alors que les femmes continueront de subir discriminations et violences de sexe. Ce mouvement queer, gender, non binaire… est la plus grosse arnaque patriarcale du siècle, pas étonnant que cette tendance ait tant d’affinités avec les courants identitaires, indigénistes, anticoloniaux.
Ces gens sont de dangereux individu.e.s prêt.e.s à tout pour imposer leurs théories fumeuses, et les médias comme les universitaires leur facilitent tellement la tâche, en leur offrant tous les tremplins possibles. Une fois les Etudes féministes remplacées par les Etudes de Genre, il n’y avait plus qu’à foncer, c’est fait. Pendant ce temps là, trop de féministes font diversion avec des distributions de tampon ou autres campagnes guère prioritaires, et leur laissent le champ libre.

Féministes, gays et lesbiennes universalistes, réveillez-vous, et barrez la route à tous ces champions de la division et de la haine avant qu’il ne soit trop tard !

Indigénistes, mouvance décoloniale, etc.,  un cortège racialiste, excluant, prend la tête de la MarchedesFiertés 2018 à Paris. L’inter-LGBT laisse faire. Des complicités constantes ont facilité l’entrisme de ces groupuscules, et leur récupération du mouvement LGBT (ou devrait-on dire, gay et trans.) depuis des années ; désormais ce mouvement pris en otage, comme tant d’autres mouvement sociaux, ne sert plus les droits et libertés des personnes homosexuelles, il pourrait même les mettre rapidement en danger. 

PIR MarchedesFiertés

Mon genre, ton genre, mais quel genre ?

sans-titreEn France, tout le monde ou presque se jette à corps perdu dans la polémique sur le genre, mais personne, jamais, ne parle tout à fait, de la même chose.

Je le réalise une fois de plus ce matin en écoutant sur France Inter, François Ozon présenter son dernier film dont le personnage principal est un travesti. Avec Augustin Trapenard, il parle donc de genre et de féminité.

Ozon dit s’intéresser aux femmes car elles restent un mystère, aussi, parce qu’il ne fait pas un cinéma d’action et « qu’on attend des hommes, plus de l’action ».

« On » c’est qui ? L’action aux hommes et la sensibilité aux femmes ?

Ozon pense questionner le genre, oui, mais de quelle façon quand il nous ressert les clichés habituels d’hommes qui, et ce quelle que soit leur orientation sexuelle, pensent le genre d’un point de vue masculin.

Dans « Jeune et jolie », déjà, il met en scène une très jeune femme qui se prostitue comme on irait le dimanche après-midi, faire un tour en forêt, sans que jamais, elle ne nous dise pourquoi.

Pourtant, la question de la prostitution des jeunes est un sujet de société particulièrement inquiétant qui relève plutôt de la protection de l’enfance en danger et de la situation des femmes, que d’une romance éthérée et non problématisée.
Mais revenons au genre.

La manifpourtous dénonce une diabolique « théorie du genre » instrumentalisée dans le seul but de maintenir les privilèges de genre, c’est-à-dire la domination masculine sur les femmes.

Ses partisans ont bien compris que le seul danger en réalité est l’égalité femmes-hommes ; eux, tiennent à maintenir des familles traditionnelles avec une répartition des rôles bien établie qui implique des femmes soumises.

Pour la France réactionnaire, résister à la « théorie du genre », en réalité, c’est se battre contre le féminisme et ses combats pour l’égalité et pour un autre projet de société.

Les théories queers, les gays, les trans. et plus généralement le mouvement LGBT parlent en réalité bien moins d’égalité entre les femmes et les hommes que de confusion des genres.

Théoriquement, c’est intéressant d’abolir les genres, explorer le champ des possibles et tacler les frontières entre les sexes biologiques et les constructions sociales des genres féminin et masculin.

Mais n’est-ce pas un peu comme vouloir devenir champion cycliste avant même d’avoir retiré les petites roues du tricycle ?

Depuis le temps que les théories Queer existent, ne faut-il pas se demander à qui cela sert en réalité quand personne dans ces mouvements, ne travaille sérieusement sur la domination masculine ?

Confrontées à la réalité sociale de nos sociétés hyper-genrées qui entretiennent volontairement les stéréotypes sexistes pour inférioriser et asservir les femmes, ces théories ne servent en réalité, pas à grand-chose.

D’ailleurs, les gays qui n’ont que le mot genre à la bouche, le dissocient parfaitement des luttes féministes et rendent bien trop souvent, mauvais service aux femmes, avec leurs représentations hyper sexistes et hyper sexualisées des femmes.

