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8 mars, une éprouvante journée

149087_10200540470928727_1254857611_nChaque année revient le 8 mars et avec lui, la Journée Internationale de Lutte pour les Droits des Femmes.

Cette année encore, il a fallu :

  • Expliquer, à s’en casser la voix et les doigts sur le clavier, que non, ce n’est pas la fête des femmes et qu’il est indécent, par exemple, de leur offrir une rose pour l’occasion ;
  • Rabâcher jusqu’à la nausée que la journée de LA femme c’est essentialiste, que ça ne vaut guère mieux que la journée de la musique folklorique ;
  • Expliquer que le comité ONU Femmes a reconnu une mauvaise traduction et s’est engagé à mener une campagne pour corriger cette erreur ;
  • Rappeler que le 8 mars, pour les  féministes, c’est tous les jours.

N’en déplaise aux « nuls en féminisme », la journée et même désormais la semaine du 8 mars, sont consacrées à rappeler que partout dans le monde,  les femmes sont en lutte pour :

  • combattre les discriminations et innombrables violences à leur encontre,
  • en terminer avec la domination masculine,  l’aliénation patriarcale et le féminicide,
  • s’émanciper et parvenir à l’égalité.

Mais il y a pire encore, de nouveaux expertEs en féminisme s’obstinent à le détourner de ses fondamentaux. Leur mission, ils et elles l’ont acceptée, consiste à pratiquer la récupération des idées et des luttes pour mieux nous diviser et ainsi maintenir le système de domination masculine en place, juste en l’égratignant, pour la forme.

En occident, les droits et libertés des femmes, acquis de haute lutte, restent fragiles, constamment remis en question. C’est particulièrement vrai en matière de droits reproductifs, mais aussi de droits sociaux et culturels. Les violences, qu’il s’agisse des violences conjugales, des agressions et des viols ou de l’exploitation sexuelle dans la prostitution, ne régressent pas et les chiffres donnent le tournis. L’appropriation du corps des femmes est toujours un enjeu, le marché de la GPA est lucratif et les pressions s’intensifient. Les politiques de la ville, la gestion de l’espace public sont pensés pour une population masculine.

Le système patriarcal est à la manœuvre sur toute la planète, aussi, le seul féminisme à même de le renverser est-il nécessairement universaliste. La solidarité entre les femmes de tous les pays est vitale.  Dans nombre de régions du monde,  la situation des femmes est encore bien pire que dans les pays occidentaux car se surajoutent aux discriminations et violences déjà citées, toutes celles qui découlent des traditions et codes de la famille misogynes qui les infantilisent et les placent sous la coupe de l’arbitraire de leur père, frère ou mari. Elles sont en grand nombre mariées de force, souvent mineures ; sont excisées, reniées, emprisonnées pour ne pas avoir porté avec suffisamment de rigueur le voile islamique, lapidées, exécutées pour laver « l’honneur » de leur famille, etc.

 

Toutes ces injustices et persécutions constituent un volume considérable de sujets à traiter ; de quoi donner le vertige certes, mais matière à  occuper amplement journalistes, chercheurs et politiques qui souhaitent s’exprimer à l’occasion du  8 mars.

Eh bien malgré tout, de prétenduEs expertEs en féminisme s’autorisent à enfouir cette abondante matière pour nous vendre à la place leurs cafouillages, à longueur d’articles et interviews, radio, TV ou presse.

 

Ainsi, ARTE, tout de même pas la plus nulle des chaînes de TV, nous a bassinés toute la journée du 8, avec « la journée de LA femme ».

 

Ainsi, dans Libération, Cécile Daumas, nous a-t-elle expliqué que le féminisme est dans une « compétition désastreuse avec l’antiracisme ». Elle pense avoir découvert que le « féminisme serait pris en otage dans le débat sur la place de l’Islam » et prétend que « les féministes qui défendent la culture occidentale, les « féministes de la liberté des mœurs », sont moins prolixes pour évoquer la parité en politique ou en économie ».

Déjà dans un article relatif à l’affaire des viols de Cologne, elle soutenait subtilement les lyncheurs de Kamel Daoud et le tançait elle aussi, pour avoir critiqué la manière dont sont abordées les questions de sexualité et de liberté des femmes dans les pays musulmans.

Elle a touché le pompon, maintenant elle tire dessus !

Non, il n’y a aucune compétition entre féminisme et antiracisme : le féminisme est transverse à toutes les autres oppressions, de classe et de « race » notamment, car les femmes, la moitié de l’humanité, subissent toutes, d’une manière ou d’une autre, la domination masculine et peuvent être victimes de violences. Si les femmes sont toutes victimes du système patriarcal, se surajoutent pour certaines, d’autres discriminations, de classe, « race », orientation sexuelle, handicap, etc. Où est la compétition ?

Ce qui est certain et historiquement vérifié, en revanche, c’est que les hommes ont objectivement intérêt à détourner les femmes du féminisme universel et à les mobiliser pour d’autres causes.

La journaliste reproche aux féministes attachées à la « liberté des mœurs » de ne pas parler de parité en politique. La parité c’est un minimum mais ce n’est pas non plus un gage de féminisme, il ne faut pas confondre femme et féminisme, la nuance est tout de même de taille. Mais surtout, cette accusation ne repose sur rien, mais accusez donc, il en reste toujours quelque chose !

Non, le féminisme ne sera pas pris en otage, la liberté que les femmes occidentales ont chèrement arrachée et doivent défendre sans relâche, seulEs les féministes, pro-féministes et progressistes ont le droit de s’en revendiquer. Aucune féministe n’est dupe des tentatives de récupération politiques, notamment de l’extrême droite !

En revanche, il est parfaitement hors de question de renoncer à la « liberté sexuelle » et à l’égalité, pour pouvoir « débattre de la place de l’islam » en occident. Les religions ont toujours infantilisé et même asservi les femmes ; celles des opprimés aussi, opprimés qui dans d’autres contextes sont les puissants.

Les religions ne dicteront pas leur loi, pas plus l’islam qu’une autre, et le féminisme islamiste n’existe pas plus que le féminisme catholique, fumisterie !

