Posts Tagged 'femmes'

Le féminisme est-il mort ?

A quoi peut encore servir un féminisme qui se tait devant ce que le machisme produit de pire, des violences contre des femmes faites à dessein pour les humilier, les terroriser, les anéantir ?

Le 7 octobre dernier, des civils, hommes, femmes, enfants ont été massacrés par les terroristes islamistes du Hamas de la manière la plus horrible qui soit, et le traitement réservé aux femmes dépasse tout entendement : des rapts, des viols, des tortures, des corps mutilés, éventrés, exhibés à la vue de tous tels des trophées, des fœtus arrachés aux corps de leur mère recouverts de crachats, des bébés égorgés. Une surenchère dans l’horreur qui ne peut que susciter effroi et ferme condamnation.

Les photos de Shani Louk, germano-israélienne de 20 ans qui participait à une rave party, transportée inanimée à l’arrière d’un pick-up, écrasée par des hommes armés animés d’une terrible haine misogyne n’ont pas mobilisé les féministes.

Les reportages sur la morgue israélienne non plus. Pourtant, les propos de légistes abasourdis par ce qu’ils ont vu, sont épouvantables. Les femmes n’ont plus de visage, des morceaux de corps suppliciés ne sont pas identifiables, mains, bras, organes génitaux. Qui fait ça ?

Caroline Fourest a dit sur Twitter « Des pogroms terroristes. Voilà le nom de l’horreur. »

Tahar Ben Jelloun horrifié par cette attaque du Hamas contre Israël a déploré une « blessure faite à toute l’humanité » et a déclaré : « Le 7 octobre, la cause palestinienne est morte, assassinée ».

Anne Rosencher a dit « Ces images ne disent pas «Palestine vivra» mais «Les juifs mourront».«

Mais les mouvements féministes n’ont rien dit.

Les féministes du monde entier auraient dû se lever massivement pour condamner de telles attaques sur des civils, un crime contre l’humanité qui a visé les femmes d’une manière bien spécifique, rappelant qu’aux yeux des islamistes, une femme est dissimulée, soumise ou provocatrice et coupable et alors, ils la brisent.

Un massacre terroriste de civils et non une guerre entre états, la bande de Gaza n’est plus occupée par l’armée israélienne qui l’a quittée après les élections législatives palestiniennes de 2006 ayant démis le Fatah et installé le Hamas au pouvoir.

Un massacre terroriste islamiste comme en subit le monde entier mais le nombre de civils exécutés, plus de 1600 morts, des milliers de blessés, des enlèvements, comme le déchainement de barbarie inouï qui le caractérise en fait un évènement particulier.

Pourtant, à part un ou deux groupuscules féministes universalistes, ni les mouvements féministes mainstream ni les artistes promptes à s’offusquer dans les médias, n’ont pas levé le sourcil. Rien, pas un seul mot mais un silence tonitruant. (L’intervention de Sophia Aram fut en revanche et par contraste remarquable).

Pourquoi ?

Bien sûr, il y a des injustices, des inégalités et même si les palestiniens ont voté en 2006 pour le Hamas, ils ont déchanté depuis qu’ils vivent sous son joug dans des conditions difficiles. Israël pour se protéger d’une gouvernance terroriste, après avoir évacué la bande de Gaza, a instauré un blocus en 2007. Il faut préciser que l’Égypte a fait de même en fermant au même moment, ses frontières aux gazaouis, craignant que le Hamas ne renforce l’Iran. Qui pense à le rappeler ? Qui crie Égypte assassin ?

Bien sûr, le gouvernement de droite dure ou extrême de Netanyahou ne fait qu’envenimer la situation en encourageant l’extension des colonies israéliennes.

Bien sûr, une solution à deux états devrait être mise en œuvre depuis longtemps.

Mais cette attaque sort du problème territorial entre la Palestine et Israël car il s’agit d’un crime contre l’humanité commis par des terroristes islamistes avec lesquels on ne négocie pas, on les combat. Le Hamas n’est pas une force de résistance palestinienne mais un groupe terroriste. Dans sa Charte de 1988, il prétend que les Protocoles des Sages de Sion sont la preuve d’un complot juif mondial, ces Protocoles ont en réalité été fabriqués par la police tsariste en 1903 ! Dans l’article 9, il est prévu de faire de la Palestine un état islamique. Dans l’article 17, il est précisé que la place des femmes est d’être à la maison. La Charte prévoie la destruction d’Israël de cette manière : « Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a abrogé ce qui l’a précédé «. …

Alors pourquoi les féministes se sont-elles tues ?

Parce que le féminisme universaliste assiégé par les mouvances intersectionnelles, a battu en brèche, parce que le relativisme culturel, le gauchisme et le wokisme ont eu raison de lui.  Le wokisme teinté d’islamo-gauchisme fait de gros dégâts, en particulier chez les jeunes. Les blancs et les juifs sont par nature coupables, en revanche, les racisés et les Palestiniens sont systématiquement des victimes et les seules valables. Et tant pis si au passage, ceci contribue à adouber des idéologies et groupes douteux amplement misogynes et homophobes. Même le Hamas ? Il semble que oui.

Le compte X (ex Twitter) du mouvement Black Lives Matter de Chicago a posté en soutien aux combattants du Hamas, une illustration qui les représentent, s’introduisant en Israël en parapente motorisé, avec le slogan «Je soutiens la Palestine». Ce tweet a été liké par nombre de militants woke, féministes comprises et tant pis si des femmes qui assistaient à la rave party ont été massacrées avec une violence misogyne d’une rare perversité.

Lorsque des musulmans ailleurs qu’en Palestine sont persécutés, qui s’en préoccupe ? Au Mali et dans tous les pays d’Afrique en prise au djihâdisme, en Chine avec les Ouighours … ? Vous avez déjà entendu parler d’une manifestation se déroulant aux cris d’ »Alla Akbar» pour eux ? Pas moi.

Les féministes, les intellectuels gauchistes et les woke, les médias aussi, auraient-ils oublié que le Hamas a pris Gaza en otage depuis 2007, détourné l’aide internationale à son profit, appauvri plus encore la population qu’il opprime et dont il se sert comme bouclier vivant ? Ne savent-ils donc pas que le Hamas est de plus en plus contesté par la population dont les récentes manifestations ont été réprimées avec violence ?

Tous ces bien-pensants n’auraient pas compris que l’objectif premier du Hamas était d’arrêter le processus de normalisation né des accords d’Abraham entre Israël et les Émirats Arabes, entre Israël et Bahreïn ,de peur que l’Arabie Saoudite ne rejoigne le processus ? Ils sont si mal informés, tout à leur sensibilité exacerbée que ce serait bien possible.

Pire encore, des féministes ont manifesté pour la cause palestinienne en cautionnant les actes terroristes du Hamas et un antisémitisme aux intentions génocidaires.  

En Pologne, dans une manifestation pro-palestinienne, une Norvégienne a brandi une pancarte représentant une étoile de David jetée dans une poubelle sur laquelle était écrit ‘Keep the world clean’ (« gardons le monde propre ») .

En France, lors de du rassemblent en soutien à la cause palestinienne, le 19 octobre, ont retenti haut et fort Place de République des « Allah Akbar ». Tout le monde sait que c’est ainsi que frappent les terroristes islamistes. N’ont bien sûr pas manqué les « Israël assassin » et « Macron complice ». Complice de quoi on cherche, le chef de l’état venait d’appeler à la paix civile et à l’unité nationale ; « Israël assassin » alors qu’un massacre d’une monstrueuse barbarie venait d’être commis sur des civils. De nombreuses pancartes affichaient un soutien explicite aux terroristes du Hamas et des slogans antisémites. Sur cette même place nous nous sommes rassemblés après les massacres de Charlie et du Bataclan. Cela parait si loin.

Les LGBT n’étaient pas en reste, associés notamment à Londres au collectif Palestine vaincra. Savent-ils que les palestiniens homosexuels vivent en Israël, que la charia n’est pas tendre avec l’homosexualité ? Même les dindes ne défilent pas pour sauver Noël, mais eux sans réfléchir tendent le cou pour la corde.  

Les féministes mainstream, les LGBT, tant d’artistes, d’intellectuels, la gauche en général, devenus bêtes, ignorants et soumis, aidés en cela par de grands médias nationaux et internationaux qui les désinforment sans complexe.

Pleurer les victimes israéliennes cela n’a qu’un temps limité, les médias se sont précipités sur la propagande du Hamas comme s’il s’agissait d’une agence de presse crédible pour condamner la fausse information du bombardement de l’hôpital Al-Ahli de Gaza. On aurait cru qu’ils n’attendaient que ça pour oublier le pogrom terroriste et taper sur Israël. C’était comme si les victimes israéliennes étaient oubliées d’un coup. Ils vérifient les communiqués de la Corée du Nord, de la Chine, de Poutine ou de l’État islamique, mais du Hamas non ! Une faute déontologique énorme, sans précédent. Il est prouvé depuis qu’il s’agissait d’une fakenews et qu’une roquette du Jihad islamique, groupe armé palestinien lié au Hamas est retombée dans la cour de l’hôpital, mais le mal est fait et ils ne s’en excuseront jamais.

Pourtant ils le savent, de nombreuses roquettes tirées sur Israël retombent sur Gaza et le Hamas planque matériels et munitions au milieu des infrastructures civiles autant que dans les tunnels. Le Hamas comme tous les groupes djihadistes se moquent de la cause palestinienne, ils veulent un état islamique au Moyen-Orient et instaurer un califat mondial.

Les pays arabes ne sont pas solidaires, ils sont opportunistes et ne pleurent le sort des palestiniens que parce qu’ils peuvent ainsi taper sur Israël. Les attentats terroristes islamistes frappent à 90 % le monde musulman (selon la Fondapol, 167 096 personnes ont péri du djihadiste ces 40 dernières années. )

L’Iran, le Liban, la Syrie, le Yémen, l’Algérie, la Tunisie, le Qatar, l’Irak, le Koweït, Oman ont pourtant officiellement, sans honte et sans trembler, clairement soutenu l’attaque islamiste du Hamas et le massacre de civils innocents. Lequel d’entre eux offre la double nationalité aux palestiniens ?

Quoi qu’il en soit, à cause de cette fakenews, les juifs sont mis en danger partout. Des manifestants anti-israéliens ont incendié la synagogue El Hammam en Tunisie. A Londres, des juifs portant la kipa sont pourchassés. A Berlin et dans le monde entier, les juifs ne se sentent plus en sécurité.

Et demain ?

Si des roquettes palestiniennes font des victimes dans la population de Gaza, les tirs israéliens aussi, et Israël pour éliminer la menace terroriste va sévèrement riposter en lançant une attaque terrestre qui sera sanglante. Les otages ne sont toujours pas libérés et Israël a prévenu le monde entier de sa riposte, a demandé aux civils de la bande de Gaza de quitter le nord pour pouvoir bombarder les positions du Hamas. Sa riposte sera militaire et non terroriste, qui peut imaginer les soldats et soldates israéliens enlever, violer, éventrer, décapiter des bébés ?

Mais il y aura des victimes collatérales, des victimes de trop.

Le corridor humanitaire qui permet aux civils d’évacuer les zones qui seront visées est en place et l’aide est acheminée. Les dirigeants du Hamas vivent dans le luxe, à l’abri au Qatar, mais leurs sbires sur place vont-ils finir par laisser tous les civils qui le souhaitent évacuer ? Les témoignages de Gazaouïs qui se plaignent de clés et de véhicules confisqués ne manquent pas. Plus il y a de victimes parmi les Palestiniens, plus la communauté internationale est ébranlée jusqu’à en oublier les massacres de civils israéliens, à l’origine de la riposte.

En conclusion

Le pire est à craindre. L’antisémitisme se répand à grande vitesse, souvent sous couvert de soutien aux Palestiniens et c’est très inquiétant.

Les Palestiniens vont devoir faire un choix et sans ambiguïté aucune rejeter le Hamas pour favoriser un retour au processus de paix à deux états, alors Israël n’aura d’autre possibilité que de revenir à la table des négociations. Du côté israélien, gageons que le gouvernement actuel mis en difficulté par l’attaque du Hamas qu’il n’avait pas vu venir, perde les prochaines élections au profit d’une équipe qui saura favoriser un processus de paix. L’espoir est là, pas dans un soutien douteux et inconditionnel aux Palestiniens actuellement gouvernés par des terroristes.

A cause du populisme des extrêmes, de l’extrême-gauche comme de l’extrême-droite qui ne sont jamais une réponse crédible aux problème de sécurité et de civilisation, comme à cause de l’islamisme, nous assistons en direct au suicide de nos démocraties. Les idéologies totalitaires ont le vent en poupe, elles ont contaminé l’occident et il faudrait un sacré sursaut d’intelligence et d’à-propos et à l’échelle mondiale, pour en sortir indemne. Chaque occidental va devoir clairement choisir entre démocratie occidentale aussi imparfaite soit-elle et dictature islamiste.

Tous les signaux sont au rouge, nous devrions peser de tout notre poids avant qu’il ne soit trop tard, l’islamisme est très pernicieux, il s’insinue partout sans même que nous en ayons conscience, il nous fait douter, nous culpabilise, nous affaibli alors que nous devrions résister avec conviction.

En tous cas, le féminisme est mort s’il n’est plus un rempart. Les femmes que l’idéologie islamiste contraint à la soumission patriarcale, devraient défendre nos libertés et l’égalité que seules garantissent nos démocraties, seulement ce n’est plus le cas.

Christine Le Doaré

1er novembre 2023. Bilan 2005 _2023
En 2005 #Israël quitte #Gaza laissant derrière elle, équipements publics, infrastructures, hôpitaux, écoles, maisons …
Les frontières d’Israel et d’Egypte sont alors ouvertes. Il ne faut pas oublier que la bande de Gaza a deux frontières.
Gaza reçoit des billions de dollars et d’euros pour la croissance, le progrès, mais cet argent arme les terroristes du #Hamas qui construisent des tunnels, mènent des attentats quotidiens, tirent des roquettes … jusque là sanglante attaque terroriste, l’horrible déclaration de guerre du 7 octobre dernier à Israël.
Non, le Hamas n’a pas provoqué Israël ni cherché à le pousser à bout dans une riposte disproportionnée, (ça c’est l’analyse des gens qui prêtent aux autres des intentions qu’ils n’ont pas), c’est plus simple et stupide que cela, il poursuit depuis toujours son seul objectif, comptant sur le Hezbollah de l’autre côté, sur ses alliés et sur ses complices dans nos démocraties : en finir avec Israël qu’il a juré de détruire.
Il le rabâche, il ne négociera pas, rejettera tout processus de paix.
Israël n’a donc d’autre choix que de neutraliser les infrastructures et ressources du Hamas. D’autant plus maintenant que le Hamas a démontré l’ampleur de sa force de frappe.
Israël n’a pas riposté tout de suite et demandé l’évacuation des civils palestiniens avant.
La population palestinienne qui aurait dû être évacuée des zones bombardées, paye le prix lourd. Trop de victimes. Beaucoup trop.
Elle doit se libérer du Hamas pour avoir un avenir, c’est la seule issue possible à ce conflit.
Peut-on lucidement prétendre autre chose ?
Un gouvernement progressiste en Israël où l’immense majorité de la population veut la paix et une Palestine libre de ses terroristes dans la bande de Gaza et corrompus en Cisjordanie.
Il n’y a aucune autre issue. Objectivement aucune. Les gens qui prétendent le contraire, par idéologie ou affinité … ou parce qu’ils se prennent pour des experts, ne font qu’embrouiller la situation. Et pendant ce temps-là l’antisémitisme prospère en Occident.
Libérez Gaza du Hamas ! #liberezgazaduhamas
et Netanyahou dehors !

#25novembre beau bilan, mais merci qui ?

Bilan du #25novembre 2019 par une féministe universaliste

La banderole de tête du cortège nantais

En tant que féministe universaliste, j’ai ressenti le besoin de tirer un bilan de la mobilisation du 25 novembre,  Journée Internationale contre les violences faites aux femmes.

La libéralisation de la parole qui n’est certes pas exempte de dérapages, a eu le mérite de faciliter  une prise de conscience généralisée et l’expression d’un rejet massif des violences touchant les femmes. A Paris comme un peu partout en France, les cortèges furent imposants, on ne peut que s’en féliciter. 49 000 personnes à Paris, on n’avait pas vu ça depuis la grande manifestation féministe du 6 octobre 1979 pour la pérennisation de la loi Veil. Alors merci à celles qui ont parlé  publiquement, ce qui n’est jamais sans risque, et un immense bravo à toutes les femmes et hommes également, qui ont défilé les 23 et 25 novembre contre toutes les violences patriarcales. Il est en effet absurde de viser une égalité entre les femmes et les hommes tout en tolérant d’infernales violences à l’encontre des femmes.

Les femmes sont victimes de violences conjugales certes, mais aussi de harcèlement de rue, violences sexuelles, viols, agressions ; sans oublier les violences liées aux origines, religieuses et communautaires, telles que l’excision, le mariage forcé, le voilement… d’ailleurs souvent oubliées dans les différentes manifestations, un peu comme si les violences conjugales occultaient toutes les autres violences. Les enfants sont également victimes de terribles violences sexuelles, physiques et psychologiques. D’autres catégories de la populations subissent également des violences.

Le nombre de manifestant.es était considérable, c’est un succès incontestable, en revanche, le nombre n’est pas gage que de qualité. Dans les manifestations ont été relevé des comportements, pancartes, slogans que je qualifie de pitoyables et même anti-féministes. Même si une majorité de manifestant.es ne les partage pas, leur multiplication et visibilité grandissante posent un sérieux problème.