Leurs icones, égéries, marraines préférées sont toujours des femmes dignes des couvertures de Playboy.

Une vraie femme, à leurs yeux, est souvent une femme-clichée, mode, sexe et glamour, affublée de talons hauts, maquillée et à moitié nue, sinon, c’est une lesbienne et les lesbiennes, ils s’en moquent assez.

En réalité, ils n’ont pas commencé le moindre travail de déconstruction des stéréotypes sexistes, ce qui les intéresse, c’est de ne pas être eux, limités à leur sexe ni genre, et pouvoir s’approprier quand ils le souhaitent, et sous leur contrôle, les caractéristiques dites « féminines ».

En revanche, savoir ce que les femmes – féministes – pensent de la « féminité » comme construction et contrainte sociales, ne les intéresse pas le moins du monde.

Respecter les différences entre les sexes, ne pas en déduire de supériorité ni infériorité, ne pas les hiérarchiser et donc déconstruire les genres sociaux et leurs assignations, rien de tout ceci n’a véritablement été exploré.

Dans le domaine des Etudes de genre, sont volontiers niés :

  • Les effets de la domination masculine à l’œuvre dans les sphères universitaires, intellectuelles et médiatiques. Comment croire dans ce cas, que les droits et libertés des femmes ne soient pas lésés ?

Quels sont les liens entre les Etudes de genre et les représentations Queer hyper-sexualisées des femmes, valorisant les rapports de domination/soumission, la prostitution et autres fantasmes masculins, à la plus grande satisfaction des très vaillantes et lucratives industries du sexe ?

  • Les combats féministes contre des discriminations et violences spécifiques, pour l’égalité et pour la promotion d’autres valeurs de vie en société.

Si les féministes ont longtemps été solidaires des LGBT et le sont encore, le plus souvent, l’inverse n’est pas vrai, ces derniers ne s’investissent pas ou très peu pour les droits des femmes et n’hésitent même plus à les mettre en péril, en particulier dans les domaines qui relèvent de l’appropriation de leurs corps (GPA/prostitution…).

A l’extrême, des trans-activistes, dans les pays anglo-saxons, mais également chez nous, s’autorisent à interdire violemment à des féministes de prendre la parole et même à organiser des conférences non-mixtes.

Alors parler de genre, du genre, quel genre, ton genre, mon genre ?

Il est urgent de revenir aux fondamentaux et de définir des priorités utiles.
En tant que féministe, parler du genre, reste et restera, tant que la situation des femmes ne se sera pas améliorée, à peu près partout sur cette planète (éducation, salaires, santé, violences, violences conjugales, viols, féminicides, etc.), parler de l’abolition de la domination masculine, un point c’est tout.

Christine Le Doaré

Combien de temps le mouvement LGBT va-t-il pouvoir se cacher derrière son petit doigt ?

220px-Palco_BolognaPride08Les LGBT vont-ils s’adapter au système ou le changer ?
Mixité, diversité, comment se rejoindre un jour ?

Depuis que l’homosexualité est devenue une question de société, nombre de gays se sont désintéressés des questions d’égalité réelle entre les femmes et les hommes et du féminisme. Il semble qu’ils en ont déjà fini d’interroger leur propre misogynie ? Le mouvement n’a t’il de LGBT que son sigle ?

En matière de discriminations et de violences, d’égalité des droits (mariage et adoption), on peut considérer qu’il y a bien une transversalité de luttes.
Mais déjà, en matière de GPA c’est moins évident, comme à chaque fois qu’il est question de l’appropriation du corps (des vies en réalité), des femmes. Toutes les autres revendications ne se recoupent pas et les problématiques spécifiques des lesbiennes, en général, n’intéressent pas les gays.

La question des inégalités femmes-hommes est centrale. Combien de gays admettent bénéficier de privilèges du fait de leur appartenance au groupe des hommes ? Comment faire prendre conscience à un gay que ne pas combattre un système revient à le conforter ? Peut-il se désolidariser du groupe des hommes dont il cherche tant à se faire accepter ? C’est pourtant bien sa seule chance objective de vivre un jour dans une société égalitaire, libre de sexisme et donc d’homophobie.

Ce manque de motivation à challenger la domination masculine est aussi encouragé par l’attitude de beaucoup de lesbiennes qui par identification, tentent de s’affranchir des contraintes sociales et culturelles liées à leur genre. Qu’elles en soient conscientes ou pas, dans tous les cas, penser se libérer seules, alors que d’autres femmes continuent de subir la domination masculine, est illusoire.