Cécile Daumas croit aussi que l’affaire de Cologne a révélé « un schisme entre générations de militantes », c’est faux et c’est bien mal connaître les mouvements féministes : les divergences d’opinion sur cette affaire sont transverses aux générations.

A quand un article sur l’exploitation sexuelle, les viols et trafics humains, dans les camps de réfugiés ? Parce que la réalité c’est aussi ça, les femmes, partout, toujours, subissent les violences masculines, y compris à l’intérieur de leur propre groupe, aussi défavorisé et désespéré soit-il.

 

Ainsi, le Nouvel Obs a-t-il vanté le « féminisme fondamentaliste » à travers les voix de deux journalistes Eric Aeschimann et Marie Vaton qui prétendent que l’islam serait un vecteur de l’égalité hommes-femmes. Selon eux, les féministes qui critiquent les religions et la place qu’elles réservent aux femmes, l’islam surtout, car les autres religions n’ont guère droit de cité, feraient preuve d’une laïcité ringarde.

Dans quel monde vivent-ils ? Non contents de s’abstenir de critiquer les violences inouïes des formes intégristes des religions, en particulier les exactions barbares des islamistes, ils cautionnent l’oppression des femmes inhérente aux versions plus orthodoxes ?

Quelles sont donc les motivations de ceux qui inversent ainsi la réalité et les responsabilités ? Pourquoi critiquent t’ils le catholicisme lorsqu’il impose le contrôle du corps des femmes, l’interdiction de l’avortement et de la contraception, de l’homosexualité, mais approuvent les contraintes et violences sexistes faites aux femmes, au nom de l’islam ?

 

Les exemples sont légions et cet article pourrait faire 100 pages. L’idéologie islamo-gauchiste a perverti la pensée politique et universitaire, les médias rivalisent désormais de soumission envers ces théories absurdes et mortifères qui sacrifient sans vergogne les femmes, les enfants aussi.

La sociologue et écrivaine iranienne Chahla Chafiq a dit  «En désignant la liberté sexuelle comme le point crucial de la culture occidentale, l’islamisme identifie les droits des femmes et des homosexuels comme les pires fléaux d’une occidentalisation qui détruirait l’identité islamique.» Dans notre société dysfonctionnelle, ses propos rationnels sont précieux mais certains les jugent suspects, un comble !

Nous n’avons pas entendu tous ces gens soutenir les associations féministes quand le juge versaillais a relaxé le rappeur Orelsan pourtant condamné en première instance, pour provocation à la violence. En réalité, le féminisme est la dernière de leurs préoccupations, ils font semblant de s’y intéresser pour mieux le détruire et retarder l’émergence d’une société féministe, libérée des rapports de force et de domination.

 

Alors à toutes celles et ceux qui nous divisent pour nous ralentir, intersectionnels et vendeurs de soupe à la mode islamiste, brandissant à tours de bras l’accusation d’islamophobie comme une bible, j’affirme que :

  • le féminisme est et sera toujours la somme des luttes contre la domination mondiale du groupe des femmes, par le système patriarcal qui profite aux seuls hommes ;
  • la laïcité est la garantie d’atteindre plus certainement cet objectif.

Démasquer et neutraliser tous ces faux expertEs en féminisme et juges en islamophobie, devraient être une priorité pour les féministes qui veulent ne plus avoir à vivre un éternel 8 mars, parce que la domination masculine serait enfin vaincue et l’égalité, réelle et partout dans le monde.

Christine Le Doaré

 

Vous avez bien dit « dignité » ?

photo publiée sur la page FB de la Marche

photo publiée sur la page FB de la Marche

Une Marche « pour la dignité et contre le racisme », quelle personne progressiste, ne voudrait pas participer ?

Tentant en effet, jusqu’à lecture de l’appel et des signataires que féministe laïque et lesbienne, je ne manque jamais de vérifier, ne souhaitant pas m’associer à des forces réactionnaires en matière de droits des femmes et des minorités.

 

Marcher contre tous les racismes, pour vivre ensemble dans le respect des différences, de toutes les différences ?

Pas vraiment et pour s’en convaincre, il suffit d’examiner les vidéos et photos postées après la Marche.

 

Bien sûr il y avait dans cette Marche des personnes de bonne volonté, animées des meilleures raisons du monde de manifester. Pas si facile de comprendre que les organisateurs de la Marche qui instrumentalisent habilement l’antiracisme, ne mènent qu’à une impasse.

Une approche identitaire et racialiste est fatalement manichéenne, à fortiori quand elle se fonde sur un flagrant mensonge : il y aurait en France un RACISME D’ÉTAT et des assassinats de noirs, d’arabes commis sciemment et impunément par des policiers.

NON, n’y a pas de racisme d’état en France, il y a indéniablement du racisme, un racisme culturel et social, aussi des bavures policières, mais l’état ne les cautionne pas, même s’il pourrait toujours s’investir de manière plus efficiente.

Mais nous ne sommes pas ni aux USA, ni ailleurs, mais bien en République française laïque.

Il en va de même pour l’homophobie / la lesbophobie : il n’y a pas d’homophobie d’état en France et les policiers ne tuent pas sciemment et impunément des gays ou des lesbiennes.

Néanmoins l’homophobie / la lesbophobie sévissent toujours et des politiques publiques doivent être maintenues, développées, en concertation avec les associations et mouvements concernés.

 

A y regarder de plus près, il saute aux yeux que des groupes organisateurs et leur cortège dans la Marche, ne sont pas tant préoccupés par le racisme, mot / maux que nous devrions d’ailleurs mettre au pluriel : les racismes dont l’antisémitisme, discriminations et violences, que par ce qu’ils appellent  »islamophobie », aussi, la cause palestinienne et un rejet de l’occident et de ses valeurs.

 

-Comment marcher au milieu d’appels à la haine contre les FEMEN, contre CHARLIE, contre la laïcité, contre un prétendu lobby juif ?

-Comment marcher au milieu de drapeaux et mots d’ordre antisémites qui vont bien au-delà des appels au boycott d’Israël, soutien à peine voilé au terrorisme islamique du Hamas, à l’ »Intifada des couteaux » ?