Ce n’est pas un secret, pour faire nombre, les organisatrices se revendiquant de #NousToutespour  ont recherché des compromis avec des tendances du mouvement des femmes et des groupes  éloignés des fondamentaux du féminisme. Les conséquences ne sont pas anodines et devraient alerter bien plus qu’elles ne le font. Mais il est vrai que nous sommes à une époque où s’opposer à une certaine doxa militante expose à une stigmatisation, voire de sévères représailles, ce qui musèle pas mal de monde.

  Dans le cortège parisien ont été relevé les faits suivants : 

  • des femmes dénonçant « la pratique esclavagiste de la GPA » ont été prises à partie, leur tracts déchirés et jetés à terre.  « NousToutes » ah bon ? ;
  • des slogans hostiles à l’abolition de la prostitution ont été massivement scandés (Ils révèlent que la loi n’est toujours pas comprise : accuser les abolitionnistes de tuer les personnes prostituées alors que ce sont toujours les clients ou les réseaux criminels qui les tuent est d’une absurdité sans nom, en outre, la loi a dépénalisé les personnes prostituées mais pénalise les clients qui alimentent la demande et entretiennent le trafic d’êtres humains.) ;
  • des slogans favorables au voile islamique ont été hurlés, comme si la soumission à des diktats religieux patriarcaux pouvait préserver les femmes des violences ;
  • des slogans accablant l’Etat français de pratiquer un « racisme d’état » et une « islamophobie d’état » ont été scandés (Pourtant, nous ne sommes pas aux USA, et s’il y a bien du racisme, d’ailleurs pas à sens unique, des lois contre le racisme s’appliquent et l’éducation nationale notamment, fait de la prévention contre le racisme. Il n’y a pas non plus « d’islamophobie d’état », en revanche, la critique des religions est libre ; le racisme anti-musulman existe (peu en réalité) mais il y a des lois contre ça. Il est donc faux de parler de « racisme d’état » et « d’islamophobie d’état » car l’Etat n’organise aucun racisme,  il les combat. Il est parfaitement stupide d’alimenter les stratégies de groupes victimaires indigénistes, ségrégationnistes et/ou islamistes. En revanche, je note que l’antisémitisme, en nette augmentation, ne semble pas bouleverser grand monde.)
  • des slogans anti-Macron (bien que ce gouvernement soit tout de même le premier à instaurer un Grenelle et à adopter des mesures conséquentes qui devront être évaluées et complétées en fonction des résultats) et contre le libéralisme (mais pour quelle alternative crédible et derrière qui, on cherche encore, d’autant plus que ce n’était pas vraiment le sujet du jour ! )
  • des performances douteuses émaillaient la manifestation, comme celle d’une fameuse Marie dont la vidéo où des hommes torse nu sont fouettés, a été vue en boucle sur les réseaux sociaux. Comment mieux dévaloriser les combats féministes pour une société sans domination ?
  • etc. 
slogan pro-voile :  quel lien en réalité entre le voilement des femmes (doctrine intégriste) et des femmes mortes sous les coups de leurs conjoints ; et qui tolère quoi au juste ? confusion totale
slogan pro-voile : les hommes qui parlent de voile sont ceux qui veulent inférioriser et invisibiliser les femmes dans l’espace public, les intégristes/radicaux ; et par quel biais tordu lier le viol et le voilement des femmes ? Le viol est un crime, il est puni par la loi. Totale confusion là encore ? En se croyant super intelligent.e
pancarte apologie du relativisme culturel : racialiste, pro-voile, en défense du système prostitueur ; en résumé absolument antinomique avec les fondamentaux du féminisme mais qui prétend que les femmes blanches ne le sont pas ; comment marcher sur la tête !

 

 

 

image0

Agression des femmes s’exprimant contre la GPA

A Toulouse, des féministes abolitionnistes ont été attaquées dans le cortège, elles ont été frappées et leurs pancartes jetées au sol. Un comble tout de même que des violences soient exercées à l’encontre de femmes dans une manifestation contre les violences faites aux femmes !

Agression à Toulouse des abolitionnistes

 

 

image2

A Nantes, j’ai défilé dans un cortège important d’environ 2 000 personnes, une belle mixité femmes-hommes, des associations, syndicats, groupes politiques, mais surtout énormément de jeunes. Fait remarquable, aucun blackbloc n’a pointé son nez (en tous cas masqué). Beaucoup d’énergie, de colère et de créativité. Mais comme ailleurs, des slogans pro-voile, contre la loi d’abolition qui pourtant protège comme jamais les personnes prostituées, des slogans relativistes mensongers contre le « racisme d’état «  et  l’ « islamophobie d’état ». Et cerise sur le gâteau, le slogan du cortège LGBT qui en a « marre de cette société qui ne respecte pas les Trans, les Putes et les PD ». Ça a le mérite d’être clair, les lesbiennes n’existent même plus, on leur a substitué « les putes » pour mieux défendre le système prostitueur,  et l’ultra-minorité Trans prend la tête pour nous expliquer ce que c’est que d’être une femme !

« abolos féministes saveur facho », c’est bien connu, les abolitionnistes sont des fachos, mais les macs, les réseaux et les clients des anges qui s’autorisent le sexe tarifé ou en vivent. Le niveau zéro de l’analyse.

 

comment lutter contre les violences sans même questionner les codes du sexisme ? non, nous ne somme pas des bombes sexuelles !

 

 

En résumé, une forte mobilisation certes, mais un cortège hétéroclite, et par endroits à des années lumières de s’intéresser vraiment aux violences faites aux femmes. Alors, s’il faut se réjouir de voir tant de monde dans la rue, il est impossible de ne pas s’inquiéter de ces dangereuses dérives, de toute cette bêtise aussi. Ces travers essentialistes, relativistes, intersectionnels, racialistes, communautaristes, religieux même, qui pervertissent tous les mouvements sociaux sont épouvantables. Celles et ceux qui les favorisent et endoctrinent les jeunes en les enfermant dans une confusion indescriptible sont sans aucun scrupule, au service d’eux-mêmes et de causes qui n’ont pas grand chose à voir avec la lutte contre les violences faites aux femmes, et encore moins avec le féminisme. Comme dans toutes les manifestations désormais, il est de plus en plus difficile de participer à une manifestation féministe  sans ressentir de malaise à la vue de tant de confusion.

Le 25 novembre, le gouvernement quant à lui, présentait les mesures retenues à la fin du Grenelle. Parmi les plus significatives : la levée du secret médical ; la suspension de l’autorité parentale des pères violents ; la suppression de l’obligation alimentaire des enfants envers leur père violent ; la prise en compte du suicide forcé dans le droit pénal ; le 3919  désormais accessible 24h/24h et 7j/7 jours; l’ouverture de 26 centres de suivi pour les coupables de violences conjugales  ; le recrutement de 80 intervenants sociaux supplémentaires dans les commissariats (un total de 330 en tout) ; l’adoption d’une grille unique d’évaluation du danger dans les commissariats ; une convention entre le 3919 et le ministère du logement pour faciliter l’accueil des victimes ; la création de 1 000 nouvelles solutions d’hébergement immédiatement ; 6 millions d’euros alloués au déploiement du bracelet anti-rapprochement ; un « conseil de vie » mis en place au collège et au lycée ; une formation «obligatoire» sur l’égalité entre les filles et les garçons pour les enseignants ; un module sur les violences conjugales pour le service national universel (SNU) ; un document unique de signalement pour les enfants exposés aux violences familiales pour le personnel enseignant ;  etc.

Il me semble raisonnable d’admettre que ce n’est pas rien, et dans tous les cas, c’est infiniment plus que ce que tous les gouvernements précédents avaient mis en oeuvre. Bien entendu, de telles mesures devront être évaluées à l’aune des résultats obtenus et corrigées, complétées si besoin. Le Haut Conseil à l’Egalité s’est félicité de l’adoption de ces mesures tout en rendant un Avis «Violences conjugales : pour une culture de la protection des femmes et des enfants ». Savoir reconnaitre des avancées, rester prudent et évaluer au bout de quelques temps les résultats d’une politique est une attitude constructive. En revanche, le collectif #NousToutes – mais est-il si représentatif des manifestant.es  des 23 et 25 novembre ? –  s’est immédiatement opposé au plan de mesures annoncé et un rassemblement fustigeant le gouvernement était organisé le soir même. A mon sens,  une manoeuvre partisane dont l’objectif est bien plus de critiquer le gouvernement que de travailler de manière constructive à endiguer les violences faites aux femmes. Rien de bien étonnant lorsque l’on sait que l’organisatrice de #NousToutes la plus en vue, a aussi défilé le 10 novembre dernier contre l’ » islamophobie d’état « aux côtés d’islamistes.

C’est aussi oublier que les violences faites aux femmes ne se limitent pas, loin s’en faut, aux violences conjugales et qu’il faudrait aussi se préoccuper des autres violences, opportunément poussées sous le tapis par certain.es. Quid de l’insécurité, du harcèlement, du viol et des violences sexuelles dans l’espace public, de la violence prostitutionnelle ? Quelles sont les politiques Genre et ville qui prennent toutes ces problématiques véritablement au sérieux et agissent concrètement ? Qui fait quoi contre les violences communautaires et religieuses ? Pas grand monde, tout juste si l’on ose en parler, de peur d’être accusé.es de racisme ou d’ « islamphobie ». En tous cas pas #NousToutes ! Seules Femmes Solidaires et le réseau  des  VigilantEs l’ont fait clairement, appelant à la Manifestation avec un communiqué sans ambiguïté : féminisme universaliste,  abolitionniste et contre le relativisme culturel, le racialisme et le communautarisme. Il y avait également un cortège abolitionniste dans la manifestation parisienne, bien leur a pris de se regrouper et d’être nombreuses.

Pour conclure, si je salue une mobilisation massive, je déplore les dérives idéologiques qui entachent le mouvement des femmes comme tous les mouvements sociaux. J’ai, après des décennies de marches lugubres et stériles le 25 novembre, enfin l’impression que le gouvernement a commencé à prendre la mesure du problème et que les mesures adoptées  permettront d’avancer. Je rappelle que les violences conjugales ne sont pas les seules violences faites aux femmes et que se focaliser sur elles-seules enfonce un peu plus toutes les femmes qui subissent d’autres formes de violences, et nous laisse toutes démunies face aux violences subies dans l’espace public et bien des lieux.

En définitive un bilan positif, mais que l’organisation de #NousToutes avec ses compromis douteux et son attitude partisane, ne doit certainement pas s’attribuer, à elle seule.

Christine Le Doaré

 

Marie dans le cortège parisien NousToutes : https://youtu.be/jq-Bj_WoUK0

CP des VigilantEs : https://vigilantes2015.wordpress.com/2019/11/09/ce-qui-divise-la-gauche-divise-aussi-le-mouvement-des-femmes/

CP de Femmes Solidaires : https://femmes-solidaires.org/25-novembre-stopfeminicide-stopimpunite/

CP du HCEfh : http://haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/cp_avis_hce_violences_grenelle_2019_11_25.pdf

Solidarité féministe et sportive internationale #JOParis2024 !

Solidarité féministe et sportive internationale !

#JOParis2024 #LetWomenGoToStadium #StopApartheidSexuel

Au « Marathon de la honte « de Téhéran où les femmes ont couru à part sur un parcours réduit et dans un stade fermé *1, a répondu un silence assourdissant de la part des ONG de défense des Droits Humains, comme des organisations et fédérations sportives et même des associations féministes.

Seules, la Ligue du Droit International des femmes et la Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes ont organisé en riposte à Paris, un évènement en solidarité avec les femmes Iraniennes et Saoudiennes, contre l’apartheid sexuel.

Darya Safai formidable résistante iranienne, aujourd’hui réfugiée politique, qui avait déployé une banderole pendant les JO de RIO en 2016, en était l’ambassadrice.

#LetWomenGoToStadium  #StopApartheidSexuel

Pour ces deux fédérations féministes, « Les règles éthiques du sport et des JO sont fondées sur des valeurs universelles, et Paris qui défend sa candidature pour les JO 2024 oublie ces valeurs. »

Les VigilantES  www.vigilantes2015.wordpress.com et quelques autres, appelaient aussi à soutenir l’évènement.

Lorsqu’il s’agit des droits et libertés des femmes, le relativisme culturel paralyse celles et  ceux qui pourtant sont prompts à agir en matière de Droits Humains,  et même désormais nombre d’organisations qui se revendiquent du féminisme.

Le manque de solidarité internationale envers les femmes vivant dans les pays islamiques qui imposent des règles de vie moyenâgeuses aux femmes, est criant. Evidement, les  groupes « féministes islamiques » comme LALLAB et les tous les autres se taisent :  il est bien trop risqué pour elles de parler de solidarité internationale, mieux vaut discréditer et attaquer à l’unisson avec le parti des Indigènes de la République dont elles sont le plus souvent une émanation, le seul « racisme d’état » de l’état français et des pays occidentaux !

Mais les groupes féministes mainstream ne se bousculent pas non plus pour répondre présentes quand il le faudrait.  Peu à peu, la rhétorique des identitaires racialistes et essentialistes gagne les milieux politiques et féministes de gauche et pas seulement. L’entrisme de l’islam politique est redoutablement efficace et les islamo-gauchistes qui détiennent les postes universitaires,  médiatiques et politiques clés, lui facilite le travail en ouvrant peu à peu toutes les portes de nos institutions locales comme nationales.

La ségrégation, les discriminations et violences sexistes vécues par les femmes saoudiennes, iraniennes et toutes les autres, finit par devenir leur problème ; s’en préoccuper et vouloir exercer une solidarité féministe universelle est désormais suspect, accusé de comportement colonialiste et raciste !

Cette rhétorique monstrueusement stupide devrait être facilement battue en brèche par tous les groupes et individu-e-s qui se revendiquent du féminisme, hélas, il semble bien que le relativisme culturel ait fini par anéantir leurs neurones affectés à l’intelligence. Alors, mille fois merci aux rares individu-e-s et associations encore capables de discernement et de solidarité envers les femmes opprimées du monde entier.

#JOParis2024 c’est aussi l’obligation morale, humaine, féministe et politique d’agir pour la libération des femmes, de toutes les femmes. Non à l’apartheid sexuel, oui à l’universel et à l’égalité par le sport !

Christine Le Doaré

*1 www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/pour-le-premier-marathon-de-teheran-les-femmes-ont-du-courir-a-part_1896870.html

Burkini, réanimez les féministes !

IMG_7123Ah les femmes et leurs corps !

En 2016 a-t-on fini par oublier que le système patriarcal a pour principales raisons d’être le contrôle et l’appropriation des femmes et de leurs corps pour la reproduction, la sexualité, l’organisation de la famille et de nos sociétés ?

En 2016 a-t-on fini par oublier que le féminisme a pour principales raisons d’être de combattre l’oppression des femmes nécessaire au maintien de ce système et de parvenir à atteindre l’égalité et l’émancipation des femmes, et plus généralement de tous les êtres humains ?

Les droits et libertés gagnés par les femmes sont toujours révélateurs de l’état de progrès et de modernité d’une société.

Alors qu’une idéologie politico-religieuse totalitaire tente de s’imposer en régentant les femmes et leurs corps, les associations féministes sont le plus généralement inaudibles voire défaillantes sur le sujet, en tous cas pas à la hauteur des enjeux ; et ne parlons pas des intellectuels, politiques et médias qui feignent de ne pas voir ce qui se passe sous leurs yeux.

 

Le corps des femmes trop exposé, pas assez exposé mais toujours suspect, jamais vraiment libre.

Pornifié ou masqué, c’est toujours un corps qui nous échappe et qu’ils contrôlent pour leurs propres obsessions : il faut tour à tour le vendre ou le cacher aux regards machistes concupiscents.

 

Le débat n’est pas, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire franco-français mais bien européen et même mondial : en Belgique, en Allemagne et en Espagne la question du burkini est également débattue, au Maroc il est interdit dans nombre de lieux touristiques.

Dans les pays les plus intégristes, Iran, Afghanistan, Arabie Saoudite, la charia impose aux femmes de ne pas se baigner autrement qu’habillées (sauf sur des plages et piscines privées).

Pour certains le burkini serait l’invention en 2004, d’une libanaise vivant en Australie mais pour d’autres il viendrait de Turquie ; en réalité des burkini sont apparus en Egypte, il y a environ 25 ans.

Jusqu’alors, les femmes au Maghreb étaient en maillots de bains sur les plages mais en 2015, le burkini soudainement à la mode, s’est répandu au grand dam de femmes qui veulent vivre libres et qui regrettent cette nouvelle censure religieuse : http://fr.allafrica.com/stories/201409050055.html.

 

Comment ne pas voir dans cette profusion de voiles, hijabs, abadas, niqabs, burqas et maintenant burkinis qui envahissent les pays occidentaux depuis peu de temps, une farouche volonté politique d’imposer aux femmes une pudeur toute fabriquée et aux musulmans l’adhésion à un islam rigoriste ?

Femmes couvrez-vous, affichez votre adhésion aux interdits inventés par des hommes mal à l’aise avec le corps des femmes, la sexualité, le respect de l’égalité et de la liberté de l’autre, des autres ; femmes, marquez votre différence avec les autres femmes, ces être impures, infidèles, ces prostituées dont vous devez vous désolidariser.

En 2016, il faut toujours le marteler : ce ne sont pas les femmes qui devraient faire preuve de pudeur mais les hommes qui devraient apprendre à se contrôler et à respecter les femmes pour ce qu’elles sont et ce qu’elles veulent. Apprendre à se connaître et à échanger en toute égalité, depuis des lustres que les êtres humains sont sur la terre, devrait être un art de vivre.