J’en ai rencontré, notamment engagées aux côtés des gays dans la lutte contre le sida, qui niaient leur double oppression de femmes et de lesbiennes. Elles en connaissaient un rayon en matière de prévention-sexualité gay, mais se satisfaisaient du manque de réciprocité et certaines ignoraient même l’essentiel de la prévention lesbienne ! Comment faire comprendre à une lesbienne que sans solidarité avec le groupe des femmes, tant que l’égalité réelle ne sera pas achevée, que le féminisme n’aura pas changé et réinventé la société. elle n’aura jamais que l’illusion de sa propre libération ? Vivre sous domination sous domination masculine l’entravera et la menacera toujours.

Les Trans. quant à eux, se sont à juste titre, plaints du manque d’intérêt et de solidarité des gays à leur égard, mais elles-eux non plus, ne se sont pas intéressés à la déconstruction du système patriarcal ; il est rare de croiser un ou une trans féministe.

Au début, n’étaient visibles que les transsexuelles hommes devenus femmes (M to F). Au contraire d’être féministes, la plupart adoptaient même les codes sociaux d’une représentation féminine parfaitement sexiste. Incompréhension des lesbiennes, forcément.

Puis ont émergé les transsexuels femmes devenues hommes (F to M), un peu plus conscientes du sexisme et des enjeux de l’égalité femmes-hommes, ayant été des femmes et souvent rejetées car ne se pliant pas aux stéréotypes de genre. Toutefois, une fois installées dans leur sexe de réassignation, la plupart des personnes trans. se fondent dans la masse pour une nouvelle vie et participent moins aux luttes féministes et LGBT.

Puis les personnes transgenres qui questionnent le genre mais ne veulent pas nécessairement s’engager dans les opérations de réassignation de genre, sont devenues visibles, aidées par le mouvement Queer qui, pensait-on, ouvrait une brèche vers plus d’imagination et de libertés.

Dommage, toutes ces différentes façons d’être trans n’ont pas non plus vraiment réussi à se comprendre entre elles. Elles s’accordent sans conteste sur la nécessité d’obtention de papiers d’identité conformes à son genre, en revanche, elles se déchirent, notamment sur la question de l’accompagnement médical et psychologique du parcours de réassignation de genre.

Pire encore, les revendications trans. sont maintenant instrumentalisées par les politiques : assimiler opportunément les questions de genres aux archi minoritaires droits des trans pour mieux freiner les droits des femmes et surtout ne pas avancer trop vite en matière d’égalité Femmes-Hommes, beaucoup de politiciens européens sont déjà rompus à l’exercice.

Les Trans-actvistes, en particulier dans les pays anglo-saxons, sont de plus en plus hostiles à l’égard des féministes. (Attaques conférence radfem pays anglo-saxons).

Peu à peu, le mouvement LGBT, plus à l’aise avec les questions trans. que féministes et lesbiennes, puisqu’elles ne les remettent pas vraiment en question, ont inscrit et priorisé les revendications Trans. à leur agenda.

Quant aux bi(s), elles et ils considèrent n’être que la dernière roue du carrosse, ce qui n’est pas faux, mais il faut bien reconnaître qu’il est assez difficile d’articuler des revendications bi, notamment en matière d’égalité réelle femmes-hommes ou d’égalité des droits LGBT. Quand on discrimine ou agresse une personne, c’est à cause de son orientation sexuelle réelle ou supposée et c’est la relation homosexuelle de la personne bisexuelle qui pose alors problème. La question de l’acceptation de la bisexualité est une intéressante question culturelle mais elle est difficile à traduire en termes politiques.

L’interprétation en France des théories Queer, a aussi joué un rôle. Les théories Queer permettent d’appréhender les questions de genre pour mieux déconstruire les normes et proposer des alternatives. Mais chez nous, elles ont souvent été utilisées pour diluer les luttes et masquer les véritables enjeux de pouvoir.

Ainsi, quand un homme blanc Queer décrète être une « lesbienne noire », parce que c’est ainsi qu’il lui plaît de se définir, c’est intéressant sur le plan théorique, mais seule la lesbienne noire subit vraiment une triple domination sociale et culturelle (femme, lesbienne et racisée) ; ce type de posture n’a aucun d’effet sur la vie quotidienne de l’immense majorité des gens et encore moins ne remet en question l’oppression des femmes.

C’est théoriquement excitant mais socialement inopérant, ça ne change strictement rien aux rapports sociaux de classe.