Au prétexte que l’islam serait la religion des opprimé-e-s, (automatiquement renvoyé-e-s à une appartenance religieuse), tout est bon pour conforter le communautarisme et prendre fait et cause pour le religieux et tant pis si l’islam, comme toute religion, opprime les femmes et les minorités sexuelles, jusqu’à même les assassiner dans ses versions les plus radicales.

-Comment marcher derrière une ligne de femmes mises en avant comme un étendard, grossière récupération d’un « féminisme » instrumentalisé, alors qu’en réalité, personne ne se soucie des violences qu’elles rencontrent au sein de leur communauté et que ce sont les garçons qui ont le plus souvent affaire à la justice/police ?

-Comment accepter que Voltuan, soit bousculé parce que sur sa pancarte était écrit « All lives matters » et cautionner ainsi ce violent rejet de l’universalisme ?

 

-Dans quelle mesure les groupes féministes et LGBT qui cautionnent cette idéologique politique sont-ils conscients de conforter le sexisme et l’homophobie d’un communautarisme sectaire ?

-Dans quelle mesure les formations politiques telles qu’EELV ou le PCF et autres, qui s’associent sans état d’âme aucun, à des groupes, individu-e-s identitaires racialistes pour des raisons électoralistes, ont-elles conscience de favoriser l’avancée du Front National ?

Leur responsabilité est immense, pourtant, elles ne se demandent même pas pourquoi cette Marche nationale organisée pendant des mois, n’a pas mobilisé grand monde, 3000 personnes tout au plus.

Autain, Coronado, Plenel et les autres, à quoi jouent-ils, quel est leur intérêt personnel à cautionner cette mascarade ?

 

Comment s’associer à une Marche moins concernée par les problèmes de racisme et les solutions à apporter que par un esprit de vengeance, de division et de haine, au point de compromettre à tout jamais, toute possibilité de vivre ensemble ?

Et comment des personnes qui se disent de gauche, des intellectuels, des médias, peuvent-ils cautionner une telle manipulation, un tel dévoiement de l’antiracisme ?

 

Dans toute action politique les motivations des organisateurs sont primordiales. Pour rassembler contre le / les racismes, il faudra dépasser les clichés, écarter les mensonges, les malveillants, les antis républicains, les antis laïcs du PIR (Parti des Indigènes de la République*) Houria Bouteldja en tête, le rappeur Médine, Tariq Ramadan et les autres, et même y penser à deux fois avant d’invoquer Angela Davis (pro-prostitution, voile, islamiste…) qui si elle fut une militante de la cause noire aux USA, a pourtant cautionné Elridge Cleaver et les autres militants noirs qui revendiquaient tout de même : «La libération de l’homme noir passe par le viol des femmes blanches ».

L’antiracisme phagocyté par des islamo-gauchistes, avec la complaisance de trop de politiques et médias, est en réalité le meilleur allié de l’extrême droite. Il serait temps que tous les républicains et en particulier les féministes et les LGBT le réalisent pleinement car l’époque exige que nous nous rassemblions toutes et tous sans tarder, contre toutes les discriminations et violences, contre tous les racismes, pour partager avec bienveillance et respect les valeurs d’une république laïque qui loin d’être exemplaire, nous garantit au moins, un minimum de démocratie.

Christine Le Doaré

 

* Le PIR (Parti des Indigènes de la République) qui lui n’a pas milité pour la disparition du concept de race, ni pour l’universalisme !

« Comme il existe un rapport de force entre les races, le but de notre organisation est de le politiser pour le faire basculer en notre faveur ».

Ça a le mérite d’être clair, l’objectif du PIR est de remplacer une domination par une autre, pas d’en venir à bout.

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http://pek.blogs.com/pek/2015/11/la-dignit%C3%A9-cest-la-lutte-contre-toutes-les-formes-racisme.html

http://www.prochoix.org/wordpress/?p=661

http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/9247

http://www.prochoix.org/wordpress/?p=667

 

Une affiche dont elles ne sont pas FièrEs

 

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Le groupe lesbien FièrEs quitte l’Inter-LGBT, organisateur de la Marche des Fiertés LFBT annuelle. Dans son communiqué, FièrEs incrimine le « sexisme » de l’Inter-LGBT, mais le fait déclencheur de ce départ est l’affiche de la Marche des Fiertés 2015.(*1.)

Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer de ce différend. Connaissant particulièrement bien le milieu militant LGBT, ayant pris connaissance des arguments des unes et des autres, je les renvoie exactement dos-à-dos.

L’affiche d’abord : quand j’ai vu cette affiche qui représente une Marianne noire ou disons, « racisée », avec le slogan : « Marche des Fiertés LGBT, nos luttes vous émancipent », j’ai pensé : l’Inter-LGBT ne sait plus quoi inventer.

L’association, qui n’a jamais travaillé sérieusement sur la lesbophobie, ni encore moins sur le sexisme, investirait subitement le champ de l’antiracisme ?

Je suis perplexe à plus d’un titre :

–        L’intention ne colle pas avec les pratiques ni travaux de l’Inter-LGBT, on pense inévitablement à de la récupération à bon compte ;

–        La nécessaire lutte contre les discriminations et violences exercées à l’encontre des personnes LGBT ne suffit-elle plus pour interpeler le grand public et mobiliser les LGBT en vue de la Marche des fiertés annuelle ?

–        Les luttes LGBT auraient pu, notamment, contribuer à l’émancipation des femmes, mais hélas, depuis que les gays ont abandonné toute déconstruction du système patriarcal et revendiquent la GPA comme la réglementation de la prostitution, ce n’est plus d’actualité.

Par conséquent, quand l’Inter-LGBT prétend contribuer à l’émancipation d’autres minorités, on est en droit d’émettre quelques doutes.

L’Inter-LGBT nous a habituéEs à ces maladresses. En 2011 déjà, l’affiche qui montrait un coq républicain avec un boa en plumes autour du cou, avait défrayé la chronique.