Les femmes qui se prêtent à cette mascarade obscurantiste, commettent, consciemment ou pas, un acte militant. Au début, grâce au zèle de la mode jamais en reste quand il y a de l’argent à se faire, les tenues peuvent être seyantes et colorées, elles n’en traduisent pas moins une volonté d’entraver la liberté de mouvement des femmes dans l’espace public et deviendront avec le temps, plus informes et plus sombres.

Revêtir l’un ou plusieurs de ces vêtements, c’est adhérer, que ce soit par mimétisme ou conviction, à un apartheid sexuel ; c’est se rendre complice du projet politique islamiste et participer à une action prosélyte. Bientôt, comme pour les piscines, la revendication de plages non-mixtes émergera.

 

Si cette injonction, indiscutablement sexiste, à la pudeur féminine est une constante dans toutes les religions terrifiées par les femmes, leurs corps et sexualité, au 21ème siècle, seul l’islamisme tente d’imposer sa vision du monde et des régimes politico-religieux totalitaires, soit par la force avec ISIS et Boko Haram notamment, soit idéologiquement, par la diffusion prosélyte du rigorisme wahhabite.

Les frères musulmans (1928) sont, comme les salafistes (IXe S.), des islamistes partisans de la charia, mais ils sont aussi très expansionnistes. L’Islam radical est un néofascisme, à ce titre, il ne serait pas absurde d’en interdire toutes les manifestations contraires à la constitution, au principe d’égalité et à l’égalité femmes-hommes.

Ce n’est toutefois pas à ce titre qu’a été interdite la burqa, petite faiblesse républicaine, mais pour raison de sécurité : couvrant le visage, elle empêche toute identification.

Alors, faut-il ou non interdire, comme l’ont fait en France, des maires par arrêté, le burkini sur nos plages ?

 

En premier lieu, j’ai considéré que non car en l’absence de loi, le combat doit aussi se situer au plan idéologique : interdire favorise la victimisation alors que c’est justement le but recherché ; un peu de pédagogie ne fait pas de mal, et l’humour peut aider : ce burkini qui moule les formes, produit plutôt l’effet inverse à celui recherché et attire doublement l’attention ; sexy en diable, il pourrait être qualifié d’exhibitionnisme islamiste ! J’ai aussi adoré la campagne Tweeter #unmaillotpouredwy suite au tweet lamentable d’Edwy Plenel qui comparait le burkini aux tenues de nos arrières grands-mères, noyant d’un coup d’un seul, un siècle d’avancées féministes. Merci Edwy, à toi et ton copain Tariq, nous proposons une nouvelle ligne de shortkinis bien moulants et bien collants !

Puis, je me suis ravisée : ce marquage sexiste des femmes par l’islam politique est inacceptable dans un pays laïc qui a mis au cœur de son projet de société, l’égalité femmes-hommes. Cette affaire de burkini n’est pas une question de choix individuel mais bien de projet de société et il est inadmissible de bafouer ainsi chez nous, un mode de vie et des libertés si chèrement acquises.

Puis je suis revenue à ma première impression, puis… puis je me suis demandé ce qu’en pensaient les associations féministes et à mon étonnement, je n’ai entendu que le silence, silence sur toute la ligne.

Les associations féministes ne m’aident plus à avancer. Il n’y a d’ailleurs plus de mouvement feministe à proprement parler.

Quand dans les années 1970/1980 les féministes s’affranchissaient des normes culturelles judéo-chrétiennes pour revendiquer leur liberté, elles pulvérisaient sur leur passage les ligues de vertu et moindres tentatives de retour arrière. Aujourd’hui elles se taisent, malgré les demandes incessantes des féministes qui dans les pays musulmans les supplient de réagir, ici pour repousser une emprise islamiste grandissante et là-bas pour dénoncer les violences de l’islam politique dont elles sont les premières victimes.

Quand elles ne se taisent pas, certaines crient  à l’islamophobie aux côtés d’autres idiots utiles de l’islam radical, d’autres encore, perdues,  se joignent au concert des « pas d’amalgame », culpabilisant par avance, d’être confondues avec les groupes racistes et d’extrême droite qui instrumentalisent la menace islamiste. Elles n’ont plus confiance en elles, en leurs analyses et jugements.

En 2016, elles ont oublié que ce sont les hommes qui profitent du système patriarcal qui doivent se remettre en question, s’éduquer et évoluer, et que les droits et libertés des femmes du monde entier, ici comme ailleurs, ne sont pas négociables.

C’est effrayant.

 

Christine Le Doaré

Depuis mon texte posté hier soir, 18 aout, j’ai lu d’excellents textes, féministes et pro-féministes sur ce sujet, en voici une sélection :

Fatiha Daoudi

Juriste, politiste et experte en genre et droits humains

  • Non Monsieur Plenel, le burkini n’est pas un vêtement comme un autre!

http://www.huffpostmaghreb.com/fatiha-daoudi/non-monsieur-plenel-le-burkini-nest-pas-un-vetement-comme-un-autre_b_11581122.html

Publication: 18/08/2016 11h07 CEST

LISE RAVARY

  • Pourquoi le burkini me choque

http://www.journaldemontreal.com/2016/08/18/pourquoi-le-burkini-me-choque

Publication : Jeudi, 18 août 2016 05:00

et avant

Aalam Wassef

  • «Ne soyons pas naïfs sur le symbole de cette étoffe» par Aalam Wassef

http://www.liberation.fr/debats/2016/08/17/ne-soyons-pas-naifs-sur-le-symbole-de-cette-etoffe-par-aalam-wassef_1472951

Publié 17 août 2016 à 11:45

Raphaël Enthoven

Professeur de philosophie

  • Les partisans du burkini défendent-ils, au nom de la tolérance qu’ils invoquent, le port du string sur les plages saoudiennes?

http://www.huffingtonpost.fr/raphael-enthoven/debat-interdiction-burkini_b_11560792.html

Publication: 17/08/2016 11h19 CEST

En 2015

Tahar Ben Jelloun

  • BURQA PLAGE !

http://fr.le360.ma/blog/le-coup-de-gueule/burqa-plage#.V7XhinKGSrl.twitter

Publié 03/08/2015 à 12h00

Tribune collective « Silence, on viole »

RE-BLOG

imagesEn réaction aux séries de violences sexuelles et viols de femmes par des groupes d’hommes en majorité « demandeurs d’asile ou en situation irrégulière », simultanément dans différents pays européens, cette tribune collective féministe que chacun-e peut signer, postée sur Femme et libre : http://yaelmellul.livehost.fr/2016/01/11/silence-on-viole/Silence, on viole.

Silence, on viole.

Cologne, Stuttgart, Berlin, Düsseldorf, Francfort, Munich, Vienne, Salzbourg , Zurich, Helsinki…

Depuis quelques semaines des associations et personnalités de gauche, féministes, antiracistes, se sont engagées contre l’état d’urgence et la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux. (http://www.nousnecederonspas.org/sortir-de-letat-durgence)
Ce sont des engagements légitimes, que nous ne partageons pas forcément, mais que nous respectons infiniment.

En revanche, au vu des comptes-rendus journalistiques et policiers de plus en plus détaillés sur le tsunami d’agressions sexuelles dont ont été victimes des centaines de femmes en Europe le soir de la Saint-Sylvestre, nous attendons encore des engagements et des condamnations aussi fermes et unanimes de la part de ces mêmes associations et personnalités, féministes, de gauche, anti racistes.
Plusieurs centaines de femmes ont été agressées sexuellement pendant la nuit de la Saint-Sylvestre en Allemagne.
Ces agressions sexuelles de masse pourraient avoir été organisées, a indiqué le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, sur la chaîne télévisée ZDF mercredi. « Le tout semble avoir été coordonné », a-t-il dit.
Les récits des victimes sont terrifiants.
Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier à Cologne, des agressions sexuelles de masse ont eu lieu parmi la foule rassemblée devant la gare centrale et sur le parvis de la cathédrale pour admirer les feux d’artifices. Selon les premiers témoignages, environ un millier d’hommes, qui « d’après leur apparence physique seraient originaires des pays arabes ou d’Afrique du Nord », ont attaqué en groupe des dizaines de femmes. Ils en ont profité pour toucher leurs poitrines et leurs parties génitales ou leur voler leurs smartphones, portefeuilles et autres objets de valeur, comme le rapporte le quotidien Süddeustche Zeitung.
Le nombre de plaintes liées aux violences sexuelles de Cologne a grimpé à plus de 500. Ce bilan n’a cessé d’augmenter jour après jour. Les suspects sont principalement des «demandeurs d’asile» ou des «immigrés en situation illégale», a indiqué samedi la police locale. Sur ce total de plaintes, environ 40% ont été déposées pour des agressions sexuelles, a également dit la police. Jusqu’à présent, on n’évoquait que 170 plaintes déposées.

«Les personnes sur lesquelles enquête la police criminelle sont originaires en grande partie de pays d’Afrique du Nord. En grande partie, il s’agit de demandeurs d’asile et de personnes qui se trouvent en Allemagne illégalement», explique la police de Cologne. Elle précise néanmoins que «les enquêtes pour savoir si et dans quelle mesure ces personnes ont un lien avec les délits commis dans la nuit du Jour de l’An se poursuivent».

De son côté, la police fédérale a identifié 32 suspects, dont 22 demandeurs d’asile a indiqué vendredi soir le ministère allemand de l’Intérieur, actualisant de précédents chiffres. La police de Cologne, dont une centaine d’enquêteurs est mobilisée pour exploiter notamment 350 heures de vidéo. Un porte-parole de la police locale a indiqué alors que, «dans certains cas, la trace des téléphones portables dérobés le soir du Nouvel An conduisait vers des centres d’accueil de demandeurs d’asile ou à leur proximité immédiate».

Des enquêteurs y voient la main de la mafia marocaine.

En réponse à ces évènements, Mme Henriette Reker, la maire de Cologne, exhorte les habitantes de Cologne à « s’adapter à ces genres de comportement », afin de faciliter l’intégration des migrants.
Autres conseils de l’élue: se tenir à une distance de la longueur d’un bras de tout personne, ne jamais se promener seules, et de demander l’aide des passants en cas de besoin. Tout ça fait partie d’un « code de conduite » qu’elles devront désormais adopter.

Alors que Cologne avait été la première à être touchée par ce déchaînement de violences sexistes et sexuelles, suivie par Hambourg (où 50 plaintes ont été enregistrées pour agressions sexuelles) et Stuttgart, les médias allemands évoquent à l’heure actuelle d’autres villes notamment Berlin, Düsseldorf, Francfort, Munich, mais aussi Vienne et Salzbourg en Autriche et Zurich en Suisse.
Un niveau inhabituel de harcèlement sexuel à Helsinki la nuit du Nouvel An a également été constaté. Trois cas d’agressions sexuelles ont été rapportés, dont deux ont donné lieu à des plaintes, dans la plus grande gare d’Helsinki, où s’étaient rassemblés quelque 1.000 demandeurs d’asile, pour la plupart irakiens, selon un communiqué de la police. Les suspects, trois demandeurs d’asile, ont été placés en détention. (Note 1)

Alors que nous savons désormais que les femmes réfugiées sont massivement victimes de viols et de violences sexuelles dans l’indifférence la plus totale (Note 2), alors que lorsque nous le dénonçons, certaines ONG nous répondent que ce n’est pas « le problème » (Note 3) nous posons la question: par quel miracle ces violeurs sont-ils devenus non seulement aux yeux de la société mais aussi des associations progressistes des intouchables ?

Depuis une semaine, alors que nous dénonçons ces violences, on nous demande à gauche de nous taire, ou de « rester prudentes » afin de ne pas « faire le jeu ». Même réaction que les pouvoirs publics : déni et minimisation. Par ce fait ces victimes comme toutes les victimes du monde entier se voient à nouveau dire qu’elles ne sont pas les bonnes victimes, que leurs agresseurs ont des circonstances atténuantes, qu’elles doivent prendre sur elles. Que n’aurait-on pas entendu si ces femmes avaient été violées par des groupes de skin-heads !
Ce « deux poids deux mesures » dans les dénonciations est proprement insupportable et parfaitement indigne. Notre vocation en tant que féministes et progressistes est d’être aux côtés de toutes les femmes victimes de violence masculine, d’où qu’elle vienne, même des hommes que nous sommes censés défendre.

Oui nous savons que ces agressions sont « récupérées ». Mais les femmes réfugiées comme européennes n’ont pas à subir des viols dans notre indifférence parce que nous avons peur de passer pour racistes auprès de gens qui le sont déjà. La peste brune prospère dans nos silences… Ce qui fait le jeu de l’extrême-droite c’est le déni et le mensonge, ce qui soulève l’indignation et la méfiance des peuples c’est le refus de dire la vérité, c’est de faire taire les victimes et de minimiser l’horreur qu’elles ont subie, voilà ce qui fait le jeu des extrêmes… En nous taisant ou en relativisant nous donnons à l’extrême droite la possibilité de faire croire à son mensonge qu’elle serait la seule à se préoccuper de la sécurité et de l’intégrité des femmes.

Enfin, à propos de ces interminables procès d’intentions qui nous ont été faits ces derniers jours nous répondons que ce qui s’est passé à Cologne et ailleurs, c’est que encore et toujours les victimes se voient dire qu’elles ne sont pas les victimes et que leurs agresseurs ne sont pas les coupables, on nous dit encore et toujours que si on écoute et on laisse parler les femmes, on va faire le « jeu » d’un nouvel agenda : quand nous dénonçons Cantat, nous ferions le jeu de la droite, quand nous dénonçons Tron, nous ferions le jeu de la gauche, quand nous dénonçons DSK, nous ferions le jeu des antisémites, quand nous dénonçons les violences d’hommes racisés, nous ferions le jeu de l’extrême-droite…

Ce qui est certain c’est que les femmes sont éternellement les pions de ce jeu des hommes, ce qui est sûr c’est que cette nuit-là à Cologne et ailleurs des femmes ont été violentées, meurtries et saccagées et que la seule chose qui puisse émouvoir ou compter, c’est le « jeu » des uns et des autres.

Ce qui s’est passé à Cologne et ailleurs c’est que encore et toujours des victimes ont été mal traitées, silenciées et enjointes de se taire parce que les intérêts des uns sont prioritaires sur ceux des autres.

Une chose reste certaine depuis plus de 5 000 ans : la domination masculine se porte bien et les violences des hommes resteront impunies.

Alors, si même les forces de gauche ne les dénoncent pas, qui sera au côté de ces femmes ?

 

Premières signataires :

Lise Bouvet
Christelle Di Pietro
Solveig Halloin
Diké Justice
Christine Le Doaré
Martine Martiney
Yael Mellul
Catherine Moreau
Francine Sporenda
Ana-Luana Stoicea-Deram

Militantes Féministes.

Et

Arlette Zilberg – Laurent Bouvet – Florence Humbert – Monica Art – Catherine Grenier – Geneviève Brûlé – Virgil Brill – Monica Plaza – Fréderic Fredj – Ziad Goudjil – Denis Maillard – Didier Lesaffre – Agnès Menetrier – Denis Sénamaud – Renée Fregosi – Françoise Courtiade – Marie Jauffret – Marie-Christine Rigal – Magali Co-Vergnet – Marie Rivet – Lilas Goldo – Pascale Zussy – Juan 23 – Muriel Cohen – Noushka Tsuko – Annie Duprat – Laurence Delarbre – Antonin Congy – Anouk Charbonnier – Gregoria Gutiernez – Marie-Jo Bonnet – Cathie Lenybellet – Michelle Soulat – Christophe Lozzi – Bernadette Doleux – Juliette Doroy – Karine Patte – Laurence Gelormini – Françoise Roux –  Nadine Masson-Boukhobza –  Frédérique Grumbach – Anna Bobillo-Aubert – Fred Le Querrec – Dominique Mercier – Cassan-Fayard – Christine Raynaud – Sandra Martial – Yann Patin de Saulcourt – Teugels Jéssica –  Jean Paul Brenelin – Marie Jo Bonnet – Audrey Harel – Lydie Van den Bussche – A. de Liedekerke – Sophie Albert-Hamecher – Celine Morana – Jean Paul Brenelin – Céline Charpot – Isabelle Gayrard Auzet – Naqdimon Weil – Frédérique Le Querrec – Simon-Pierre Badoc – Karim Bey SMAIL – Sylvie Sieber Hochar – Didier Savard – Jacques Riguidel – Serge Vannerom – Anne-Sophie Chazaud – Micheline Carrier – Frank Limido – Fabienne Courvoisier – Riguidel Jacques – Aliaa Fanidi – Marion Reiler – Gilles Parise – Anouk Charbonnier – Danielle Fiaschi –  Myriam Lepron – Aline Tailamé – Cecile Piessal – Marie-Laure Benoit  – Micheline Carrier – Élaine Audet – Adeline Cerutti – Lavarec – Claude Grunspan – Sarah d’Epagnier – Hypathia – Mass – Sandra Daulon – Christine Gamita – Caroline Catino – Violaine SABOT – Armingaud Corinne – Christian Gaudray – Nicole Aubard – Fabienne Warin- Daniel Lattanzio – Leriche Corinne – Remy Cecile – Brigitte Maillard – Thierry Duvernoy – Annick Proriol – Lorraine Lefebvre – Déborah Hendrickx-Sarda – Szuchendler Nicolas – Jeegers Bea – Jeanne Jorette – Serge PAULOU – Lydie Van den Bussche – Marie Cheul – Odile Steller Chaumeton – Cathie Monacelli Gamond – Coralie Abadie – Leuwers Reine – Chassin Nicole – Lucie Bourassa – Valérie Catanzaro – Kantjas Marie Helene – Philippe-Emmanuel Toussaint – Patrice Kappel – Arlette Chobli – Siegler Véronique – Francine Lejeune – Tracy Allard –

 

Vous pouvez signer ce texte en laissant un commentaire ci dessous.