Les hommes (gays ou pas) qui adorent les Slutwalks et autres manifestations ou représentations « pro-sexe », les qualifient de « seul féminisme valable » ; ils ont raison, elles ne remettent nullement en question la domination masculine, bien au contraire, elles assignent les femmes à de nouveaux rôles tout aussi normés que les précédents mais imposés cette fois, par les performantes et omniprésentes, industries du sexe.

C’est un peu comme si le système patriarcal s’adaptait et engendrait de nouvelles générations d’adeptes au sein même des mouvements qui théoriquement pourraient le mettre en échec.

En effet, les groupuscules radicaux qui prospèrent à la marge du mouvement LGBT se prétendent subversifs mais en réalité, s’avèrent être de redoutables alliés du système patriarcal.

Ayant parfaitement intégré les codes de l’oppresseur, ils répandent des thèses néolibérales « post-féministes » et vont jusqu’à confisquer violemment la parole des féministes.

Complices des industries du sexe, pornographie et prostitution notamment, dont ils prétendent se réapproprier les scénarios, ils glorifient sans ciller la marchandisation et l’aliénation des êtres humains.

Rien n’est plus facile que d’instrumentaliser la libération sexuelle des femmes et « la liberté de disposer de son corps » est passée par la moulinette du libéralisme : à l’évidence, que des femmes s’affirment libérées par le porno ou la prostitution ne va rien changer à l’ordre établi, ni déstabiliser la domination masculine, bien au contraire !

L’influence de ceux que l’on appelle à tort « pro-sexe », « trans-activistes » en tête, s’est même révélée être l’une des menaces les plus virulentes à l’encontre de féministes ou de groupes féministes (Annulation conférence Rad-Fem, harcèlement de militantes, etc.).

Curieusement, ce sont les associations de santé communautaires, financées pour la lutte contre le sida, qui s’en font les meilleurs relais dans le mouvement LGBT.

Face à une telle adversité, nombre de lesbiennes politiques n’approchent pas ou ne font que traverser le mouvement mixte LGBT. Rares sont les militantes lesbiennes féministes qui travaillent dans le mouvement mixte, y occupent une position de « leadeuse », portent les revendications communes tout en s’affichant féministes et en challengeant le sexisme. A quelques exceptions près, elles sont vite isolées, harcelées, discréditées voire menacées et s’épuisent sans obtenir beaucoup de résultats.

Néanmoins, je comprends bien que des lesbiennes soient convaincues que dans une société mixte, il n’y a pas d’autre alternative que la mixité, ce fut mon cas pendant de longues années.

Je pensais que s’exclure dans la non-mixité, n’était pas efficace pour combattre la domination masculine. Aujourd’hui, je n’affirmerais plus rien de tel. L’effort à produire pour surnager et assurer un minimum de visibilité lesbienne et féministe au sein du mouvement LGBT est démesuré. Pour que cet investissement soit viable et productif, il faudrait conjuguer deux facteurs, le premier : plus de lesbiennes féministes investies en même temps et le deuxième: plus de gays concernés par l’abolition du patriarcat. Autant dire une belle utopie !

Dans tous les cas, je pense maintenant que la bonne stratégie consiste à leur demander de s’informer, de se former (les outils théoriques, les expériences et les expertes sont disponibles), de travailler et de faire leurs preuves, nous verrons ensuite.

En conclusion, je dirai que le mouvement LGBT a probablement eu tort de se focaliser exclusivement sur l’égalité des droits, étape certes indispensable, mais impuissante à changer la société en profondeur. Ce sont les LGBT qui vont s’adapter au système et pas l’inverse !

Admettons-le, le mouvement LGBT n’a de mixte que son sigle. Il se défend bien en matière d’égalité des droits, mais fait l’économie de l’essentiel : la lutte contre la domination masculine. Il ne suffit pas de dire : le sexisme engendre l’homophobie ou encore, le mépris du féminin est l’un des ressorts des LGBTphobies, voire même l’homophobie et la lesbophobie sont des manifestations de peur face à des alternatives qui ne sont pas prévues et sont vécues comme des menaces du système, encore faut-il en tirer les conséquences et s’engager dans la lutte contre les systèmes d’oppression, y compris à l’intérieur du mouvement.

Le mouvement LGBT qui a fortement contribué à l’évolution des mœurs en France, aurait les moyens de devenir un véritable mouvement de libération et d’émancipation. Il peut jouer un rôle majeur dans la lutte pour l’égalité Femmes/hommes, encore faudrait-il qu’il le veuille et s’en donne les moyens. Pour l’instant, il n’a même pas commencé, à l’inverse, il s’y oppose souvent.

Ses choix seront déterminants pour l’avenir et il ne pourra pas longtemps continuer de se cacher derrière son petit doigt.


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