Cette fois, la fédération aura maladroitement voulu coller à la mode identitaire en vogue.

Cette posture lui aura valu l’effet inversement recherché.

Les curieux motifs de FièrEs ensuite : si FièrEs évoque d’autres sujets de discorde, cette affiche est donc la provocation de trop.

Pourtant, une association lesbienne et « féministe » a bien d’autres raisons de quitter l’Inter-LGBT: le mouvement LGBT est apathique sur les questions d’égalité femmes/hommes, de lutte contre le sexisme, de visibilité lesbienne. En matière d’appropriation et d’exploitation des corps et vies des femmes – prostitution ou Gestation pour autrui (GPA)…-, il  ne se distingue en rien d’hétérosexuels sexistes qui défendent les mêmes privilèges.

Je me demande même si  obtenir l’égalité avec les hommes hétérosexuels dans le mariage et la reproduction,  quitte à écraser sur son passage, les droits et libertés des femmes, n’est pas devenu son seul objectif. Il semble bien en fin de comptes, que le système patriarcal ait trouvé un allié de poids.

Terriblement dommageable quand on sait les discriminations et violences toujours exercées à l’encontre de gays ou de lesbiennes.

Les positions antiféministes de l’Inter-LGBT sur la GPA et la prostitution ont motivé l’an dernier la sortie de la Coordination Lesbienne en France (CLF). Ces positions n’ont jamais   gêné FièrEs qui n’a pas manifesté la moindre solidarité à l’encontre de la CLF, ni d’aucune autre militante lesbienne stigmatisée pour son féminisme, par le mouvement LGBT. Bien au contraire, à les entendre, les féministes « ringardes » allaient être avantageusement remplacées par de jeunes et pertinentes lesbiennes « féministes » queers !

Les gays ont adoré, aujourd’hui ils grimacent ! Voilà, l’égo de FièrEs qui pensait être accueillie à bras ouverts a été mis à rude épreuve,  elles n’ont pas été « écoutées », pire, elles ont été « méprisées ».

FièrEs découvre donc le sexisme de l’Inter-LGBT pourtant souvent décrié, mais ne dit rien des revendications qui posent problème aux féministes ; en revanche elle déclare : « La représentation d’une personne noire, associée à ces symboles républicains, légitime selon nous l’assimilationnisme ou l’intégration forcée que subissent les racisé.e.s, appelé-e-s à rejeter leur culture quand elle n’est pas française et à se fondre dans la République, ses valeurs et sa culture, qui continuent de les discriminer. »

L’influence de théories antirépublicaines d’une certaine gauche identitaire : Ah le concept d’intersectionnalité des luttes mal digéré et mâtiné du discours des identitaires du PIR (Parti des Indigènes de la République) et autres islamo-gauchistes !

Loin de moi l’idée de minimiser le racisme et ses ravages, et plus exactement les racismes, la xénophobie, l’antisémitisme et toutes les formes de rejet qui découlent invariablement de la peur de l’autre, perçu comme différent, pas plus bien sûr que l’implacable nécessité d’en venir à bout,

mais, par quelle vérité :

– une femme noire ne pourrait-elle pas être associée à des symboles républicains ? Qui décide de cette exclusion et à quel titre ? Une femme noire ne doit-t-elle symboliser que le racisme / l’antiracisme ?

– une femme noire serait d’abord noire, puis femme, puis lesbienne ? Qui décide de cette hiérarchie ?

– une femme métisse, est-elle assignée à la « race » noire  ou peut-elle choisir l’autre moitié, voire  s’en moquer ?

– une femme qui a l’apparence d’une femme « non-racisée » mais qui ne l’est pas, va-t-elle devoir présenter son arbre généalogique et certificat de naissance avant de pouvoir  rejoindre les luttes antiracistes ?

– toute femme « racisée » est-elle toujours plus légitime à parler du racisme qu’une femme qui ne l’est pas mais, conscientisée, est engagée pour l’égalité ?

Ces assignations autoritaires basées exclusivement sur la « race » visible / supposée, d’une personne, ont des relents de racisme ; les races n’existent pas, les personnes racistes oui.

Les personnes « racisées » seraient intégrées de force et obligées de se fondre dans la République ?

Les personnes « racisées » sont, dans une grande majorité, françaises depuis des générations. La plupart d’entre elles ont su garder des traditions et religions, ce qui les intéressait et aussi trouver leur compte dans un autre mode de vie.

Croire qu’elles sont toutes attachées à leur culture d’origine, sans distance ni réserve est aussi naïf que de croire que la culture française est intégralement et uniformément adoptée par tous les français-e-s non « racisé-e-s » !

D’ailleurs de quel droit, retire-t-on aux personnes « racisées » le choix de la France et l’adhésion à ses valeurs ? De quel droit les assigne-t-on automatiquement à des cultures et traditions, religions, régimes politiques d’origine… ?

Bien sûr, des personnes « racisées », même si elles ne feraient jamais le choix de retourner dans leur pays d’origine, ont de bonnes raisons de se plaindre de la République, en particulier celles qui vivent dans des zones défavorisées, avec un avenir douteux, mais c’est aussi le cas de nombre de personnes « non racisées ».

Cette sanctuarisation des traditions, des religions, que l’on plaque sur l’étranger-e est d’une condescendance indécente. C’est un peu comme s’il fallait que les descendants des auvergnats ou des bretons continuent de vivre de nos jours avec sabots aux pieds et passent tous leurs dimanches à l’église, puis s’enfilent des litres de calva !

Surtout, comment une association « féministe » telle que FièrEs, fait-elle pour occulter le fait que nombre de traditions, coutumes, religions, sont sources de discriminations et de violences envers les femmes ? Les sacraliser revient le plus souvent à cautionner les traitements sexistes et moyenâgeux qu’elles réservent aux femmes.

Ça me fait penser à ces militantes noires qui bien que féministes, occultaient les violences domestiques et sexuelles, les viols, juste parce qu’ils étaient commis par des hommes noirs ; à ces militantes islamistes qui se disent féministes mais portent la burqa ou le niqab et de la sorte, condamnent celles qui tentent de s’affranchir de cette servitude sexiste en les désignant comme moins parfaites qu’elles, moins soumises aux dictats des hommes et aux règles religieuses qu’ils inventent à leur gré.