 

 

Note 1
http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/01/07/la-police-de-cologne-reconnait-avoir-ete-depassee-lors-des-agressions-du-nouvel-an_4843553_3214.html
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/2576251/2016/01/06/Le-recit-terrifiant-d-une-victime-de-Cologne.dhtml
http://www.letemps.ch/suisse/2016/01/07/agressions-sexuelles-zurich-nuit-31-decembre
http://www.lepoint.fr/monde/suisse-des-agressions-sexuelles-aussi-a-zurich-la-nuit-du-31-decembre-07-01-2016-2007899_24.php
http://mobile.lesoir.be/1087899/article/actualite/monde/2016-01-07/niveau-inhabituel-harcelement-sexuel-helsinki-nuit-du-nouvel-an
http://www.leparisien.fr/faits-divers/violences-du-nouvel-an-a-cologne-le-nombre-des-plaintes-grimpe-a-379-09-01-2016-5435831.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F
http://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/violences-a-cologne/agressions-du-nouvel-an-a-cologne-la-police-enregistre-desormais-plus-de-500-plaintes_1262161.html#xtref=http://m.facebook.com
http://mobile.lemonde.fr/europe/article/2016/01/10/les-violences-de-cologne-ont-ete-probablement-planifiees-selon-le-ministre-de-la-justiceallemand_4844650_3214.html?xtref=http://m.facebook.com

http://www.lejdd.fr/International/Europe/Violences-contre-des-femmes-a-Cologne-ce-qui-s-est-vraiment-passe-767815

Note 2
http://www.europeanyoungfeminists.eu/2015/12/15/women-refugees-why-we-need-to-understand-human-rights-from-a-womens-rights-perspective/
http://www.nytimes.com/2016/01/03/world/europe/on-perilous-migrant-trail-women-often-become-prey-to-sexual-abuse.html
http://www.buzzfeed.com/jinamoore/un-refugees-agency-admits-sexual-abuse-risks-after-buzzfeed#.qfjgZQ2Gg
http://www.gatestoneinstitute.org/6527/migrants-rape-germany
http://tempsreel.nouvelobs.com/l-obs-du-soir/20151216.OBS1522/dans-la-jungle-de-calais-la-peur-des-femmes-migrantes.html

Note 3
http://www.slate.fr/story/108779/femmes-refugiees-viol

Vous avez bien dit « dignité » ?

photo publiée sur la page FB de la Marche

photo publiée sur la page FB de la Marche

Une Marche « pour la dignité et contre le racisme », quelle personne progressiste, ne voudrait pas participer ?

Tentant en effet, jusqu’à lecture de l’appel et des signataires que féministe laïque et lesbienne, je ne manque jamais de vérifier, ne souhaitant pas m’associer à des forces réactionnaires en matière de droits des femmes et des minorités.

 

Marcher contre tous les racismes, pour vivre ensemble dans le respect des différences, de toutes les différences ?

Pas vraiment et pour s’en convaincre, il suffit d’examiner les vidéos et photos postées après la Marche.

 

Bien sûr il y avait dans cette Marche des personnes de bonne volonté, animées des meilleures raisons du monde de manifester. Pas si facile de comprendre que les organisateurs de la Marche qui instrumentalisent habilement l’antiracisme, ne mènent qu’à une impasse.

Une approche identitaire et racialiste est fatalement manichéenne, à fortiori quand elle se fonde sur un flagrant mensonge : il y aurait en France un RACISME D’ÉTAT et des assassinats de noirs, d’arabes commis sciemment et impunément par des policiers.

NON, n’y a pas de racisme d’état en France, il y a indéniablement du racisme, un racisme culturel et social, aussi des bavures policières, mais l’état ne les cautionne pas, même s’il pourrait toujours s’investir de manière plus efficiente.

Mais nous ne sommes pas ni aux USA, ni ailleurs, mais bien en République française laïque.

Il en va de même pour l’homophobie / la lesbophobie : il n’y a pas d’homophobie d’état en France et les policiers ne tuent pas sciemment et impunément des gays ou des lesbiennes.

Néanmoins l’homophobie / la lesbophobie sévissent toujours et des politiques publiques doivent être maintenues, développées, en concertation avec les associations et mouvements concernés.

 

A y regarder de plus près, il saute aux yeux que des groupes organisateurs et leur cortège dans la Marche, ne sont pas tant préoccupés par le racisme, mot / maux que nous devrions d’ailleurs mettre au pluriel : les racismes dont l’antisémitisme, discriminations et violences, que par ce qu’ils appellent  »islamophobie », aussi, la cause palestinienne et un rejet de l’occident et de ses valeurs.

 

-Comment marcher au milieu d’appels à la haine contre les FEMEN, contre CHARLIE, contre la laïcité, contre un prétendu lobby juif ?

-Comment marcher au milieu de drapeaux et mots d’ordre antisémites qui vont bien au-delà des appels au boycott d’Israël, soutien à peine voilé au terrorisme islamique du Hamas, à l’ »Intifada des couteaux » ?

Au prétexte que l’islam serait la religion des opprimé-e-s, (automatiquement renvoyé-e-s à une appartenance religieuse), tout est bon pour conforter le communautarisme et prendre fait et cause pour le religieux et tant pis si l’islam, comme toute religion, opprime les femmes et les minorités sexuelles, jusqu’à même les assassiner dans ses versions les plus radicales.

-Comment marcher derrière une ligne de femmes mises en avant comme un étendard, grossière récupération d’un « féminisme » instrumentalisé, alors qu’en réalité, personne ne se soucie des violences qu’elles rencontrent au sein de leur communauté et que ce sont les garçons qui ont le plus souvent affaire à la justice/police ?

-Comment accepter que Voltuan, soit bousculé parce que sur sa pancarte était écrit « All lives matters » et cautionner ainsi ce violent rejet de l’universalisme ?

 

-Dans quelle mesure les groupes féministes et LGBT qui cautionnent cette idéologique politique sont-ils conscients de conforter le sexisme et l’homophobie d’un communautarisme sectaire ?

-Dans quelle mesure les formations politiques telles qu’EELV ou le PCF et autres, qui s’associent sans état d’âme aucun, à des groupes, individu-e-s identitaires racialistes pour des raisons électoralistes, ont-elles conscience de favoriser l’avancée du Front National ?

Leur responsabilité est immense, pourtant, elles ne se demandent même pas pourquoi cette Marche nationale organisée pendant des mois, n’a pas mobilisé grand monde, 3000 personnes tout au plus.

Autain, Coronado, Plenel et les autres, à quoi jouent-ils, quel est leur intérêt personnel à cautionner cette mascarade ?

 

Comment s’associer à une Marche moins concernée par les problèmes de racisme et les solutions à apporter que par un esprit de vengeance, de division et de haine, au point de compromettre à tout jamais, toute possibilité de vivre ensemble ?

Et comment des personnes qui se disent de gauche, des intellectuels, des médias, peuvent-ils cautionner une telle manipulation, un tel dévoiement de l’antiracisme ?

 

Dans toute action politique les motivations des organisateurs sont primordiales. Pour rassembler contre le / les racismes, il faudra dépasser les clichés, écarter les mensonges, les malveillants, les antis républicains, les antis laïcs du PIR (Parti des Indigènes de la République*) Houria Bouteldja en tête, le rappeur Médine, Tariq Ramadan et les autres, et même y penser à deux fois avant d’invoquer Angela Davis (pro-prostitution, voile, islamiste…) qui si elle fut une militante de la cause noire aux USA, a pourtant cautionné Elridge Cleaver et les autres militants noirs qui revendiquaient tout de même : «La libération de l’homme noir passe par le viol des femmes blanches ».

L’antiracisme phagocyté par des islamo-gauchistes, avec la complaisance de trop de politiques et médias, est en réalité le meilleur allié de l’extrême droite. Il serait temps que tous les républicains et en particulier les féministes et les LGBT le réalisent pleinement car l’époque exige que nous nous rassemblions toutes et tous sans tarder, contre toutes les discriminations et violences, contre tous les racismes, pour partager avec bienveillance et respect les valeurs d’une république laïque qui loin d’être exemplaire, nous garantit au moins, un minimum de démocratie.

Christine Le Doaré

 

* Le PIR (Parti des Indigènes de la République) qui lui n’a pas milité pour la disparition du concept de race, ni pour l’universalisme !

« Comme il existe un rapport de force entre les races, le but de notre organisation est de le politiser pour le faire basculer en notre faveur ».

Ça a le mérite d’être clair, l’objectif du PIR est de remplacer une domination par une autre, pas d’en venir à bout.

p2

p3

p1

p4

 

http://pek.blogs.com/pek/2015/11/la-dignit%C3%A9-cest-la-lutte-contre-toutes-les-formes-racisme.html

http://www.prochoix.org/wordpress/?p=661

http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/9247

http://www.prochoix.org/wordpress/?p=667

 

Islamo-gauchistes, prenez-nous pour des cruches !

fanatiques_cabuLes masques tombent  et ça fait peur.

Il a longtemps été mal vu de qualifier d’islamo-gauchiste cette gauche qui se pique de vouloir libérer l’humanité en hiérarchisant les discriminations, en substituant l’islamophobie à la lutte contre le racisme, en rejetant toute critique de l’islamisme. Elle se prétend féministe, mais justifie l’oppression des femmes par le relativisme culturel.

A peine 3 mois après les attentats qui ont ensanglanté  la France,  les islamo-gauchistes multiplient les provocations et abîment la mémoire et les luttes de la gauche et du mouvement des femmes.

Les islamo-gauchistes sont des politiques qui à gauche sont complaisants avec des militants de l’islam politique et n’hésitent pas à nouer de dangereuses alliances. Ils estiment que les musulmans sont le nouveau prolétariat et donc un électorat à séduire. Les islamo-gauchistes, aussi intersectionnels et anticolonialistes attribuent donc une place à part à la religion et aux coutumes des populations musulmanes, victimes de l’état colonial français peu importe leur statut social. Et tant pis si cette religion opprime les femmes et méprise les personnes homosexuelles.

Un grand nombre de personnalités en vue dans les milieux politiques, universitaires, aussi dans les médias, comme Edwy Plenel, Tariq Ramadan, Rokhaya Diallo, Pierre Tévanian, Christine Delphy, Houria Bouteldja, Eric Fassin, Clémentine Autain, Gaiss Jasser et tant d’autres, aussi au NPA, au MRAP, au PCF, chez les Verts, dans certains groupes LGBT, au STRASS, etc., tiennent des propos et développent des stratégies qui relèvent de l’islamo-gauchisme.

Certains ont participé au  «meeting contre l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire » aux côtés du Parti des Indigènes de la République (PIR),  de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), d’Oumma.com, des Indivisibles, etc.

Le PIR crée en 2005 se définissait à ses débuts comme un mouvement antiraciste, c’était de bonne augure ; seulement voilà, au lieu de se consacrer à la lutte contre le racisme, il s’est enfermé dans une haine de l’occident, un anti-colonialisme revanchard, défendant l’islamisme, parlant de « philosémitisme d’état » et allant jusqu’à soutenir sans réserve, le Hezbollah et le Hamas. La réactionnaire UOIF est  farouchement opposée à l’avortement et au mariage pour tous.

Remarquez bien que ça n’a pas gêné les Jeunes communistes, le NPA, la Fondation Copernic, le PCF et tant d’autres, de figurer dans la liste des signataires de l’Appel au meeting ; certains comme EELV ont longuement tergiversé, finissant par retirer leur signature.

imagesOn est en droit de se demander où est passé le bon sens politique de cette gauche et de ces « féministes » bernées par les sirènes intersectionnelles, essentialistes et différentialistes.

Athées, mais assumant un paternalisme condescendant en associant aux femmes musulmanes des  pratiques religieuses sexistes et aliénantes ! En revanche, il est de bon ton de s’attaquer aux religions des « dominants » en oubliant opportunément que la communauté religieuse la plus persécutée aujourd’hui dans le monde, ce sont les chrétiens ! Hurlant pour les droits des Palestiniens, ignorant ceux des Syriens.

La colonisation a fait des ravages, mais toutes les sociétés patriarcales humaines ont une histoire conquérante d’invasions successives, de domination, d’exploitation et de violences. Beaucoup ont pratiqué l’esclavage, et les musulmans en premier. Mahomet a autorisé tout homme musulman à coucher avec ses esclaves, sans avoir à subvenir aux besoins des enfants nés de ces rapports (le plus souvent des viols).

unnamed200

Comment expliquer l’aveuglement des LGBT islamo-gauchistes qui feignent d’ignorer l’homophobie des Stella Magliani-Belkacem et Félix Boggio Ewanjé-Epée coordinateurs du « Nous sommes les Indigènes de la République » et qui revendiquent  « Dénoncer la tentative de faire de l’homosexualité une identité universelle qui serait partagée par tous les peuples et toutes les populations » et qui ont accusé Fadela Amara d’avoir appelé à l’émergence « d’un mouvement gay dans les quartiers » ?!

Houria Boutelja du PIR parle « d’homosexualité imposée » et « d’impérialisme gay » et n’hésite pas à affirmer que « le mode de vie homosexuel n’existe pas dans les quartiers populaires». Pour Youssef Al-Qaradawi de l’UOIF,  l’homosexualité est une « une dépravation de la virilité et un crime contre les droits de la féminité ». Il pense aussi que tuer les homosexuels n’est « qu’un moyen pour épurer la société islamique de ces êtres nocifs qui ne conduisent qu’à la perte de l’humanité ».

quenelles manifpourtousphoto prise lors de la dernière Manifpourtous Paris (collusion des totalitarismes religieux).

Cette manière de revisiter jusqu’à la nausée les responsabilités de l’état colonial français, de favoriser des replis communautaristes et religieux, de fragiliser la laïcité, n’aident en rien à régler les problèmes.

Que la politique des banlieues soit un échec est une évidence, en revanche, vouloir nous faire croire qu’il y aurait aujourd’hui en France, des discriminations organisées par une République d’ordre colonial et raciste est un grotesque mensonge. Idéaliser les pays d’origine aussi.

Les islamo-gauchistes font la promotion du terme  »islamophobie » pour interdire toute critique de l’islam politique (salafistes, frères musulmans). Pourtant, c’est un droit fondamental dans une démocratie, de rejeter et critiquer toute doctrine, tout dogme religieux ou politique.

D’un côté le PIR et autres islamo-gauchistes, de l’autre le  Bloc identitaire d’extrême droite, morbide tenaille identitaire.

ob_2db35e_10351821-10152640238464074-23160325570 Photo prise lors des manifestations pro-Palestine de l’été 2014 à Paris Place de la République

Le pire encore en tant que féministe, c’est d’être confrontée  à des militants qui se disent de gauche et féministes et qui en guise de féminisme cautionnent un féminisme complaisant envers les injonctions sexistes de l’islam politique. Nombre de « féministes » intersectionnelles que je qualifierais d’islamo-gauchistes vantent les bienfaits du voile, hijab ou niqab alors que des femmes sont harcelées et emprisonnées pour ne pas le porter ailleurs, en Iran, au Qatar, en Arabie Saoudite …

Le féminisme ne s’accommode jamais à la sauce de l’oppresseur ! Il n’a jamais cautionné le mariage des adolescents, le mariage forcé, le port du voile, hijab ou niqab,  les certificats de virginité, … qui ne s’imposent qu’aux femmes dans le but de les contrôler et de les réserver à un « propriétaire ». Ces islamo-gauchistes valorisent les collectifs 8marspourtoutes, les groupes de femmes voilées, comme celui des mamans de Christine Delphy mais ignorent le Collectif des Femmes sans voile d’Aubervilliers qui résiste aux injonctions du Conseil du Culte musulman : « Le voile est une prescription qui recommande au Prophète de « dire à ses femmes, à ses filles et aux femmes des croyants » (Coran 33-59), de l’arborer pour la réserve qu’il leur impose ». Lecture littéraliste et patriarcale s’il en est. Si les femmes d’origine maghrébine du collectif d’Aubervilliers contestent le voile, ce n’est certainement pas par racisme, mais parce qu’il marque une inégalités entre les femmes et les hommes, dans l’espace public. Selon elles, il est un instrument de domination et de restriction de liberté : « Exigé dans les pays les plus conservateurs, il est toujours le premier acte d’autorité des djihadistes dans les villages conquis (Irak, Syrie, Mali, Nigeria…), que les femmes soient musulmanes ou non. Il est devenu leur étendard de par le monde. Il s’accompagne de la suppression de toute liberté pour les femmes. »

Le féminisme vise à l’anéantissement du système patriarcal pour émanciper les femmes et par là-même toute l’Humanité, pas à son aménagement pour satisfaire un pouvoir politico-religieux. Le mouvement de libération des femmes est universel et laïque, il noue des solidarités entre les femmes du monde entier qui subissent les discriminations et violences identiques de la domination masculine.

islamo-gauchistes

Le concept de « féminisme blanc » est une imposture d’autant plus révoltante que l’intersectionnalité des luttes à la sauce islamo-gauchiste ne sert qu’à noyer les revendications, droits et libertés des femmes dans d’autres agendas politiques.