Les personnes racisées ont aussi le droit d’être laïques, athées, il faut cesser de les associer systématiquement à une culture, une religion.

L’intersectionnalité des luttes a toujours été utilisée par une certaine gauche libertarienne et ses « féministes » pour impliquer les femmes dans des luttes de libération puis les renvoyer chez elles, une fois la révolution finie ou les revendications obtenues.

Il n’aura échappé à personne que la gauche libertarienne pro-prostitution ne se demande jamais pourquoi les prostituées sont presque toujours des  femmes, pauvres, racisées ! Etonnant comme alors, l’intersectionnalité des luttes ne leur parle plus du tout !

Enfin, selon quelles croyances des personnes « racisées » seraient-elles, contrairement aux autres, irréprochables de xénophobie, racisme, antisémitisme envers des « races », ethnies ou « communautés » autres que les leurs ?

L’Histoire regorge de personnes et groupes qui indépendamment de leur propres origines, se sont engagées contre l’esclavage, le colonialisme et le racisme,  alors que d’autres indifféremment de leur race ou origine, ont défendu d’odieux privilèges.

Comment les champions de l’idéologie identitaire se débrouillent-ils avec le fait que les premiers esclavagistes étaient arabes, mais qu’Olympes de Gouges, femme si je ne m’abuse non « racisée », a tant fait pour la libération des esclaves ?

En conclusion : L’antiracisme perd tout quand il se confond avec le communautarisme, les divisions identitaires, l’exclusion, la haine de la République.

Tous les systèmes économiques et sociaux au monde maintiennent, avec plus ou moins de violence, une organisation basée sur la domination et certaines catégories de population cumulent des oppressions de classe, de sexe et de « race » ou d’origine.

Exercer des solidarités pour mieux contrôler et limiter le pouvoir des états et des systèmes économiques est vital.

La République le permet, alors que d’autres régimes bafouent toute volonté publique et collective d’organisation et de défense des droits et libertés.

La République, qui bien entendu, déçoit plus souvent qu’à son tour,  est néanmoins une démocratie qui institue des règles débattues, votées et connues de tous afin d’organiser le vivre ensemble. C’est l’inverse d’une société morcelée dans une multitude de micro-intérêts égocentriques ou concentrée aux mains d’un régime autocrate.

Elle préserve les citoyens de l’arbitraire des régimes totalitaires et garantit aux personnes des droits et des libertés, individuels et collectifs.

Elle est amplement perfectible mais n’empêche pour autant personne de vivre selon ses goûts, habitudes, traditions ou religions, seulement voilà, elle ne consacre pas tous les particularismes, seulement les règles communes à toutes et tous. Il ne s’agit pas de se fondre dans la République, mais d’adhérer à un projet commun de vivre ensemble sans lequel rien ne peut se construire.

Soyons sérieux, les « Indigènes de la République » (PIR) et autres identitaires qui prétendent combattre le racisme à coups de procès d’intention, d’accusations, d’exclusions, ne valent pas mieux que le front National.

Ce sont les deux faces d’une même haine qui mène à l’impasse, les uns survalorisent la nation française et lui volent son identité, les autres veulent son fractionnement « indigène ».  Dans les deux cas, j’ai la certitude que ni les uns ni les autres ne s’intéressent réellement aux droits et libertés des femmes ni des LGBT.

N’est-il pas terriblement affligeant de voir un groupe lesbien qui se dit féministe adopter à son tour une rhétorique identitaire, par définition hostile aux droits et libertés des femmes, pour contrer le sexisme de l’Inter-LGBT ?!

Si nous n’y prenons pas garde, les dérives – mais on peut aussi écrire délires – identitaires, finiront par nous perdre.

Christine Le Doaré

 

*1 : affiche Marche des Fiertés 2015 :

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Sur l’affaire de l’affiche arborant un coq républicain (et pas seulement) https://christineld75.wordpress.com/2011/04/25/les-ayatollahs-de-linterieur/

Sur les dérives identitaires et/ou  islamo-gauchistes de certains groupes « féministes » et/ ou LGBT

Islamo-gauchistes, prenez-nous pour des cruches !

https://christineld75.wordpress.com/2015/01/12/je-suis-feministe-je-suis-charlie/

https://christineld75.wordpress.com/2014/12/17/avec-le-feminisme-abolir-la-haine/

Sur le sexisme du mouvement LGBT

https://christineld75.wordpress.com/2015/02/14/coup-de-gueule-contre-mes-anciens-compagnons-de-route/

https://christineld75.wordpress.com/2014/06/30/qui-voudrait-dun-populisme-identitaire-homosexuel/

https://christineld75.wordpress.com/2014/06/09/feminisme-et-mouvement-lgbt-le-divorce-est-il-prononce/

https://christineld75.wordpress.com/2013/07/18/combien-de-temps-le-mouvement-lgbt-va-t-il-pouvoir-se-cacher-derriere-son-petit-doigt/

https://christineld75.wordpress.com/2012/11/21/masculiniste-et-gay-cest-possible/

https://christineld75.wordpress.com/2012/06/01/les-quatre-lettres-du-sigle-lgbt/

https://christineld75.wordpress.com/2011/11/28/quelle-mixite/

Sur ce « féministe » queer dit « pro-sexe » :

Un 8 mars laïque et universaliste, partout dans le monde, même dans le 20ème ! https://christineld75.wordpress.com/2015/03/02/mon-genre-ton-genre-mais-quel-genre-2/

https://christineld75.wordpress.com/2014/11/03/mon-genre-ton-genre-mais-quel-genre/

https://christineld75.wordpress.com/2014/04/02/des-dechainees-aux-genoux-du-patriarcat-2/

https://christineld75.wordpress.com/2014/03/09/un-etrange-8-mars-2014/

https://christineld75.wordpress.com/2014/03/04/encore-un-8-mars-et-des-questions-qui-fachent/

https://christineld75.wordpress.com/2013/11/22/8marspourtoutes-ou-loubli-dun-enorme-detail-de-lhistoire-feministe/

Islamo-gauchistes, prenez-nous pour des cruches !

fanatiques_cabuLes masques tombent  et ça fait peur.

Il a longtemps été mal vu de qualifier d’islamo-gauchiste cette gauche qui se pique de vouloir libérer l’humanité en hiérarchisant les discriminations, en substituant l’islamophobie à la lutte contre le racisme, en rejetant toute critique de l’islamisme. Elle se prétend féministe, mais justifie l’oppression des femmes par le relativisme culturel.

A peine 3 mois après les attentats qui ont ensanglanté  la France,  les islamo-gauchistes multiplient les provocations et abîment la mémoire et les luttes de la gauche et du mouvement des femmes.

Les islamo-gauchistes sont des politiques qui à gauche sont complaisants avec des militants de l’islam politique et n’hésitent pas à nouer de dangereuses alliances. Ils estiment que les musulmans sont le nouveau prolétariat et donc un électorat à séduire. Les islamo-gauchistes, aussi intersectionnels et anticolonialistes attribuent donc une place à part à la religion et aux coutumes des populations musulmanes, victimes de l’état colonial français peu importe leur statut social. Et tant pis si cette religion opprime les femmes et méprise les personnes homosexuelles.

Un grand nombre de personnalités en vue dans les milieux politiques, universitaires, aussi dans les médias, comme Edwy Plenel, Tariq Ramadan, Rokhaya Diallo, Pierre Tévanian, Christine Delphy, Houria Bouteldja, Eric Fassin, Clémentine Autain, Gaiss Jasser et tant d’autres, aussi au NPA, au MRAP, au PCF, chez les Verts, dans certains groupes LGBT, au STRASS, etc., tiennent des propos et développent des stratégies qui relèvent de l’islamo-gauchisme.

Certains ont participé au  «meeting contre l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire » aux côtés du Parti des Indigènes de la République (PIR),  de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), d’Oumma.com, des Indivisibles, etc.

Le PIR crée en 2005 se définissait à ses débuts comme un mouvement antiraciste, c’était de bonne augure ; seulement voilà, au lieu de se consacrer à la lutte contre le racisme, il s’est enfermé dans une haine de l’occident, un anti-colonialisme revanchard, défendant l’islamisme, parlant de « philosémitisme d’état » et allant jusqu’à soutenir sans réserve, le Hezbollah et le Hamas. La réactionnaire UOIF est  farouchement opposée à l’avortement et au mariage pour tous.

Remarquez bien que ça n’a pas gêné les Jeunes communistes, le NPA, la Fondation Copernic, le PCF et tant d’autres, de figurer dans la liste des signataires de l’Appel au meeting ; certains comme EELV ont longuement tergiversé, finissant par retirer leur signature.

imagesOn est en droit de se demander où est passé le bon sens politique de cette gauche et de ces « féministes » bernées par les sirènes intersectionnelles, essentialistes et différentialistes.

Athées, mais assumant un paternalisme condescendant en associant aux femmes musulmanes des  pratiques religieuses sexistes et aliénantes ! En revanche, il est de bon ton de s’attaquer aux religions des « dominants » en oubliant opportunément que la communauté religieuse la plus persécutée aujourd’hui dans le monde, ce sont les chrétiens ! Hurlant pour les droits des Palestiniens, ignorant ceux des Syriens.

La colonisation a fait des ravages, mais toutes les sociétés patriarcales humaines ont une histoire conquérante d’invasions successives, de domination, d’exploitation et de violences. Beaucoup ont pratiqué l’esclavage, et les musulmans en premier. Mahomet a autorisé tout homme musulman à coucher avec ses esclaves, sans avoir à subvenir aux besoins des enfants nés de ces rapports (le plus souvent des viols).

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Comment expliquer l’aveuglement des LGBT islamo-gauchistes qui feignent d’ignorer l’homophobie des Stella Magliani-Belkacem et Félix Boggio Ewanjé-Epée coordinateurs du « Nous sommes les Indigènes de la République » et qui revendiquent  « Dénoncer la tentative de faire de l’homosexualité une identité universelle qui serait partagée par tous les peuples et toutes les populations » et qui ont accusé Fadela Amara d’avoir appelé à l’émergence « d’un mouvement gay dans les quartiers » ?!

Houria Boutelja du PIR parle « d’homosexualité imposée » et « d’impérialisme gay » et n’hésite pas à affirmer que « le mode de vie homosexuel n’existe pas dans les quartiers populaires». Pour Youssef Al-Qaradawi de l’UOIF,  l’homosexualité est une « une dépravation de la virilité et un crime contre les droits de la féminité ». Il pense aussi que tuer les homosexuels n’est « qu’un moyen pour épurer la société islamique de ces êtres nocifs qui ne conduisent qu’à la perte de l’humanité ».

quenelles manifpourtousphoto prise lors de la dernière Manifpourtous Paris (collusion des totalitarismes religieux).

Cette manière de revisiter jusqu’à la nausée les responsabilités de l’état colonial français, de favoriser des replis communautaristes et religieux, de fragiliser la laïcité, n’aident en rien à régler les problèmes.

Que la politique des banlieues soit un échec est une évidence, en revanche, vouloir nous faire croire qu’il y aurait aujourd’hui en France, des discriminations organisées par une République d’ordre colonial et raciste est un grotesque mensonge. Idéaliser les pays d’origine aussi.

Les islamo-gauchistes font la promotion du terme  »islamophobie » pour interdire toute critique de l’islam politique (salafistes, frères musulmans). Pourtant, c’est un droit fondamental dans une démocratie, de rejeter et critiquer toute doctrine, tout dogme religieux ou politique.