A l’évidence, renvoyer la laïcité et les religions à la sphère strictement privée est la meilleure garantie pour les femmes de parvenir à l’égalité. Pourtant les islamo-gauchistes nous expliqueront bientôt que la religion des « opprimé-e-s » est progressiste, que la prostitution c’est très bien pour certaines femmes mais que d’ autres doivent être voilées, et que le féminisme « occidental » est plus dangereux pour les femmes racisées que les violences de la domination masculine !

caricature_charlie

Christine Le Doaré

Mon genre, ton genre, mais quel genre ?

sans-titreEn France, tout le monde ou presque se jette à corps perdu dans la polémique sur le genre, mais personne, jamais, ne parle tout à fait, de la même chose.

Je le réalise une fois de plus ce matin en écoutant sur France Inter, François Ozon présenter son dernier film dont le personnage principal est un travesti. Avec Augustin Trapenard, il parle donc de genre et de féminité.

Ozon dit s’intéresser aux femmes car elles restent un mystère, aussi, parce qu’il ne fait pas un cinéma d’action et « qu’on attend des hommes, plus de l’action ».

« On » c’est qui ? L’action aux hommes et la sensibilité aux femmes ?

Ozon pense questionner le genre, oui, mais de quelle façon quand il nous ressert les clichés habituels d’hommes qui, et ce quelle que soit leur orientation sexuelle, pensent le genre d’un point de vue masculin.

Dans « Jeune et jolie », déjà, il met en scène une très jeune femme qui se prostitue comme on irait le dimanche après-midi, faire un tour en forêt, sans que jamais, elle ne nous dise pourquoi.

Pourtant, la question de la prostitution des jeunes est un sujet de société particulièrement inquiétant qui relève plutôt de la protection de l’enfance en danger et de la situation des femmes, que d’une romance éthérée et non problématisée.
Mais revenons au genre.

La manifpourtous dénonce une diabolique « théorie du genre » instrumentalisée dans le seul but de maintenir les privilèges de genre, c’est-à-dire la domination masculine sur les femmes.

Ses partisans ont bien compris que le seul danger en réalité est l’égalité femmes-hommes ; eux, tiennent à maintenir des familles traditionnelles avec une répartition des rôles bien établie qui implique des femmes soumises.

Pour la France réactionnaire, résister à la « théorie du genre », en réalité, c’est se battre contre le féminisme et ses combats pour l’égalité et pour un autre projet de société.

Les théories queers, les gays, les trans. et plus généralement le mouvement LGBT parlent en réalité bien moins d’égalité entre les femmes et les hommes que de confusion des genres.

Théoriquement, c’est intéressant d’abolir les genres, explorer le champ des possibles et tacler les frontières entre les sexes biologiques et les constructions sociales des genres féminin et masculin.

Mais n’est-ce pas un peu comme vouloir devenir champion cycliste avant même d’avoir retiré les petites roues du tricycle ?

Depuis le temps que les théories Queer existent, ne faut-il pas se demander à qui cela sert en réalité quand personne dans ces mouvements, ne travaille sérieusement sur la domination masculine ?

Confrontées à la réalité sociale de nos sociétés hyper-genrées qui entretiennent volontairement les stéréotypes sexistes pour inférioriser et asservir les femmes, ces théories ne servent en réalité, pas à grand-chose.

D’ailleurs, les gays qui n’ont que le mot genre à la bouche, le dissocient parfaitement des luttes féministes et rendent bien trop souvent, mauvais service aux femmes, avec leurs représentations hyper sexistes et hyper sexualisées des femmes.

Leurs icones, égéries, marraines préférées sont toujours des femmes dignes des couvertures de Playboy.

Une vraie femme, à leurs yeux, est souvent une femme-clichée, mode, sexe et glamour, affublée de talons hauts, maquillée et à moitié nue, sinon, c’est une lesbienne et les lesbiennes, ils s’en moquent assez.

En réalité, ils n’ont pas commencé le moindre travail de déconstruction des stéréotypes sexistes, ce qui les intéresse, c’est de ne pas être eux, limités à leur sexe ni genre, et pouvoir s’approprier quand ils le souhaitent, et sous leur contrôle, les caractéristiques dites « féminines ».

En revanche, savoir ce que les femmes – féministes – pensent de la « féminité » comme construction et contrainte sociales, ne les intéresse pas le moins du monde.

Respecter les différences entre les sexes, ne pas en déduire de supériorité ni infériorité, ne pas les hiérarchiser et donc déconstruire les genres sociaux et leurs assignations, rien de tout ceci n’a véritablement été exploré.

Dans le domaine des Etudes de genre, sont volontiers niés :

  • Les effets de la domination masculine à l’œuvre dans les sphères universitaires, intellectuelles et médiatiques. Comment croire dans ce cas, que les droits et libertés des femmes ne soient pas lésés ?

Quels sont les liens entre les Etudes de genre et les représentations Queer hyper-sexualisées des femmes, valorisant les rapports de domination/soumission, la prostitution et autres fantasmes masculins, à la plus grande satisfaction des très vaillantes et lucratives industries du sexe ?

  • Les combats féministes contre des discriminations et violences spécifiques, pour l’égalité et pour la promotion d’autres valeurs de vie en société.

Si les féministes ont longtemps été solidaires des LGBT et le sont encore, le plus souvent, l’inverse n’est pas vrai, ces derniers ne s’investissent pas ou très peu pour les droits des femmes et n’hésitent même plus à les mettre en péril, en particulier dans les domaines qui relèvent de l’appropriation de leurs corps (GPA/prostitution…).

A l’extrême, des trans-activistes, dans les pays anglo-saxons, mais également chez nous, s’autorisent à interdire violemment à des féministes de prendre la parole et même à organiser des conférences non-mixtes.

Alors parler de genre, du genre, quel genre, ton genre, mon genre ?

Il est urgent de revenir aux fondamentaux et de définir des priorités utiles.
En tant que féministe, parler du genre, reste et restera, tant que la situation des femmes ne se sera pas améliorée, à peu près partout sur cette planète (éducation, salaires, santé, violences, violences conjugales, viols, féminicides, etc.), parler de l’abolition de la domination masculine, un point c’est tout.

Christine Le Doaré

Le hijab, et nous, les femmes

imageLa délicatesse est à Mme Morano, ce que le hijab est à la liberté

Nadine Morano et la délicatesse sont de parfaits antonymes mais, il faut tout de même le dire, si le hijab était un signe de liberté, les hommes en seraient tous affublés.

Depuis cette nouvelle sortie tonitruante de Nadine Morano de son lieu de villégiature, tout le monde s’en mêle, les médias comme d’habitude font leurs choux gras de l’insignifiant et les politiques présents à Paris se bousculent devant les micros.

A vrai dire, cette polémique à la française est parfaitement ridicule.

Tout d’abord, Mme Morano ne nous a jamais habitué-e-s à la subtilité, elle s’attaque à une femme dont elle ne connaît rien et l’instrumentalise en la mettant en photo sur son blog.

Je veux bien croire qu’elle a été choquée par le manque de liberté de cette femme qui contrairement à son mari, ne s’est pas baignée, mais il y a bien d’autres façons de traiter de cette question.

Les journalistes comme les médias reprochent à Mme Morano de s’être ainsi emportée, d’avoir fait preuve d’intolérance, de confondre laïcité et racisme et rappellent à l’envie ce que chacun-e sait pertinemment, à savoir : la laïcité ne consiste pas à entraver la liberté de culte.

En revanche, personne ne se précipite pour rappeler que l’oppression des femmes a de multiples visages et que les obligations religieuses imposées aux femmes, ne sont le plus souvent que le fruit de l’imagination et de la volonté des hommes, férus de soumettre les femmes à leur contrôle.

Effacer les femmes de l’espace public en les affublant d’oripeaux qui ressemblent à de sinistres linceuls, dans le but de les dissimuler à la vue de ceux qui ne savent pas se contrôler ou encore, parce qu’ils les considèrent impures, tout ceci relève bien de la violence machiste.

Invisibiliser les femmes et les condamner à n’être que la propriété privée d’un homme, le mari, (le père ou le frère en attendant) en prétextant que telle est la volonté de Dieu, relève bien d’une violence psychologique patriarcale.

Car enfin, dans TOUTES les religions, le voile/hijab révèle essentiellement, une haine des femmes.

Le voile, est bien le drapeau insidieux d’un apartheid de genre, puisque seules les femmes et de rares dignitaires islamistes, (comme en Iran), le portent.

Comme le dit si bien l’écrivain algérien Mohamed Kacimi, « Le voile est un symbole de 3 000 ans de machisme religieux ».

En effet, l’auteur nous rappelle que le voile devient une obligation théologique avec la chrétienté et que c’est Saint Paul le premier qui impose le voile aux femmes.

Le voile est utilisé par l’église « comme un instrument de ségrégation qui fait de la femme un être inférieur, non seulement vis-à-vis de l’homme, mais aussi de Dieu ».

Dans le Coran, il est fait référence à une étoffe recouvrant le corps et plus précisément la poitrine, mais nullement de hijab recouvrant les cheveux et encore moins le visage.

C’est la révolution iranienne de 1979 qui généralise le voile, le hijab « innovation sortie tout droit de la tête des tailleurs islamistes, a supplanté le haïk traditionnel, un carré de tissu blanc. »

L’auteur nous explique que la différence fondamentale entre les 3 religions monothéistes est que l’Islam est « venue au monde comme religion d’état et une religion de conquête qui n’a pas souvent été minoritaire et qui n’a pas été un exemple de tolérance ».

Selon lui, « le hijab est l’effacement et l’abolition virtuels des femmes… Toute fille pubère est donc perçue comme honteuse. Elle est éduquée pour se percevoir, depuis l’âge de 8 ans, comme un objet sexuel potentiel qui doit être dérobé aux yeux de la foule concupiscente. Derrière chaque voile, il y a trois mille ans de haine envers la femme qui nous regarde. » http://m.slateafrique.com/97015/linvention-du-voile-religion-machisme

Par quel raisonnement, tant de gens en France, en arrivent à confondre des notions telles que : la tolérance, le racisme et l’oppression des femmes ?

Ceux qui pensent qu’il faudrait faire preuve de plus de tolérance, revendiquent-ils une tolérance envers l’oppression machiste ?

Ceux qui accusent de racisme les personnes qui s’inquiètent de l’accroissement constant dans l’espace public, du port d’un symbole non pas religieux mais machiste, sont-ils également prêts à cautionner d’autres manifestations machistes dans le même espace public ?

Quelle culpabilité, quelle distorsion idéologique aveuglent ainsi ceux qui ont si peur d’être pris en défaut de « politiquement correct » ?

Bien entendu, il est indispensable de refuser les amalgames et de faire la différence entre la condamnation féministe des stigmates de la domination masculine et par exemple, une récupération politique indécente par l’extrême droite.

Il ne s’agit évidement pas d’agresser les femmes qui portent le hijab, simplement de pouvoir en débattre en toute lucidité et de questionner l’obscurantisme religieux quel qu’il soit et dans tous ses aspects oppressifs.

Les athées subissent, terriblement tolérants quand on y pense, forcé-e-s d’être les otages silencieux de l’influence grandissante des religions dans la sphère publique et la géopolitique mondiale.

C’est terriblement oppressant.

Personnellement, je tolère les religions tant qu’elles restent dans la sphère privée.

Tout ce prosélytisme religieux est accablant : des revendications incessantes pour gagner toujours plus de terrain, un affichage ostentatoire des symboles, des guerres de religion qui dévastent le monde, leur instrumentalisation politique par des voyous qui n’ont de cesse d’asservir des populations et soumettre les femmes, etc.

La liberté de ne pas croire, de vivre dans une société qui ne soit pas imprégnée du religieux au point de tant peser sur nos vies et politiques publiques, doit être réaffirmée.

Faut-il le rappeler ? Tous ces communautarismes, règles, interdits, menaces et massacres, s’amplifient au nom d’un prétendu Dieu (vous remarquez que bien sûr qu’il est masculin !) sans même que la probabilité de son existence n’ait jamais été établie.

Croire est un espoir irrationnel, l’invention d’une éternité, la négation de la réalité d’une fin inéluctable et ce dès notre conception, notre temps de vie étant d’emblée, limité.

La condition humaine c’est de le savoir, de l’assumer et ne pas imposer aux autres ses techniques empiriques pour y faire face, qu’elles se nomment spiritualité, humanisme, religion ou je ne sais quoi d’autre.

Les croyants intelligents et éduqués qui ne s’opposent pas à cette ingérence grandissante, espérant quelques retombées pour leur propre religion, sont aussi redevables de cet état des lieux ; les athées qui au nom d’une obscure idéologie, cautionnent l’intransigeance terrible des dogmes religieux, tout autant.

Il ne fait pas de doute que les hommes règnent toujours en maîtres du monde, eux aussi souffrent des violences religieuses, mais ils ne risquent jamais autant que les femmes.

Il serait temps que les tous les athées, les femmes en particulier, se réveillent pour rappeler que face à ce qui n’est même pas une hypothèse, ne pas croire est amplement aussi légitime, si ce n’est plus, que croire et que les croyants n’ont pas à imposer de la sorte leur imaginaire.

Pour conclure j’imagine une fiction qui – et c’est tout de même un comble -, aurait à elle seule, le pouvoir de mettre un terme à toute polémique sur le hijab, mais qui je le crains, n’a guère de chance de se produire :

Breaking news : à la stupeur générale, le Conseil du culte musulman annonce en ce mois d’août 2014, qu’en l’absence de directives claires dans le Coran, c’est au tour des hommes de porter librement le hijab !

GAZA – Palestine – Israël, à quoi jouent tant de féministes ?

reuters

11 août 2014 actualisation

Dans ce texte, je n’ai jamais eu la prétention d’analyser ce conflit sous toutes ses formes, ni d’être exhaustive, simplement de proposer une grille de lecture féministe.
Je dénonce une lutte machiste incessante pour imposer une domination politique, religieuse, culturelle, sur une autre et ne remonte donc pas jusqu’à l’origine des temps pour établir des responsabilités entre les protagonistes, en général masculins.
Je n’ignore pas les méfaits des guerres de colonisation, (en gros l’histoire de l’humanité) , mais je trouve curieux l’auto-flagellation, en particulier en France, qui consiste à toujours pointer les torts des civilisations occidentales et gommer ceux des autres (Pourtant nos civilisations ont permis, même tardivement, des luttes d’émancipation des femmes et des minorités).
Par exemple, l’esclavage musulman qui a saigné l’Afrique noire, n’est que rarement mentionné et pourtant, une recherche sur Internet permet en quelques clics, d’en mesurer l’ampleur ;  d’autres formes d’esclavage subsistent aujourd’hui dans plusieurs régions du monde.
Je propose une toute autre grille de lecture puisque l’histoire n’est qu’une succession de luttes hégémoniques machistes pour asseoir un pouvoir et contrôler le monde.

 

******************************************************

05 août 2014 actualisation.

J’ai été déçue par l’analyse de la situation à GAZA faite par la plupart des féministes qui se sont exprimées sur la question . A l’instar de groupes gauchistes et du PCF, elles semblent être restées figées dans les années 70 , nostalgiques d’une représentation fantasmée de la Palestine qui  ne correspond guère à la réalité actuelle.

Je n’ai pas compris pourquoi elles ne condamnaient pas avant tout l’instrumentalisation politique des religions, les motivations machistes de contrôle des populations par des hommes avides de pouvoir, l’obscurantisme, les violences en tous genres, la destruction.

Je n’ai pas compris pourquoi elles cherchaient à lire le conflit à travers des analyses « gauchistes » dépassées plutôt qu’à travers une grille de lecture féministe, encore moins pourquoi elles prenaient partie pour un camp ou l’autre, alors que les deux côtés manifestaient un acharnement à détruire l’autre ; comme si les guerres, en particulier lorsque politique et religion en sont le cœur, n’étaient pas toujours particulièrement préjudiciables, surtout aux femmes et aux enfants.

J’ai été déçue plus encore par celles qui ont traversé ce conflit meurtrier en réussissant à ne pas exprimer la moindre idée, sur la question.

Le mardi 5 août 2014, un cesser le feu est enfin entré en vigueur pour 72 heures et des négociations se sont ouvertes, Israël et le Hamas ayant enfin accepté la proposition de trêve du Caire. L’armée israélienne a retiré toutes ses troupes. Les dernières 48 heures avaient été particulièrement intenses, les palestiniens lançant leurs roquettes sur une douzaine de villes israéliennes et les avions israéliens menant des raids nourris. Israël a toutefois prévenu qu’elle répondrait à toute attaque.

Les négociations seront difficiles les exigences des belligérants étant inconciliables. Le Hamas demande notamment la levée du blocus, alors qu’Israël avance un impératif de sécurité et prétend que le Hamas dispose encore d’environ 3 000 roquettes. Israël exigerait également que la reconstruction de Gaza soit conditionnée à sa démilitarisation. Dans tous les cas, cette région est à feu et à sang et ce n’est pas là de s’arrêter.

Ce que je retiens de ce conflit sanglant c’est que depuis les années 70, la situation dans cette région a considérablement évolué. Il ne s’agit plus seulement d’une guerre entre deux protagonistes, au contraire, elle est menée par de nombreux acteurs qui agissent par procuration.

Les chiites et les sunnites s’affrontent en Irak, en Syrie, au Liban ; des régimes arabes « autoritaires » sont en guerre avec des islamistes (200 000 syriens tués) ; un conflit intra-sunnite déchire l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Egypte et la Turquie. Toutes ces luttes hégémoniques expliquent aussi pourquoi le Hamas soutenu par l’Iran, (la Turquie et le Qatar),  s’attaque à Israël, dans la bande de Gaza. Se faisant, lui et ses alliés s’attaquent indirectement à l’Egypte et à l’Arabie Saoudite.