D’un côté le PIR et autres islamo-gauchistes, de l’autre le  Bloc identitaire d’extrême droite, morbide tenaille identitaire.

ob_2db35e_10351821-10152640238464074-23160325570 Photo prise lors des manifestations pro-Palestine de l’été 2014 à Paris Place de la République

Le pire encore en tant que féministe, c’est d’être confrontée  à des militants qui se disent de gauche et féministes et qui en guise de féminisme cautionnent un féminisme complaisant envers les injonctions sexistes de l’islam politique. Nombre de « féministes » intersectionnelles que je qualifierais d’islamo-gauchistes vantent les bienfaits du voile, hijab ou niqab alors que des femmes sont harcelées et emprisonnées pour ne pas le porter ailleurs, en Iran, au Qatar, en Arabie Saoudite …

Le féminisme ne s’accommode jamais à la sauce de l’oppresseur ! Il n’a jamais cautionné le mariage des adolescents, le mariage forcé, le port du voile, hijab ou niqab,  les certificats de virginité, … qui ne s’imposent qu’aux femmes dans le but de les contrôler et de les réserver à un « propriétaire ». Ces islamo-gauchistes valorisent les collectifs 8marspourtoutes, les groupes de femmes voilées, comme celui des mamans de Christine Delphy mais ignorent le Collectif des Femmes sans voile d’Aubervilliers qui résiste aux injonctions du Conseil du Culte musulman : « Le voile est une prescription qui recommande au Prophète de « dire à ses femmes, à ses filles et aux femmes des croyants » (Coran 33-59), de l’arborer pour la réserve qu’il leur impose ». Lecture littéraliste et patriarcale s’il en est. Si les femmes d’origine maghrébine du collectif d’Aubervilliers contestent le voile, ce n’est certainement pas par racisme, mais parce qu’il marque une inégalités entre les femmes et les hommes, dans l’espace public. Selon elles, il est un instrument de domination et de restriction de liberté : « Exigé dans les pays les plus conservateurs, il est toujours le premier acte d’autorité des djihadistes dans les villages conquis (Irak, Syrie, Mali, Nigeria…), que les femmes soient musulmanes ou non. Il est devenu leur étendard de par le monde. Il s’accompagne de la suppression de toute liberté pour les femmes. »

Le féminisme vise à l’anéantissement du système patriarcal pour émanciper les femmes et par là-même toute l’Humanité, pas à son aménagement pour satisfaire un pouvoir politico-religieux. Le mouvement de libération des femmes est universel et laïque, il noue des solidarités entre les femmes du monde entier qui subissent les discriminations et violences identiques de la domination masculine.

islamo-gauchistes

Le concept de « féminisme blanc » est une imposture d’autant plus révoltante que l’intersectionnalité des luttes à la sauce islamo-gauchiste ne sert qu’à noyer les revendications, droits et libertés des femmes dans d’autres agendas politiques.

A l’évidence, renvoyer la laïcité et les religions à la sphère strictement privée est la meilleure garantie pour les femmes de parvenir à l’égalité. Pourtant les islamo-gauchistes nous expliqueront bientôt que la religion des « opprimé-e-s » est progressiste, que la prostitution c’est très bien pour certaines femmes mais que d’ autres doivent être voilées, et que le féminisme « occidental » est plus dangereux pour les femmes racisées que les violences de la domination masculine !

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Christine Le Doaré

Un 8 mars laïque et universaliste, partout dans le monde, même dans le 20ème !

67791378Tribune collective :

Un 8 mars laïque et universaliste, partout dans le monde, même dans le 20ème !

La récupération de mouvements sociaux par des forces conservatrices ou obscurantistes est une constante. En matière de féminisme, elle est parfois spectaculaire. Ce qui vient de se produire en mairie du 20eme arrondissement de Paris en est un exemple.

GARDEZ-MOI DE MES AMI-ES, MES ENNEMI-ES JE M’EN CHARGE

La maire, Frédérique Calandra, avait confié à son adjointe en charge de l’égalité Femmes/Hommes la programmation d’événements autour du 8 mars, Journée Internationale des Femmes.

Bien mal lui en a pris !

Cette élue EELV n’a pas hésité à flirter avec des idéologies éloignées de l’émancipation des femmes dont le relativisme culturel et le « féminisme dit- pro-sexe ».

Oubliant qu’elle représentait la mairie, l’élue EELV a choisi de transformer la semaine du 8 mars en semaine de promotion exclusive de thèses et personnalités particulièrement polémiques, pour la plupart engagées depuis longtemps aux côtés des Indigènes de la République (PIR), du site Les mots sont importants et dans la lutte contre la loi 2004 sur le port des signes religieux à l’école :

– Christine Delphy et Sylvie Tissot, sociologues, sont toutes deux initiatrices du premier Manifeste (2005) des Indigènes de la République ; elles sont en outre signataires du manifeste de soutien aux Y’a bon Awards décernés (pour « racisme ») à Caroline Fourest en 2012.

– Rokhaya Diallo est animatrice des Indivisibles, groupe à l’origine de ce prix.

– Ndella Paye est porte-parole d’un collectif de mères voilées militant pour l’abrogation de la circulaire Chatel.

BONJOUR LE 8 MARS !

Quelques semaines après les assassinats des journalistes de Charlie Hebdo, on peut s’étonner qu’une élue choisisse d’offrir un plateau totalement monochrome à des personnes qui ont signé un texte « contre le soutien à Charlie Hebdo » après le premier attentat de 2011.

Partout dans le monde, la Journée Internationale pour le Droit des Femmes est un moment privilégié où les féministes échangent sur leurs revendications, pratiques et stratégies d’émancipation. Militantes, chercheuses, politiques impliqué-es contre les violences sexistes et pour l’égalité entre les sexes, sont invité-es à faire le point et lancer de nouveaux programmes pour battre en brèche la domination masculine et le patriarcat.

C’est l’occasion d’une solidarité internationale avec les femmes qui se battent contre l’oppression des religions d’état ou des groupes fondamentalistes.

Aussi, détourner le 8 mars pour promouvoir des personnalités controversées parce qu’elles ne trouvent rien à redire ni aux pressions de l’arbitraire religieux imposées aux femmes, ni aux violences du système prostitutionnel, est pour le moins manipulatoire.

MÊME PAS PEUR !

Nous saluons l’annulation de cette programmation, acte lucide et courageux de la Maire du 20e arrondissement de Paris.