La droite israélienne au pouvoir se comporte quant à elle, de manière inqualifiable, nourrit le terreau du terrorisme (même s’il n’a guère besoin d’encouragements), et par ses frappes disproportionnées et non maitrisées à tué sans raison un nombre hallucinant de civils dont des enfants. La seule explication et non excuse, acceptable, étant son isolement dans cette région du monde.

C’est aussi pourquoi il est urgent de comprendre que le conflit entre la Palestine et Israël dépend aussi des luttes qui déchirent les arabes et les musulmans entre eux.

Ce cesser le feu, qui probablement ne durera pas,  est un soulagement ; en revanche, le peu d’autonomie et de secours du féminisme pour proposer des alternatives crédibles d’interprétation et de résolution des conflits guerrier de ce monde, est accablant.

 ********************************************************

J’ai écrit cet article le 21 juillet 2014.

Le 31 juillet, 10 jours plus tard, je constate que les manifestations partisanes , en particulier à Paris, pour soutenir un camp et ses exactions ou l’autre, n’ont abouti à rien de positif. Ce sont les civils, otages sacrifiés,  qui continuent de payer le prix fort. Un massacre insoutenable pendant que le Hamas continue ses frappes acec des lance-roquettes disséminés au milieu de la population, accolés aux édifices de l’ONU et qu’Israël bombarde des habitations, des écoles où est entreposé du matériel militaire mais aussi où trouvent refuge des civils.

La seule option depuis le début consistait bien à exiger un cesser le feu inconditionnel et immédiat, à demander ensuite la reconnaissance de deux états sécurisés. Comme à Paris, gesticuler dans des manifestations appelant essentiellement au boycott d’Israel au milieu de reproductions de fusées recouvertes de croix gammées, de drapeaux djihadistes, aux cris de morts aux juifs de ceux qui brûlent des drapeaux israéliens, etc. n’est pas glorieux ; les gauchistes et le PC notamment, qui ont fermé les yeux dans la plus grande démagogie, n’en sortent pas grandis. L’Humanité avec ses dossiers « Gaza mon amour » fait preuve d’un intérêt sélectif troublant pour la bande de GAZA.

Ne pas  dénoncer avant tout, que les deux protagonistes (et tous les autres indirectement impliqués) sont dans une logique hégémonique de domination et de puissance machiste, ne pouvait mener qu’à ce résultat.

Je rejoins l’analyse de Claudie Lesselier, elle aussi féministe, laïque, de gauche, même si elle fait l’économie d’une lecture féminsite de la situation et ne remarque pas que cette situation relève directement de la domination masculine.

http://www.mpctasso.org/spip.php?article1317

 

********************************************************

Ce conflit plus que tout autre, est révélateur de l’incapacité de féministes à se détacher des idéologies dominantes, aussi machistes soient-elles.

Palestiniennes et israéliennes subissent, comme leur peuple, les conséquences du conflit qui enflamme périodiquement la région, mais elles sont également opprimées par les hommes de leur groupe.

A Gaza comme tout un chacun, les femmes sont touchées par des conditions de vie déplorables, les restrictions et contrôles du blocus israélien, mais aussi par la main mise du Hamas et son incurie, l’endoctrinement politico-religieux de leurs enfants, leur soumission à la charia.
Elles sont terriblement discriminées, ne travaillent pas (à peine 10% de la population qui travaille), subissent des violences conjugales et sexuelles comme partout ailleurs, n’ont aucun contrôle sur leurs droits reproductifs (l’avortement y est interdit), etc.

En Israël la situation des femmes est beaucoup plus hétérogène mais l’influence du religieux s’étend et enferme de plus en plus de femmes dans des traditions d’un autre âge.

Ce conflit résulte de l’une des pires horreurs de de l’humanité : la Shoah.

(Je sais bien que l’idée de la création d’un état juif en Palestine remonte aux environs de 1890 avec la naissance du mouvement sioniste (retour en terre sacrée) ; mais je m’intéresse ici à la création, par l’ONU en 1947,  de l’état d’Israël, proclamée en 1948, après la partition de la Palestine (terre promise aux juifs en 1917 et aux arabes en 1915 par le RU !).
Je fais bien référence à la découverte en 1945 des horreurs de l’Allemagne nazie, à l’histoire de l’Exodus, au partage de la Palestine en deux états par l’ONU en 1947 et à la déclaration de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948 (attaqué dés le lendemain par les arabes qui refusent le plan de l’ONU).
Les combats s’arrêteront en 1949 et l’Etat d’Israël en sortira conforté.)

Déculpabiliser de l’holocauste, réparer en créant un état juif sur ce territoire déjà témoin d’un lourd contentieux entre arabes et juifs, comment douter un seul instant, que cela ne se ferait pas sans une forte opposition  ?
Une compétition inégale pour la suprématie était à l’évidence en germe, dans le projet de création de l’état d’Israël.

Une coexistence pacifique n’était pas pour autant exclue, mais peu crédible, tant notre civilisation regorge d’exemples désastreux de l’incessante lutte de pouvoir virile visant à contrôler toujours plus de terres et de richesses, en dominant femmes et enfants toujours utiles pour perpétrer à l’infini, cette soif de puissance et de supériorité machiste.

L’instrumentalisation politique des religions est l’outil le plus performant pour parvenir à de tels fins et l’Histoire en atteste, les femmes en ont toujours été les premières victimes.

Alors historiens, sociologues et politiques expliqueront à leur façon la genèse, les rivalités et attaques successives du conflit, mais il est possible de résumer la situation à un bras de fer viril pour imposer sa religion, sa culture, ses valeurs à l’autre, l’étranger, différent et donc ennemi.

Israël s’est désengagé de la Bande de Gaza en 2005.

S’y s’entassent 1,7 million de personnes, qui vivent sous blocus israélien depuis 2006/2007, après perpétration par le Hamas d’un coup d’état contre l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas et instauration de la charia.
C’est donc le Hamas, organisation totalitaire terroriste qui contrôle et radicalise ce territoire. Sa gestion est indigente, sans les dons d’associations humanitaires et de pays « amis », la situation sociale et sanitaire de ce territoire, serait pire encore.
Le Hamas et la quinzaine d’organisations rivales salafistes ou jihadistes de Gaza n’ont pas déclenché cette guerre et ne refusent pas le cesser le feu proposé par l’Egypte, sans raison.

Ils savent bien qu’ils vont perdre sur le plan militaire, Tsahal est plus forte, même s’ils sont mieux équipés et préparés que les observateurs pouvaient le penser : les tirs de roquettes soutenus malgré les bombardements prouvent une organisation efficace, des munitions en nombre, des tunnels et souterrains où se terrent les chefs de guerre.
En l’absence des batteries anti-missiles israéliennes « dôme de fer » qui interceptent 90% des roquettes, les dégâts seraient probablement prodigieux en territoire israélien.
Ce qui intéresse le Hamas c’est de gagner sur le plan politique.

Il se sert des Gazaouïs qu’il fait tuer par Israël, il les fanatise ensuite d’autant plus facilement.
Il sait pertinemment que Tsahal pour parvenir à anéantir les lance-roquettes, entrepôts d’armes et responsables du Hamas disséminés volontairement dans les zones surpeuplées, va tuer de nombreux civils, y compris des enfants.
Il s’en moque, il n’a construit aucun dispositif de protection civile, aucun abri où se réfugier pendant les bombardements, il aime les martyres.

Les enfants, il les enrôle, il les utilise comme boucliers humains.
Qui n’a pas vu cette vidéo où des centaines d’enfants en uniforme, armés jusqu’aux dents, s’entraînent à haïr les juifs « parce qu’ils sont des animaux » ; où un militant du Hamas empoigne un gosse pour traverser une zone sous le contrôle d’un sniper israélien ?
* 1. Vidéo : Le Hamas et les enfants gazaouïs « Where is UNICEF ? »

Le président palestinien Mahmoud Abbas, rival du Hamas, a tenté en vain, d’obtenir un cesser le feu en parlementant avec des représentants du Hamas et du Palestinian Islamic Jihad.
Abbas a ensuite rencontré le premier ministre turc Recep Erdogan pour lui demander d’intercéder en faveur du cesser le feu, toujours sans succès.
La Ligue arabe a soutenu le cesser le feu égyptien mais le Hamas n’en a cure et décide seul, du sort des Gazaouïs car son intention clairement affichée est bien la destruction pure et simple de l’état d’Israël : «Avant de mourir Israël doit être humiliée et dégradée. » Khaled Mechaal – chef du Hamas (Al Aqsa TV, 2008)

De son côté, Israël a un gouvernement de droite depuis trop longtemps.
Le moins que l’on puisse dire est que ce gouvernement ne facilite pas le rapprochement des deux peuples, nombre de ces choix sont condamnables.
Il viole délibérément les accords de paix, cautionne voire organise une expansion constante des colonies israéliennes et peine à contrôler sa droite dure et ses extrémistes religieux.

L’offensive terrestre, même pour détruire les tunnels très dangereux pour Israël, même après le refus du cesser le feu par le Hamas, était une erreur.
Le risque de provoquer un carnage dans la population civile était beaucoup trop grand.
Pour défendre sa population des tirs de roquettes, Israël ne pourra pas justifier la mort de tant de civils, en particulier d’enfants, même si les Gazaouis sont beaucoup plus inféodés au Hamas qu’il y a quelques années.

Déjà en 2006 la riposte israélienne à une agression terroriste était disproportionnée, et ce même si en réalité, il ne s’agissait déjà plus de se défendre contre des armes « artisanales » mais bien contre des armes meurtrières fournies en nombre par l’Iran.
Depuis, le Hamas et son rival, le Djihad islamique, ont renforcé leur arsenal (roquettes iraniennes Fajr 3 et 5 et obus mais aussi missiles dernier cri, M-302 iraniens fabriqués en Syrie et missiles R-160 et Grad), de quoi atteindre la totalité du territoire israéliens.

On comprend bien pourquoi Israël tient à anéantir cet arsenal et les organisations totalitaires qui les détiennent, mais l’offensive terrestre avec un nombre aberrant de civils tués, fait le jeu de ces organisations et personne ne peut tolérer autant de civils tués.

Avec un peu de recul et une lecture féministe de la situation, il saute aux yeux que toute cette énergie guerrière, toute cette violence machiste relève purement et simplement de la domination masculine.
Alors je m’interroge quand je vois des féministes contribuer à exporter ce conflit en France, se ranger derrière l’un ou l’autre camp plutôt que de favoriser exclusivement l’étude d’un plan de paix équitable et durable, et plus encore, de ne pas s’intéresser à ce que les femmes israéliennes et palestiniennes pourraient faire ensemble pour résoudre ce conflit.

Pourquoi certaines féministes défilent-elles derrière des banderoles : « soutien total à Gaza » ? Soutenir Gaza en bloc, n’est-ce pas aussi soutenir l’autorité terroriste qui la manipule ?
Pourquoi certaines prennent-elles le risque de se mêler aux islamo-fascistes  et relayent cette fable grotesque d’un « génocide à Gaza », alors qu’il n’y a aucune volonté d’éradication ethnique de la part d’Israël et que la notion de génocide répond à des critères juridiques très précis ?

*2: IL faut lire l’analyse d’ Ayala Prager”The semantics of conflict: GAZA and the myth of genocide”, sur son blog The girl makes noise.

Pourquoi à l’inverse, d’autres soutiennent-elles d’une seule voix le gouvernement Netanyahu, allant même parfois jusqu’à cautionner les actions intolérables de la Ligue de Défense Juive et du Betar en France ?

Une banderole : « Cesser le feu immédiat – paix ! « ou « stop bombardements sur Gaza et roquettes sur Israël – paix ! « ou encore, un cortège féministe « femmes palestiniennes et israéliennes pour une paix durable », tout plutôt que Palestine ou Israël vaincra, je comprendrais.

Le journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud dans son article * 3 « Ce pourquoi je ne suis pas « solidaire » de la Palestine » est tellement plus cohérent quand il écrit : « D’abord non à la « solidarité » sélective. Celle qui s’émeut du drame palestinien parce que se sont des Israéliens qui bombardent. Et qui, donc, réagit à cause de l’ethnie, de la race, de la religion et pas à cause de la douleur. »
A côté, le PCF, avec son soutien inconditionnel à la Palestine, qui fait comme si rien n’avait changé depuis 2006/2007, m’inquiète beaucoup.
J’ai l’impression que s’il a évolué sur beaucoup de points, sur celui-ci, il trempe toujours dans son bain de formol.

La situation est éminent complexe.

Espérer un rapprochement entre les deux peuples, la reconnaissance internationale d’un état palestinien avec à sa tête un gouvernement démocratiquement élu, le Hamas et tous les groupes totalitaires désavoués, tout ceci semble bien relever de l’utopie pour l’immédiat.
Dans tous les cas, cela ne se fera pas à coups de soutiens partisans ni d’incantations à la paix.

Les accords d’Oslo avaient apporté l’illusion d’une paix entre deux états.
Mais l’objectif du Hamas est on ne peut plus clairement écrit dans sa chartre : anéantissement d’Israël et l’assassinat des juifs.
Il est certain que donner un état au peuple arable palestinien n’est pas sa priorité.

En outre, en Syrie, en Algérie, au Nigéria, en Irak, au Soudan, au Liban, etc. Israël n’est pas en cause, les massacres sont intra-islamiques.
Cette logique mortifère, il est temps que les arabes eux-mêmes la dénoncent, c’est d’ailleurs ce que tentent de faire, en nombre insuffisant, l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, Boualem Sansal, Malek Chebel et quelques autres.

Difficile d’être aussi crédule aujourd’hui, difficile d’imaginer mieux qu’un cesser le feu et son contrôle imposé par les autorités internationales.

Difficile aussi de ne pas être choquée par la différence idéologique faite entre toutes les victimes des guerres et des conflits.
L’indignation sélective française a quelque chose d’indécent : un quasi silence face aux centaines de milliers de morts en Syrie, mais un quartier de Paris mis à sac pour les morts palestiniens ?

Des féministes prêtes à défiler au milieu de femmes voilées exhibées par des propriétaires arborant un T-shirt : Émirats Arabes devant et Boycott Israël derrière, mais qui n’ont jamais organisé le moindre défilé contre le féminicide des femmes dans le monde ?

Confrontées à un conflit sanglant il semble bien que trop de féministes figent le temps, la zone de conflit et se rangent derrière les idéologies dominantes, un peu comme si le féminisme ne leur servait plus à rien, ne constituait plus un projet de société universel et intemporel.
Tout semble indiquer que dans un tel contexte, le féminisme cesse d’être une grille de lecture et d’analyse, n’offre plus une solution globale de vie en société.
Des gouvernements réactionnaires ou totalitaires, non paritaires, non féministes, imprégnés de dogmatisme religieux, qui mènent à des impasses d’antagonismes, ne sont tout d’un coup, plus dénoncés.
Voici qui est particulièrement grave et désespérant, plus encore que la somme de toutes les victimes des conflits subis par l’humanité depuis son origine.

Des puissances machistes successives s’emploient à mettre à feu et à sang une région du globe après l’autre depuis la nuit des temps, il serait temps d’en prendre vraiment conscience et de proposer d’authentiques alternatives féministes avant que l’humanité ne soit plus qu’un souvenir.

Christine Le Doaré

* 1. Vidéo : Le Hamas et les enfants gazaouïs : « Where is UNICEF ? » : https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10152628481158938&id=749633937    

 

*2: Ayala Prager”The semantics of conflict: GAZA and the myth of genocide”, blog : The girl makes noise : http://t.co/7JiMj8KQM0    

 

*3 Par le journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud « Ce pourquoi je ne suis pas « solidaire » de la Palestine » : http://www.medias24.com/tr13202Ce-pourquoi-je-ne-suis-pas-solidaire-de-la-Palestine.html

Crédit photo : Finbarr O’Reilly/Reuters)

Des «Déchaînées » aux genoux du patriarcat !

pancakes-158510Des «Déchaînées » aux genoux du patriarcat !
Ou pourquoi, à peine connues, les théories « féministes « post-modernes sont vouées aux poubelles de l’Histoire.

« Islam et prostitution : les féministes, le voile et le string » de ValérieCG ou Crêpe Georgette. Vous ne rêvez pas, dans un même titre, s’enchaînent les mots : Islam, prostitution, féministes et voile. String c’est juste pour faire style.

Surprenant ? Pas vraiment, depuis quelque temps déjà, une mouvance constituée de : bloggeuses influentes (notamment « Les Déchaînées »*1.), aussi la nébuleuse « 8marspourtoutes » *2., de Morgane Merteuil et d’autres du STRASS *3 et aussi d’Act-Up Paris, de quelques militants du NPA, aussi des Verts et de quelques universitaires amplement médiatisés, a pour ambition de parvenir à décrédibiliser puis diviser le mouvement féministe, en récupérant certaines luttes de femmes.

Les théoriciens et théoriciennes du « féminisme » post-moderne dit improprement « pro-sexe », nullement effrayéEs par les amalgames improbables, récupèrent des luttes de femmes que la société rejette et /ou que leurs « choix » isolent.
Ces femmes, à priori, tout les oppose : les unes revendiquent de se voiler « librement », les autres de se prostituer « librement ».
On ne peut imaginer plus grand écart entre les motivations et revendications d’un tel rassemblement, mais le mot « librement » a indéniablement un fort pouvoir d’attraction sur les libertariens !

D’un côté, nous avons des femmes voilées qui semblent ignorer que des générations de femmes se sont battues pour s’en affranchir, que des femmes sont, en France, sommées de le porter par les hommes de leur entourage, que d’autres femmes dans le monde sont harcelées, lapidées et assassinées quand elles ne le portent pas.
En tous cas, elles s’acharnent à défendre en France, ce morceau de tissu qu’aucun texte religieux n’impose, mais infligé aux seules femmes par des hommes qui encore et toujours exigent de les contrôler et entravent leur liberté.
Paradoxalement, ces femmes s’entêtent à leur donner raison et se déclarent « libres », certaines le sont sûrement, mais combien sont instrumentalisées par le « féminisme islamique », des islamo-gauchistes et intellectuels si bienveillants à leur encontre ?

De l’autre, des prostituéEs qui semblent ignorer qu’en guise de liberté, elles participent à l’organisation patriarcale d’une distribution des rôles agencée pour garantir aux hommes une mise à disposition des corps des femmes.
Réduites à une convenance sexuelle, elles n’expriment aucune solidarité envers les femmes forcées dans la prostitution, comme si elles ignoraient que les clients ne s’inquiètent jamais de la situation des femmes et filles qu’ils payent, que leur demande nourrit une traite criminelle et un sordide trafic d’êtres humains.
Une liberté d’entreprise incompatible avec la défense des droits humains et à fortiori des droits des femmes.

Rien de bien moderne, subversif ni féministe dans ces revendications, si ce n’est que le mot « librement » justifie tout, y compris de renforcer le contrôle et les violences contre les femmes puisqu’elles semblent y consentir.
En réalité dans un cas comme dans l’autre, des femmes souffrent du regard de la société, de violences et de discriminations mais plutôt que de lutter contre les raisons de leurs problèmes à savoir, l’arbitraire de l’interprétation masculine des religions et les violences sexuelles de la domination masculine, elles tentent d’aménager leur oppression plutôt que de l’abolir.
Erreur fatale, l’oppression ne s’aménage pas, elle s’abolit.

Le mouvement féministe est loin d’être parfait et ne se préoccupe probablement pas assez des multiples discriminations de sexe, classe, race-racisation-, il est compréhensible que des femmes se pensent laissées pour compte ; en revanche, ce qui est scandaleux c’est l’instrumentalisation éhontée de frustrations légitimes par des intellectuels et des activistes que l’honnêteté intellectuelle n’étouffe pas.
Le relativisme culturel est pourtant de plus en plus contesté, à commencer par les femmes concernées dans les pays arabes ; les femmes du monde entier sont solidaires face à des violences et discriminations qui les concernent toutes, c’est ça le féminisme et le relativisme culturel les divise.
Le soutien direct ou indirect de plus en plus flagrant aux industries du sexe, que les femmes dès qu’elles sortent de la prostitution, dénoncent en grand nombre, est de plus en plus difficile à cacher.
Nous vivons dans un monde formidable : les systèmes d’oppression, les industries n’ont même plus besoin d’assurer leur maintien et défense eux-mêmes, des personnes et groupes se présentant comme subversifs le font bien mieux à leur place !

Ce sont les mêmes qui nous rabattent les oreilles de l’intersectionnalité des luttes, concept utile pour exiger des femmes qu’elles attendent le grand soir pour revendiquer des droits spécifiques ; dommage, l’Histoire et même la plus récente nous prouve qu’elles sont alors très vite muselées et renvoyées à leur oppression.

Aucun des arguments avancés dans le texte « Islam et prostitution… », au paroxysme de cette posture aberrante ultra-libérale et islamo-gauchiste et qui revient à promouvoir un racisme de l’occident pas plus intelligent que ne l’est aucun racisme, ne résiste bien longtemps à une lecture un tant soit peu critique et surtout féministe.

« La lutte contre le voile, outil fédérateur d’un féminisme en mal de visibilité » !
Il faut le lire pour le croire ! La lutte contre les discriminations, l’éducation à l’égalité, la lutte contre les violences (le viol, les violences conjugales, etc.) sont des sujets fédérateurs parmi bien d’autres et depuis toujours, pour les militantes féministes.
En outre, la question du voile est un vrai sujet de société sur lequel les féministes aussi ont leur mot à dire car religions, interprétation masculine des religions et oppression des femmes ont toujours été fortement liés !

« Civiliser les femmes musulmanes : « mission oppression », au nom du féminisme » !
Entre culture du complot et fantasme de persécution de type « Indigènes de la République » ! Comment croire une seule seconde que le mouvement féministe penserait à « civiliser les musulmanes » ?
Les femmes du monde entier ont toujours cherché à s’affranchir du poids des religions, de toutes les religions et de ce qu’elles imposent aux femmes.
Quelle pathétique névrose que de masquer les voix des féministes du monde musulman qui résistent pour mettre en avant les « féministes islamistes », instruments des pouvoirs intégristes !

« 2013, le féminisme anti-putes s’offre les feux de la rampe » !
Référence à la loi d’abolition de la prostitution qui comporte la pénalisation du client prostitueur. Comme si depuis toujours le mouvement féministe n’était pas abolitionniste de la prostitution, plutôt que complaisant à l’égard des hommes qui abusent du pouvoir de l’argent pour contraindre des femmes à une sexualité non désirée ?
Mais c’est quoi au juste le féminisme sinon l’émancipation des femmes pour l’égalité femmes-hommes, une société qui se libère des dominations, exploitations et violences et abolit les privilèges patriarcaux à commencer par les plus anciens et à l’origine même du patriarcat : l’appropriation du corps des femmes pour la sexualité et la reproduction dans le mariage comme dans la prostitution ?!

Tout est à l’avenant, les fondamentaux d’un féminisme universel et laïc sont bafoués dans un jargon complotiste, des arguments absurdes, une grossière manipulation idéologique.
Qui donc peut être dupe ? Cette mouvance, démasquée depuis un certain temps déjà, ne poursuit en réalité pas d’autres buts que la perpétuation du patriarcat, alors je me demande bien pourquoi ces « féministes » de pacotille continuent de faire semblant ? Croient-elles vraiment pouvoir ainsi souiller les luttes féministes et tromper celles et ceux qui les suivent, encore longtemps ?
Pourquoi ne disent-elles pas clairement qu’elles sont du côté de l’oppresseur, des dictats religieux, du contrôle des femmes ? Pourquoi ne rejoignent-elles et ils pas les masculinistes, les islamistes, enfin qui elles et ils veulent, mais cessent d’usurper le nom de féminisme ?

Quelle terrible imposture, les seulEs véritables « putophobes » et « islamophobes » ce sont eux, tout juste bons à attiser la haine et à diviser.

Christine Le Doaré

*****************************************************************************************

*1 Les Déchaînées : Valérie CG et Crêpe Georgette + Daria Marx + Gaëlle-Marie Zimmerman et A Contrario : http://www.crepegeorgette.com/2014/03/17/creation-de-lassociation-les-de-chainees/

l’article objet de ce post : « Islam, prostitution, … » : http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache%3Ahttp%3A%2F%2Fwww.dechainees.fr%2F2014%2F02%2F27%2Fislam-prostitution-feminisme-voile-string%2F

*2

Un étrange 8 mars 2014

Encore un 8 mars et des questions qui fâchent

*3 STRASS : Syndicat des travailleurs du sexe

Retour de bâton patriarcal !

images 4
Retour de bâton patriarcal !
L’avortement, encore et toujours un enjeu : c’est le patriarcat qui s’accroche.

Ce n’est pas nouveau, dans un contexte de crise économique ce sont toujours les femmes et les minorités qui trinquent.
Les forces réactionnaires sont prévisibles, elles veillent au grain et à la moindre occasion se mobilisent pour restreindre les droits et les libertés de celles et ceux qui remettent en question les systèmes d’oppression.

En Espagne, elles ont commencé par menacer de revenir sur le mariage pour tous voté par le gouvernement précédent, puis elles se sont attaquées aux femmes et à leur droit d’avorter suite à une grossesse non désirée.
En France, elles se sont déchaînées à l’occasion du vote du mariage pour tous et n’allaient pas rester les bras ballants alors que le gouvernement proposait de supprimer la notion de détresse pour recourir à l’avortement.
La notion obsolète de détresse n’a pas empêché les femmes d’avorter, mais elle constitue bien une limitation dont un gouvernement mal intentionné pourrait s’emparer ; elle suggère que les femmes devraient se justifier alors qu’elles seules sont en mesure de savoir si elles veulent ou non, mener la grossesse à terme.
Nos forces réactionnaires ne s’y sont pas trompées et sur leur élan, elles ont réactivé leurs réseaux, de députés UMP à l’extrême droite, en passant par les intégristes religieux. Tous fébriles rien qu’à l’idée de battre à nouveau le pavé, sortir leurs tenues et slogans si grotesques et se confronter à nouveau au gouvernement.
L’amendement PS au projet de loi à l’égalité femmes – hommes a été adopté à l’Assemblée Nationale et il y a fort à parier que la mobilisation des réactionnaires français retombera comme un soufflet froid.
Toutefois, il est important de rester mobiliséEs, en soutien aux espagnoles et parce qu’en Europe, nombreux sont les pays et leurs représentants dans les institutions européennes qui rêvent de suivre le mauvais exemple espagnol.

Dans l’actualité, j’ai lu et entendu beaucoup de réactions et analyses intéressantes sur la défense de l’IVG, en Espagne, en France, en Europe et un peu partout dans le monde.
Etant donné le contexte de crise économique mondiale et plus globalement la situation catastrophique des femmes dans le monde, je suis tout de même étonnée qu’un grand nombre de citoyenNEs, militantEs et politiques aient été surpris par ce retour de bâton.
Mais surtout, je pense que ce qui devrait être dit plus fort et plus souvent, c’est que nous vivons toujours dans des sociétés fortement patriarcales et que les forces réactionnaires que nous combattons en sont les gardiens.
La raison d’être première du patriarcat est de s’approprier les corps et même les vies des femmes afin de contrôler pour le profit des hommes, tant la sexualité que la reproduction.
Le patriarcat consacre une fantastique énergie à s’assurer de l’accès permanent au corps des femmes, quitte à payer (prostitution / GPA) afin de garantir la transmission du patrimoine aussi bien génétique que matériel et financier.
A l’évidence, il ne va pas lâcher prise sur les questions de sexualité et de reproduction aussi facilement, l’accès aux corps des femmes est sa priorité.

Aussi je m’étonne toujours, même si c’est tant mieux, de constater qu’un grand nombre de personnes soutiennent le droit à la contraception et à l’avortement, sans jamais pour autant déconstruire les stratégies de la domination masculine, ni militer pour l’avènement d’une société féministe.
Pourtant tout est imbriqué, si les femmes sont libres de leur sexualité et d’enfanter ou non, elles échappent en grande partie, au système d’oppression patriarcal.
Ce n’est pas pour rien si le patriarcat trouve de nombreux subterfuges tels que par exemple les mirages vendus par les industries du sexe (pornographie et prostitution) pour s’assurer du maintien des femmes dans une oppression qui ne dit pas son nom et même leur donne l’illusion de leur émancipation et de liberté sexuelle, en réalité, toujours au bénéfice des hommes.
C’est pourquoi, avec d’autres féministes, je trouve désopilant de voir les réglementaristes de la prostitution, défendre l’IVG avec des pancartes qui confondent vagin et utérus, faisant ainsi la démonstration de leur confusion.

La remise en cause de l’IVG libre et gratuit, ce n’est jamais que le patriarcat qui nous rappelle combien il tient à ses privilèges, combien les femmes sont encore et toujours menacées, pas encore des individuEs ni citoyennes à part entière.
Solidarité !

Les associations organisent une manifestation le 1er février à 14 heures, à Paris, place Joffre afin de se rendre jusqu’à l’Ambassade d’Espagne : « Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs ! La liberté face à l’obscurantisme ! 2014 : pour nos droits, pour nos choix ! »

Révélation dans l’hémicycle

247583_627443000617265_1631712614_nEn ce vendredi 29 novembre 2013, j’ai passé l’après-midi dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, afin d’y suivre les débats sur la proposition de loi d’abolition de la prostitution.

Je pourrais applaudir les unEs, moquer ou critiquer les autres.
Des interventions m’ont émue, j’en ai même eu les larmes aux yeux, d’autres m’ont exaspérée, d’autres encore choquée.
En ouverture, la ministre des droits des femmes a donné un vibrant discours particulièrement persuasif et on se souviendra longtemps des courageuses députées, notamment Catherine Coutelle et Maud Olivier, qui portent et défendent la loi sans jamais faiblir.
Je suis désormais convaincue, que la pénalisation du client, qui pose un interdit, devrait en effet et comme plusieurs députéEs l’ont suggéré, consister en un délit et non une contravention. On ne peut pas qualifier une violence sexuelle d’infraction, c’est au minimum un délit, voire un crime.

Mais, ce que je vais retenir de cette journée que j’attendais depuis longtemps, c’est d’abord ce que j’ai ressenti et compris en écoutant les débats. Et cela tient en quelques mots.

Les personnes qui banalisent la prostitution, veulent la libéraliser ou en font la promotion, acceptent de facto que des femmes se soumettent à la domination masculine, et ce, qu’elles y subissent ou pas, des violences sociales et sexuelles.
La prostitution étant fortement genrée, ceci signifie sans aucun doute possible, que ces personnes ont nécessairement fait une croix sur toute possibilité d’une société d’égalité entre les femmes et les hommes.

C’est exactement là qu’est le clivage.
Bien sûr il faut aussi prendre en compte les enjeux socio-économiques de cette forme d’esclavage sexuel, à l’intersection des problématiques de sexe, classe et race, et les profits énormes qu’elle représente pour les proxénètes esclavagistes, mais ce qui m’apparait désormais très clairement, c’est que tout être humain qui se mobilise contre l’abolition de la prostitution, ne croit ni en l’émancipation des femmes, ni en l’égalité femmes-hommes, et encore moins en de nouvelles relations humaines affranchies des stigmates de la domination masculine.

Tous ces gens, hommes comme femmes, ne croient pas à une évolution favorable et féministe de l’humanité. Sinon, ils ne tolèreraient pas cet esclavage sexuel d’un sexe sur l’autre. C’est comme s’ils voulaient que les femmes payent encore et toujours, et toujours plus et à jamais. (Je sais bien qu’il y a quelques prostituéEs gays et trans, mais ça ne change rien, les clients sont toujours des hommes, seule leur orientation sexuelle est différente, et il s’agit toujours de domination sociale et sexuelle).

De quel droit ?

A mes yeux, ces personnes sont cyniques et défaitistes et je comprends désormais que c’est ce qui me pèse le plus, et même me désespère.
Même si la loi d’abolition de la prostitution passe, ce que je crois, j’ai tout de même l’intuition que la bataille pour simplement, vivre autrement ensemble, n’est pas là d’être gagnée.
Une chose après l’autre ? Allez, la loi, maintenant ! Abolition !

Christine Le Doaré

Revenir aux fondamentaux.

feminist picture 12
Revenir aux fondamentaux.
« Liberté de choix » ou double peine ?

En écoutant Jean-Michel Carré sur France Inter, j’ai réalisé que lui, comme tous ceux qui font l’apologie du principe de liberté individuelle absolue, aboutissent souvent à cautionner les pires déviations et systèmes d’exploitation, des femmes en particulier.
Jean-Michel Carré était invité le 30 avril dernier sur France-Inter pour parler de son dernier documentaire sur la Chine. Ce cinéaste est aussi l’auteur « Des travailleurs du sexe », documentaire pro-réglementariste qui selon moi, fait l’apologie d’une « libre » prostitution. Alors j’écoutais avec intérêt pour tenter d’en savoir plus sur sa personnalité et ses centres d’intérêt.

Il s’est présenté comme libertaire et ancien maoïste ce qui selon moi est contradictoire puisque les libertaires prônent une liberté absolu et la négation de tout principe d’autorité et de contrainte, alors que Mao a instauré un système autoritaire digne des pires dictatures.
Il a n’a pas hésité à dire que nous n’étions pas fondés à parler des Droits de l’Homme en Chine ni à leur donner de leçon car nous traitons mal les Roms. Certes, cependant, la nuance est tout de même de taille entre ne pas traiter comme nous le devrions les Roms chez nous, et maintenir à l’échelle d’un pays tout entier, une dictature corrompue et brutale !

Il a ensuite expliqué qu’il était « maoïste libertaire » parce qu’il voulait vivre la libération sexuelle de 68 et qu’il se sentait toujours concerné par la lutte contre le patriarcat. La fameuse « libération sexuelle de 68 » ! Bien sûr, les femmes en ont bénéficié mais, nombreuses sont celles qui ont fini par l’admettre, la libération sexuelle bénéficiait surtout aux hommes, les femmes se devaient d’être en permanence disponibles et enthousiastes, sinon considérées comme coincées. Libération sexuelle oui, mais dans les limites du système patriarcal qui n’avait pas disparu pour autant. Monsieur Carré, elles ne vous ont pas dit en 68, que la sexualité était libre, gratuite et désirée ?!