Nous connaissons la propension de certains groupes à confisquer la parole des féministes et des partisanes de la laïcité; et leur aptitude à se victimiser à la moindre occasion.

Nous savons la violence avec laquelle Caroline Fourest fut interdite de parole lors d’un débat sur le danger du Front National à la fête de l’Humanité.

Nous avons déjà supporté insultes et intimidations proférées par les ami-es de Rokhaya Diallo, issu-es d’un pseudo « syndicat de travailleurs du sexe » pro-système prostitutionnel.

Face à cette nouvelle tentative de récupération et de dévoiement de la Journée Internationale de lutte pour les droits des femmes, nous, féministes universalistes, laïques, engagées pour l’égalité femmes/hommes, contre le racisme et l’antisémitisme, nous apportons tout notre soutien à Frédérique Calandra, maire du 20eme arrondissement de Paris.

La mise au point de la Maire du 20ème Frédérique Calandra :

https://www.facebook.com/frederique.calandra/posts/10153165530037948?fref=nf&pnref=story#

 

Arlette Zilberg, Christine Le Doaré

Les premières signataires, issues du Mouvement des Femmes :

Annie Sugier, Djemila Benhabib, Michèle Loup, Françoise Morvan, Monique Dental, Nadia Benmissi, Bernice Dubois, Marie-Josèphe Bonnet, Jacqueline Feldman, Martine Cerf, Marieme Helie Lucas, Laure Caille, Isabelle Steyer, Nadine Bouteilly, Ana Pak, Agnès Setton, Josiane Doan, Anaïs Decans, Irène Corradin, Mair Verthuy, Sporenda, Catherine Kintzler, Geneviève Duché, Nelly Trumel, Patricia Duthion, Brigitte Boucheron, Christelle Raspolini,  Bernadette Doleux, Evelyne Rochedereux,  Mélusine Vertelune, Yael Mellul, Agnès Perrin-Doucey, Françoise Courtiade, Martine LLanes, Françoise Armengaud, Malika El Idrissi, Josée Contreras, Catherine Moreau, Samira Banna, Sophie Boiszeau, Agnès Bellego, Caroline Merlin, Christelle Di Pietro, Françoise Roux, Claude Strano, Nicole Savey, Soad Baba Aissa, Maïté Albagly, Hypathie, Françoise Brié, Claudy Bouyon, Nicole Crépeau, Carine Delahaie, Marie-Noëlle Gérolami, Jamileh Nedaï, Sabine Salmon, Gisèle Noublanche, Marie-Josée Salmon,

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Un second  CP rédigé cette fois par des féministes « historiques » qui remettent les pendules à l’heure !

COMMUNIQUE DE PRESSE

SOUTIEN FEMINISTE À FREDERIQUE CALANDRA, MAIRE DU 20E ARRONDISSEMENT

Nous soutenons la décision prise par Mme Frédérique Calandra, maire du 20e arrondissement de Paris, d’annuler les débats prévus pour le 8 mars.

Ces débats avaient en effet été organisés de manière à ne laisser la parole qu’à une seule vision politique, un féminisme controversé qui partage les idées du Parti des Indigènes de la République. Cette vision disqualifie les valeurs de la citoyenneté démocratique et le féminisme universaliste au prétexte qu’ils seraient portés par des « blancs occidentaux ». Il dévalorise du même coup les luttes féministes pour l’accès aux droits humains, à l’égalité et à la liberté, qui se développent dans d’autres pays (hors Occident)

Une telle position enferme les individus dans des assignations identitaires et va à l’encontre de l’idéal d’autonomie qui fonde le féminisme.

Des débats de cette nature ne seraient propices ni à la réflexion critique ni à la création d’une intelligence collective des questions brûlantes qui se posent à tous, femmes et hommes, français ou non, « blancs » ou non.

Suite aux attentats des 7, 8 et 9 janvier, il n’était pas concevable pour une institution publique, de donner la parole sans débat contradictoire, et donc de soutenir des positions politiques dont les représentantes sont au mieux restées silencieuses face à l’assassinat des journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo, des policiers et des juifs, au pire ont pris la parole pour relativiser ces crimes.

Nous avons toutes participé au Mouvement de libération des femmes, certaines depuis le début des années 70. Ensemble, nous saluons aujourd’hui, en mars 2015, le courage de Frédérique Calandra, une élue qui a fait preuve de cohérence par rapport aux valeurs qui nous sont communes: liberté, égalité, solidarité, laïcité. Et nous espérons que beaucoup d’autres mairies témoigneront de la même détermination dans leur défense.

Premières signataires :

Catherine Deudon, photographe auteur de Un mouvement à soi : Images du mouvement des femmes, 1970-2001, 2002, Syllepse ;

Liliane Kandel, co-auteur des chroniques du « Sexisme ordinaire » (à l’initiative de Simone de Beauvoir), les Temps modernes, 1973-1983 ;

Christine Le Doaré, présidente de Sos-Homophobie de 1998 à 2002 et du Centre LGBT Paris-IdF de 2005 à 2012 ;

Claudie Lessellier, responsable du Rajfire (Collectif féministe d’action et de solidarité avec les femmes migrantes et exilées) et co-présidente de la Maison des femmes de Paris ;

Françoise Picq, auteur de Libération des femmes, quarante ans de mouvement, 2011, Dialogues ;

Nadja Ringart, co-auteur de Mouvement de Libération des Femmes : Textes premiers, 2009, Stock ;

Annie Sugier, Présidente de la Ligue internationale du Droit des Femmes, (fondée par Simone de Beauvoir ), et Vice-Présidente de la Coordination Française du Lobby Européen des Femmes (CLEF) ;

Ioana Wieder-Atherton, co-fondatrice en 1982 avec Carole Roussopoulos et Delphine Seyrig du Centre audio-visuel Simone de Beauvoir ;

Arlette Zilberg, présidente de la Commission Féminisme des Verts puis EELV (2004-2009); maire-adjointe du 20ème ardt de Paris (2001-2008)

Paris, le 2 mars 2015


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