Le système patriarcal, Jean-Michel Carré le défend d’ailleurs efficacement avec sa propagande pour le « travail du sexe ». Tout comme Mao n’était pas un libertaire mais un dictateur, la prostitution n’est pas le plus vieux métier du monde, mais bien la plus vieille arnaque patriarcale, puisqu’elle vise à maintenir un quota de femmes (et de quelques hommes pour satisfaire une minorité homosexuelle) sacrifiées aux exigences sexuelles et aux besoins de domination des hommes. Dans leur immense majorité, ces femmes sont de classes défavorisées, racisées et /ou ont subi des violences sexuelles dans leur enfance. Merci monsieur le maoïste libertaire de leur réserver la plus belle place dans nos sociétés !
Et puis, comment faites-vous pour nous parler de la Chine sans nous dire que ce pays a commis le plus grand massacre génocidaire de toute l’histoire de l’humanité en éliminant plusieurs dizaines de millions de femmes, et en en déportant d’autres dizaines de millions à des fins de mariage forcé et de prostitution ?

Mais Jean-Michel Carré n’est pas le seul dans ce cas ; ils sont très nombreux les hommes et les femmes aussi, qui considèrent que la liberté de choix prime et que si quelques femmes disent : » je veux être « pute », » j’ai choisi la prostitution », il faut le croire et s’en contenter, voire même en déduire que c’est le cas du plus grand nombre d’entre elles. Rassuré-e-s, ils peuvent se rendormir sur leurs deux oreilles, ainsi va le monde et si des femmes se prostituent c’est parce qu’elles aiment ça, en ont rêvé, une vocation, en sorte. En outre, quelle aubaine, vu que l’égalité femmes-hommes c’est tout de même une utopie et qu’il faudra toujours des femmes dont les hommes pourront disposer !

Je me demande parfois ce qui les empêche de voir l’égocentrique violence de cette opinion ? Comment font-ils pour, au nom du principe du « libre choix », cautionner les pires exploitations et violences ?
Comment font-ils pour ignorer que personne, jamais, n’est libre complètement, ni de son corps, ni de ses envies, ni de sa vie ? Notre cadre de vie dès la naissance, nos rencontres, nous font et nous défont constamment. Les institutions sont déterminantes, l’enseignement, les valeurs républicaines et/ou religieuses, politiques, syndicales sont des moules. Bien sûr chaque personne dispose d’une marge de manœuvre et fera des choix tout au long de sa vie, des choix cruciaux, mais toujours dans un cadre collectif et jamais en dehors du regard des autres et des codes des groupes d’appartenance et/ou de rejet. Un « sans abri » est aussi libre que moi, mais de quoi est-il ou elle libre exactement ? Suis-je aussi libre que d’autres qui détiennent des moyens que je n’ai pas (âge, revenus, formation, qualifications, réseaux, etc.) ?

Dans bien des situations, ce n’est pas la liberté qui protège les personnes, en particulier les personnes vulnérables ou fragiles, c’est la loi, le cadre social, les références culturelles et »morales », etc. Eriger le principe de liberté absolue en système politique, me semble, bien que je sois farouchement attachée à ma liberté, infantile et égocentrique.
Au nom d’un principe de « libre choix » dont la réalisation est parfaitement hypothétique, les gens qui justifient, maintiennent, renforcent le système prostitueur au nom du « libre choix », en réalité, se font les complices d’un système d’exploitation et de violences inouïes qui génèrent d’énormes profits et une criminalité toujours plus importante. La double peine ne leur fait pas peur, puisqu’ils la légitiment par la « liberté de choix ». Ainsi ils peuvent condamner en leur âme et conscience celles et ceux qui ont eu le mauvais goût de naître dans les basses classes, ont été victimes d’un accident de la vie, ont subi des violences sexuelles dans l’enfance, ou ont été victimes d’un proxénète ou d’un réseau, à se prostituer pour tenter de s’en sortir.

Ces « libertaires » et révolutionnaires aux contradictions effarantes sont les mêmes qui encouragent l’émergence des micro-identités, toutes les micro-libertés devant être promues. C’est aussi le cas dans le mouvement homosexuel devenu Mouvement L, G, B, T, Q, I, A, etc. ; à chaque fois qu’une poignée de personnes a une spécificité bien à elle et juge être plus gravement discriminée que les autres, il faut ajouter une lettre et sinon subir un constant harcèlement. Les droits de la lettre L (lesbiennes) sont toujours amplement ignorés par le Mouvement LGBTQIA… mais il faut prioriser, par exemple, les droits des I (Intersexués).
Ce principe de saupoudrage est le même pour toutes les catégories, de genre/sexe, mais aussi religieuses, ethniques, etc. Les micro-identités peuvent diviser les forces, seules les personnes concernées s’intéressant à leur micro-problème, pendant ce temps-là, d’autres ne se gênent pas pour continuer d’exploiter et opprimer massivement les populations !

Le plus important surtout, c’est de bien gommer qu’il y a toujours la moitié de l’humanité qui vit sous domination masculine, qu’il y a des systèmes d’oppression économique majeurs, etc. J’ai relevé de telles dérives, particulièrement en matière d’égalité de Genre : les études de genre, les Droits des femmes, ne devraient plus seulement être féministes et porter sur l’analyse et la déconstruction du système patriarcal, mais prendre en compte les droits des Trans. , les questions de genre n’étant plus seulement comprises comme une problématique d’égalité femmes-hommes mais comme une déconstruction du genre au profit d’un « troisième genre ». La question est intéressante mais ne devrait pas pour autant gommer les luttes féministes. Pourtant c’est bien ce qui se passe et l’on glisse d’une lutte contre les violences de masse du genre masculin à l’encontre du genre féminin, vers une problématique minoritaire, celle des personnes Trans. Comme si les rapports sociaux de sexe n’existaient plus, comme si l’écrasante majorité de la population n’était pas toujours pas plongée dans la dichotomie d’un monde dans lequel les femmes et les hommes n’ont toujours pas la même valeur ni la même place. Les personnes Trans. rencontrent en effet des discriminations avant, au cours de leur parcours de transition, et après (papiers d’identité conformes, etc.), ces problèmes doivent être adressées et résolus, mais pas au détriment des luttes féministes. Pourtant, même au niveau européen, les programmes et agendas des Gender issues (Egalité de genre) sont perturbés par la place disproportionnée accordée à des questions touchant des micro-communautés. Des conférences féministes sont sabotées par des trans./queer activists. Mon propos n’est pas de dire que les minorités n’ont pas de problèmes qui ne doivent pas être adressés bien entendu, mais que les équilibres doivent être maintenus et les efforts proportionnellement consentis.

Des jeunes LGBT, mais pas seulement, sont séduits par ces dérives issues des théories queers. Ils peuvent s’isoler un temps des réalités sociales, vivre entre eux, prétendre s’affranchir des rapports sociaux de sexe, choisir le genre qui leur convient, celui du « milieu ». Ils seront rattrapé-e-s par les réalités sociales, les plus lucides en tireront les conclusions qui s’imposent, mais certains tenteront d’imposer leurs revendications et plutôt que de contribuer à déconstruire le système patriarcal et la domination masculine en reconnaissant aux femmes le droit de s’organiser de façon autonome et prioritaire, s’attaqueront aux féministes, comme les queers trans-activistes qui ont cette année compromis la tenue d’une conférence féministe radicale, au Royaume-Uni.

L’instrumentalisation, la mise en valeur, la prolifération de micro-communautés au détriment d’une lutte de masse contre les systèmes d’oppression dominants, qui en bénéficie sinon le système patriarcal et ses bénéficiaires ? Jean-Michel Carré, tous les chantres de la « liberté de choix «, dans une société phallocrate et dépolitisée, en utilisant de la sorte ce concept de liberté, qu’ils en soient conscients ou non, empêchent les femmes de s’organiser pour revendiquer et obtenir l’abolition du patriarcat.

Ce qui m’étonne encore le plus c’est que tant d’intellectuels les cautionnent ; faut-il qu’ils aient démissionné devant l’indigence et la démagogie de ce « prêt à penser » ! Notre société de consommation, d’apparences et d’indifférences, malade de son individualisme, vide de sens collectif, encourage ceux qui sous couvert de subversion, contribuent au maintien et renforcent les systèmes de domination.

Il va pourtant bien falloir sortir de cet éclatement qui profite aux systèmes et revenir aux fondamentaux.

Christine Le Doaré

Limpidité d’un mouvement, opacité d’un lobby

k8475715Masquer une absence de représentativité, le véritable enjeu du lobby pro-prostitution et de son syndicat « libéral » ?

Un article est paru la semaine dernière sur le lobby pro-prostitution en France : Anatomie d’un lobby pro-prostitution – Étude de cas: le STRASS, en France. (http://sousleparapluierouge.wordpress.com/2013/03/26/anatomie-dun-lobby-pro-prostitution-etude-de-cas-le-strass-en-france/)
Il contient des révélations gênantes pour ce lobby et ses alliés politiques, ses financeurs ; certaines informations, à la marge sont erronées, mais pour l’essentiel, les renseignements sont exacts et compromettants. La question qui n’est pas traitée en revanche, c’est pourquoi ? Pourquoi ce lobby se comporte t’il ainsi et surtout pourquoi s’arroge t’il le droit de parler au nom des femmes prostituées ? Pourquoi, doit-il se comporter d’une façon aussi abusive et disproportionnée, face au mouvement abolitionniste ? Quels sont les enjeux qu’il entend préserver ?

Les abolitionnistes n’ont qu’une seule motivation : la défense des personnes prostituées. Quoi d’autre ? Cherchez bien, pour quelles autres raisons, est-on abolitionniste ? Des raisons religieuses ? Pour certains, mais la plupart de ceux que je connais sont athées, (au début du siècle dernier, les fondateurs du mouvement abolitionniste avaient des motivations religieuses, mais c’étaient des prêtres ouvriers, pas des cardinaux !) J’ai beau chercher, je ne vois pas d’autres motivations. Les abolitionnistes savent que l’argent de la survie et/ou l’emprise d’un proxénète ou le rapt d’un réseau maffieux sont les seules raisons de la prostitution. Ils ne peuvent accepter que des êtres humains, et à plus de 95% des femmes, soient ainsi condamné-e- s à se faire violence pour sortir de la misère et /ou condamnées à subir la contrainte des souteneurs ou de la traite.

Les abolitionnistes n’ont donc qu’un seul objectif : que cessent les violences, l’exploitation et l’esclavage sexuel des femmes sacrifiées à la domination masculine et à sa légendaire incontrôlable sexualité. La prostitution est en réalité, bien moins affaire de sexualité que de pouvoir et de contrôle. Les phallocrates pensent avoir un droit, une créance, d’ordre divin peut-être ( !), à la sexualité, et veulent l’exercer où et quand bon leur semble. Ceci constitue en soi, un obstacle objectif à l’égalité femme-homme.

Pas leur sœur, pas leur mère, pas leur femme, mais un quota de femmes, que les clients et l’ensemble du système prostitueur appellent, prostituées, putes ou sex-workers, et qui doivent s’estimer heureuses d’être payées. En réalité, ce ne sont ni des putes, ni des prostituées, ni même des sex-workers, mais bien des femmes. Des femmes pénétrées passe après passe, jusqu’à la nausée, quand elles ne sont pas agressées, violées, tuées. Ces femmes sont de plus en plus jeunes et de plus en plus nombreuses, elles sont déplacées, entassées sur les lieux de prostitution, qui comme un gangrène, prolifèrent partout sur la planète. Les industries du sexe rivalisent d’imagination et les profits de cette entreprise capitaliste mondialisée sont toujours de plus en plus élevés.

Les abolitionnistes savent qu’une prostitution résiduelle survivra, au moins un temps, le temps de l’éducation et de la sensibilisation d’une ou de plusieurs générations. Mais ils veulent agir sur les violences, freiner les trafics, sensibiliser les femmes les plus fragiles, les étudiantes, les précaires, etc. et avancer vers une société plus humaine. Les abolitionniste luttent contre le système prostitueur et veulent aussi sensibiliser le client prostitueur qui génère la demande et alimente financièrement le système. Les clients prostitueurs peuvent comprendre que ce ne sont pas des putes, prostituées ou sex-workers qu’ils payent mais des femmes, que jamais un consentement ne s’achète, que la sexualité est libre et gratuite, que l’égalité est un espoir citoyen responsable.

Le projet abolitionniste n’est pas vraiment difficile à comprendre. Certes, il est souvent dévoyé et présenté comme prohibitionniste (répressif), mais toute personne de bonne volonté peut consulter le site Internet http://www.abolition2012.fr et prendre connaissance des détails du projet, constater que l’abrogation du délit de racolage est une condition, etc. C’est malgré tout un sujet de société complexe et tout le monde ne parvient pas à se faire une opinion. En revanche, le lobby pro-prostitution refuse un débat honnête et se commet dans des postures répréhensibles tant par leur outrance, que par leur violence. Dans tous les cas, rien ne justifie d’attaquer ainsi un projet abolitionniste aussi transparent, féministe et humaniste ; on peut ne pas être d’accord sur tout, on peut ajouter, retrancher ou modifier des points du projet mais une telle agressivité cache forcément quelque chose.

Selon moi, le lobby pro-prostitution et ses allié-e-s, sont essentiellement masculins et/ou ont une conception du féminisme qui se limite au slogan des années 70 « libre de son corps » (dont beaucoup sont revenues, ayant compris, que cette liberté revenait dans le meilleur des cas à justifier une disponibilité permanente au désir masculin), et sans penser que sans égalité pas de liberté, sans compter que la liberté de s’aliéner, au minimum, ça se discute. Souvent, comme pour mieux faire diversion, le lobby pro-prostitution se prétend féministe, mais remarquez bien que ce n’est jamais que lorsque l’on parle de prostitution (et donc d’appropriation du corps des femmes) ; en réalité, il suffit de creuser un peu pour comprendre que leurs références « féministes » relèvent plus de Marcella Iacub que d’Andréa Dworkin !
Le STRASS a bien fini par mettre en avant quelques porte-paroles femmes, question de crédibilité, (en général, elles n’y survivent pas bien longtemps), mais il a bien été fondé et reste contrôlé par des hommes, souvent gays et activistes. Je n’ai rien contre eux personnellement, même s’ils me diffament et menacent régulièrement, faisant ainsi la démonstration de leur vacuité politique, mais je me demande pourquoi ils pensent avoir le droit de parler au nom des femmes prostituées ?
Cette poignée d’hommes, à longueur d’interviews TV ou presse, dévoile les caractéristiques de sa prostitution (Travesti en femme, fouetter des clients fonctionnaires et/ou résidents des beaux quartiers et/ou homos refoulés puis empocher 250 euros la demi-heure http://www.2h27.fr/2010/04/nuit-maitresse-gilda-travesti-dominatrice-prosititution-sexe/ ; d’autres escorts Internet, sélectionnent leur clientèle sur le Net) ; à l’évidence, ceci n’a rien de commun avec l’essentiel de la prostitution féminine qui représente pourtant l’écrasante majorité de la prostitution.
L’activité est en effet peu risquée et lucrative (mise à part la prostitution de rue, de jeunes migrants souvent livrés aux réseaux, et dont on entend si peu parler). On comprend mieux la vivacité de ce lobby à protéger son business à tout prix et par tous les moyens. On comprend moins bien que des politiques qui prônent la décroissance et prétendent combattre les effets du néo-libéralisme, exercent à son égard une telle bienveillance.

Comment peuvent-ils venir à bout de telles contradictions si ce n’est en laissant croire que les abolitionnistes sont des assassins, que ce sont eux qui propagent le sida, qu’ils vont être responsables des prostitué-e-s refoulé-e-s hors des villes dans des zones à risque, etc. bref, en tentant de les discréditer ? Pourtant, ils le savent pertinemment : seuls les clients qui dans une perpétuelle surenchère baisent sans capote, contaminent au VIH-sida ; et tous les abolitionnistes militent pour l’abrogation du délit de racolage et ne sont en rien pour la répression bien au contraire, ils interviennent régulièrement pour la défense des personnes prostituées, qu’ils suivent, dans leurs associations.

Quand les femmes prostituées se révoltent contre cette hégémonie masculine et à l’instar des réseaux de « survivantes de la prostitution » expliquent que ces prostitués gays sont, consciemment ou non, des alliés objectifs du système prostitueur, leur parole est violemment déniée, bafouée. Ce lobby voudrait préserver les privilèges masculins du système patriarcal quitte à anéantir les femmes prostituées, qu’il ne s’y prendrait pas mieux. Est-ce pour cette raison, qu’il se croit obligé de diffamer, salir, pervertir le projet abolitionniste et les abolitionnistes comme les anciennes prostituées qui le dérangent ? Moi, à force, je finis par le croire.

L’enjeu principal pour ce lobby n’est-il pas de masquer à tout prix qu’il n’est pas si représentatif des personnes prostituées ? Les femmes prostituées ont tout à gagner à l’abolition, car celles qui le souhaitent pourraient bénéficier du projet abolitionniste et de l’accompagnement socioprofessionnel à une reconversion. Il semble bien que leurs intérêts ne convergent que très peu et d’ailleurs, mise à part une ou deux prostituées très occasionnelles, femmes, dans les manifestations, regardez-bien, vous y verrez des associations financées pour un tout autre objet, des patrons de boites et/ou bars gays, quelques activistes, mais pas de femmes prostituées ou si peu. Un peu de bon sens et de sens de l’observation ne nuisent jamais. Désormais, moi, ce sont les femmes prostituées que je veux entendre, en tous cas pas un syndicat « libéral » !

si vous pensez que l’égalité femmes-hommes est possible, si vous voulez contribuer au projet abolitionniste et construire une alternative à la prostitution, rejoignez-nous le 13 avril prochain, à la Machine du Moulin Rouge pour l’abolition citoyenne de la prostitution.

Retrouvez l’événement sur le blog : abolition13avril.wordpress.com
Twitter : @abolition2012
Facebook : http://www.facebook.com/abolition2012?ref=hl


Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et être notifié par email des nouvelles publications.

Archives